A bon entendeur

samedi 21 septembre 2013

Le génocide batelier

Une copinaute m'a conseillé ce livre étonnant: Libres ! 100 Auteurs, 100 idées en 100 pages recto/verso sur des sujets quotidiens ou académiques, les fondamentaux du libéralisme, comme des expériences bien humaines de la vie. On y parle de libéralisme, de liberté, d'impôts, d'éducation, de la famille et de tout plein d'autres choses. Passionnant. J'ai choisi l'extrait qui suit car adolescent, avec mes frères, nous jouions très souvent sur une vieille péniche abandonnée; on se prenait pour l'Homme du Picardie... 



" Il est des professions – pas de foi et pourtant il faut bien l’avoir pour continuer – dont la disparition n’alerte personne. Je veux parler de celle de transporteur par voie d’eau, mon métier, celui de batelier. En 1935, on dénombrait en France 16 403 péniches, en 1976 seulement 6 099, et finalement en 2011 moins de 1 200 bateaux dont la moyenne d’âge dépasse les 60 ans, les plus anciens étant des coques des années 1910 modernisées petit à petit. Pourquoi parler de « génocide », pourquoi un terme aussi dur ? La réponse est simple. Mon métier, celui de mon père et de mon grand-père, est plus qu’une simple occupation. Je suis né marinier, j’ai appris à marcher sur un bateau, comme mes ancêtres, je travaille, mange, dors, vis sur ce bateau qui est à la fois mon lieu de travail mais aussi mon domicile. L’histoire riche de cette profession, qui se veut autant un travail qu’une passion, coule dans mes veines comme la terre coule dans celles d’un paysan qui cultive ce bien transmis par ses parents.

Alors oui, j’ose utiliser le terme de génocide quand des décisions politiques exterminent ce que je suis sans ne me laisser aucune chance. Comme lorsqu’en 1980 un plan de « déchirage », visant à diminuer le parc de bateaux via l’octroi de primes à la casse sans remplacement, est mis en place, lorsqu’aucun grand investissement n’est fait depuis des décennies, ou lorsque des centaines de kilomètres sur les 8 500 km de voies d’eau navigables – pourtant plusieurs fois centenaires pour certains canaux – sont laissés à l’abandon. Et nous parlons là d’un réseau pourtant détenu par l’État français employant 4 492 fonctionnaires et 360 agents de Voies Navigables de France sous gestion publique. Personne ne trouve rien à redire à ce ratio « soviétique » de 4 fonctionnaires par bateau. 

Je parle de génocide quand, à la télévision, j’entends parler de plan de soutien au transport « doux », je ne peux alors m’empêcher de penser à la douce mort qui touche ma corporation depuis tant d’années. À l’heure du développement « soutenable », l’hypocrisie politique me devient de plus en plus « insoutenable ». Les années 80 et les différents gouvernements socialistes pro-SNCF ont étouffé les bateliers à travers cette concurrence déloyale permettant au fret ferroviaire de transporter à perte grâce aux perfusions d’argent du contribuable, ce dont l’artisan marinier ne bénéficiait pas.De plus, là où le train de marchandises ne payait aucun péage sur son propre réseau il y a encore peu de temps, l’artisan batelier, lui, était et est toujours mis à contribution à chacun de ses voyages, sans possibilité d’intervention sur les tarifs ni sur la modernisation du réseau appartenant à l’État, sans autre choix que de courber l’échine et subir. 

Dans cet environnement défavorable, où la concurrence se joue entre un État tout puissant aux moyens illimités et un artisan isolé suspendu au découvert autorisé par sa banque, comment est-il possible de rivaliser ? Comment lutter dans un pays où un chauffeur routier ou un conducteur de train est autorisé à être seul aux commandes de sa machine, mais où l’on surveille attentivement la présence de deux personnes à la barre d’une péniche lancée à la vitesse folle de 20 km/h, pouvant au pire couler, seule, au beau milieu de la Seine sans faire courir de risque à quiconque si ce n’est à son capitaine ? Toutes les polices observant le plus grand zèle sur ce sujet les vendredis soirs lorsque nos épouses sont parties chercher nos enfants (au pensionnat toute la semaine), dans le but de nous infliger des peines de prison et des amendes disproportionnées, tels de grands criminels. 

Mais peut-être le bilan économique et environnemental de notre activité justifierait-il notre disparition ? Prenons un exemple concret : imaginons le transport de 1 300 tonnes de céréales entre les villes de Montereau-Fault-Yonne (77) et de Rouen (76) distantes d’environ 220 km. Le bilan financier est simple : le coût du transport revient à 6€ /tonne par péniche, 16€/t par camion et 16€/t par train. Voilà donc le résultat plutôt pitoyable de décennies d’investissement public en faveur des privilégiés de la SNCF et au détriment de la batellerie, moyen de transport pourtant rapide, fiable et respectant l’environnement. 

Oui, car côté environnement, le bilan carbone n’est pas plus flatteur que le bilan économique pour cette SNCF surprotégée et dopée aux contributions publiques. On comptera 55 g de CO2 Cette gabegie financière orchestrée par une gestion calamiteuse des pouvoirs publics à tous les échelons, couplée à un archaïsme portuaire des plus célèbres, n’a produit qu’une chose : une dégradation de la compétitivité française sur le fret et une fuite des tonnages vers des pays plus enclins à la liberté comme les Pays-Bas avec Rotterdam, curieusement grande place batelière. L’État français a réussi l’exploit de désarmer sa batellerie, rendre chroniquement déficitaire le transport par voie ferrée, rendre inévitable la délocalisation du transport routier, tout en ratant l’explosion du fret maritime international récupéré par d’autres grands ports d’Europe.par kilomètre parcouru pour une bonne vieille locomotive, 196 g pour un camion, mais seulement 38 g pour la péniche faisant partie d’une flotte pourtant vieillissante en raison d’un sous-investissement chronique, car à investissement égal avec le fret ferroviaire, nous pourrions approcher le bilan carbone neutre ! Vous chercherez donc l’erreur quand vous saurez que 82,9% du transport français s’effectue par la route, 10% voie ferrée et seulement 1,9% par voie d’eau. 

L’État français préfère fiscaliser un marinier âgé de 50 ans qui voudrait changer de bateau pour investir dans un plus gros en le soumettant à l’impôt sur la plus value (amputant d’autant son budget), créer des « éco-taxes » stériles faisant payer un recyclage de déchets qui ne sont collectés par personne, pendant que le monde avance – sans nous – la croissance s’en allant en Europe du Nord, Asie ou ailleurs, laissant le batelier en cale sèche dans un pré, telle la vache regardant le train passer… Impuissant, privé de sa liberté, de sa dignité, mais debout, car fier de ce qu’il est ! Mais jusqu’à quand ? " 

Le Génocide batelier, par Lionel Bridiers, extrait de l'ouvrage collectif Libres! En téléchargement gratuit ICI.



D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

25 commentaires:

  1. Ce n'est guère étonnant. La république n'est plus à un sabordage près. En 1789, la marine de guerre française faisait quasiment jeu égal avec celle de la perfide Albion et nous étions en mesure de lui disputer la domination des mers et océans. Depuis la défaite infligée par la France à son escadre envoyée soutenir les troupes britanniques pendant la guerre d'indépendance des USA, l'Angleterre fuyait l'affrontement direct. Ce qu'elle ne fit plus après la révolution, les jacobins, super intelligents avaient cru bon de limoger presque tous les officiers du plus haut gradé jusqu'au plus modeste, au prétexte qu'ils n'offraient pas de garantie de loyauté. Résultat, en 10 ans il ne nous restait plus que quelques bâtiments incapables de menacer qui que ce soit.

    Quant à la batellerie, que peuvent-ils les pauvres ? Ils ont pour tare d'être leurs propres patrons, ce sont donc des salauds. Et puis je gage que la CGTT et FO n'y sont guère représentés, autre tare. Et puis, cerise sur le gâteau, il fallait être modernes et envoyer à la casse ces vieilles barcasses d'un autre âge. Le train, c'est électrique et ça va vite, enfin c'est supposé aller vite. Ce n'est pas pour rien si deux grosses entreprises de BTP ont créé leurs propres entreprises de fret sur rail, la branche fret de la SNCF accusant souvent 24h voire 48h de retard sur les délais de livraison.

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    1. @Koltchack: Oui, comment peuvent-ils faire ? Il y a encore deux ans, d'après ce que j avais compris, un espoir subsistait: c'était le projet du grand canal Nord, projet défendu par ... Sarkozy. Ce canal permettant d'acheminer de Anvers à Paris, tout ce qu on voulait pour un coût environnemental voisin de 0. Les socialistes sont arrivés: le projet a été abandonné !

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  2. Voilà qui sent bon la France, encore! Quand je vous le dis qu'on est foutus!
    Amitiés.

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  3. On est vraiment gouvernés par des cons. Et ça ne date pas d'hier.
    Et quatre fonctionnaires par bateau, alors là, c'est le bouquet!

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    1. @pangloss: ben oui, pléthore de fonctionnaires, des réglements ou normes plus féconds qu une béninoise dans le 9/3 et une profession ancestrale qui se meurt. va comprendre

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  4. Je suis né et j'ai grandi à Conflans-Sainte-Honorine, qui se targue d'être la capitale de la batellerie et où, d'ailleurs, L'homme du Picardie avait été en partie tourné. En fait, j'ai pu assister au lent déclin de la batellerie, notamment lorsque Rocard puis Huchon étaient maires de Conflans. Ils n'ont jamais rien fait pour aider les bateliers à survivre et, aujourd'hui, les quelques péniches qui subsistent restent à quai.

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    1. @Noix vomique: Fut une époque pas si ancienne(2002-2008) où mes parents habitaient au bord de l Oise, à 10 mètres très exactement de la rive. Lorsqu une péniche passait, ça ,'intéressait personne. Aujourd'hui, on s'arrête et on regarde, elles sont devenues, hélas pour Lionel Bridiers et ses collègues, des curiosités

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  5. Merci pour ce texte... affligeant de lire cela... nous sommes vraiment des cons.. il n'y aucun doute à avoir.

    je viens de tomber sur cela : vive la france, vive Colbert, De Gaulle, le concorde, la machine à vapeur etc..
    mon Dieu ! cela n'est il pas d'un ridicule avéré ?
    http://www.francetvinfo.fr/economie/video-le-clip-de-propagande-de-l-elysee-la-nouvelle-france-industrielle_410115.html
    j'ai un peu peur quand je vois que Colbert reste un exemple...

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    1. @ Anne

      "Il nous faut ou bien accéder à un grand départ industriel, ou bien nous résigner au déclin".

      Paroles prémonitoires : depuis que nous somme en Hollandie, toutes les décisions du tout mou ont pour seul objectif de détruire ce qui reste de notre industrialisation pour plonger au plus vite et au plus profond du déclin. Et même du ridicule.
      Sa motivation principale, étant la haine de son prédécesseur. Son incompétence notoire, son inconscience et son manque de jugeote ne lui permettant de réaliser les dégâts irréversibles qu'il commet. Sans parler de son mépris pour le petit peuple et de son désamour pour les "riches" quand ce sont entrepreneurs, mais surtout pas quand il s'agit de lui et de son entourage caviardisé.
      Quant au déclin, il y a beau temps, hélas, qu'il n'est plus une crainte, mais une triste réalité...

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    2. @Anne: je viens de voir cette vidéo gouvernementale, c'est aussi bien fait qu'affligeant ! Pouah ! je n ose imaginer la bronca que cela eut été si l'équipe précédente avait sorti un clip pareil

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  6. Et oui, ça fait vraiment mal au cœur. Surtout qu'on avait tout pour réussir dans ce domaine.

    Outre le canal du Nord dont vous parlez, les écolocons (merci Corto pour ce néologisme) ont aussi fait échouer le canal Rhin-Rhône-Main qui aurait été un atout fabuleux pour l’international (Allemagne + accès à l'orient par voie courte).
    Alors que, en toute logique, ces idiots auraient dû soutenir et la profession et les projets de canaux pour de multiple motifs : coût, pollution, très faible efficience de la SNCF, et, pire encore, l'engorgement routier ainsi que les importantes dégradations des routes que, de toute façon, l'Etat n'entretient plus (1e cause des accidents, bien que celà ne soit jamais évoqué...).

    Ils ne savent que jouer de piètres moulins à vent, quand ils ne mettent pas, à tort et à travers, des bâtons dans les roues à tous ; dont les automobilistes !
    Pour sûr, il méritent bien leur surnom de pastèque : afin de mieux profiter des royalties polytocardes, ils parlent de pseudo-écologie, mais surtout pour ne rien dire (sauf des conneries) et agissent toujours à l’encontre de la véritable écologie, celle de la logique et du bons sens, celle de l'individu lambda, responsable et respectueux de Gaïa, cette terre "que nous avons empruntée à nos enfants". Lesquels ne sont pas assurés d'une restitution ; sans parler d'une nécessaire régénération.
    LA-MEN-TA-BLE.

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    1. @Franzi: rien à ajouter !
      Si, me souviens plus c'est de qui cette phrase " la terre que nous avons empruntée à nos enfants " ,

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    2. @ Corto
      Antoine de Saint-Exupéry. :-)

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    3. @ Corto
      La phrase exacte est "Nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants".
      Il semblerait qu'il se soit inspiré d'un proverbe indien. A la sagesse très démontrée et d'un bons sens qui remonte l'esprit des humains. Surtout en cette particulièrement stupide Hollandie. ;-)

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  7. Les Verts ne s'intéressent pas à la voie d'eau car il n'y rien de nucléaire dans le dossier ! Ils ont tout fait pour torpiller le port d'éclatement d'Achères qui terminait la logistique parisienne du canal Seine-Nord pour des raisons que je cherche encore, malgré la lecture de nombreux tracts postés dans ma boîte à lettres.
    Les gouvernements successifs ont toujours eu besoin des crédits alloués à la voie d'eau pour boucher une urgence. Ils n'y comprennent rien, et même quand la situation de la batellerie se retourne avec l'arrivée des grands gabarits comme aujourd'hui, ils ne veulent pas creuser la question. Ce ramas de connards (c'est de Villepin) ne juge pas l'avenir de ce segment économique assez "mobilisateur" pour leurs clients subventionnés qui y verraient sans doute un danger de rétrécissement de leurs avantages acquis.
    Les seigneurs du fleuve sont les Hollandais, dit-on dans la profession. Les autres sont flamands et allemands. Encore une fois nous sommes les nègres dans ce compartiment de jeu ! A défaut d'incinérer la classe politique, il serait intelligent que nous remettions nos voies d'eau entre les mains de vrais professionnels comme certains pays "émergents" donnent leurs ports à gérer à l'étranger. Panama à Hong-Kong, Gwandar à Singapour (revendu depuis aux Chinois), etc...
    Finalement allons à l'Anschluss dès lundi matin !

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    1. @catoneo: remettre nos voies d eau entre les mains de capitaux étrangers et compétentes ?? Voudrais-tu que Montebourg et consorts nous fassent une crise d'apoplexie ?

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    2. @ Cataneo
      C'est bien décevant qu’on ne puisse pas incinérer les pires des poly-tocards. ;-)
      Du coup, on n'est pas pas près d'avancer. Ni même d'arrêter de reculer !... Pffff !!!

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  8. L ' écologiste politique s'occupe du mariage pour tous et réintroduire l'ours dans les Pyrénées, l’écologiste de terrain comme bien souvent les chasseurs eux s'occupent de la faune et de la flore en la maintenant vivante mais les écolos de salon les traitent d'assassins.

    Les écologiste de salon souvent les mêmes que les politiciens d'EELV se moquent bien de la nature comme un certain Mamère qui roule en limousine er dise la main sur le coeur qu'il vient en vélo.

    Des misérables

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    1. @Grandpas: c'est assez bien vu sauf que de me parler de Mamère un dimanche n'est pas franchement très chrétien :)

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    2. @ Corto

      Ah ! Vous aussi, ça vous casse le moral ? :o)

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  9. Le problème de la France est qu'elle est sous la coupe d'énarques et de jean-foutres de tous bords politiquesdont l'imbécilité, la nullité, l'incurie,... sont sans limites.
    Je suis du côté "plaisancier" des gens de la voie d'eau. Je peux dire que, s'il y a 4 personnes par bateau, sur ces 4 il y a trois cadres ou chefaillon qui n'ont strictement aucune compétence en matière de voie navigable, écluse, gestion de l'eau et tout ce qui se rapporte à ce monde. Des sommes astronomiques sont dépensées dans dans aménagements totalement inutiles pendant que des travaux urgents ne sont pas fait et finissent par coûter encore plus cher quand ils sont enfin engagés. Le gaspillage est la règle et la grande fierté des directeurs est d'annoncer les millions dépensés sans jamais en évoquer l'utilité.Sur le terrain, il y a de moins en moins d'agents qui essayent de faire au mieux et finissent parfois par baisser les bras.
    Mon constat est qu'après avoir liquidé la batellerie, ils torpilleront la plaisance. Quand les canaux et rivières navigables de France ne seront plus que des caniveaux, ils recevront une médaille du gouvernement en place .
    C'est pour bientôt.

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  10. Un très beau réquisitoire qui fait état du déclin de la profession essentiellement à cause de l'abandon des Pouvoirs Publics et de la politique menée depuis des années.Cependant Il n'est pas fait état de la libéralisation du marché qui a largement conduit l'artisanat batelier dans une situation conflictuelle à cause de la concurrence interne qui en a découlé. L'exemple des pays bas qui disposent d'un réseau adapté et d'un matériel moderne démontre bien que le système du marché libre ne peut conduire qu'à la faillite. Le manque d'organisation de la profession pour faire face à cette nouvelle donne n'a fait qu'aggraver la situation. Vouloir à tout prix le Seine-Nord avec des bateaux de 4.000t pour concurrencer la route relève de la pure utopie. Ce gigantisme démesuré ne peut servir que quelques grands groupes et n'apportera pas la relève de l'Artisanat mais favorisera plus une industrialisation de la voie d'eau sur des secteurs bien précis. La voie d'eau est et risque bien de rester un mode de transport Alternatif.

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  11. Le transport par voie d'eau, tout une histoire. Je fais parti de ces familles qui ont 5 à 6 génération dans ce milieu, et mon fils prend la suite. Que pouvons nous dire là-dessus, si ce n'est qu'en France il manque avant tout une volonté politique et ce depuis Mitterand. La principale raison, les lobbies du transport, ceux du rail représentés par les syndicat tout puissant de se gouffre à renflouer chaque année, et la route qui elle a toujours su se tailler la part du lion. En contre partie la voie d'eau elle , se regarde en chien de Fayence, s'observe, se jalouse, et la plupart du temps fini par se tirer une balle dans le pied. Pour le politique, et surtout dans un pays bureaucrate comme le nôtre, il est facile de laisser à l'abandon une corporation qui ne sait pas se protéger, mieux qui s'entretue. Tout le monde dans le milieu est coupable, les artisans et les compagnies. Que la batellerie fasse de nouveau parler d'elle et elle reviendra au-devant de la scène. Surtout qu'elle reste unie devant l'adversité.
    PM

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  12. Quand la libération mène à l'esclavage, quand le travail bien fait ne reçoit plus aucune reconnaissance, on se sent abandonné. Par amour propre on dissimule son incompréhension mais on se sent rejeté. Je suis "d'à terre" mais j'ai une profonde estime et beaucoup de respect pour les gens "d'à bord", j'ai beaucoup appris au contact des mariniers. Ce petit monde est très discret et ne dérange personne,le transport fluvial a pour seul défaut d'être trop économique !! Le cri d'alarme de Lionel n'a pas touché que mon cœur, je lis déjà de belles réactions de Spits et de PM ;-) Soulignons également les efforts de quelques membres qui luttent activement pour défendre la profession, il leur faudrait plus de soutien de la part du gouvernement... J'aimerai tant voir briller une lueur d'espoir pour ces jeunes qui reprennent le métier. En plus du fret, les cales doivent être porteuses d'avenir prospère... Sans vous je n'aurai plus de raison d'être !

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