J'en avais déjà parlé ici. Cette polémique sur l'entrée éventuelle - aucune date n'est encore arrêtée - des cendres de Bigeard aux Invalides se devait de rebondir. GdC s'en mêle, possible qu'il ait lu, comme moi, le merveilleux article que consacra le 14 décembre Merdapart au Général. Il me plaît de vous en faire partager la conclusion:
" Ils sont nombreux, on le sent, à ne pas se consoler d'avoir perdu un homme qui avait tant fait, malgré sa modestie légendaire, pour le rayonnement mondial d'une autre idée de la France. Aussi vaudrait-il mieux peut-être répandre ses cendres dans la Méditerranée, afin qu'elles fassent parler à la hâte et sans plaisir, «à la para», les corps des ex-colonisés qui s'y noient désormais par milliers dans l'indifférence générale. Puisqu'il n'est plus lieu de revenir sur les heures noires du passé, nous pourrions en faire usage pour que naissent l'effroi chez les rescapés accostant les côtes européennes."
On peut reprocher ce que l'on veut au bonhomme. Il n'a fait que le boulot qu'on lui demandait explicitement ou implicitement de faire. Il en fallait des comme lui, c'est aussi simple que cela. Il n'était que le bras armé d'une politique souhaitée et menée par les gouvernements d'alors. Souvenons-nous ainsi que la torture ou la question ont toujours été utilisées, particulièrement en temps de guerre. Maintenant, la chose nous semble insensée, inhumaine et odieuse et pourtant... Si l'on peut condamner Bush qui l'autorisa encore récemment, peut-on pour autant sacrifier de la même façon sur l'autel de notre humanisme d'aujourd'hui, un Bigeard ou un Torquemada ? Non me paraît être l'évidence.
Le gouvernement actuel veut envoyer Bigeard se reposer aux Invalides, la gauche ne le souhaite pas, arguant de son passé de tortionnaire supposé aux ordres d'un pouvoir colonialiste. Et nous voilà nous retrousser les manches pour faire prévaloir, chacun, sa vision de l'Histoire. En oubliant un détail qui a son importance, le sujet me passionne:
Comment juger l'Histoire, et ceux qui la firent, objectivement, avec nos yeux et notre humanisme bon teint d'aujourd'hui ? Mission impossible ?
Alors, si j'avais un souhait à exprimer, la période s'y prête, ce serait que chacun, avant de s'exprimer sur ce genre de sujet, pense à remettre les choses dans leur contexte historique sans jamais oublier que rien ne s'est fait de manière isolée ou unilatérale, il y avait toujours la présence légitimante du camp d'en face.
Ceci dit, je profite de ce dernier billet de l'année 2011 pour vous souhaiter à tous et à toutes, lecteur d'un jour ou de toujours, tout plein de bonnes choses pour l'année à venir. Profitez bien des fêtes, réveillons et cotillons, reposez vous... 2012, ça va cogner sec !
Bonnes Fêtes à tous et tous mes meilleurs vœux ! Rendez-vous en 2012.
Folie passagère 990.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr