Hier pour tout vous dire, j'avais une furieuse envie de mettre deux baffes à Jean-François Copé. Paf, paf ! Plus stupide que lui, ce n'est pas possible.
A quoi assistons-nous depuis bientôt une semaine ? A un bazar inextricable à gauche. Panique à tous les étages du pouvoir en place et tout ça avec un détonateur commun: l'affaire Léonarda. Son expulsion, faite dans les règles de l'art, donne lieu à un formidable pataquès au sein de la gauche. Une morveuse de 15 ans et sa famille ont réussi à mettre le bronx au sein de la gauche comme jamais l'opposition n'a su le faire depuis 18 mois: Un ministre rapatrié d'urgence des Antilles, des lycéens dans la rue, un président de la République qui se vautre dans les grandes largeurs lors de son intervention télévisée, une banale enquête administrative diffusée urbi et orbi pour justifier d'une banale expulsion, un secrétaire général du PS qui met dans l'embarras son président, un président de l'Assemblée Nationale qui fait de même, des députés socialistes qui ne savent plus trop où ils habitent, des députés, sénateurs et cadres dirigeants d' EELV irresponsables qui entrent en résistance et appellent les lycéens à redescendre dans la rue dès la rentrée prochaine, un premier ministre obligé d'aller "donner une fessée" à sa majorité, un autre député socialiste, Malek Boutih, qui se fout ouvertement du premier ministre, des médias qui dégoulinent, un autre député PS, Philippe Esnol, qui quitte le groupe PS pour exprimer son désaccord avec Harlem Désir; tenez, même Plenel est faché contre cette "politique de perdition" pratiquée par le gouvernement... etc, etc, etc... je suis sur que j'en oublie.
Nous le voyons, Léonarda, 15 ans, italo-kosovarienne, a réussi à ébranler la république socialiste. Quelques journalistes, Philippe Tesson entre autres, y voient même l'explosion de la gauche "morale". Et même à gauche, on évoque une dissolution "salutaire" de l'Assemblée nationale et le remplacement d'Harlem Désir...
Pour la droite, c'est du pain béni, il suffit juste de taper encore un peu plus là où ça fait mal: Léonarda et compagnie, mettre en exergue les incohérences de la gauche en matière d'immigration, pointer du doigt les divergences qui existent au sein de la majorité présidentielle, taper sur les Verts qui , chaque semaine, mettent en difficulté le gouvernement... etc, etc... taper et taper encore. Et se contenter d'attendre la publication des chiffres du chômage à fin septembre pour taper et... taper encore. Royal, si j'ose dire, pour une opposition bien dirigée !
Et qu'est-ce qu'il fait notre Jean-François Copé ? Il balance à qui veut l'entendre qu'il faut réformer le droit du sol et que l'UMP déposera d'ici la fin de l'année un projet de loi en ce sens ! Et vlan! Tout le landernau d'embringuer là-dessus et de tirer à boulets rouges sur l'UMP qui "aurait copié sur le FN". Avec cette déclaration, Copé ne fait rien d'autre que d'offrir à la gauche un échappatoire, l'occasion d'évacuer, ne serait-ce que provisoirement, le "pataquès Léonarda". Le voici, Copé, offrir gratos un bol d'air à la gauche.
Celle-ci et les médias ne s'y sont pas trompés: Feu sur l'UMP qui s'attaque au droit du sol, qui veut faire exploser le pacte républicain, qui foule au pied les valeurs de la république, qui fait comme le FN, raciste, etc... Tous les ténors de la gauche PS et extrême montent au créneau, saisissant au vol la bouée de sauvetage que leur a balancé inopportunément Copé. Quel con !
On a une gauche et un pouvoir extraordinaires, il suffit d'appuyer où cela fait mal et de les laisser faire pour qu'ils s'autodétruisent et continuent d'exaspérer les Français. Autant les laisser faire, non ?
Folie passagère 1958.
