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lundi 29 juin 2020

Les vieilles, tu leur parles de la Mort ; les jeunes, de la Vie ; les autres, tu les engueules.

Texte, malheureusement anonyme, qui circule actuellement sur Faceplook.
Je recommande la lecture de cette interpellation qui dépeint les travers pastoraux de notre clergé avec une cruelle vérité... On n'est pas obligé d'être d'accord avec tout ce texte, il n'empêche que...

Un prêtre belge témoigne: j'étais traditionaliste | Diakonos.be

" L'Eglise est en crise ? Back to basics."

Que faire – comme disait Lénine ? Eh ben, je vais te dire Mgr Dukorbak.

Tu commences par te saper en vrai curé, en noir, et pas en bermuda avec des godasses orthopédiques. Si t'es un gradé, t'hésites pas dans la dentelle et les tissus colorés, les bagouzes avec des grosses caillasses et les breloques en jonc.

Ensuite, tu arrêtes de fourguer les tableaux et les statues au brocanteur du coin, tu sors de la cave toutes les vieilles croûtes qui foutent les jetons ; si tu as deux ou trois vues de l'Enfer bien craignos, c'est impec'. Tu redores tout ce qui est dédoré.

Tu balances ta guitare et tu passes de la musique sacrée, des chœurs de moines bien moyenâgeux, de l'orgue bien tempétueux, le truc qui glace le sang des rombières et qui fout les chocottes aux bourgeois. Et, point CAPITAL, tu fais ta messe en LATIN, vu que traduit c'est de la daube. Puis ton truc, pour que ça marche, il faut que ça ait l'air MAGIQUE et très ancien, un rituel qui est toujours le même depuis toujours, depuis la nuit des temps. Parce que le passé, c'est le couloir du futur, la seule fenêtre sur l'éternité. Et surtout, surtout, que personne n'y capte rien. Regarde Macron : moins tu piges, plus ça monte. Une fois que tu as fait ce programme de ravalement minimum, passons au dogme : tu arrêtes immédiatement de nous faire chier avec tes Africains, tes pompes à merde pour le Mali, tes dessins d'enfants de la Paroisse et tout ton bazar pour neuneus. Les gens s'en cognent. On est à Landivisiau, pas à Bamako. Les ploucs, tu leur causes d'eux.

Tu fais ton taf : les vieilles, tu leur parles de la Mort ; les jeunes, de la Vie ; les autres, tu les engueules. Ceux qui déconnent, tu leur causes du Diable, de l'Enfer et de toutes ces conneries. Les autres, tu les rassures. Tu bénis les poireaux, tu bénis la Mer, tu bénis les moissons : tu bénis tout ce qui bouge. Tout ce qui vagit et tout ce qui chiale.

Et tu colles à tout le monde des devoirs du soir sous la forme de Pater et Nestor, histoire de montrer que le représentant du Patron, c'est ta pomme et pas Peppone.

Enfin tu fais ton boulot quoi, merde ! Et arrête de te prendre pour un syndicaliste ! Un vieux hippie troué, de retour de Katmandou, ou un évêque à péones ! Je te le redis : on n'est pas à Tegucigalpa, mais à Saint Flour. Ton cheptel, c'est des Français : relis un peu Balzac et Flaubert, ça te fera du bien. Les Français ont plein de qualités mais aussi plein de défauts. C'est comme ça, et toi t'es là pour corriger le tir.

Ils sont individualistes, jouisseurs, flemmards, hédonistes, avares, inconséquents, lâches, idiots et trouillards. Ton taf, c'est de les rendre tout le contraire, ce qu'ils sont aussi.

Et ENFIN – et là mon gars, ça ne plaisante plus, c'est tout juste si ce que je vais te dire n'est pas DIRECT la parole de DIEU lui-même – tu ne déconnes plus avec l'Islam. C'est pas tes potes. C'est pas les potes de tes ouailles. Tu "dialogues" pas, parce que t'as perdu d'avance et tes moutons avec. T'es bien trop niais et crédule, tu fais pas le poids. Tout le troupeau sera becté avant que tu piges dans quoi t'as mis les grolles.

Œcuménisme tolérance zéro. On cause pas à la concurrence, on arrose d'eau bénite, point final. Tu es tout juste autorisé à être poli avec les Orthodoxes, et froid avec les Calvinistes et autres Anglicans. Le reste – tout le reste – tu l'exorcises direct. Tu menaces d'excommunier tous ceux qui s'en approchent, et tu convertis tous ceux qui viennent vers toi.

Et puis apprends un peu à te faire respecter : le chef c'est toi ! Les autres ont tort. Hors du chemin que tu montres, c'est bourré de loups garous.

En résumé : tu bosses à l'ancienne, because ça marchait du tonnerre de Dieu et que ta nouvelle cuisine, ben, c'est la faillite. Donc faut revenir au menu d'avant, sinon tu vas fermer, et y'aura un kebab. »

Aperçu de l’image
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr

samedi 25 août 2018

Pédophilie et Eglise catholique, relativisons et... contre-attaquons !

Excellent article de Robin Padilla pour L'Incorrect intitulé " Pédophilie: Catholiques, sortez de votre bulle "; à propos de la pédophilie dans l'Eglise (mais pas seulement), sur les difficultés de l'Eglise de France à aborder certaines questions et sur l'abandon par les catholiques de la pratique religieuse...



" Les cas de pédophilie dans l’Église, même quand ils datent de plusieurs dizaines d’années, sont un sujet récurrent dans la presse et le cinéma. Une atmosphère assez sordide, où les crimes de quelques-uns décrédibilisent et affaiblissent l’ensemble de l’Église et des catholiques. Pendant ce temps, le catho regarde ailleurs, et s’étonne d’être de plus en plus seul...

Le lemming est un petit rongeur des régions arctiques : inoffensif et sympathique, il se reproduit à un rythme élevé et vis en groupe. Et selon la légende inuite, les groupes de lemmings se livrent régulièrement à des suicides collectifs, quand l’environnement se fait trop dur et les prédateurs, trop pressants. Toutes les caractéristiques des catholiques français. Ces derniers ont aussi adopté depuis longtemps la posture de l’autruche : excepté lors de l’épisode de la Manif Pour Tous, ils se sont repliés sur leur sphère familiale et leur paroisse, évitant soigneusement d’aborder les sujets qui fâchent avec le reste de la population française. Celle qui navigue entre catholicisme culturel et athéisme de posture, et qui n’entend parler de l’Église que pour défendre l’immigration ou lors des affaires de pédophilie. Dernier exemple en date : en une semaine, un rapport américain qui accuse près de 300 prêtres de Pennsylvanie d’actes pédophiles (remontant jusqu’en 1940) et une lettre ouverte du Pape François dénonçant les manquements de l’Église et exhortant les catholiques à se mobiliser.


Ces dernières décennies l’Église a commis deux fautes : la première, la plus importante, avoir dans de nombreux pays placé l’institution au-dessus de la parole des victimes en étouffant leurs témoignages et en empêchant la justice civile de faire correctement son travail. La seconde, ne pas avoir compris que cette erreur allait servir de carburant à une « guerre de l’information » menée contre elle, et qu’il fallait impérativement réagir sur le terrain médiatique et culturel. Certes, depuis une dizaine d’années, principalement sous le pontificat de Benoît XVI, une pléiade de mesures a été prise pour traiter plus efficacement les cas d’abus sexuel dans l’Église. Mais les autorités religieuses, surtout françaises, n’ont toujours pas compris qu’elles évoluaient dans une société qui lui était désormais indifférente face à des médias souvent hostiles. Ces réformes du droit canon, efficaces mais souvent complexes et absconses, ne pèsent pas grand-chose face aux affaires qui éclatent régulièrement, même si elles remontent à plusieurs décennies.

Résultat, face au crime immonde de la pédophilie, les prélats français et la plupart de leurs ouailles s’enfoncent bien souvent dans un silence qui paraît coupable, un repli sur sa communauté qui ne convainc personne. Le catholique français, tel le lemming, court tête baissée vers son suicide en refusant de prendre à bras le corps ce sujet qui participe largement au désamour entre les Français et l’Église. Dans la France périphérique qui met les pieds deux fois à l’Église (une fois pour les baptêmes, une fois pour les enterrements) et qui fait parfois le signe de croix à l’envers, l’association « curé = pédophile » fait des ravages depuis vingt ans.

Comment lui en vouloir ? La course en avant vers la modernité du clergé français (notamment sur les questions liturgiques) a creusé un gouffre spirituel entre la plupart de nos concitoyens et l’institution. Simultanément, l’actualité, le cinéma, les séries abordent la question de la prêtrise régulièrement sous le seul angle de la perversion sexuelle.

Les catholiques doivent contre-attaquer : oui, il y a un grave problème de pédophilie dans l’Église. Non, la pédophilie n’est pas un problème proprement catholique. De nombreuses études ont été effectuées (principalement aux États-Unis), et toutes mènent à la même conclusion : non, l’Église n’est pas particulièrement touchée par le phénomène, qu’on retrouve dans toutes les religions et toutes les autres institutions (notamment dans l’Enseignement). La plus importante de ces études, celles de l’Université de Santa Clara en Californie, concluait même en 2010 que les prêtres catholiques étaient 1,6 à 4 fois moins concernés par les relations sexuelles avec des mineurs que le reste de la population américaine. Rien de très surprenant en somme : en France, 94% des enfants victimes de viol le sont par l’un de leurs proches (un père, un oncle, un cousin…). Il reste donc 6% à se partager entre le prof de sport, l'instituteur, le centre aéré et, éventuellement, un curé.

Un calcul macabre, mais qui remet les choses en perspective : la pédophilie est un fléau qui touche toutes les sociétés, qui bien souvent, l’enfouissent sous le tapis des tabous. Des enfances en enfer et des vies brisées, dont l’Église n’a pas le monopole de la responsabilité. Depuis quelques années en France, les langues se délient. Des dizaines affaires éclatent dans le monde du sport, et dans L’Éducation Nationale, 30 agents ont été radiés suite à des affaires de pédophilie en 2016, 27 en 2015. Des cas nombreux et récents, qui n’ont pas « profité » de la même exposition médiatique que les affaires touchant l’Église et remontant parfois aux années 80.

Cette situation révèle que l’Église et les catholiques n’ont toujours pas intégré qu’ils étaient désormais minoritaires en France. En 2018, moins de 5% des Français assistent à la messe. Et si 64% des Français se déclarent encore « catholique », 56% ont « une mauvaise image de l’Église ». Un attachement culturel au monde chrétien, mais un désamour pour l’institution : les églises sans l’Église. Mais que vaut l’un sans l’autre ? Un instrument sans musique ? Sur la question de la pédophilie comme sur les autres sujets (mariage, avortement…) l’Église peine à convaincre au-delà de son petit cercle de fidèles. Une vieille dame un peu seule, ancienne notable désargentée, que personne n’écoute désormais car elle parle à elle-même.

Alors que toutes les minorités de France et de Navarre arrivent efficacement à se mobiliser et à faire entendre leur voix au moindre risque « d’amalgames », les catholiques n’apportent aucun contre discours sur la question de la pédophilie. L’enjeu est pourtant de taille, et nous l’avons vu, les arguments ne manquent pas. Une double tâche attend les catholiques français : redoubler de vigilance pour que ces actes ne soient qu’un mauvais souvenir, et repartir à la conquête des cœurs sur le terrain médiatique et culturel pour se débarrasser de ce stigmate infamant. "
Robin Padilla.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr

France, 2019.