mercredi 30 août 2017

Revenu au port, Macron attendra...


 



Retour au port, me voici reviendu après quelques jours passés au fin fond de la Manche (le département, pas la mer). La pêche fut bonne, le bateau toujours vaillant et la Manche (la mer, pas le département) égale à elle-même: capricieuse un jour, d'huile le lendemain et surtout, en cette fin août, débarrassée de la plupart des vacanciers qui écument et salopent la côte. Le calme, donc. 

Marrant de constater comment ces coins de France profonde sont encore épargnés pas les migrants, les chances pour la France  et autres divers. C'est même la réflexion que nous nous fîmes au mariage auquel j'étais convié: deux grandes familles, l'une du coin, l'autre du Beauvaisis, réunies par la magie du mariage de leur rejeton respectif. Une église pleine à craquer, peut-être 400 à 500 personnes, deux cent cinquante quatre au dîner: Que du Français de souche ! Du 100% pur beurre ! Ça fait tout drôle, faut dire qu'on n'a plus l'habitude par chez moi ! Se retrouver entre soi, ça change (oh p'tain, en voilà de nauséabonds propos).

Mais revenons dans un premier temps à cette messe. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas assisté à une telle cérémonie de mariage. D'évidence, la chose avait été préparée de longue date avec le plus grand sérieux: deux jeunes mariés qui ne prennent pas cet engagement à la légère. La messe dura plus de deux heures. Beaucoup de ferveur, de prières, des chants superbes, le tout accompagné musicalement par 4 violons, un pianiste, un organiste, une flûtiste, deux guitaristes et une chorale d'une douzaine de personnes. Et un curé pas con: une sorte de bon compromis entre le curé tradi et le curé ouvert sur un monde qui change.  Tout cela partagé avec un bonheur évident par l'assemblée qui, dans son ensemble, n'attendait pas avec impatience que la messe s'achève pour aller se mouiller le gosier et enfourner les canapés à pleine bouche. Et quelle émotion, quels frissons, de l'avis général, quand la mère du marié, récemment devenue veuve, conclut cette messe en chantant a cappella et sublimement " Les Bateaux " (à écouter en bas de billet)

 


Il fallut plus d'une heure et demie pour que, sous un soleil radieux, l'église se vide et que le convoi vers le lieu des agapes se mette enfin en route. Une seule voiture "se perdit" en route; je vous laisse deviner laquelle...

 

Le cocktail se tint dans la cour d'un magnifique château du XIII° siècle. Une superbe ambiance. Les femmes rivalisaient d'élégance, les hommes aussi.


Quant au dîner et à la soirée qui suivirent, autant vous dire que tout fût aux petits oignons, on nous épargna même les sketchs à la con et autres guignoleries genre jarretière et chaises musicales. Les derniers quittèrent le château vers six heure du matin et tout le monde se retrouva vers douze heure trente pour l'apéritif suivi d'un brunch moules-frites-jambon-à-l'os-saucisses-fromages-gâteaux-café-calva (de contrebande) sous un soleil de plomb comme on en connait rarement à cette époque de l'année dans le Cotentin.




Re-belote le soir en petit comité, une trentaine de convives déjantés et très légèrement avinés, pour le traditionnel dîner de fin de party, dîner durant lequel nous furent servis les restes de la veille. Ne me demandez pas ce qui s'est passé entre approximativement minuit et neuf heure du matin je n'en ai (presque) aucune idée si ce n'est une chambre un brin sens dessus dessous  et une note alourdie d'une demi-douzaine d'irish coffee et de deux Lagavullin d'exception !

Nous, les cinq derniers rescapés de ce mariage de très bonne tenue, avions rendez-vous pour reprendre la mer à dix heure sans trop savoir qui, de la mer ou du cap'tain, piloterait le rafiot... Toujours est-il que la pêche fut bonne: 7 homards et une douzaine de beaux tourteaux grillés comme il se doit, mais discrètement, dans une crique des Ecréhous, charmant îlot situé à une vingtaine de milles de Jersey.


 


 

 

  

Alors pourquoi vous raconter tout cela ? Et bien pour la simple et bonne raison que je n'avais absolument pas envie de vous parler de Macron, de ses deux chiens, Némo et Bruno Roger-Petit, de politique, des inondations dans le Texas qui n'ont fait que dix huit morts quand dans le même temps de terribles inondations en Birmanie ont fait, dans l'indifférence médiatique, près de deux cents morts, des folies balistiques de Kim Jun Un, de la petite Maëlys qu'on ne reverra sans doute jamais, de la rentrée scolaire, de la loi travail, d'impôts et de Dieu sait quoi encore, ça attendra bien demain !

Folie passagère 3423

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr

36 commentaires:

  1. Ayant passé tout l'été (les WE) sur l'ile de ré je te rejoints d'avoir constaté qu'on se sent encore en France d'autrefois dans certain endroit , merci de nous avoir fait un billet léger ( peut être pas pour ta panse) et rêver pour certain , moi, ne prenant plus la mer mais ayant encore cette nostalgie de la vague .
    Mignon le petit marin :)

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    1. Claude Henri: Ah ben comme tu dis: pas pour la panse. Dès hier soir, régime pendant au moins 15 jours, non, huit !
      De quel mignon marin parles-tu ? :)

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  2. Merci pour ce billet plein fraicheur, de tradition, d'amitié et de France ! Ce mariage au moins s'est bien terminé ...
    La disparition de la petite Maëlys s'est passée à 3 km de chez moi et je suis d'accord avec vous pour ce qui est de la retrouver. D'ailleurs à voir le déploiement de gendarmes dans le coin, c'est un corps qu'ils cherchent à supposer qu'il ait été abandonné à proximité...
    Pour le reste de l'actu que vous avez décidé d'ignorer, ça fait parfois du bien de débrancher. Je l'ai fait quasiment tout le mois d'aout, la famille tout ça.
    Mais je commence à vous connaitre un peu et la fièvre de la politique pourrait bien refaire une poussée très vite, surtout que la matière ne risque pas de manquer !

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    1. nana: la fièvre de la politique... ouais, ben je suis bien curieux de connaître les ambitions du petit Macron en matière de rénovation du code du travail. J ai bien peur qu on accouche d'une souris.
      La petite Maëlys, comment ne pas penser à elle alors que nous aussi nous festoyons...
      Quant à ces quelques jours, beaucoup de fatigue mais, paradoxalement, quel apaisement

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    2. Géo

      À Corto

      OK,le Bruno-Roger Petit n est pas un chien mais un toutou...ou un roquet.
      Remarques qu'avec ces gens,on peut s attendre à trouver les noms les plus ridicules chez leurs animaux de compagnie,d'où ma méprise.
      Le macron et sa poison n ont pourtant pas des tronches à aimer les animaux ni à en être aimés.
      Nul doute qu'il s agit de rallier les amis des animaux et le parti animalier.
      Réformes?
      La seule réforme sympa du macron aura sûrement été d adopter ce labrador.

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    3. Géo

      Bin oui,après avoir vu un court passage du macron face au chien sur youtube,on voit bien que le chien a plus d empathie et de présence que le macron qui,sur son siège,lui dit de rester assis,sans conviction aucune.
      Quelle apathie et quelle fadeur!Le chien a plus de personnalité que le macron,qui ne sait vraiment pas s'y prendre avec les "zanimos".
      Pour les caresses,les promenades,les jeux de balle et autres plaisirs d'une vie d'animal,le chien devra encore repasser,sauf une minute peut-être...pour les caméras,ou grâce au secours d une bonne âme.

      On sait maintenant qu'il y a un bagnard à l Élysée.
      Il s appelle Nemo et n est même pas capitaine.
      Mais il a un sous-marin nommé macron.
      Sans compter les coups de pieds que la Brigitte pourrait bien lui refiler.
      L Élysée,pour ce chien,c est le goulag avec son froid affectif.
      La galère continue pour le pauvret.Une histoire à la David Copperfield version canine mais qui finit mal.

      Quand à l autre chien à nom composé,l'a pas une goule très sympathique.
      Dans sa petite tête qui,mine de rien,devine plein de choses,le vrai chien doit penser être encore tombé sur une bande abrutis chiants comme pas possible(mdr).
      La chienne du Hollande paraissait plus heureuse.

      Encore un martyr au nom de la tradition et pour donner le change aux amis des animaux.

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  3. Aucun bronzé ? Cela ne risquait pas de passer à la télé. Mais c'est vrai que ça fait du bien.
    Moi, après 39 ans passés dans la région parisienne je suis retourné dans ma province profonde et cela m'a fait tout drôle au début, au supermarché, de ne voir que des "faces de craie" : ça me changeait un peu de Gennevilliers ...
    Décidément, je ne suis pas comme Tartine Au Brie ou Méchant Con, moi j'apprécie bien quand on est tous pareils et qu'on a l'impression d'être en France.

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    1. Gérard: Gennevilliers... Mazette, là, on frise le sadomaso ! :)

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  4. Bien parlé, y en a vraiment marre de toutes leurs manigances, simagrées et
    âneries!
    A part ça, belle pèche, bravo. Et puis beau mariage, surtout, c'est déjà
    beaucoup quand ça commence bien, d'autant que, la plupart du temps ça finit
    mal, ce que je ne souhaite absolument pas à ces jeunes gens, bien au contraire.
    Chouette "Les Bateaux".
    Amitiés.

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    1. Nouratin: un vraiment beau mariage ! Quant à la pêche, c'est comme l'Aveyron, c'est ma soupape.
      Pour les " bateaux " je ne connaissais pas mais les paroles, si bien chantées, un vrai régal !
      amitiés

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  5. Merci pour ce magnifique billet de "vécu pour de vrai" plein de ce que nous sommes (ou voudrions tant continuer d'être) Merci aussi pour "les bateaux" chantés par Mannick (qui accompagnaient les obsèques d'un mien proche il y a plus de vingt ans...)
    Reprends du Lagavullin et prends ton temps pour replonger dans la macronpathie !

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    1. Un Plouc: que cela a fait du bien ces quelques jours !
      Tu le crois si je te dis que je ne connaissais pas cette chanson ? De circonstances dans la mesure ou la moitié de l'assistance devait avoir un bateau et partager les joies de la mer ... que du bonheur. Quant à Macron, il attendra bien que je me refasse un p'tit Lagavullin !

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  6. Ne te presse pas: Macron sera toujours là demain. Et après-demais. Et après-après-demain. et ....
    Hélas!
    Tu vas avoir de la matière à bloguer.

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    1. Pangloss: de la matière pour bloguer, je n'en ai aucun doute, rien que son ITW au Point est un régal de creutitude !

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  7. Géo

    Sûr que ça change des rassemblements d'individus aux faciès trop souvent à peine humanisés,là où tous ou presque sont revêtus du même genre de prétendus "vêtements", moches,débraillés voire cradingues,qui font souvent penser à des sacs-poubelle...
    ...l uniforme type d'un prétendu nouvel ordre mondial,en réalité sans âme,où chacun doit être revêtu du même style de hardes indifférenciées par delà les frontières et du même rictus niais de celui qui ne se sent plus obligé de penser,noyé dans un "multiculturalisme" qui n est que la négation des Cultures si variées ayant fait la richesse de l Humanité,
    cette richesse dont on voit encore une présence sur les photos du billet présent.
    Loin des démarches et des cris du style Cro-magnon et assimilés.
    Les vieilles pierres sont elles aussi tellement vivantes!

    Quant au macron,pourquoi ne pas laisser les chiens à l Élysée et ne pas le virer avec sa femelle et sa clique,ce serait plus sympa et coûterait moins cher pour un niveau de compétences égales.

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    1. Géo: les vielles pierres ont ceci de bien: elles n'ont pas l'âme changeante ! :)

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    2. Géo

      À Corto

      Ces anciennes demeures,
      Les avons nous façonnées?
      Ou...nous ont-elles façonnés?

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  8. bonsoir corto, merci pour ce billet léger, sympa, ce mariage etc... et ne vous pressez pas pour reprendre les billets politiques.
    anne

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  9. Merci beaucoup Corto pour cette très belle et émouvante chanson.
    Je ne la connaissais pas, mais si je trouve la partition... ;)

    Merci aussi de nous raconter vos plaisantes aventures : ça nous change des mac(r)onneries habituelles. Et ça fait drôlement du bien...

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    1. Parole de chanson Je connais des bateaux

      Je connais des bateaux qui restent dans le port
      De peur que les courants les entraînent trop fort,
      Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
      A ne jamais risquer une voile au dehors.

      Je connais des bateaux qui oublient de partir
      Ils ont peur de la mer à force de vieillir,
      Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,
      Leur voyage est fini avant de commencer.

      Je connais des bateaux tellement enchaînés
      Qu'ils en ont désappris comment se regarder,
      Je connais des bateaux qui restent à clapoter
      Pour être vraiment surs de ne pas se quitter.

      Je connais des bateaux qui s'en vont deux par deux
      Affronter le gros temps quand l'orage est sur eux,
      Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
      Sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

      Je connais des bateaux qui n'ont jamais fini
      De s'épouser encore chaque jour de leur vie,
      Et qui ne craignent pas, parfois, de s'éloigner
      L'un de l'autre un moment pour mieux se retrouver.

      Je connais des bateaux qui reviennent au port
      Labourés de partout mais plus graves et plus forts,
      Je connais des bateaux étrangement pareils
      Quand ils ont partagé des années de soleil.

      Je connais des bateaux qui reviennent d'amour
      Quand ils ont navigué jusqu'à leur dernier jour,
      Sans jamais replier leurs ailes de géants
      Parce qu'ils ont le cœur à taille d'océan.

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    2. Franzi: de rien, my pleasure ! et merci à Claude Henri qui t'as fourni les paroles

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  10. Salut Corto
    Le Muezzin de Macron mérite son billet sur ce blog.
    Tu as repris mon commentaire sur Romain Gary - Les Mangeurs d'étoiles...
    L’extrait "fils de pute" émanait de ma mémoire, il faut donc reprendre le texte verbatim (mes excuses pour les approximations) : p.236 ED. Gallimard
    "Un idéaliste est un enfant de pute qui trouve que la terre n'est pas un endroit assez bien pour lui."
    En prime, p. 161
    "Elle avait néanmoins beaucoup de peine à s'adapter, à renoncer à ses préjugés moraux, le résultat était que le sentiment de culpabilité qu'elle traînait sans doute depuis son enfance, devenait de plus en plus pénible, et elle buvait de plus en plus."
    Maîtresse américaine du tyran (écrit en 66)
    Homo Orcus

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    1. Homo Orcus: corrigé !
      Si par muezzin de Macron, tu entends Roger-Petit, je l'ai déjà allumé plusieurs fois sur ce blog et je ne doute pas un instant qu'il y sera allumé a nouveau sous peu

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  11. Ravie aussi, mon cher Corto, de lire vos aventures si pittoresques et d'entendre cette chanson que je ne connaissais pas.
    Quant à nous (ma SDF et moi) la canicule a enfin relâché ses griffes, ce qui nous fait aussi des vacances.

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    1. marianne: quand m'envoyez vous un billet racontant les mésaventures de votre sdf ?

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  12. Il est vrai que l'actualité est remplie de faits qui sont de plus en plus surprenants :

    Pierre-Ambroise Bosse arrête sa saison après avoir été "sauvagement agressé"
    L'athlète souffre de multiples fractures au visage.

    Quid des 3 individus ? Pourquoi ? Début d'explication : parce qu'il représente un bon petit français bien de chez nous ; qu'il porte des valeurs que beaucoup de crevards ne supportent plus de voir s'afficher ! Je sais pas je connais pas le mec, mais je trouve que cette agression est très révélatrice du climat de remplacement dans lequel nous vivons. Le message qui nous est transmis "La valise ou le carton !"

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    1. Parker: quid des 3 individus en effet. Bosse , après sa victoire , n'a pas caché son patriotisme, en aurait-il payé le prix ?

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    2. Vous avez eu de la chance d'avoir eu le soleil. Ma fille se marie cet après-midi et nous avons la pluie..!

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    3. Blaise: quelle idée aussi que de se marier un jeudi !

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    4. Mariage pluvieux, mariage heureux.

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  13. Heureux pour toi, car le retour à la vraie vie va être douloureux.

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    1. grandpas: depuis que j ai appris à prendre du recul, les retours ne sont jamais douloureux.

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  14. Certaines de tes photos me rappellent le départ pour les îlots (les "mutu") quand je vivais à Wallis et la journée de pêche dans le lagon, avec ensuite grillade des prises accompagnées de bananes cuites dans la braise et d'ignames. Oui oui, y compris la bouteille de rouquin à bord.

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  15. Merci pour ces bouffées d'air de la campagne et du bord de mer.

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  16. Annie

    Crosville-sur-Douvre ?

    Pour avoir de la diversité, il fallait faire un tour à Cherbourg.

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