A bon entendeur

mercredi 27 août 2014

Bachar al Assad d'hier et d'aujourd'hui...

Cette Une de Libération, c'était il y a à peine un an. Bachar Al Assad était l'ennemi public n°1, l'homme à abattre, un dictateur sanguinaire, l'assassin de tout un peuple, etc... J'ai choisi cette Une de Libé car elle est sans doute l'une des plus  féroce sur le personnage. J'aurai pu en choisir une autre, tous les journaux ont fait leur Une à un moment ou un autre avec l'affreux Assad ! Tous les gouvernements et chefs d'Etat du monde "libre" voulaient sa peau, Obama, Cameron, Hollande, tous voulaient "frapper l'homme et le régime" qui avaient, dit-on, gazé une partie de sa population...
Un an plus tard, les choses ont bien changé. Assad propose son aide au monde occidental pour combattre l'auto-proclamé Etat Islamique en Irak et au Levant, Obama négocierait pour utiliser la Syrie comme base stratégique pour combattre l'EIIL, Hollande a rangé ses plans de bataille après avoir avoué avoir livré des armes hier à ceux qu'il condamne aujourd'hui. On ne nous fait plus pleurer dans les JT avec des images d'Homs ou de Damas...

J'ai choisi cette Une de La Croix, celle d'aujourd'hui, j'aurai pu en choisir d'autres. On voit fleurir depuis une quinzaine de jours foultitudes de titres d'articles ou de Unes sur le même thème...

Rien n'est jamais foutu, même pour les dictateurs !

Folie passagère 2427.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

12 commentaires:

  1. J'avoue ne plus acheter la presse depuis quelques mois.
    Incapables pour la plupart de tenir une ligne cohérente, ni même de soulever les plus gros scandales d'état.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avant les journaux étaient faits pour emballer le poisson. Maintenant, vu le niveau de la presse, même les poissons morts refusent d'être emballés dans du papier journal.

      Ok, c'est nul, je sors...

      Supprimer
    2. Ne vous inquiétez pas, avec vos impôts, vous la financez la presse.

      Au passage, c'est amusant de constater que TOUS les journaux "grand public", TOUS ultra subventionnés par l'état aient suivi la même politique que Flamby périmé.

      Comme quoi, la liberté de la presse, en France, c'est quelque chose de réel.

      Vryko

      Supprimer
    3. Vous êtes libre, mais devez rester dans le cadre progressiste. Car c'est bien là une nouvelle forme de religion.

      Supprimer
    4. @vryko: tu prêches à un convaincu: les subventions à la presse devraient etre supprimées, toutes, progressivement, sur deux ou 3 ans mais supprimées.

      @Ana maria: Pourquoi nul, une partie de la presse ne vaut même pas le prix des viscères de poisson mais il ne faut pas généraliser, certains sont encore digérables, je pense à l Opinion, La Croix dans son genre, Les Echos et quelques autres.

      @Pierre: a part deux journaux auxquels on m a abonné en cadeau, je n achète pas la presse, internet est là :)

      Supprimer
  2. "Rien n'est jamais foutu pour les dictateurs", mon cher Corto, mais ils auront quand même du mal pour ressusciter Saddam !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @marianne: certes, on dira ce qu on voudra mais du temps de Saddam, l Irak existait... On a vu depuis. La lybie, aussi du temps de Kadhafi, on voit le résulta aujourd'hui, voilà d'ailleurs pourquoi Assad a toutes les chances de durer, quoiqu on en pense il est le garant d'une certaine stabilité dans la région.

      Supprimer
    2. Surtout que si les russes avait pas freiner tout ça , les islamistes auraient eu accès a tout l'armement des syriens ( armes chimiques , etc)

      Supprimer
    3. @mirra19: absolument ! Et heureusement qu au plus fort de la crise syrienne, Poutine n a rien cédé!

      Supprimer
  3. Bonsoir Corto,

    Assad n'est certes pas un enfant de chœur mais c'est un petit joueur par rapport à son père. La pseudo-guerre contre Assad est assez simple à comprendre, la notion de printemps arabe n'est qu'un attrape-gogo pour justifier toutes les interventions guerrières.
    Il y a de cela deux à trois ans, la menace était l'éventuel accès à l'arme nucléaire par l'Iran (pays sous pouvoir chiite dur depuis bientôt trente ans). Israël était le premier pays visé (le pouvoir iranien souhaite officiellement sa disparition) mais les monarchies pétrolières du Golfe, toutes sous domination sunnite, également car il ne faut jamais perdre de vue qu'il n'y a rien de plus grand que la haine entre ces deux familles de l'Islam. Les ricains, protecteur institutionnel du premier (par la puissance du lobby juif aux USA) et des seconds (un traité signé entre les saoudiens et eux après la guerre les obligent à protéger la monarchie Wahabite en échange de l'exploitation du pétrole) ont vu là une bonne occasion de régler son compte à un régime ennemi, de supprimer la menace nucléaire, à s'emparer de son pétrole (Y'a pas de petit profit), à rassurer leurs alliés et à faire la nique aux russes. Officiellement, le pouvoir syrien est laïc puisque Affez el Assad, le père, était strictement baasiste (comme d'ailleurs l'était Saddam Hussein). Qu'on trouve ça bien ou mal importe peu mais les deux satrapes s'y entendaient pour maintenir un statu-quo entre les différentes communautés religieuses (ils avaient l'un et l'autre des ministres chrétiens comme Tarek Haziz en Irak) et les différentes communautés, surtout les plus minoritaires, leur en étaient reconnaissantes. Mais les Assad sont issus de la communauté alahouite, rattachée au chiisme, considérée comme moins que le plus galeux des chiens par les sunnites. La Syrie compte donc, qu'elle le veuille ou non, comme allié de l'Iran dans une région dominée par le sunnisme (dont on voit actuellement combien il promeut la paix et l'amour là où il s'installe). Par ailleurs, on peut se moquer des syriens mais c'est un pays en guerre depuis 1947: l'armée est assez bien équipée et sait se servir de son matériel en particulier de ses missiles sol-air russes (une aventure hollandaise aurait été des plus risquées). Les ricains ont cru un peu facilement que le régime de Bachar el Assad était faible (il fait moins peur que son père même si sa détermination est tout aussi importante) et qu'en fomentant un petit printemps "démocratique", il tomberait comme un fruit mûr achevant ainsi l'encerclement de l'Iran par des pays alliés et obligeant ce dernier a faire profil bas sur son programme nucléaire.
    On connait la suite. Le plan a foiré lamentablement et surtout, il a réveillé l’innommable (les photos des personnes crucifiées - crucifiées en 2014 - par l'EILL m'ont définitivement vacciné). Les TDC de la presse française ont montré à quel point ils étaient serviles et cons et si le sujet n'était pas aussi grave, je sourirai en voyant leurs minables volte-face. Bachar doit bien rigoler quand il en a le temps. Quant au pouvoir français, faut-il qu'il soit tombé bien bas pour que lui, bouffeur de curé patenté, il espère la chute d'un des rares pouvoirs laïcs locaux. Il est par ailleurs difficile de nier que les fameux printemps arabes sont plus proches de l'enfer que du paradis sans parler de leurs conséquences terribles pour les populations d'Afrique tropicale qui n'en demandaient pas tant (je renvoie au blog de Bernard Lugan pour ceux que ça intéresse).

    Bonne soirée (même en Socialie)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @H: Chapeau bas, je n ai plus appris avec ce commentaire qu en lectures diverses et variées. merci !

      Supprimer
    2. merci pour cette analyse très intéressante et qui vient enrichir la réflexion ..Marguerite

      Supprimer

La modération des commentaires étant activée, leur parution peut prendre quelques temps.

TOUT COMMENTAIRE ANONYME SERA SUPPRIME