Cela se passe à HEC, le jour de la remise des diplômes de cette fin d'année. Et comme chaque fois, une personnalité, généralement un ancien élève, est invité à prononcer un discours devant les jeunes aux dents longues, les managers de demain, les gars qui occuperont de gros postes, et qui, pour bon nombre d'entre eux auront beaucoup de pouvoir et sans doute pas mal de pognon.
Ce jour là, c'est le big boss du groupe Danone, entreprise du CAC 40, 22 milliards de chiffre d'affaire en 2015, Emmanuel Faber qui s'y colle... et qui tient un discours plutôt surprenant et inhabituel devant ce genre de public, poignant...
Étonnant autant que remarquable, non ?
Folie passagère 3226.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr
So what?
RépondreSupprimerPareil,instrumentaliser son frangin pour faire le malin,bulshit...
Supprimer@Pangloss et Zen Aztec: instrumentaliser ? faire le malin ?
SupprimerMagnifique, mon cher Corto ! Discours plein d'espérance qui trace un chemin pour ceux qui seront capables de regarder autour d'eux. Que les politiques en prennent de la graine. De mon point de vue AUCUN ne s'est encore hissé à ce niveau d'humanité.
RépondreSupprimer@marianne: pas même Pangloss et Zen ?
SupprimerUn vraiment beau discours. Quasi personne n était au courant de son histoire, pas même son staff. Pour la petite histoire, il a fait inscrire ds son contrat de travail que 2 x par an, il s'absente pour faire une retraite de 1 semaine en monastère et il le fait.
Merci pour ce moment,Corto.Un grand coup de chapeau à ce PDG..
RépondreSupprimerHélas! Je crains fort que si l'on étudiait d'un peu près les comptes,les stratégies,les raisons des succès de Danone,on ne retombe dans les habitudes des multinationales qui sont généralement bien loin du progrès social....
Ceci etant,j'applaudis ce genre de discours délivré devant nos futures élites économiques...
Et te suggère d'en envoyer un exemplaire dédicacé à Macron,Lemaire, et autres têtes enflées du pouvoir à tout prix!
@Gridou: qu il conduise son groupe avec rigueur et selon les lois du marché, quoi de plus normal mais d après ce que j ai lu sur lui, il est plutot très bien accepté par ses équipes et a mis dans le groupe une dose d humanité qu'il n'avait, parait-il jamais connu.
SupprimerCorto:merci de cet éclairage,que je ne connaissais pas.Mais tu ne m'ôteras pas de l' idée que la gestion d'une multinationale aussi puissante
Supprimerne nécessite pas,en toute innocence peut être, bien des dérogations aux principes exprimés avec émotion et talent par M Faber .
Ceci etant,je lui suis reconnaissant d'avoir eu les couilles pour prononcer ce type de discours devant ce type d'auditoire.
Et je te suis reconnaissant d'instituer sur ton blog un débat qui,pour moi,est essentiel.
Peut on s' accommoder de la mondialisation et des lois du marché sans perdre son âme? (C'est un agnostique qui te parle )
J'usqu'où iront les dogmes du progrès exclusivement basé sur "la croissance" ?
J'apprécie vivement la lecture des réponses de tous "tes"habitués.
Super billet,qui nous place bien au dessus des débats chers à nos merdias!
@gridou: " Peut on s' accommoder de la mondialisation et des lois du marché sans perdre son âme? " c'est exactement, en fait, la question que pose Faber aux jeunes diplomés.
SupprimerBonjour Corto,
RépondreSupprimerUn grand merci pour ce post. "Find your brother!!!"
Je me référerai simp!ement à la parabole des talents, pour moi la plus complexe: "Qu'as-tu fait de ton talent?" (Mathieu 25.14.30). Vanitas vanitatem.
Bonne journée
@H: voir mon com a Marianne, le gars est en plus catho très pratiquant.
SupprimerJ aime assez l'idée: " Find your brother "
Je connaissais la parabole des talents sans pouvoir la citer. En lisant les commentaires (après avoir écrit le mien: je procède ainsi pour ne pas être influencée), je prends donc connaissance de vos références.Intéressant !
SupprimerJoli discours mais que doit on comprendre que nous devons accepter tous les miséreux du monde et accepter de voir notre niveau de vie baisser.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas, parce que l'on visite certains bidonvilles que l'on touche du doigt les difficultés de l'employé lambda.
Mais peut-être que je suis un méchant citoyen.
Bien d'accord grandpas .. C'est de la richesse de notre coeur mais aussi de notre environnement matériel que l'on tire du bonheur. Dans les bidonvilles on rencontre rarement des heureux.
SupprimerIl ne faut pas pour autant oublier la misère du monde mais en aidant les gens chez eux dans leur milieu et non chez nous!
Demandez à un Africain des profondeurs ou à un Indien ce qu'il aimerait pour ses enfants ..
Ceci dit merci à toi Corto de nous avoir fait partager cette vidéo qui montre que l’homme quel que soit ses origines son parcours et ses responsabilités ne doit jamais oublier l’essentiel et ce qu’il a dans le coeur. Tout cela est un très bel exemple pour de futurs managers qui doivent avoir un idéal humain avant d'être des puissants. Bien des politiques feraient bien de s’inspirer.. Il eut du être proposé à l’ENA ce discours!
Je le rapproche de celui-ci que je trouve aussi très intéressant. Bien que moins touchant, il nous renvoie la aussi à quelques vérités bonnes à dire ou à rappeler par rapport au monde:
http://www.tvlibertes.com/zoom-moussa-mara-limmigration-des-africains-est-une-perte-pour-lafrique-dabord/
Il y a sur terre des hommes et des femmes de bonne volonté, des exemples à suivre bien loin de tout ce qui peut se rapporter aux idéologies (surtout lorsqu’on veut les imposer) des religions (que l’on veut parfois aussi imposer) du pouvoir (dont bien des gens abusent) et bien sur de l’argent (mais cela est souvent un sujet d’hypocrisies dans nos pays dits civilisés)
Ces discours sont de vraies sources d’espérance et de tolérance.
Un grand merci à cet homme rare et généreux.
De sa douleur il en a tiré de la grandeur !!
@Grandpas: il n a jamais dit quoique ce soit de ce que tu suppose, pour faire simple, il dit juste de ne pas se laisser stupidement prendre par le jeu du pouvoir, de l'argent et du succès et de ne pas hésiter à " frequenter " la misère " histoire de ne pas prendre le melon. une piquouze d'humilité, quoi ! Histoire de ne pas bruler sur le bucher des vanités. Pour un catholique pratiquant engagé, comme lui, c'est somme tout logique. Tu devrais par ex savoir que Soeur Téresa disait trouver son bonheur en servant les miséreux.
SupprimerPhilz: c'est tout a fait ça, il a tiré de la grandeur et appris l'humilité.
Disons que je suis un vil mécréant qui lit entre les lignes.
SupprimerTous parents désirent pour ces enfants une meilleure vie, quelque soit le si où ils sont nés mais l'être humain n'est ni tout bon ni tout mauvais.
Le fait d'être catholique pratiquant ne rend un homme bon.
Quant à Soeur Theresa, il y a la légende qu'on nous vend et la face obscure.
Je préfère connaitre le côté sombre des hommes que d'être aveuglé par leur bonté.
Seul Dieu est bon me disait m mère.
Je fus un mécréant et je resterais un mécréant.
L'humilité ne s'apprend pas, elle est innée.
Supprimer@Grandpas: Pour avoir des parents qui ont rencontré en face to face Soeur Téresa, je ne pense pas que celle-ci ait eu quelque part d ombre que ce soit
Supprimerpour avoir été un temps infirmier psychiatrique (avant les années mitterrandiennes), j'ai acquis la conviction que bien des pensionnaires de l'Hôpital de Maison Blanche auraient pu avec bonheur échanger leur internement avec certains édiles, législateurs ou directeurs de conscience qui auraient dû (et devraient) prendre leur place.
RépondreSupprimerSans adhérer totalement au pathos de M. Faber, je partage l'essentiel de son discours; c'est un discours de coeur et d'émotion que je pense sincère: il n'y a qu'à voir les gueules contrites des travestis en francs-maçons ou en chanteurs de Gospel derrière lui, dont l'applaudissement mollasson et convenu tranche sur l'ovation de ces jeunes récipiendaires.
Puissent-ils voir plus loin que leurs futurs émoluments en oeuvrant pour l'accomplissement du genre humain.
Les propos de monsieur Faber sont porteurs d'espérance.
@Lepoilux: porteurs d espérance, pas besoin d aller chercher plus loin. Sera-t-il entendu ? prêche-t-il dans le désert ? ... on ne sait mais en tout cas, se sincérité est évidente. Que ces trous du culs d'HEC en prennent de la graine si tant est que cela soit possible
SupprimerPour être un bon patron (genre d'individu détesté par la goooche) il faut d'après la règle des trois C, un cerveau, du cœur et des couilles. Celui ci me paraît ne pas manquer de coeur !
RépondreSupprimerJipe
@jipe: ni de couilles et de cerveau vraisemblablement
SupprimerAu risque de déplaire, je n'applaudis pas ce genre de discours.
RépondreSupprimerQue l'histoire de son frère ait façonné cet homme, c'est évident.
Qu'elle lui ait ouvert l'esprit et fait connaitre un autre monde, il le dit lui-même.
Qu'à partir de cette histoire personnelle, il fasse de la justice sociale un incontournable universel qui explique et justifie que les moins bien lotis viennent s'installer chez les mieux lotis,non...
Avoir un proche schizophrène est une épreuve de vie.
Pour d'autres, ce sera un handicap, un physique ingrat, une vie amoureuse décevante, un enfant malade, une vie brisée dans un accident...
Chacun de nous peut témoigner de son chemin, des accidents qui l'ont jalonné, de ce qu'ils ont modifié dans l'appréhension de notre monde mais cela reste un témoignage.
Ce patron fait de sa conception de la vie et de ses priorités une injonction morale à partager.
On peut trouver cela formidable, cela reste une injonction morale et si je comprends que cela puisse plaire, je ne vois pas bien le lien avec la multinationale Danone.
La justice sociale est un leurre, comme la justice tout court.
Rien n'est juste, depuis la naissance jusqu'aux conditions de la mort, rien n'est juste, c'est bien pour cela qu'une autre vie plus juste a été inventée par les hommes dès qu'ils ont été en mesure d'en prendre conscience, pour que l'injustice d'ici-bas y soit compensée et que la vie reste supportable.
D'une manière générale, c'est le progrès partagé et l'accès au savoir qui est ce qui se rapproche le plus selon moi d'une forme de justice.
Le progrès partagé, comme le savoir partagé sont des clés.
Je préfère de loin les personnes qui donnent des clés aux autres, à celles qui décide de quelle porte doit être ouverte.
@libreechanges: injonction morale, façon de voir les choses
SupprimerIl n ya pas de lien direct entre Danone et son discours si ce n'est qu il aurait pu faire un discours classique commet ous ceux que l on entend dans ce genre de truc, j'en ai entendu quelques uns, au lieu de quoi, il " demande " juste à ces futurs requins de demain d'avoir assez d humilité pour ne pas se cramer au contact du pouvoir et de l argent.
@libreechanges
Supprimer"Je préfère de loin les personnes qui donnent des clés aux autres, à celles qui décide de quelle porte doit être ouverte".
Tu as 100 % raison mais pour ne pas oublier cela il faut aussi rappeler à tous ceux qui pourront décider " pour les autres" qu'il est de leur responsabilité de ne pas agir justement ainsi et d’encourager au contraire les façons de faire qui permettront justement à « ces autres » d’apprendre à pêcher tout seul dans un monde plutôt cruel grâce à l’aide de celui qui sait, qui a des responsabilités et de la chance d’être né dans un monde de savoir, de paix et de richesses. Je crois que ce discours rappelle certaines choses essentielles très simplement.
Chacun reste libre mais n’oublions jamais que nous vivons dans un monde très très privilégié. On peut tous y arriver avec nos tripes, nos douleurs nos doutes quelque soit notre origine, notre croyance mais en restant simple ouvert et humble comme le dit Corto. Je crois que le chemin apporte alors plus de bonheur à chacun et qu’il n’y pas de gloire à attendre juste le sentiment d’avoir été utile. Quand il parle de justice sociale je pense qu’il se réfère à cela tout simplement.
Il s’adresse à des gens qui sont en principe intelligents et capables de décoder .. certes l’on vit en bisousocialie destructrice mais tout de même..
Qu'appelez-vous le "progrès" que vous voulez partager ?
SupprimerJe l'ai entendu hier, ce discours d'abord un peu méfiante car je ne savais pas si c'était du lard ou du cochon car le commentaire introductif était un peu suspicieux mais au fur et à mesure que je l'écoutais,j'ai senti que l'émotion me gagnait. J'étais tellement concentrée sur son discours que j'ai même compris son anglais, simple, évident, vrai.
RépondreSupprimerNous sommes frères et un certain Christ l'a dit déjà il y a 2000 ans et que tu sois riche ou pauvre, laid ou beau, différent,bien portant ou malade, tu as droit à la dignité et la richesse n'est pas au nombre de talents ( double sens puisque ce mot veut aussi dire "argent")mais à la qualité de l'échange et à l'intérêt (double-sens également) que tu portes à ton semblable. C'est pourquoi en étant animé de ces aptitudes on ne peut être ni égoïste, ni raciste, ni sectaire, ni violent.
Voilà le message humaniste de ce grand patron qui ne l'a pas empêché de réussir puisqu'il est tout sauf naïf mais qui a donné un sens à sa réussite qu'il partage en exemple.
Merci d'avoir écouté comme moi cet homme. Grâce à ton billet que je lis toujours avec "intérêt", j'ai pu exprimer ce que je ressens et avec des gens comme E.Faber, on se dit qu'il y a encore de l'espoir.
@Idel: idem, j ai du l écouter deux fois car à la première, je me suis dit: " c'est quoi ce cirque " et puis à la deuxième, j ai fait attention. ce gars a une humilité et une simplicité incroyables. J aimerais croire que son message fut entendu par ces jeunes diplômés.
SupprimerA l occasion, dans le Figaro de Vendredi, il y a un portrait du bonhomme
Merci pour cette vidéo.
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance d'avoir eu un D.G. qui aurait pu tenir ce discours, lui aussi catho.
Bosser avec un patron éthique n'est pas toujours facile dans un métier (R.H.) dont les instances syndicales, organismes d’État... attendent des compromis qui tiennent de la compromission, mais quel plaisir d'avoir pour directive générale de ne pas faire la pute. Travailler avec un patron moralement intègre est une école que je souhaite à tous.
Mon fils a eu la chance d'assister à une des conférences de E.Faber à Lille cette année (il ne se contente donc pas de parler à l'élite du top :-) ): Standing ovation.
On peut discourir sans fin sur ce qu'il pense, ou pas, réellement, et ce qu'il applique dans sa boite (ce ne doit pas en être trop éloigné sinon cela lui reviendrait en boomerang.). L'important, c'est que son discours est juste et change de celui que trop d'écoles avaient tendance à seriner à longueur de lavages de cerveaux (you are the winners, the leaders...) et porte auprès de ces jeunes futurs cadres et pour certains dirigeants.
Plus il y aura de dirigeants qui tiendront devant nos futurs "managers" et appliqueront de tels discours dans leurs sphères de responsabilité plus on aura de chances de limiter l'horreur politico-oligarchique minable que nous vivons et subissons actuellement à coup de mensonges, tripatouillages, copinages et promesses irréalistes (tout parallèle avec les déclarations de présiflan-candidat ne pourrait être que fortuit).
J'aime bien ces petites lueurs qui rappellent que " « Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. » Kant, qui aurait pu rajouter "ou comme électeur" après moyen.
Droopyx
Merci d'avoir partagé avec nous ce discours émouvant. Et visiblement très sincère.
RépondreSupprimerDu moins selon mon ressenti...
Si un jour une usine Danone n'est plus rentable, que fera M.Faber? Gardera-t-il les 500, 1000... ouvriers concernés à se tourner les pouces devant leur poste de travail en attendant une éventuelle reprise d'activité?
RépondreSupprimerOui? Les actionnaires sauront réagir.
Non? Les licenciés le seront par un patron humaniste.
Un beau discours malgré tout, mais entendons-nous tous la même chose?
Le Page.
Ce discours de M. Faber m'a ému. C'est celui d'un homme de cœur et je pense qu'il est tout à fait sincère et honnête. C'est un discours assez inhabituel chez un grand patron pour ne pas le souligner. Et je partage l'avis de Droopyx, si son discours était trop éloigné de ce qu'il vit, cela se saurait.
RépondreSupprimerIl a aussi écrit plusieurs livres qui sont tout à fait intéressants.