
Une copinaute semblait me reprocher de n'avoir pas évoqué sur ce blog le procès du frère Merah, y a pas de mal, je ne l'ai pas fait parce que ce procès m'a gonflé de bout en bout. Tout m'a gonflé dans ce procès: le battage médiatique incroyable, le temps d'antenne dédié, les exaspérations de Dupont-Moretti, la mauvaise foi des uns et des autres, les jugements à l'emporte-pièce, la présomption d'innocence bafouée par les tribunaux médiatiques et populaires, l'odieuse mère Merah (logée aux frais du contribuable), la hargne et les écarts de langage (que l'on peut comprendre) de mr Sandler et... l'omniprésence de Latifa Ibn Ziaten, la mère toujours éplorée (et là aussi on comprend aisément) d'un des soldats abattus par Merah.
Latifa est devenue une icône reçue, décorée et honorée par tous les grands de ce monde, sur elle on fait des films; pas touche! Elle a fondé une association dont on nous dit qu'elle fait un sacré boulot pour l'intégration des jeunes et " le bien vivre ensemble ". Soit. Et comme elle a de la gouaille, que personne ne peut émettre la moindre critique et que ses discours sont totalement dans le moove de ce fameux VivreEnsemble que l'on veut nous fourguer de gré ou de force, elle a été adoubée par toute la bien-pensance. Logique ! Et elle peut tout se permettre comme par exemple aller prêcher la bonne parole d'un Islam d'amour, de paix et de tolérance dans les lycées et collèges, toujours porteuse de son voile quand celui-ci est interdit à celles qui sont conviées à l'écouter. Curieusement, on n'entend aucune féministe ou opposant au voile critiquer celui de Latifa. Aucun journaliste pour lui poser les questions qui fâchent (la taqîya, l’homosexualité et l'Islam, la condition féminine en terre d'Islam, y compris dans les cités ou les quartiers dits sensibles, etc...) et si d'aventure quelqu'un prenait le risque, il se verrait aussitôt remis à sa place grâce à un "c'est pas ça l'Islam" balancé avec une force et une conviction qui interdisent tout débat.
Ce matin, Manuel Valls disait "qu’islamisme et islam étaient étroitement liés", ce à quoi Latifa aurait répondu si on lui avait demandé de réagir: "pas d'amalgame, le terrorisme djihadiste n'a rien à voir avec l'Islam". C'est d'ailleurs ce qu'elle fait sur le site de son association (tout à sa gloire dédiée), elle ne parle jamais de terrorisme islamique mais de terrorisme djihadiste, tout juste existerait-il un "islam radical".
Bref, et quelque soit le bon travail qu'elle effectuerait avec son association, son franc-parler et son carnet d'adresse aussi bien fourni maintenant que celui d'un président de la République, je n'arrive pas à la croire sincère totalement et trouve assez pénible la manière qu'elle a d'exploiter la mort de son fils. Elle nous dit accorder la primauté des lois de la République sur le Coran et la charia mais quand la justice de la République rend un avis qui n'est pas celui qu'elle espérait, elle vient chouiner devant les caméras et crier au scandale. Elle prône la laïcité et l'émancipation de la jeunesse mais ne veut pas se séparer de son voile et de ses tenues vestimentaires austères. Qu'il me soit permis de le dire, et tant pis si cela choque, mais je ne crois pas un instant à sa sincérité et à son discours, comme je n'ai jamais cru aux bonnes vertus de VivreEnsemble (enfin, le VivreEnsemble tel que celui qu'on nous impose). Comme je n'ai jamais cru que l'Islam puisse être (ou devenir) une religion de paix, d'amour et de tolérance. Ceci expliquant peut-être cela.
Voilà, c'est aussi pour ça que je ne voulais pas évoquer ce procès, parce qu'il m'aurait aussi fallu dire ce que je pensais de Latifa. Tant pis, c'est fait !
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr