vendredi 30 mars 2018

Pause pascale



Pour cause de  tsunami familial pascal, agapes, ripailles, cochonnailles et banquets suivis de travaux de rénovation de deux salles de bain et de la cuisine, ce blog sera en pause jusqu'à au moins jeudi prochain. 

Le taulier vous prie de bien vouloir l'excuser pour cette interruption des programmes.

Joyeuses fêtes de Pâques à toutes z'é tous, même en Macronie !

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mardi 27 mars 2018

France, ô maternelle patrie, quand finira l'horrible transe ?

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Oui, mon pays est encore France : 
La fougue, la verve, l'accent,
L'âme, l'esprit, le cœur, le sang,
Tout nous en donne l'assurance :
La France reste toujours la France. 

Aujourd'hui, tout comme naguère, 
Ne sommes-nous pas, trait pour trait,
Le vrai profil, le vif portrait
Du Normand, père de nos pères ?
Français, vous êtes nos grands frères. 

Il est toujours vert et vivace,
Le rameau du vieil arbre franc ;
De sève chaude exubérant,
Superbe et fort comme la race,
Il est toujours vert et vivace. [...]

Mais au lointain si notre oreille
Entend le clairon du combat,
C'est alors que le cœur nous bat,
C'est alors que le sang s'éveille
Au son qui frappe notre oreille. 

Sonnez, chantez, clairons sonores !
Allons, étendards, en avant ! 
Dans le feu, l'éclair et le vent,
Déployez vos plis tricolores !
Sonnez, chantez, clairons sonores !

L'envahissement est immense,
Pour chasser ces grands reîtres roux,
Que ne sommes-nous avec vous, 
Jeunes soldats de la défense ! 
Oh ! notre douleur est immense.

France, ô maternelle patrie,
Nos cœurs, qui ne font qu'un pour toi,
Encore palpitants d'émoi,
Saignent des coups qui t'ont meurtrie,
France, ô maternelle patrie ! 

Ici comme là-bas on pleure.
Dévorant le sanglant affront,
Baissant les yeux, courbant le front, 
Silencieux, on attend l'heure.
Ici comme là-bas on pleure.

Quand finira l'horrible transe ?
Oh ! quand de Versailles à Strasbourg,
Cloche, canon, clairon, tambour
Proclameront la délivrance
De la grande terre de France.

(Nérée Beauchemin, Les Floraisons Matutinales, Trois-Rivières, Victor Ayotte Éditeur, 1897, p. 38-43)


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lundi 26 mars 2018

L'ennemi est là, il a même réussi à violer notre Marseillaise

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(Ces photos ont été prises hier après-midi à St Lazare, Paris.)

Ainsi donc, un nouvel attentat a été commis sur notre territoire, à Trèbes. 4 morts dont celle héroïque du Lieutenant-Colonel Beltrame. Encore 4 morts et une douzaine de blessés. Et combien, encore, de familles endeuillées, dans la douleur et le chagrin. Combien, encore, de personnes traumatisées à jamais.

Depuis Merah, on doit bien en être à pas loin de 300 morts ou peu s'en faut, des milliers de blessés et sans doute pas loin d'une ou deux dizaines de milliers de personnes traumatisées à vie. Il semblerait que cela ne soit pas suffisant pour que nos dirigeants se mettent vraiment en colère et adoptent les bonnes décisions.

Car à bien y regarder et n'hésitons pas à le dire, à voix haute ou par écrit, tous ces attentats ont un point commun: L'Islamisme (L'Islam en mouvement). Et la quasi totalité de leurs auteurs ont au moins trois points communs: tous sont issus de l'immigration extra-européenne, la plupart ont été naturalisés, quasiment tous sont fiché "S" et quasiment tous, là encore, étaient connus des services de police. Lorsque l'on égrène les noms de tous ces meurtriers, à ce jour, aucun Jean Dupont, aucun Marcel Labiche.

(liste à compléter...)
Il y a donc bien en France, quoiqu'en dise les noeuds-noeuds et autres thuriféraires du VivrEnsemble, un lien manifeste, évident, entre le terrorisme musulman, la délinquance et l'immigration.

Ceci une fois posé, que proposent nos dirigeants depuis l'épisode Merah pour remédier au problème ? Vous le savez-vous ? Pas moi, ou disons que je n'en sais pas plus que ce qu'on nous dit aux infos: on les classe, on les met en fiche, on les surveille puis on arrête de les surveiller, on maraude sur la toile à la recherche des dingos des sites djihadistes, on les met en prison (parfois) puis on les relâche, on leur colle un bracelet électronique à la patte (ce qui ne gène absolument pas lorsque l'on se met en tête d'égorger un prêtre) et... et pi c'est tout. C'est tout. Alors, régulièrement, y en a un qui commet l'irréparable: Et hop, encore un attentat, encore des morts, encore des blessés, encore des gens traumatisés. Pis encore, on en trouvera (on en trouve déjà mais ils ne risquent pas grand chose) pour applaudir, on en trouvera qui refuseront de faire silence ne serait-ce qu'une minute, on en trouvera qui loueront le nouveau martyr du jour, hier Coullibaly ou Ghlam, aujourd'hui Redouane Lakdim. Et tous ceux-là, ou quasiment tous, ne sont pas et ne serons pas des Jean René ou des Robert Bonbon. Ils s'appellent ou s'appelleront: Mohamed, Youssouf, Driss ou Saïd.

Et puis viendra un jour où à force d'avoir laissé faire et de s'être contenté de fiches "S", de bracelets électronique et de pilules de Padamalgam500, vous verrez que nous aurons un nouvel attentat et que le peuple de France tout entier (enfin, entendons-nous...) découvrira avec horreur que le "martyr" du jour s'appelait Jean-Daniel,  Dylan, Timéo ou... Théo ! La contagion aura fait son oeuvre. Elle aura fait son oeuvre dans les quartiers, dans les cités, sur les réseaux sociaux.


On nous a dit que l'on était en guerre contre le terrorisme, on nous a dit que l'ennemi était Daech. Alors on a mis le paquet et on a bombardé Daech. Et Daech a perdu la quasi totalité de ses territoires irako-syriens. Mais ce que refusent de dire nos gouvernants, histoire de ne heurter personne et encore moins les scaro-saintes valeurs de la République, c'est que l'ennemi est aussi à l’intérieur. L'ennemi est là: Il s'appelait Merah hier, il s'appelle Lakdim aujourd'hui. L'ennemi est là: plus d'une centaine de mosquées ou centres pseudos cultuels-culturels salafistes sont toujours ouverts. L'ennemi à pignon sur rue et fait la loi dans certains quartiers. L'ennemi était là hier à Saint Lazare (photos du haut). L'ennemi est à Sarcelles, Drancy, Grigny, St Denis... L'ennemi est là: un récent sondage montrait que 30% des musulmans de France plaçaient la charia au dessus des lois de la République. L'ennemi est là: 20 000 fichés "S" dont plus de 10 000 pour leur "appartenance ou leur lien avec la mouvance islamique". Non seulement l'ennemi est là mais il a même des complices que l'on appelle avec complaisance des islamo-gauchistes, des islamo-compatibles (suivez mon regard...) ou bien encore des politiciens clientélistes en campagne permanente. L'ennemi est là et non contents, nous lui amenons des renforts en important bien plus que de raison des migrants

Alors, cet ennemi, comment le combattons-nous ? Quels moyens nos dirigeants ont-ils choisi pour l'anéantir ? 4 000 perquisitions pendant l'Etat d'urgence et au bout du compte, ais-je entendu ce matin à la radio, seulement 23 incarcérations pour lien avec une entreprise terroriste, seulement 23 en deux ans d'état d'urgence. Le butin est bien maigre. Si maigre qu'il faut l'avoir fait exprès ou bien ne pas avoir osé fouiller là où il fallait fouiller. Et en attendant, notre ennemi tue quand nous nous contentons de le tuer une fois son forfait commis. Trop tard. Encore et toujours trop tard.

Alors oyez bonne gens, ne vous réjouissez pas trop du fait que Redouane Lakdim soit mort, l'ennemi est là et il repassera encore et encore à l'attaque. Il viendra jusque dans vos bras, égorgez vos fils et vos compagnes. Il  aurait tort de se priver, personne en face pour former les bataillons ! L'ennemi est là, il a même réussi à violer notre Marseillaise.

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vendredi 23 mars 2018

Mise en examen de Sarkozy: Rien ne tient dans cette histoire...



Bon, ben ça y est j'ai visionné ce que je n'avais pas pu voir hier soir.

A la limite, j'aurai pu m'en dispenser tant je n'avais pas être convaincu de ce qui m'apparaît évident depuis longtemps: cette histoire d'un versement libyen de 50 millions d'euros à Sarkozy, c'est du grand n'importe quoi ! Enfin, on parle de 50 millions comme l'affirme Merdapart ou  de 5 millions comme le dit Takiédine ou de 38 000 euros comme le disent les trois juges ? Faudrait savoir tout de même.

Sauf erreur de ma part les comptes de campagne de Sarko en 2007 ont été approuvés par deux fois, une fois par le Conseil Constitutionnel et une autre fois, par ricochet, lors de l'enquête sur l'affaire Bettencourt. Par deux fois donc, on n'a rien trouvé d'anormal. Le candidat Sarkozy d'alors avait dépensé environ 21 millions d'euros pour une campagne que tout le monde jugea flamboyante. Qu'aurait-il fait de plus avec ces pseudos 50 millions, ou 5 ou 38 000 euros ?

Rien ne tient dans cette histoire, rien et Sarko, hier soir, l'a plutôt bien montré.

Des indices graves et concordants valant cette garde à vue hallucinante, cette mise en examen abracadabrantesque et ce non moins délirant contrôle judiciaire ? Quels indices ? Quelles preuves ? Aucun, aucune. Au bout de cinq ans d'enquête, un beau matin, la GAV est ordonnée. Pourquoi maintenant et pas il y a deux mois, six mois ou un an là où tout le monde s'accorde à dire qu'il n'y a rien de nouveau depuis un bon moment ? Le document de Mediapart dont personne ne s'accorde pour affirmer qu'il soit vrai ou faux, un peu léger tout de même. Le carnet d'un suicidé-assassiné, Choukri Ganem, miraculeusement retrouvé 9 ans après son décès, carnet sur lequel il serait fait mention d'un versement de 1,5 million d'euros, encore plus léger. Des témoins pour le moins douteux.

Alors de deux choses l'une, ou bien le juge Tournaire dont on rappelle qu'il avait co-signé une tribune appelant à ne pas voter pour Sarko a voulu 6 mois avant son départ se payer Sarko et l'humilier (et par ricochet, il humilie ainsi tous les Français en mettant un ex président de la République en examen, mise en examen assortie d'un contrôle judiciaire) ou bien il a effectivement de sérieux biscuits, des preuves solides pour agir ainsi; mais dans cette deuxième hypothèse, pourquoi seulement maintenant ? Et pourquoi, alors que tout fuite merveilleusement bien et rapidement à la Justice, personne n'est-il capable de révéler ce qui a permis aux juges de prendre une telle décision. Décision que nombre de magistrats trouvent aussi scandaleuse qu'inutile.

Curieuse justice qui non contente d'accuser demande à un présumé innocent de se disculper au lieu de faire elle-même, comme il se doit, la preuve de la culpabilité...

Tribunal médiatique ou tous ceux qui devraient se taire prenne la parole, déchaînement de haine sur les réseaux sociaux, journalopes qui racontent tout et n'importe quoi (on aurait retiré à Sarko ses lacets et sa cravate pendant la GAV), procureurs autoproclamés, rien ne sera épargné à Sarkozy quand bien même il n'a jamais été condamné, quand bien même, une à une, les affaires dans lesquelles il aurait été "mouillé" se déballonnent. Il faut que  la horde, dans le chaos mental [et médiatique], se reconstitue en se déchaînant contre un personnage objet de haines indicibles qui des années plus tard, retrouvent leur acuité; elle jubile de sa vengeance un peu comme la foule assoiffée de sang qui se bouscule pour être aux premières loges de la mise à mort d’un condamné, une scène d’autant plus excitante si l’on devine que ce dernier est innocent (1)...

Je suis convaincu qu'une nouvelle fois Sarkozy bénéficiera dans cette affaire d'un non-lieu mais encore une fois, le mal aura été fait, l'homme (et le pays) aura été sali et les excuses n'auront pas la hauteur des accusations et des torrents de boue déversée. Et comme d'habitude, le juge et les accusateurs (Plenel, Arfi et consorts) s'en laveront les mains sans doute déçus de ne pas avoir pendu le gibier mais somme toute satisfaits de lui avoir bien nui.


(1) La curée, Maxime Tandonnet

NB: Dans cette histoire, il y en a un qu'on aimerait bien écouter mais que personne ne semble vouloir entendre, pas même les juges ou les chroniqueurs, c'est Jean-François Copé...


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jeudi 22 mars 2018

A propos de Sarkozy, de la Libye et de Kadhafi

A propos de Sarkozy et de l'opération menée en Libye visant à éjecter Kadhafi, j'entends tellement de conneries qu'il me paraît intéressant de rediffuser le billet que j'avais écrit, il y a 3 ans, le 25 avril 2015; Hollande est à ce moment là président de la République depuis 3 ans:

" Sarkozy responsable du chaos libyen ? Stupidité, ignorance et manipulation...


 

Il est communément admis que le bordel actuel en Libye, permettant entre autres choses cette immigration massive, serait du aux inconséquences et à l'absence de suivi de l'intervention militaire française de 2011 ordonnée par Nicolas Sarkozy. A gauche, mais pas que, au FN aussi, on nous repasse le truc en boucle; ils s'amusent avec cela et s'autorisent ainsi à taper sur Sarko. C'est la faute à Sarko !

Et bien comptez sur moi pour dire que ce raisonnement est aussi simpliste que ridicule et que cela m'attriste que tant de gens se fassent ainsi abuser. Et voici pourquoi...

Depuis des semaines, en fait depuis fin 2010, la révolte libyenne fait des milliers de morts parmi les rebelles opposés au régime de Kadhafi. Avec la plus grande barbarie, Kadhafi tente de terrasser cette révolution en massacrant sans discernement aucun rebelles, civils, femmes et enfants. Là dessus, tout le monde est d'accord: Il faut que cela cesse. Dans un premier temps, Nicolas Sarkozy tente de mobiliser l'UE mais sans succès, en particulier à cause de l'opposition d'Angela. Puis dans un deuxième temps, Sarkozy, Obama et Cameron arrivent à mobiliser la communauté internationale: ce sera la résolution 1973 de l'ONU. Sarkozy est le premier à reconnaître et à inviter à l'Elysée le Conseil National de Transition Libyen.

Premier élément, l'intervention n'a pas été que française, plus de quinze nations se sont militairement engagées dans le combat, le tout sous l'égide des Nations Unies: la fameuse résolution 1973 du Conseil de Sécurité. Cette résolution permet aux pays qui le souhaitent de participer à une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour protéger la population civile, et de " prendre toutes mesures nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque par les forces armées de Kadhafi ". Celui-ci proposera bien un cessez-le-feu auquel personne ne croira.

L'intervention de la coalition internationale débute le 19 mars 2011. Les avions Français sont parmi les premiers à frapper. Durant toute l'opération Harmattan (nom donnée à cette opération par la France, chaque pays participant aura son propre nom d'opération) les forces militaires françaises resteront sous le commandement unique de Sarkozy (Actuellement, dans le golfe, le porte-avions Charles de Gaulle est sous commandement US). 

Le 20 mars, François Hollande, alors Président PS du CG de Corrèze déclarera approuver le déclenchement des frappes aériennes, déclenchement qu'il juge " nécessaire et légitime ". Le 22 mars, conformément à nos institutions, le premier ministre, François Fillon, présente les enjeux de cette opération devant l'Assemblée Nationale. Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, dans son discours de réponse, émettra plusieurs réserves (pas de troupes au sol, par ex. ) mais validera l'opération, il déclarera: " Nous avons suffisamment dénoncé la perte de crédibilité de la France au démarrage des révolutions arabes pour ne pas saluer son engagement aux côtés du peuple libyen et son action décisive pour obtenir un mandat de l’ONU. " Approbation est donc donnée aux autorités françaises de prendre part à cette intervention par la quasi totalité de la classe politique (cocos mis à part).

Toujours conformément à nos lois et l'engagement militaire se prolongeant au delà de quatre mois, le 12 juillet 2011, un vote solennel a lieu à l'Assemblée autorisant le gouvernement et le Président Sarkozy à poursuivre les opérations. A une quasi unanimité, droite et gauche confondues, la prolongation est adoptée par 482 voix pour et 27 contre (dont FDG et une partie de EELV, de mémoire, même Noël Mamère votera pour). On le voit, si c'est Sarkozy qui est aux manettes en tant que chef des Armées et Président de la République, c'est à la quasi unanimité que la classe politique le soutient. En août 2011, Hollande, alors candidat à la primaire socialiste, déclare: " Il fallait cette intervention ". Mi-septembre 2011, Benghazi est libérée, Sarkozy et David Cameron y font un voyage éclair durant lequel ils sont acclamés par les Libyens.

Sans aucune contestation en France, les opérations dureront jusqu'au 20 octobre 2011, date à laquelle Kadhafi est tué. Bien fait pour lui ! Tripoli tombe et le CNT, reconnu par toutes les forces politiques françaises, prend le contrôle du pays. Peu à peu, la coalition internationale se retire et laisse au CNT le soin de réorganiser le pays et de " l'amener vers la démocratie ".

Nous sommes fin octobre, dans six mois auront lieu en France les élections présidentielles... Et toute la classe politique, gauche et droite confondues, d'oublier, certainement pour des raisons électorales la Libye. Les deux finalistes de la présidentielle n'évoqueront quasiment pas le problème libyen. Devait-on à l'époque, fin 2011, s'inquiéter de l'avenir de la Libye ? Après tout, il y avait bien à ce moment le CNT, une organisation validée par la communauté internationale, à la tête du pays. On imagine bien par ailleurs que la classe politique française avait alors d'autres chats à fouetter: mai 2012 en ligne de mire. Sarkozy fera un dernier voyage à Tripoli et dans une Libye " apaisée " le 19 mars 2012: A ce moment là, rien ne laisse présager du chaos à venir. Enfin, dès lors que Sarkozy revêt l'habit de candidat à sa réélection, difficile d'intervenir par la suite, si besoin s'en était fait sentir, entre mars et mai 2012.

Alors au vu de tout cela, continuer de dire que le bordel en Libye, c'est de la faute à Sarkozy; continuer de faire croire aux Français que si la Libye est devenue ce qu'elle est, et en particulier, un des lieux d'embarquement d'une immigration de masse vers l'Europe c'est de la faute de Sarkozy, est au mieux une preuve d'ignorance totale des faits et de la chronologie, au pire de la stupidité et une manipulation grossière de l'opinion; le tout avec la complaisance des médias, ne l'oublions pas.

Enfin, à ceux qui croiraient encore que Sarko a initié cette intervention militaire pour être sûr de dézinguer Kadhafi avant que celui-ci ne révèle comment il finança la campagne électorale de Sarko en 2012, rappelons que cette intervention a démarré en mars 2011, que Kadhafi a été zigouillé en octobre 2011 soit 8 mois durant lesquels ce dernier aurait pu apporter les preuves de ce soi disant financement...

Par contre, on peut en toute objectivité, dire que oui, François Hollande porte lui une part de responsabilité indéniable pour l'état de déliquescence dans lequel se trouve aujourd'hui la Libye. Après tout, n'est-il pas président de la République depuis 3 ans ? Qu'a-t-il fait depuis 3 ans pour éviter ce naufrage ? Rien.

Ceci dit, peut-être ne sait-il toujours pas qu'il est Président; n'a-t-il pas déclaré hier à Bruxelles, cherchant à tacler bêtement son prédécesseur: " La question est de savoir comment se fait-il qu'après une intervention il y a maintenant plus de trois ans et demi, il n'y ait eu aucune réflexion sur ce qui devait se passer après. Alors maintenant, il s'agit de réparer les erreurs du passé ! "

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mercredi 21 mars 2018

La victoire du néfaste Syndicat de la Magistrature et de sa pernicieuse idéologie



De l'ami Alexandre Koltchack:

" L'évolution du traitement médiatique et judiciaire de certaines affaires, notamment celles impliquant François Fillon, Nordahl Lelandais, Jonathann Daval, Tariq Ramadan, Nicolas Sarkozy, pour ne citer que les plus récentes et célèbres, illustrent la victoire du néfaste Syndicat de la Magistrature et de sa pernicieuse idéologie, reposant en majeure partie sur la doctrine Ancel, qui entend instaurer une justice fondée sur le principe de la "défense sociale", traduction judiciaire de la lutte des classes.

Pour ceux qui ne seraient pas versés dans la connaissance de la doctrine de ce syndicat, une de ses revendications les plus fortes reposait sur la transparence de la justice, c'est à dire sur la fin du secret de l'instruction. C'est aujourd'hui chose achevée, puisque avocats, policiers, magistrats instructeurs, procureurs, ont table ouverte dans les médias, que des pièces du dossier sont publiées en toute impunité par les journaux de la presse écrite et idiotvisuelle.

Bien entendu, personne ou presque ne s'émeut de ce que la justice soit en train de ressembler à un grand bazar où tout le monde peut exposer, en toute liberté, sa vision de telle ou telle affaire, que la justice soit rendue en fonction de celui qui aura fait le plus de bruit, rameuté à lui le plus de péquins lambda qui ne connaissent rien du dossier sinon ce qui en aura fuité au gré des intérêts du moment. Le prétoire est descendu dans le caniveau, la solennité des débats a été remplacée par le tumulte de l'opinion publique, dont le vrai visage avait pourtant été tracé par me Moro-Giafferi : " Chassez-la, cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche ! C'est elle qui, au pied du Golgotha, tendait les clous aux bourreaux, c'est elle qui applaudissait aux massacres de septembre et, un siècle plus tard, crevait du bout de son ombrelle les yeux des communards blessés. " Bon, pour ce qui est des communards il aurait pu s'abstenir, mais pour le reste il avait mille fois raison. "

Koltchack

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mardi 20 mars 2018

Allah Akbar en la basilique

Peut-être vous souvenez-vous de ce billet que j'avais fait à propos des Cinq de Poitiers, l'histoire de ce groupe d'identitaires qui ont pris un maximum pour avoir osé grimper sur le toit d'une mosquée en construction... Les voyous, les " fachos"...

Et bien dimanche dernier, on a eu une autre histoire de voyous et, à leur manière, de "fachos" là aussi..

Des dizaines de sans-papiers et de migrants emmenés par des extrêmes gauchistes de la bande à Mélenchon ont investi la basilique de Saint Denis. Sans doute n'ont-ils pas choisi la date au hasard: un dimanche, jour du Seigneur comme on peut encore le dire dans notre pays, le lendemain de l'annonce officielle du lancement des travaux devant amener la célèbre basilique, tombeau de nos rois, à retrouver sa flèche. 

Aux cris de "on veut des papiers" ou de "Allah Akbar", ils ont forcé la porte, ont paradé dans tout l'édifice sans bien évidemment le moindre respect tant pour l'édifice consacré depuis belle lurette que pour nos rois défunts. Un tel bordel que l'office du soir a du être annulé et une police qui n'arrivera que bien tardivement.

Soyez en assurés, cette profanation, car cela en est une, ne vaudra aucune condamnation et encore moins une sanction à leurs auteurs: la diversité et les gauchistes ont tous les droits en matière de profanation. Femen à Notre Dame, migrants, sans papiers et Insoumis à Saint Denis, pas de problème ! Et comme, l'Eglise de France, encore une fois, la fermera et qu'aucun chrétien de France n'osera porter plainte, ces profanateurs ont de beaux jours devant eux... Et quand bien même plainte il y aurait, gageons que les voyous de ce dimanche bénéficieront de toute la clémence de notre justice.

Quelle misère !


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lundi 19 mars 2018

Paris: Des centres d'accueil pour migrants comme s'il en pleuvait !

Mayotte-sur-Seine ou le nouveau dispositif d'accueil des migrants. Cinq nouveaux centres d'accueil vont ouvrir à Paris et en Ile- de-France (+ 4 centres d'accueil de jour à Paris). De façon à « faire face à l'arrivée de 500 à 550 migrants par semaine dans la capitale ».Le fiasco du centre d'accueil de la Chapelle, petite jungle de Calais en plein Paris, multiplié par 9 !

Aucun texte alternatif disponible.

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On en parle moins, voire on n'en parle plus, mais ils sont toujours là, toujours aussi nombreux...

Arrivé sur Paris par l'autoroute A1, porte de la Chapelle, prendre le virage sur la gauche pour enquiller le périphérique... ce qu'on y voit dépasse l'entendement...


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samedi 17 mars 2018

Hélène Carrère d'Encausse, un regard intelligent sur la Russie de Poutine !

Excellente interview d'Hélène Carrère d'Encausse à propos de Poutine et de la Russie. Y a rien de mieux qu'une spécialiste pour vous parler du sujet et renvoyer ainsi aux placards tous les pseudos experts de BFM, CNews et compagnie... Je sais, c'est un peu long mais comme chacun le sait, plus c'est long, plus c'est bon !


« Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l’aune de nos seuls critères »  

Vincent Tremolet de Villers interroge pour le Figaro Hélène Carrère d'Encausse...

- La Russie est-elle encore une démocratie ? 

Lorsque nous parlons de démocratie, nous le faisons avec un regard français, forts d’un siècle et demi d’expérience démocratique. La Russie quant à elle n’a connu que deux brèves tentatives de démocratisation : d’abord entre 1860 et 1880, quand Alexandre II a voulu, ayant aboli le servage, créer des pouvoirs locaux, les zemstvos, son assassinat en 1881 y mit fin. Après la révolution de 1905, il y eut l’amorce d’un système de monarchie constitutionnelle, condamné dès 1917 par la révolution. Ce n’est qu’en 1991 que la Russie instaure la démocratie ! Vingt-cinq ans, cela ne pèse pas bien lourd au regard d’une histoire millénaire ! Pourtant, depuis 1993, la Russie s’est dotée d’une Constitution et d’institutions démocratiques. Cette Constitution de 1993 a été rédigée avec l’aide de grands constitutionnalistes français, et Vladimir Poutine s’est refusé à la modifier en 2008 pour pouvoir prétendre à un nouveau mandat en dépit d’un accord populaire réel sur ce point. À partir de là, nous entrons dans un autre débat : celui du fonctionnement des institutions et de la conception de la démocratie des dirigeants. La situation de la Russie est très particulière : l’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler. 

Le but était d’installer un État fort ? 

En arrivant au pouvoir, Poutine a rendu publics ses objectifs prioritaires. D’abord sauver la Russie, telle qu’elle était sortie de la décomposition de l’URSS, et préserver l’État, qui n’existait presque plus, d’un effondrement total. Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire. Un pouvoir se réclamant des valeurs traditionnelles de la Russie, l’idée russe, la puissance, le sens de l’État et la solidarité sociale. 

Quels sont les modèles de Poutine ? 

Le premier modèle dont il s’est réclamé était Pierre le Grand, l’homme de la volonté d’ouvrir la Russie à l’Occident et d’occidentaliser son pays. C’est ce qu’a essayé de faire Vladimir Poutine jusqu’en 2004. Puis d’autres figures ont gagné en importance dans son discours : Stolypine, premier ministre de Nicolas II, qui fut l’homme de la transformation sociale de la Russie et du développement de la propriété privée ; mais aussi, d’une certaine façon, Alexandre III, qui disait que les meilleurs alliés de la Russie étaient « sa flotte et son armée ». Mais c’est surtout le projet de Pierre le Grand de construire un État russe, et le rêve de puissance, développé par tous les tsars, qui inspirent aujourd’hui Vladimir Poutine. Rappelons qu’il manifeste peu de sympathie pour Lénine dont il n’a même pas inauguré l’exposition lors du centenaire de la révolution. Il se réclame en revanche clairement et toujours du passé impérial. 

Est-il nostalgique de l’ère soviétique ? 

Il est courant de citer, à ce sujet, la phrase bien connue de Poutine : « Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur ; celui qui souhaite son retour n’a pas de tête. » Mais ce n’est pas réellement le système soviétique qu’il regrette, c’est la puissance internationale de son pays et le prestige acquis par son rôle décisif dans la victoire sur le nazisme. Pour le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les chefs d’État occidentaux ont refusé de participer aux commémorations à Moscou, de même que Poutine n’a pas été invité à célébrer la libération d’Auschwitz, qui était pourtant le fait des troupes soviétiques… Cependant on ne peut contester que son premier mandat a été ouvert sur le monde occidental, Vladimir Poutine entendait alors coopérer avec l’Union européenne et il a soutenu la création de quatre espaces de coopération - économie, recherche, justice et sécurité, sécurité extérieure - qui ouvraient de vastes perspectives au développement des relations Europe-Russie. De même, il a envisagé une participation de son pays à l’Otan et, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il a spontanément offert son aide aux États-Unis et leur a ouvert des moyens stratégiques de riposte. Mais les révolutions de couleur de 2003-2004 - « révolution de la rose » en Géorgie et orange en Ukraine - ont brisé cet élan. Poutine y a vu une intervention des États-Unis à la périphérie de la Russie et la volonté d’en éloigner des pays de l’ex-URSS. Moscou entre alors dans une période de confrontation dont les projets de coopération Europe-Russie seront victimes. 

A-t-il transformé son pays ? 

Certainement, même s’il y a des zones d’ombre. À son actif, on peut lui attribuer le mérite d’avoir sauvé l’espace russe de la désagrégation en brisant la rébellion tchétchène, en rétablissant une certaine paix dans le Caucase du Nord et en remettant le contrôle de la région à Kadyrov. Il a restauré partout l’autorité de l’État après l’avoir reconstruit. Il a par ailleurs opéré une centralisation considérable de l’État. Celle-ci commence dès 2000 lorsque Poutine pour l’unifier crée sept « super-gouverneurs » (polpred) qui mettent un terme au pouvoir exorbitant des gouverneurs des 89 régions du pays. Il a ainsi placé sous contrôle ces gouverneurs, dont il a ensuite réduit l’autorité en supprimant leur élection, qui sera rétablie en 2012, mais avec de nombreuses limitations. Notamment les gouverneurs ne siègent plus à l’Assemblée fédérale et n’ont donc plus d’immunité parlementaire. En revanche, Vladimir Poutine n’a pas réussi à réformer l’économie russe, qui a été dépendante de la rente pétrolière jusqu’en 2014. L’économie n’a été réellement ni diversifiée ni modernisée. Enfin, Poutine n’a pas su réduire la corruption, cette vieille tradition russe qui empoisonne le pouvoir et que Medvedev et lui n’ont cessé de dénoncer. La corruption indigne toujours la société russe. 

Quelle vision Poutine a-t-il des valeurs de la Russie ?

La question démographique joue un rôle décisif dans ses conceptions morales. Au début des années 2000, la natalité était toujours très basse et la mortalité, notamment masculine, alarmante. L’accent mis alors sur la famille, la mise en place d’une politique nataliste est une réponse à cette urgence, et c’est ce qui explique l’intolérance de Poutine et souvent de la société russe à l’égard des évolutions sociétales occidentales. Ce rejet n’est pas tant le fruit d’une religiosité réelle ou supposée du chef de l’État, mais d’abord d’une nécessité politique. De plus, en matière de valeurs morales et familiales, le système soviétique, c’est-à-dire le Parti, avait toujours prétendu guider les comportements : après 75 ans d’encadrement autoritaire des individus par le système autoritaire, celui-ci s’effondrant brutalement, le pouvoir a considéré que la religion orthodoxe pouvait être comme un substitut permettant de maintenir un certain ordre social et les valeurs dont il se réclame. 

Quid de l’opinion publique russe ? 

Elle a surtout un souvenir horrifié du chaos des années 1990. Elle est donc obsédée par la volonté de voir préserver la stabilité. Certes chaque Russe est favorable à la démocratie, mais ce qui le préoccupe d’abord, c’est de vivre mieux. Or Poutine s’est donné pour objectif majeur pour son prochain mandat de réduire de moitié la pauvreté, tout en garantissant à ses administrés une stabilité politique. Avec Poutine, les Russes espèrent éviter de nouvelles périodes de chaos. 

Quel est son bilan géopolitique ? 

En 1999, les Russes pensaient leur pays comme effacé du monde. Les bombardements de la Serbie en 1999 par l’Otan ont accentué ce sentiment, car la seule chose qu’avait conservée la Russie de son statut de super-grand, c’était d’être membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Or à l’époque, les bombardements ont été décidés sans consultation de l’ONU pour éviter un veto russe. Poutine en a conclu et il l’a répété que sa mission était de rendre à la Russie son statut. C’est ce qu’il a exprimé en 2007 à la Conférence de Munich où il a dit que désormais la Russie devait accorder la priorité à sa sécurité et à son intérêt national. Et c’est ce qu’il a redit le 1er mars 2018 dans son discours à l’Assemblée fédérale. C’est aussi ce que traduit en 2008 la guerre de Géorgie, qui a permis à Medvedev et à Poutine de donner un coup d’arrêt à l’hypothèse d’une entrée de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan, hypothèse inacceptable à la Russie. En Syrie, depuis 2015 Poutine a pris l’initiative, et les bénéfices qu’il en retire pour la Russie sont réels. Les Russes en sont désormais à la troisième manifestation de la démonstration de leur puissance, après la Géorgie en 2008 et le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014. En Syrie, ils ont fait la preuve de leurs capacités militaires et démontré qu’il n’y a pas de solution sans eux au Proche-Orient. En sauvant Bachar el-Assad, Poutine inverse le cours des événements et répète que la stabilité des États est l’arme la plus efficace pour freiner les progrès du terrorisme.

Comment Poutine répond-il à la question de l’islam ? 

Le pouvoir postsoviétique affiche, dans ce domaine, une réussite remarquable. Les musulmans (environ 15 % de la population de Russie) sont rassemblés dans des régions symboliques, en Tchétchénie, au Nord-Caucase, le long de la Volga, au Tatarstan, qui est véritablement un État musulman prestigieux. Poutine a fait édifier à Moscou « la plus grande mosquée d’Europe », qui rivalise donc avec celle de Saint-Pétersbourg, qualifiée jusqu’à présent de même ! On constate une réelle coopération entre les autorités musulmanes, l’Église orthodoxe et le pouvoir. Enfin, pour l’heure, et malgré la très forte présence à ses abords d’États musulmans agités - Afghanistan notamment - la Russie ne s’inquiète pas de phénomènes extrémistes. Les musulmans sont dans ce pays russes et musulmans, mais surtout citoyens de Russie. 

Certains prêtent à Poutine une influence sur les élections occidentales… 

Il y a beaucoup de naïvetés sur ce sujet. Pour l’élection française, ce qui est avéré c’est que Poutine a reçu Marine Le Pen et que les banques russes lui ont prêté de l’argent pour sa campagne. Pour le reste, quelles ont été les intentions et l’influence réelle, nul ne le sait vraiment. Ce qui est certain en revanche, c’est que la manipulation des élections dans un pays étranger n’est pas une exclusivité russe. En 1996, les États-Unis ont manipulé la réélection de Boris Eltsine et leurs interventions, ou pressions dans maintes situations électorales ne relèvent pas du secret ! Pour ce qui est de la présidentielle américaine, il est incontestable que Poutine s’inquiétait de l’hostilité de Hillary Clinton, et que Trump lui semblait plus proche des intérêts russes, donc certainement plus souhaitable. Cependant, le résultat final est que la Russie est perçue aux États-Unis comme l’acteur premier de la campagne de Trump, ce qui impose à ce dernier une posture hostile à la Russie et entraîne une sérieuse dégradation de la relation Russie - États-Unis. 

Le Royaume-Uni accuse Poutine d’empoisonnements successifs… 

Sur la réalité des empoisonnements et des commanditaires, impossible de se prononcer avec certitude et l’on ne pointe en Occident que « la responsabilité quasi certaine » de la Russie. Mais l’URSS avait une tradition remarquable d’empoisonnement des ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Un historien russe a même assuré que Staline avait fait empoisonner la veuve de Lénine. Durant la guerre froide les incidents du type « parapluie bulgare » n’ont pas manqué. Ce passé inspiré par le « laboratoire des poisons » stalinien, et aussi la riche histoire des espions doubles ou triples « retournés », tout particulièrement en Angleterre, John le Carré est à cet égard un excellent témoin, expliquent la sensibilité et la vigilance britannique aujourd’hui sur le thème. La conséquence en est une dégradation spectaculaire des relations russo-occidentales. Pour autant, évoquer à ce sujet une nouvelle guerre froide est excessif. La guerre des « sanctions » n’a rien à voir avec la menace nucléaire d’hier, elle témoigne de crises récurrentes, du malaise des Occidentaux devant la puissance montante d’une Russie qui revendique le droit à une interprétation souveraine de la démocratie. 

Y a-t-il une volonté d’établir une hégémonie culturelle russe ? 

Dans les années 1990, Eltsine a compté sur une politique d’influence dans les pays de l’ex-Union soviétique pour créer une communauté d’intérêt, à la façon du Commonwealth britannique. Cette politique a complètement échoué. La Communauté des États indépendants n’a qu’une existence réduite, et l’idée d’une zone d’influence postsoviétique à la périphérie de la Russie a périclité. La Russie a aussi essayé de développer un espace de la langue russe, inspiré de la francophonie, sans plus de succès. En revanche, une autre idée, plus récente, est apparue : il s’agit de développer une politique d’influence intellectuelle à travers le monde, étranger historiquement à la Russie. Ainsi l’Institut Pouchkine à Paris est peut-être conçu à Moscou comme une réplique des instituts Goethe dont le prestige et l’influence sont réels. 

Comment jugez-vous les relations entre Macron et Poutine ? 

L’idée d’engager une politique de la main tendue, ou de réconciliation franco-russe en invitant le président russe à Versailles pour l’exposition consacrée à Pierre le Grand était fort subtile. Pierre le Grand lors de son périple français a réconcilié Paris et Saint-Pétersbourg, mis fin à l’ignorance réciproque des deux pays et ouvert à jamais la Russie à l’Occident et à son influence. Le président Macron a probablement à l’esprit une vision nouvelle de l’Europe. Les États-Unis se consacrent désormais à leurs intérêts propres, « America First » selon le président Trump, et l’Europe est davantage livrée à elle-même. L’Europe va, disait le général de Gaulle, de l’Atlantique à l’Oural, aujourd’hui il dirait de l’Atlantique au Pacifique, car c’est vers l’Asie que le poids géopolitique glisse. La Russie est le lien, le pont entre cette Asie triomphante et l’Europe. Ignorer la Russie, lui tourner le dos signifie pour l’Europe se couper de l’Asie, c’est-à-dire rester à l’écart du grand basculement géopolitique du XXIe siècle. Peut-être faut-il regarder les crises actuelles qui nous opposent à la Russie à la lumière de ce bouleversement. Et aussi juger le pouvoir autoritaire de Poutine non seulement à l’aune de nos critères, mais aussi en prenant en considération l’évolution spectaculaire du pouvoir en Chine, pays vers lequel la Russie tend à se tourner dès lors que l’Occident la repousse.

(NB: merci à @JackDeliz qui m'a fait parvenir cet article réservé aux seuls abonnés du journal)

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France, 2019.