Lettre à Dalil Boubakeur et aux musulmans de France

A l'attention de Dalil Boubakeur et des musulmans de France, 

Mes pas chers amis, 

Je vous appelle mes pas chers amis parce que nous n'avons rien en commun et nous n'aurons jamais rien en commun, sauf ce que vous aurez réussi, avec la complicité d'une bonne partie de nos politiciens, à vous accaparer de notre pays et de notre république. 

Votre religion, puisqu'il faut appeler cela ainsi, n'est pas la mienne et ne le sera jamais. 

Vous comme moi avons les mêmes moyens d'information: les journaux, les télévisions, internet et les réseaux sociaux. Vous n'avez donc aucune raison d'être dans l'ignorance de ce qui se passe dans le monde, à moins de vous voiler la face volontairement. Au Mali, au Nigéria, au Soudan, en Centrafrique, en Syrie, à Gazza, à Toulouse, Montauban ou Bruxelles pour ne parler que des lieux qui bénéficient d'une couverture médiatique, en Irak, des exactions, des massacres, des actes de torture et de barbarie, des assassinats, des mariages forcés, des conversions obligées, des mises à sac de villes et villages entiers sont commis par des monstres qui se réclament de la même religion que vous, tout au moins du même prophète. Au nom d'Allah, des monstres commettent les pires atrocités; pour leurs victimes, il ne reste que la mort, la fuite, la soumission. 

Il y a peu vous fûtes nombreux à nous rejoindre au sein des manifestations contre le mariage homosexuel et ses suites à venir (PMA, GPA, adoption par des couples du même sexe,...), tout aussi nombreux à refuser les abcd de l'égalité, et vous nous avez rejoint parce que votre religion, au nom de l'ordre naturel des choses et de votre vision de la vie, vous ordonnait de ne pas céder aux dérives progressistes. Il y a encore moins de temps, vous fûtes aussi nombreux à manifester à Paris et ailleurs contre le pilonnage de Gazza et de vos frères en religion de Palestine: Ces massacres israéliens vous insupportaient. Au nom de quoi ? De la vie, de la justice, du droit à vivre chez soi, de la liberté d'être... Je suppose. Non ? 

C'est donc qu'à priori, à priori seulement, vous accordez une certaine importance au droit de vivre libre et en paix, dans le respect de l'autre. Certains parmi vous osent nous dire que votre religion est une religion de paix et d'amour. D'autres, la main sur le cœur ou le Coran, nous disent qu'il ne faut tout mélanger: radicalisme musulman et Islam, Islam de France et Islam d'ailleurs... 

On ne demande qu'à vous croire mais il nous est permis d'en douter puisqu'à aucun moment, je dis bien à aucun moment, vous ne vous êtes manifestés, seul ou massivement, pour dénoncer officiellement et publiquement toutes les exactions commises depuis longtemps par vos frères en religion. A aucun moment depuis que l'EIIL est entré en Irak, je ne vous ai entendu condamner avec fermeté les massacres qu'il organisait contre d'autres gens dont le seul tort, apparemment, est de ne pas penser de la même façon, de ne pas prier le même Dieu, de ne pas croire aux mêmes choses. Et pourtant vous devriez dénoncer cela puisque ces horreurs contribuent de manière évidente à dégrader l'image que nous pourrions avoir de vous et de votre religion. Alors, expliquez-moi pourquoi vous ne dites rien, pourquoi vous ne descendez pas dans la rue pour dire "non, pas d'accord, nous ne sommes pas comme les gens de l'EIIL, notre religion est une religion de paix, d'amour et de tolérance, et nous sommes là, dans la rue ,pour l'affirmer haut et fort!", oui, expliquez-moi votre silence. Approuvez-vous  ce qui se passe à Mossoul ou à Qaradosh ? Il faut croire que oui puisque je ne vous ai pas entendu vous y opposer. 

Hier, une femme, une française, a été condamnée parce qu'elle avait dit publiquement que l'Islam était "une saloperie". Souhaitez-vous nous montrer qu'elle avait tort ? Ou préférez-vous nous laisser penser qu'elle a raison ? A vous de voir... 

En introduction à cette lettre, je me suis permis de vous mettre une petite vidéo sympathique. On y voit des gens se réclamant du même prophète que vous se livrer à quelques joyeusetés dont ils semblent raffoler. Allez-vous enfin condamner ? Allez-vous dire "non" et nous donner quelques raisons d’espérer que les muzz ne sont pas tous pareils ? J'en doute, mais qui sait... 

Ce qui est sûr, c'est que "qui ne dit mot consent". C'est d'ailleurs ce que certains d'entre vous disaient à Barbès dernièrement... 

Consentez-vous à laisser l'EIIL continuer ses exactions et le génocide organisé des chrétiens d'Orient ? 

Il semblerait que oui. 

Mes pas chers amis, veuillez agréer l'expression de ma profonde affliction devant votre silence complice. 

Folie passagère 2415.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr