à Al West,
On se souvient comment la gauche avait hurlé lorsque Nicolas Sarkozy avait décidé de nommer lui-même les présidents de chaînes de télévision ou de radio publiques. Sarko partait du principe qu'en tant que Président de la République et donc bailleur de fonds de l'audiovisuel public, il était normal qu'il en nomme lui-même les dirigeants. Pour la gauche, on frisait là la dictature et le retour aux temps anciens de la Télé d'Etat. Moi-Je, alors candidat du changement et de la liberté retrouvée, annonça fièrement que: "Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes ". La classe!, cela fit mouche... mais long feu...
A peine élu, hollande décide de réformer le CSA qui non seulement assure la régulation du PAF, mais contrôle en plus, de près, l'audiovisuel public (télés ou radios). Les droits et prérogatives du CSA vont de l'attribution des fréquences radios à la comptabilisation du temps de parole des politiques en passant par le classement des films selon qu'ils ne doivent pas être regardé par les moins de 10 ans, les moins de 12 ans etc... La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti est donc chargée de cette mission réformatrice et annonce une fois le dossier bouclé et adopté, le plus sérieusement du monde, le 1er octobre dernier: "Pour la première fois, l'indépendance de l'audiovisuel public va être garantie par le CSA." Il était "d’ une impérieuse nécessité d’en finir avec Radio Sarkozy et Télé Elysée " déclarera le député PS Michel Pouzol... La gauche d'applaudir et moi d'éclater de rire...
Car comment peut-on annoncer (sans se foutre de la gueule du monde) que le CSA garantira l'indépendance de l'audiovisuel public dès lors que le patron du dit CSA est nommé directement par le président de la République. Nous sommes passés d'un Sarkozy qui nommait les présidents de chaînes à un hollande qui nomme la personne qui nommera (et révoquera) les présidents de chaînes. Il est où le changement ? Et hollande, donc, de désigner une vieille connaissance (ENA, Science Po, membre du Siècle, Franc-maçon), Olivier Schrameck, vieux routier de la Socialie, ex-directeur de cabinet de Jospin, pour diriger le machin. Nous allons voir que d'indépendance, il sera de moins en moins question...
Dans le PAF, il y a le gros morceau, le truc que tout les pouvoirs successifs cherchent à contrôler: le Groupe France télévisions, groupe qui est sous la double tutelle du CSA et du ministère de la Culture. hollande et Filippetti, soucieux de se démarquer de leurs prédécesseurs, ont donc décidé de garantir pour la première fois l'indépendance de France Télévisions. Et pour assurer cette indépendance, ils ont décidé de mettre sous surveillance rapprochée le groupe en question. Se saisissant opportunément des difficultés financières du groupe (qu'ils contrôlent pourtant depuis 18 mois), le CSA, donc l'Etat, met le groupe sous étroite surveillance.
Filippetti exige de Pflimlin, actuel patron du groupe nommé par Sarkozy, qu'il réunisse plus fréquemment l'audit interne. La ministre, dans une lettre adressée à Pflimlin, émet aussi doutes et jugements sur la politique commerciale du groupe. Les représentants de l'Etat mettront donc en place:"Un suivi particulier, la tutelle sera très attentive à la mise en place de l’avenant au Contrat d'objectifs et de moyens." En clair, le patron du groupe ne sera plus le patron du groupe. Et l'on annonce publiquement "qu'un véritable calendrier de travail entre le gouvernement et France Télévisions a été mis en place afin d’améliorer le fonctionnement." Vous disiez indépendance ?...
Mais mieux encore, Olivier Schrameck, patron du CSA, le truc censé garantir pour la première fois l'indépendance de l'audiovisuel public, annonce publiquement lui aussi et donc sans en laisser le choix à Pflimlin que: "Nous allons intensifier notre dialogue: toutes les deux semaines, un représentant de France Télévisions sera entendu par le CSA pour discuter de la politique mise en œuvre au sein du groupe." Oui, oui, vous avez bien lu, toutes les 2 semaines France Télévisions devra rendre des comptes sur sa politique. Ben oui, quoi, Schrameck dans la même interview déclare que: "les lignes éditoriales ne sont pas assez claires, pas nettes." En clair, France Télévision, et donc son patron, Rémy Pflimlin, ne sont pas assez "à gauche"... Ça promet !
Imaginez un peu que Sarkozy-Boyon (ancien psdt du CSA) aient osé dire publiquement à Elise Lucet ou Pujadas: " vos lignes éditoriales ne sont pas nettes "!...
Alors, nous le voyons, la réforme du CSA et la volonté présidentielle de garantir l'indépendance de l'audiovisuel public, ce n'est ni plus ni moins que la reprise en main de cet audiovisuel public par l'Etat et le gouvernement. Au moins Sarko avait-il eu le mérite de l'annoncer clairement, le patron, c'est moi. Avec nos gauchistes de gouvernement, sous couvert d'indépendance, on fait main basse sur la télé d'Etat. C'est plus joliment dit, ça fait progressiste, mais cela revient exactement au même.
Seuls les gogos du 6 mai se seront fait avoir. Encore une fois !
Folie passagère 1975.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Moi président, j'agirais comme un dictateur de petite envergure.
RépondreSupprimer@Grandpas: et je ferai tout le contraire de ce que j avais promis
SupprimerEducation, justice, télévision, tout est noyauté par la gauche...en toute indépendance...ce qui compte, c'est la manière de présenter les choses et puis comme tous ces gens sont du "bon côté", où est le problème ?
RépondreSupprimerLes Français ont renoncé à leur liberté et, pour beaucoup ils ne le voient même pas...
@nana: Comme tu dis, ce qui m 'épates ce sont les gogos qui croient encore dur comme fer que pépère serait " le changement", qui croient que parce qu il l'avait promis, la télé serait indépendante. Les socialos sont entrain de noyauter et de tisser une toile sur tout l'appareil d Etat et plus encore comme jamais. C'est impressionnant et bien sur, aucun gauchiste, normal, pour s'en offusquer.
SupprimerAh que je regrette cette bonne vieille ORTF gaullo-pompidolienne. A cette époque on ne se foutait pas de la gueule du public avec des émissions débiles (TPAMP, etc.), de la télé-réalité, des jeux idiots, et des téléfilms moralisateurs à deux balles joués avec les pieds par des artistes engagés et citoyens.
RépondreSupprimer@Koltchack: tu parles de TMPAMP, cette émission est sur une chaîne privée, ils y font ce qu ils veulent, si y a des noeuds-noeuds pour la regarder..; Non le problème c'est bien les chaines publiques qui sous couvert de service public nous assurent nous servir qualité, découverte, diversité et blablabla et ne font que de la merde avec tes sous. ( vois mon billet sur la série Cherif, par ex) Ces mêmes chaines qui servent de rente de situation a des Drucker, des Lucet, des Ruquier et cie qui décident de tout, de ce qui est bien ou mauvais y compris en politique.
SupprimerAprès, qu on vienne nous parler d indépendance sur FT, je rigole, imagine un peu si Sarko avait prononcé le 1/4 de ce que disent Filippetti ou Schrameck !
Que les citoyens acceptent l'existence de ces "chaînes" de propagande montre l'abêtissement servile de malheureux peuple.
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de savoir qui en nomme les dirigeants, mais de les supprimer !
(et surtout, ne jamais laisser entrer chez soi de téléviseur...).
@Michel Desgranges: Vu ce que ces chaines offrent a de rares émissions près, effectivement on pourrait les supprimer, ça nous ferait de sacrés économies :). Maintenant, savoir qui nomme les dirigeants n a ici que l intérêt de montrer que hollande a encore fait le contraire de ce qu il annonçait.
SupprimerLe Service Public Audiovisuel, je ne comprends même pas qu'un peuple soi-disant adulte tolère une ignominie pareille.
RépondreSupprimerCe machin fait ouvertement de la propagande et nous autres on gobe...et on paye.
S'il y a un scandale contre lequel il faudrait s'élever, c'est bien celui-là...enfin pas seulement, hélas!
Amitiés.
@nouratin: tu apportes toi même la réponse à ton incompréhension: " soi-disant adulte "!
SupprimerOn s'en fout ! De toute facon ca fait un bail qu'on ne croit plus a ce qu'ils nous racontent ... Hollande doit penser qu'en controlant un peu plus le service dit public , il controlera mieux son image ... Lui seul y croit !!! Au moins on voit jusqu'ou peut aller la desinformation ...Les illusions ou ce qu'il en restait se sont ecroulees . Les chaines privees ce n'est pas mieux mais au moins on a l-mpression d'avoir le choix . Qu-lls se cooptent entre eux si ca les amuse. Moi je regrette le temps des Claude Santelli lui qui avait vraiment le souci de la Culture pour chacun et pour les plus jeunes que nous etions . Il ne se foutait pas de nous et savait nous tirer vers le haut... C'est le sentiment que j'en garde ... Qu-lls continuent leur cuisine ...ils tomberont dans le chaudron...! Marguerite
RépondreSupprimer@marguerite: " mieux contr$oler son image " non, là, c'est peine perdue, ll lui faudrait aussi contrôler tout le privé. Par contre, que cette main mise sur le public lui permette à lui et à sa clique de mieux vendre leur soupe auprès du grand public, ça c'est une évidence. Suffit de regarder France 3 et France O ou d'écouter le JT de <france 2
SupprimerLe silence les médias est quand même étourdissant sur ce sujet, pour qui se souvient des cris d'orfraie pousses sur le même sujet, sous le président Sarkozy, en effet
RépondreSupprimer@Al Weest: pour qui se souvient, en effet... encore faudrait-il que les médias pensent à le rappeler. Tiens pour info et contrairement à ce que l on pense, BFM et Itélé c'est à peine 5% d'audience tous créneaux horaires confondues. Le Groupe FT s'est à peu près 20%, le JT de France 2, idem.
SupprimerIl faut être naïf pour croire ne serait-ce qu'un instant qu'un gouvernement peut résister à la tentation de régenter l'audiovisuel public. Ne pas le faire, c'est, comme ce fut le cas, laisser cet audiovisuel tomber dans les mains d'une intelligentsia auto-proclamée gardienne de la bien-pensance et du politiquement correct.
RépondreSupprimer@Pangloss: bien naîf en effet. Sauf que là, hollande s'était engagé à ne pas s'en mêler, on a vu par la suite. Mensonge et démagogie parfaitement relayée.
SupprimerA te lire, J'aurai tendance à croire que si France Télévisons est " tomber dans les mains d'une intelligentsia auto-proclamée gardienne de la bien-pensance et du politiquement correct ", c'est peut-être que la droite, finalement, ne s'en est pas mêlé ?
@ Corto
SupprimerC'est aussi ce que je comprends. ;-)
De toute façon, je ne l'allume plus la télé. Sauf quand Laurent Gerra vient singer le Pingouin !... :o)))
Mais ça fait cher la séance !
Drucker, Lucet; Ruquier...Qui les regarde et les écoute? A part le bon peuple qui s'ennuie...
RépondreSupprimer@Orage: Lucet , c'est 20% d audience, Drucker idem, le bon peuple donc, oui. Ruquier, compte tenu de son horaire, c'est un peu différent.
SupprimerJ'en profite pour donner un conseil à vos lecteurs : ne payez pas la redevance. Le critère du paiement de cet impôt est la possession d'une télé, ce qui est complètement débile puisque les sousous servent à financer non l'infrastructure de diffusion mais France télé et Radio France. Si on ne les regarde/écoute pas, où est la justification ? Et si on les écoute, ne serait-on pas en droit d'attendre de ces médias un minimum d'impartialité ? Sur France Inter, j'attends avec impatience le premier journaliste qui ne vote pas pour le Front de gauche. Éliminez votre télé, enterrez-là, allez la regarder chez vos voisins et dites stop au racket !
RépondreSupprimer^umadrab: surtout qu aujourd'hui regarder la télé se fait très bien via un ordinateur correct. donc à terme plus besoin de télé, plus besoin d en acheter.... C'est peut etre bien pour ça d ailleurs que la Filippetti réfléchit a taxer les ordinateurs :)
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