Parc naturel régional de Brière ( S. Kieffer ) |
Il faut tout de même que je vous raconte mes vacances. Rassurez-vous, vous ne saurez rien d'éventuelles frasques ou d'opportunes rencontres, je tiens à ma réputation et ne voudrait en aucun cas bousculer la chape moralisatrice qui semble peu à peu s'installer en Gaule.
Non, je vais juste vous faire part de ces impressions curieuses que j'ai eu, celles ressenties par un banlieusard parisien migrant en province le temps d'une semaine de vacances, à la campagne, près de Saint-Nazaire.
Avant le grand rush des juillettistes.
Avant le grand rush des juillettistes.
D'abord, le calme. Le calme partout. Ce calme saisissant qu'on oublie à la ville. Les agressions sonores sont si... charmantes: cris d'oiseaux, tracteurs qui passent, le vent dans les arbres, le son de la mer, au loin, le pouet-pouet du boulanger itinérant, le crin-crin produit par le vélo du facteur, le bruit des tongs claquant sur les talons, les conversations apéritives dans les jardins avoisinants... Des bruits, des sons, des odeurs que l'on oublie souvent le reste de l'année.
Ensuite, la gentillesse des gens. La boulangère, le boucher, la caissière, au tabac, dans la rue, il y a comme une gentillesse et une nonchalance ambiantes. Il y a des bonjours sympathiques, des mercis gratuits, des au revoirs qui donnent envie de revenir. Des petites politesses naturelles, en rien commerciales. Les autochtones sont sympas, nettement moins stressés que les citadins, en apparence peut-être, possible, nettement plus relax, sûrement. Il y a du sourire et de la proximité.
Et puis ces petits plaisirs tout simples: s'habiller à la coule, boire un demi pression à 2,50 euros en terrasse, déjeuner ou diner à point d'heure, prendre son temps, lire un journal sans que l'on te presse pour faire place au client suivant, s'apercevoir que l'on te gruge en beauté le reste de l'année quand tu compares ton ticket de caisse à l'hyper du coin, ne pas être bousculé par l'angoisse de louper le dernier métro... des petits plaisirs tout cons.
Enfin, ce décalage ressenti entre les préoccupations de l'urbain qui sait-tout-et-qui-veut-tout-savoir-et-tout-avoir-tout-de-suite et celles des gens d'ici... La pression médiatique n'est pas la même. Lorsqu'à Paris, Europe1, BFM ou RTL font l'évènement, vous donnent le "la" matinal, ici c'est Radio Côte d'Amour qui vous pousse à chanter des chansons désuètes parfois, ringardes, sans doute, mais dont on connaît par cœur les paroles. Le quotidien des Quotidiens Nationaux semble si déconnecté des kermesses et autres joyeusetés locales qui rythment la vie, ici.
En fait, c'est ça, en vacances, tout est beaucoup plus simple. On prend le temps, comme les gens du coin qui eux semblent n'avoir jamais oublié de le prendre.
Folie passagère 729.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Je n'aurai qu'un mot, mon cher Corto, bravo !
RépondreSupprimerQuel joli billet qui nous fait si bien sentir la joie profonde que vous avez retirée de cette semaine en Bretagne.
Depuis que vous êtes rentré je trouve que vos billets aussi ont pris une certaine allégresse !
Continuez pour notre plus grand bonheur.
Parc naturel régional de Brière ... j'y suis allé en 1984 ou 85 ! Et je m'en souviens encore.
RépondreSupprimerSouvenirs ... marais ... tourbe ... toit ... barque avec 'gondolier'... superbe !
Bon, peut être que je me trompe mais je crois bien que c'était là ! J'étais jeune ! J'avais toute la journée mon walkman sur les oreilles en suivant mes parents au long de promenades magnifiques !
:)
@marianne: allégresse possible, ceci dit je suis frappé à chaque fois que je quitte paris et la région parisienne par le décalage de comportement et de préoccupations entre les "urbains" et les provinciaux. Ces derniers, sans même le savoir parfois, sont de véritables privilégiés;
RépondreSupprimer@gildan: sale gosse qui préférait écouter sa zik plutot que la nature !
Walkman, tiens c'est drôle, un mot que les moins de 20 ans ne doivent pas connaitre
Une semaine de bonheur quoi
RépondreSupprimerAh non ! Ma musique allait très bien avec ce que je découvrais !
RépondreSupprimer:)
en gros, c'est le bonheur quoi !!
RépondreSupprimerje me dit toujours la même chose quand je part en Bretagne où en Tourraine...
@dominique: ben oui, et ça fait du bien, c'est si furtif le bonheur
RépondreSupprimer@gildan: j en doute pas
@boutfil: bonheur, faut pas exagérer non plus mais un grand bol d'air frais oui assurément
Les vacances?! Mah non, c'est la vie! :P
RépondreSupprimerJe connais des intoxiqués de Paris, mon cher Corto, mais je les considère un peu comme des intoxiqués au tabac ou à l'alcool : des malades !
RépondreSupprimer@didier: possible mais qu'elle est mieux en province ou a la campagne qu 'en ville, la vie
RépondreSupprimer@marianne: snif ! je suis un grand malade, je fume et ne dit jamais non a un bon whiskey
La Brière ? Es-tu déjà venu en Mai, au moment de la floraison des iris jaunes ?
RépondreSupprimerSinon, à quelques jours près, tu as juste loupé le passage du Tour ^^
Joli billet ! En effet, quand je dois quitter (heureusement de moins en moins) ma petite maison dans la prairie dans les Côtes-d'Armor pour rejoindre la capitale, j'ai l'impression d'y débarquer sur autre planète...
RépondreSupprimer@carine: et non, c'était la 1ere fois que j allais dans ce coin fort sympathique.
RépondreSupprimerQuant au Tour, purée, avec bonheur, je suis parti juste avant.
@kalondour: Pourquoi une impression, la capitale est une autre planète avec tous plein de gens très bizarre, je te le confirme
Corto,
RépondreSupprimeren voilà un vaste débat! Je ne pense pas que la vie soit plus facile à la campagne qu'en ville. En particulier pour ceux qui n'en sont pas originaires.
@didier: Possible mais que l on ne me dise pas que la campagne est plus stressante que la ville !
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