Il y a un plan de licenciements dont on ne parle pas. Même Montebourg, il s'en tape, c'est dire, et pourtant...
Et pourtant, il concerne une entreprise comme un autre, ou presque. Une entreprise qui se doit d'avoir de bons gestionnaires pour durer dans le temps, qui se doit de satisfaire ses clients, qui doit respecter les règles évidentes en matière de droit du travail et qui est soumis aux règles comptables en vigueur. Et bien cette entreprise existe, c'est le CCE d'Air France. Il est totalement autonome dans son fonctionnement ( et ses recrutements ) et vit du grassouillet pourcentage obligatoire, 3 %, prélevé sur la masse salariale. Son patrimoine immobilier s'élève à environ 100 millions d'euros ! Cette " entreprise " gère les activités sociales, culturelles et touristiques des 49 300 employés de la compagnie..et n'a jamais été gérée par des " bons pères de familles ".
Sauf que le bidule, il est tellement bien géré depuis des années et totalement vérolé de l'intérieur par la toute puissance syndicale qu'il est au bord de l'asphyxie: la cessation de paiement ! La honte pour un CE aussi riche ! Une telle gabegie que des mesures drastiques s'imposaient. Elles viennent d'être prises ! Allez, hop, 90 licenciements ( sur 260 salariés ) que l'on appelle, en terre syndicale, des plans de départs volontaires. Comble de l'histoire, c'est la CGT, celle-là même qui, avec la CFDT, portait le ver dans le fruit, qui a majoritairement voté l'adoption de ce plan. On s'marre
On s'marre encore plus lorsque l'on comprend pourquoi personne n'en parle de ce plan. Tout simplement parce qu'il est royal ! Les " éjectés " bénéficieront, en sus des indemnités légales, d'une prime allant de 6 mois à deux ans de salaire. Des incitations financières, jusqu'à 6 mois de salaire, sont également proposées aux salariés pouvant prétendre à la retraite à taux plein. Ainsi, ce CE, mal géré par les syndicalistes depuis des lustres, accumulant jusqu'à 15 millions d'euros de dettes sur un budget annuel d'environ 80 millions d'euros, offre à ceux-là même qui ont profité de la gabegie ambiante, un plan social d'un coût de 5 millions ! Une paille !
Un plan de licenciement qui est négocié et adopté par ceux-là même qui ont coulé la boîte et dont une bonne partie des bénéficiaires sont ceux ... qui ont et négocié et adopté et coulé la boîte...Vous suivez ? Non? C'est pourtant simple, en terre syndicale comme c'est ici le cas, saborder l'entreprise n'est pas un problème, vous ne repartirez jamais les mains vides!
Mais chut ! On n'en parle pas, surtout pas; pas même un expert diligenté par Don Quichotte pour auditer ce plan... ça ferait désordre.
Folie passagère 1280.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr