A propos de la politique agricole commune, posons quelques chiffres, histoire d'avoir à l'esprit une "échelle" du ridicule dans lequel la soumission à Bruxelles nous plonge.
Le budget total de la PAC, voté par l'ensemble des pays de l'Union au premier semestre de cette année, s'élève pour la période 2014-2020 à 374 milliards d'euros soit en gros 53 milliards par an. C'est le montant des aides qu'accordera l'Union à l'agriculture des pays membres. Pour cette même période de 7 ans, la France percevra 47 milliards soit près de 7 milliards par an.
Quant au Produit Intérieur Brut de la France, soit la richesse produite par le pays, il s'élève à un peu plus de 2 000 milliards d'euros; le budget du ministère de l'agriculture pour 2013 s'élève à 5 milliards d'euros.
Venons en maintenant à nos moutons poulets...
Le 16 octobre, pour faire face à la révolte qui gagne la Bretagne et aux menaces de faillites qui semblent peser sur les abattoirs GAD, le volailler Doux et le producteur de poulets Tilly-Sabco, Ayrault annonce toute une série d'aides financières: un pacte d'avenir pour la Bretagne. On parle d'abord de 15 millions, puis de quelques milliards; en fait, on ne sait plus trop... Les choses se gâtent lorsque le patron de Tilly menace de déposer le bilan (et ses 340 employés) si les aides européennes accordées jusque là pour l'exportation de poulets congelés ne sont pas maintenues. Ces aides permettaient aux exportations de poulets congelés français de rester compétitives par rapport aux poulets brésiliens mais elles devaient être supprimées cette année comme annoncé...7 ans auparavant.
Soucieux de ne pas voir le bordel s'amplifier en Bretagne plus encore, Le Foll, notre ministre de l'agriculture, et Ayrault, promettent spécifiquement à la filière une aide compensatoire de 15 millions (Tiens, tiens, encore 15 millions, les mêmes que précédemment ? On ne sait pas trop). Sauf qu'en matière d'agriculture, et qui plus est quand il s'agit de compenser une aide européenne, on ne peut rien promettre sans avoir au préalable l'aval de Bruxelles. Même pour un petit coup de pouce de 15 millions. Nos deux lascars ont donc fait une promesse dont la concrétisation ne leur appartenait pas.
Cocorico ! Aujourd'hui, nous apprenons que Tilly-Sabco est sauvé, au moins pour le moment, et donc que Bruxelles a donné son accord. Une aide de 15 millions soutiendra - jusqu'à quand ? On ne sait pas trop - l'exportation de poulets congelés français. Bravo, les lascars ? Non, pas de quoi pavoiser contrairement aux déclarations des deux rigolos, car cette aide est en fait déduite du montant global de la dotation européenne à l'agriculture française, les 7 milliards annuels évoqués plus haut.
Reprenons, le cours des chiffres... Le budget de la PAC a été revu en début d'année pour les 7 ans à venir. Dans le budget accordé à la France, 47 milliards d'euros, l'un des seuls a n'avoir pas baissé - hollande s'en félicita - l'Union, et donc la France, avait entériné la fin des aides aux exportations de poulets congelés. Et six mois plus tard, le gouvernement français est obligé de demander à Bruxelles la permission de piocher dans son propre budget quelques miettes... 15 malheureux millions.
Voila où nous en sommes avec l'Union: être obligé de demander aux technocrates bruxellois la permission d'utiliser une infime partie de notre budget pour compenser la suppression d'aides ... que nous avions accepté de supprimer ! Ubuesque, n'est-il pas ?
Et le pire dans cette histoire, c'est que ces 15 millions, ce n'est que pour 2014; en 2015, le problème des aides à l'export se posera exactement de la même façon... sauf à arrêter de produire des poulets destinés à l'exportation qui ne se vendent que si leur production est subventionnée.
Folie passagère 2016.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
C'est complètement ubuesque cette histoire , ce gvt tourne en rond comme un canard à qui on a coupé la tête .
RépondreSupprimer@Claude Henri: ubuesque est bien le mot et à tous les niveaux que ce soit purement franco-français qu'européen ou franco-européen. Du grand n importe quoi.
SupprimerEuh...c'est pas toi qui te dit européiste?
RépondreSupprimerjard
@jard: euh, cest toi qui dit des conneries. Où as tu pu lire que j'étais "européiste" ? je ne sais même pas ce que c'est qu être européiste, si ce n'est que c'est une expression très FN.
SupprimerLa PAC est une usine à gaz comme les aime tant "Bruxelles". Mon beau-frère, agriculteur ne décolère pas...lui, ce qu'il voudrait, c'est vivre de son métier, sans se faire traiter de mendiant par ceux qui n'y connaissent rien aux contraintes imposées par l'Europe. Il faut savoir que "grâce" à la PAC, les agriculteurs ne décident de presque rien...
RépondreSupprimerQuant aux tours de passe-passe de notre bande d'illusionnistes, plus rien ne m'étonne...
@Nana: " comme les aime Bruxelles " okay mais sans oublier que ceux qui ont donné pouvoir à Bruxelles sont les mêmes que ceux qui nous gouvernent depuis 30 ans, droite ou gauche.
SupprimerPour nos illusionnistes, mezavi qu on a pas tout vu, loin de là.
Ben oui, quoi, sinon les Bretons risquent de se fâcher tout rouge, comme leur bonnet, et puis, aussi, ça va dans le bon sens
RépondreSupprimerça va contribuer à bricoler la courbe du chômage.
Amitiés.
Un cas exemplaire du point où en est arrivée l'Europe qui, partie de rien, est devenue en moins d'un demi-siècle une usine à gaz bordélique. Quant à notre pauvre France ...
RépondreSupprimerJe n'ai rien compris! Je suis peut être trop normale..
RépondreSupprimerLa France veut interdire les paysans à utiliser leurs propres semences, ce que peu d'entre eux font, je le concède mais beaucoup dans les filières bio.
Les rosiers sont depuis longtemps soumis à des droits d’obtentions, lorsque je les bouture pour mon jardin il y a tolérance, mais je ne crois pas avoir le droit de donner des boutures, ce que je fais naturellement, au bout de quelques temps, les rosiers tombent dans le domaine public.
Ce monde est folie.
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Agriculture-2013/p-26832-Agriculture-les-paysans-bientot-accuses-de-contrefacon-.htm
@lady waterloo: c'est pourtant simple:
Supprimer- les gouvernements européens décident que tout ce qui a trait à l agricuture est du ressort de l Union.
- Il y a 7 ans, les dirigeants s'accordent pour supprimer les aides a l exportation de poulets congelés a partir de 2013.
- Tout le monde, y compris les éleveurs bretons, se fout de cette suppression et pendant 7 ans fait comme si de rien n était
-Arrive l année fatidique de la suppression, le poulet congelé français, sans les aides n est plus co,pétitif. Les ventes plongent
- et hop, on demande a Bruxelles de les rétablir pour au moins 1 an. Bref on demande à rétablir quelque chose que l on avait décidé de surpprimer. Bruxelles accepte.
Le plus lamentable n étant pas en soi la suppression de cette aide mais bine que pour 15 malhureux millions, il faille demander l autorisation de l Union.