A bon entendeur

lundi 28 avril 2014

Souvent Montebourg varie...


Depuis que l'on sait que le groupe américain Général Electric veut se payer la branche énergie d'Alstom, Montebourg a revêtu à nouveau sa tunique de croisé: Ne laissons pas partir ce fleuron de l'industrie française dans le giron du Grand Satan.

Sauf que Alstom est une boîte à capitaux privés, comme GE, autant dire qu'ils feront ce que bon leur semble. Mais bon, patriotisme économique obligeant et marinière pour étendard, il fallait que Montebourg s'en mêle; histoire de donner l'impression que l'Etat français et lui-même-personnellement ne laisseront pas la mondialisation nous piquer un de nos fleurons. Histoire, peut-être aussi de prendre sa revanche sur Bouygues qui ne lui avait rien dit de ses intentions de fourguer ses parts d'Alstom (29%) à l'américain; ce même Bouygues que Montebourg a tant soutenu dans sa bataille contre Numéricable pour la prise de contrôle de SFR. Vous suivez ?

Alors, pas content Montebourg, il va tout faire pour empêcher ce deal même si convenons-en, il n'a aucun moyen légal de mettre des batons dans les roues de Martin Bouygues et de Jeffrey H. Immelt, le PDG de GE.

Et la seule façon d'éviter cet accord, c'est de faire appel au seul groupe européen qui en ait les capacités: Siemens. Sauf que Siemens et Alstom ne sont pas aussi complémentaires que ne le sont Alstom et GE, une prise de contrôle d'Alstom par Siemens présente un gros risque pour l'emploi en France, en particulier pour l'activité trains à grande vitesse, l'Allemand étant le premier concurrent d'Alstom sur ce secteur. Vous suivez toujours ?

Bref, pour sauver Alstom, Montebourg et ses collègues Hollande et Valls miseraient volontiers sur l'Allemand Siemens. Et là, vous freinez des quatre fers, rewind et flashback, vous explose en pleine figure ce que Montebourg disait et pensait de l'Allemagne et de ses entreprises il y a encore si peu de temps... 

Petit florilège des saillies anti-allemandes de Montebourg, entre 2011 et 2014 (Sacré Google, rien ne t'échappe): 

- "La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel".

- "Mme Merkel a décidé d'imposer à la zone euro un ordre allemand (…) C'est l'importation des exigences, des diktats allemands sur ce qui restera de la zone euro après avoir expulsé les pays qui ne peuvent pas s'en sortir"

- "La France doit assumer la confrontation politique face à l’Allemagne."

- "C’est sur notre ruine que l’Allemagne fait sa fortune."

- "L'Allemagne veut dominer l'Europe."

- "Le modèle économique allemand est dangereux pour la France et suicidaire pour l'Europe."

-"L'Allemagne tire à la baisse les droits des salariés européens."

Visiblement, l'ogre allemand d'hier et d'avant-hier ne semble plus effrayer aujourd'hui notre ministre de l'économie et du redressement improductif puisque toujours selon notre Montebourg national: "Seule la position allemande dans ce dossier peut préserver les intérêts industriels de la France.(...) L'Etat est prêt à y participer financièrement." Avec quels sous, ça, c'est une autre histoire...

Vous verrez que si c'est GE qui l'emporte, notre Montebourg n'hésitera pas à accuser le PDG d'Alstom de mondialiste, Bouygues de collaboration avec l'ennemi américain et Siemens de dégonflé !

Folie passagère 2252.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

24 commentaires:

  1. marianne ARNAUD28 avr. 2014, 12:03:00

    Pour le citoyen lambda, qui découvre toutes ces histoires au petit déjeuner, en écoutant la radio, mon cher Corto, il ne peut qu'avoir de plus en plus l'impression, que depuis deux ans, ceux qui nous gouvernent marchent sur la tête !

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    1. @marianne: ça, pour marcher sur la tête, ils font forts nos socialistes. J apprends ce matin que Belkacem s'apprête à déverser 600 millions d 'euros pour l emploi dans les quartiers sensibles !

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  2. Bonjour Corto,

    Tu gaspilles inutilement ton temps à parler de cette personne. Elle n'en vaut pas la peine.
    Ce qui se passe avec Alstom n'est que la conséquence des trente années de gabegie politique qui ont tenu lieu de politique industrielle dans ce pays. A force de fustiger et de dénigrer le capital, il a disparu laissant sans carburant les entreprises qui en ont besoin. La complémentarité entre GE (qui est installé depuis 1971 en France) et Alstom est aussi évidente que l'opposition existante entre Siemens (j'ai cru comprendre que ses actionnaires n'étaient pas très chauds) et Alstom. Reste à espérer que ce sera l'intelligence pratique qui gagnera ce combat et qu'elle renverra les enfants mal élevés qui tentent de diriger ce pays à leurs petits jeux insignifiants.

    Bonne journée

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    1. @H: Non je ne perds pas mon temps. car a écouter les medias, tous nous font l article sur le patriotisme Economique et oublient que Montebourg était le premier à fustiger l Allemagne et ses entreprises, Entreprises dont il appelle l une de ses plus performantes au secours d Alstom aujourd'hui.
      Pour le reste tu as parfaitement raison.

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  3. Sur le même sujet,pas mieux mais plus long:http://h16free.com/2014/04/28/30714-alstom-ge-et-montebourg-la-bricole
    Comment un petit avocaillon peut se retrouver à gérer des trucs qui le dépassent...?

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    1. @zen aztec: j ai lu le billet d H16 comme d habitude excellent. L'avocaillon a deux balles frappe encore !

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  4. Et ce guignol pense que la France est libérale ! Quand les politiques cesseront de mettre leurs gros doigts dans l'économie, à coups d'intervention de taxes et de règlements, on retrouvera peut être une infime chance de se redresser...
    Pour le reste, je n'ai pas une connaissance suffisante du dossier, des raisons des difficultés d'Alstom, des perspectives d'avenir selon l'option de rachat, pour faire un commentaire éclairé. La seule chose dont je sois sure c'est que les politiques, à force de faire n'importe quoi, ont grandement contribué au désastre économique et industriel de la France...

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    1. @nana: Mais les politiques ne peuvent pas s empêcher de mettre leurs doigts dans l économie, c'est là qu est l'argent. Et dans le cas présent, il faut qu ils puissent montrer qu ils essaient de servir a quelque chose

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    2. "c'est là qu est l'argent"et croient'ils leur gloire...

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    3. @zen aztec: croient-ils comme tu dis . On a vu avec Florange ou Petroplus !

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  5. Montebourg peut aussi leur balancer des contrôles fiscaux. Cela se fait, en socialie...

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    1. @Al West: Il peut sauf que ce serait pas franchement réglo, les contrôles fiscaux ne dépendant pas de l'économie mais des finances. Par contre, menacer oui, il peut, et GE et Siemens rigolent déjà

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    2. Pas réglo, pas réglo, enfin, qui s'en soucie en socialie ?

      J'ajouterai même : honni soit qui s'en soucie.

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  6. Les gesticulations de ce bonhomme m'agacent.

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    1. @Pangloss: " m'agacent", te voila bien politiquement correct :)

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  7. Encore ce génial état stratège à l’œuvre ! Il veut faire croire à un nouvel Airbus "de l'énergie", pile tombé pour la transition énergétique, et avec le pire partenaire possible dans ce domaine : l'Allemagne...

    Pour Alstom, la France, c'est le client exigeant, demandeur de nombreux devis non suivis, pinaillant sur la réalisation, peu fiable sur ses engagements, qui paie mal, mais s'imagine en partenaire obligé !

    Amike

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    1. @Amike: tu parle d un etat stratège. il y a 1 mois, c'était opération charme pour séduire les investisseurs etrangers et la, paf, un ricain débarque et on lui met des batons dans les roues !

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  8. Voilà en tout cas un type, Montebourde, qui devrait se faire tout petit et fermer son claque...
    Ministre du "redressement productif" depuis deux ans il n'a fait que des conneries contre-
    productives. On le savait d'avance mais c'est confirmé. Alors, là franchement, ça fait trop!
    Amitiés.

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  9. Finalement, c'est sur François Hollande que devraient se porter TOUTES nos critiques. J'ai de moins en moins de doute sur son incapacité à suivre une politique, une stratégie cohérente.
    En février 2014, il nous bricole son "Conseil stratégique d'attractivité" Il se rend aux USA pour séduire les chefs d'entreprises étrangères et accepte que soit reconduit dans le gouvernement Valls , le ministre le moins maîtrisable et le plus en capacité de nuire à cette stratégie de reconquête : Arnaud Montebourg.

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    1. @mireille: c'est tout hollande ça: un pas en avant, deux pas en arrière, un pas sur le coté , deux pas de l autre côté. Quant à Montebourg, il ne doit sa reconduction qu a ses 17% à la primaire socialiste, pas à ses succès dont je défie quiconque de m en trouver la queue d un.

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  10. C'est un peu trop compliqué pour Hollande et Montebourg qui sont des puceaux industriels.

    Kron cherche du cash depuis que ses usines n'en produisent plus ou pas assez.
    GE offre ce cash et des garanties, c'est un manufacturier important en France, complémentaire d'Alstom.

    Siemens s'est assis à la table même si sa santé n'est pas terrible, car le nouveau GE-Alstom va le tuer !
    Siemens est l'ennemi juré d'Alstom qui est son concurrent direct ; s'il s'en saisit il le tuera en cinq ans !
    Ne pas oublier que Siemens a donné (du verbe gratos) sa technologie TGV première génération aux Chinois pour couper l'herbe sous le pied au TGV Alstom en Chine (16000 km de voies à grande vitesse programmées). Ce TGV sino-Siemens est maintenant un concurrent d'Alstom sur les marchés étrangers à la Chine, soit en appels d'offres réguliers (Californie) soit en contrats de compensation (Tunisie, Libye, Egypte...) contre lesquels personne ne luttera !

    Il y a d'autres imbrications, mais ce serait trop long... :)

    Sur le fond, il n'y a plus de capitalistes français intéressés à la grosse industrie, l'Etat qui met les doigts partout, les banques aux ordres et les syndicats les ont dégoûtés, mais ça ne date pas de Hollande !
    Il suffit pour s'en convaincre de voir la transhumance régulière des sièges sociaux du CAC40 et des boîtes high-tech. On calte, et le rachat par une entité étrangère de la structure à exporter est le moyen le moins difficile fiscalement.

    Sur ce coup-là je mise sur GE.

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    1. @Catoneo: Moi aussi je mise sur GE pour bien les connaitre et avoir été en négociation avec eux de nombreuses fois. Et je mise deux fois plus sur eux pour leur capacité à dire, s'il le faut, basta , vous nous faites braire en France, on lache l'affaire Alstom, demerdez-vous

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    2. Bravo belle explication...Mais trop fort pour ces connards

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    3. Gros dossier Alstom dans Les Echos de ce matin.

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