La Marche Républicaine pour les nuls

Pour ceux qui cherchent  des explications à cet  étonnant soulèvement populaire auquel nous assistons depuis quelques jours, c'est assez facile en fait: il y a bien sur la compassion que nous devons aux victimes et à leurs familles, le refus du terrorisme, notre horreur devant ce radicalisme musulman, le refus de l'antisémitisme, le refus de voir des populations stigmatisées et toussa... Voilà de quoi expliquer en partie cette grande émotion nationale, émotion qui dépasse nos frontières et qui voit même les grands de ce monde se bousculer à Paris pour en être... C'est beau, c'est chouette: Unité, Unitad, Unity, United, Einheit !

Mais toutes ces explications ne doivent pas en masquer une autre, une "plus profonde ", je l'attendais, la voyais venir, Claude Askolovitch m'a éclairé ce matin: Ce soulèvement, c'est aussi le refus de l'obscurantisme, du déclinisme, du cynisme de ceux qui depuis trop longtemps dénoncent cet "imaginé" grand remplacement, ceux qui sans cesse refusent aux musulmans de vivre en paix, ceux qui s'imaginent que la France n'a qu'un destin, celui devenir un califat d'ici quelques années, en 2022 par exemple. Oui M'sieurs, Dames, si la France est debout, c'est pour dire non à ceux qui sous couvert d'une liberté d'expression qui leur autorisent tout et n'importe quoi, c'est pour dire non au pessimisme des desouches, non aux défenseurs acharnés " d'une identité française qui n'existe plus ", c'est pour dire non à ces opposants à toutes diversités, bref à ceux qui sont contre le vivre-ensemble ! Fermez le ban !  

Asko a parlé, il ne les a pas cité nommément mais vous l'aurez compris, les Zemmour, Finkielraut, Juvin, Houellebecq, Raspail et consorts ainsi que ceux qui dans les ouvrages et idées de ces derniers se retrouveraient n'ont qu'à bien se tenir: la France, dans la rue, n'en veut plus !

Et bien soit monsieur Askolovitch, parce que votre position de commentateur télévisé vous donne une certaine autorité, sans doute avez-vous raison; qui serais-je pour vous donner tort? Permettez cependant que je reproduise ici les quelques mots trouvés sur le blog de Françoise Buy-Rebaud auxquels j'adhère totalement: 

Je ne suis pas Charlie. Je n'ai jamais été Charlie. Je ne serai jamais Charlie. 

Parce que la dérision sans frein n'est pas un art , pas plus que la grossièreté n'est un style , et je proteste que la Ministre de la Culture veuille à son intention ôter de ses maigres réserves la somme que bien des lieux d'authentique culture lui réclament .

Parce que la liberté d'écrire ou de contester doit être réelle , et que Raspail , Finkielkraut , Zemmour et Houellebecq ont droit aussi à cette dite liberté  

Parce que ce rassemblement de mode émotionnel , et à la mode , n'est pas la réplique à un acte de guerre , celle des barbares contre la civilisation . 

Je n'irai pas défiler dimanche avec ceux , politiciens ou journaleux , qui ont dressé le piège dans lequel nous sommes pris : la juxtaposition de populations que tant sépare et que si peu réunit , et aggravé par leur laxisme ou leur électoralisme des dissemblances devenues mortelles. 

Je garderai des larmes secrètes pour ces victimes choisies par la haine , et pour ceux que le hasard a offerts à des monstres  

Et je dirai , en mon for intérieur , ma gratitude , mon respect , ma tristesse aux policiers tombés par devoir   

La prière , c'est cela , et non un hurlement .

Passez un bon dimanche, monsieur Askolovitch, même en Socialie !

Folie passagère 2608.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr