J'ai soudainement réalisé, je n'y pensai plus, que j'entrerai demain dans ma cinquantième année ! Peuchère, ça ne nous rajeunit pas. Je vois d'ici la vieillesse, la retraite, les rhumatismes, l'arthrose, les rides et les cheveux blancs pointer sans pitié. Une cinquantième année à imaginer. Putain ! Mais comment résume-t-on les 49 précédentes ? En un billet de blog ?
Tentons le coup pour voir si la chose est possible...
1963, okay, naissance chez les
bourges et construction du bout d'homme sur les années qui suivent: Langes, pantalons courts, cheveux courts, fratrie bien fournie, déménagements
fréquents. Des lieux: Bordeaux, Tours, Paris, Taverny, Mont de Marsan,...
Et puis tout s'enchaîne. 2 ans chez les Jésuites. Petit
chanteur à Notre Dame de Paris. 2 disques à mon actif avec Pierre Cochereau aux grandes orgues. Les funérailles de Pompidou. Communion solennelle dans un des
endroits les plus secrets de la République, 100 mètre sous terre, étonnant.
Le collège. Les scouts et les camps scouts. Les premiers vrais copains, les premiers vrais amis, les premiers émois, les premières conneries. La gymnastique, les agrès, l'équitation.
Le lycée. Les premières fois... Les potes ( Laurent, Bertrand, Lionel, Barbara, Véronique...), la teuf et les pétards, le 10 mai 81. Les quelques manifs: Solidarnosc, défense de l'école libre. Les soirées à refaire le monde. Les Jeunesses Giscardiennes. La musique. Animateur Radio Libre: des rencontres, Bashung, Lalanne, Lafesse entre autres... Le baccalauréat, à la deuxième tentative. Le Tour de Corse, le G20 à pied, cette année-là. La Scandinavie, l'année suivante. Le permis de conduire.
Le BTS, 2 pour faire bonne mesure, Paris, étudiant, appartement-chambre de bonne, avenue Henri Martin, les potes, toujours, la fête, encore, les folles courses en bagnole dans Paris, la musique, la radio et les diplômes.
L'armée. Deux ans. En Afrique, dans la
Coloniale, chez les fous, donc. Djibouti et ses îles Musha et Maskali. Le Sheraton. Le
Palmier en Zinc. Mamie Fanta. Le Khat. Le Shératon. Le désert. Visites au Kenya, en Ethiopie et au Yémen. Deux ans de souffrance mais deux ans de fabuleux souvenirs et quelques compagnons d'armes qu'on ne peut oublier ( Bruno, Eric, André...). Médaille d'argent de la défense nationale, tout de même. Et 3 mois d'errance volontaire, là-bas.
Et la vie qui commence, la vraie vie, celle où il faut gagner sa pitance. 1 an aux Antilles et 6 en Guyane, vendeur, chef-vendeur puis patron de mon bouclard. La Guyane,
la forêt,
les rivières, les carbets, mon bateau et ses 70 cv, le ski nautique. Le Brésil, l'Equateur, le Venezuela et mes 3 ans de vie commune avec D. Valloire, Martinique, Guadeloupe, Collioure, mes potes Alain, Jacquouille, les autres. Inoubliable Guyane, Saül, St Georges, Kourou, St Laurent du Maroni, pour le meilleur comme pour le pire. Nougaro, Goldman, si vous me lisez...
Et puis retour en métropole. Recyclage. Master à l' Essec. Puis les affaires, le business. Paris- Lille. Les soirées parisiennes chez Jean-Louis. Et le coup de bol, le boulot qui fait gagner plein de sous-sous dans la grande distribution, qui fait voyager partout, beaucoup, jamais assez, puis trop. Les aéroports. Paris, Chigago, Hong Kong, Pékin, Taiwan, Nanjing, Moscou, Varsovie, Milan, Madrid, Turin, Lisbonne, Londres, Washington, Casablanca, Budapest, Bucarest. Et la vie à Paris, puis à Annecy, rue Carnot, Genève. Mes 7 ans avec C. Les vacances, les voyages, ceux qu'on fait pour le plaisir, Tahiti, Hawaï, la France, enfin, et j 'en passe. Changement de boulot et de boîte. Le BTP, deux ans chez les fous, à ne recommander sous aucun prétexte: pas plus vérolé comme milieu. La fin de ma vie avec C. Et curieusement enfin le calme, le chômage et la vie qui continue, les amis, les vacances, la fête autant que faire se peut, moins qu'avant. Plus ça passe et moins on récupère vite, c'est étrange.
Et tout au long de ce parcours, la famille qui s'agrandit et qui se rétrécit. Les vieux dont il faut s'occuper. Les amis qui restent et ceux qu'on préfère oublier. Des rencontres extraordinaires, d'autres nettement moins. Le blog, la politique, s'engager ? Et tout ce qui ne se raconte pas. La vie quoi...
Assurément, un billet de blog ne suffit pas pour raconter tout le chemin parcouru.
Il ne reste plus qu'à construire la suite...
Folie passagère 1224.