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vendredi 1 février 2013

C'est vrai, il y a des priorités bien plus prioritaires que d'autres priorités


J'écris beaucoup sur le mariage zinzin parce que le sujet est d'importance, il engage le devenir de notre société, qu'il me tient à cœur et que j'y suis opposé. Cela ne semble pas plaire à certains. Un commentateur s'en est plaint et j'ai reçu deux emails qui allaient dans le même sens.

Ces trois individus ont parfaitement raison, compte-tenu de la situation économique et sociale dans laquelle se trouve notre pays, il y a nettement plus grave. La preuve:

Sandrine Mazetier, député socialiste, vice-président(e) de l'Assemblée Nationale, a décidé d'un nouveau combat: Il ne faut plus désigner l'école des touts petits par le vocable " école maternelle ", c'est sexiste ! " Cette dénomination institutionnelle laisse entendre que l'univers de la petite enfance serait l'apanage des femmes et véhicule l'idée d'une école dont la fonction serait limitée à une garderie. " Elle propose que l'on:  Remplace ce nom genré par un nom neutre qui redonnerait symboliquement aux pères la place qui leur revient dans l'éducation de leur enfant, et repositionnerait l'école dans son rôle éducatif différent de celui des parents. "L'école maternelle" pourrait être rebaptisée "première école", ou encore « école élémentaire » si l'école couramment appelée primaire destinée aux 6-11 ans prenait officiellement le nom "d'école primaire".

Si cette problématique n'est pas d'importance, effectivement, c'est à désespérer de notre classe politique. Heureusement, Sandrine Mazetier est là. Tout comme notre président. Celui-ci,  soucieux de tenir ses promesses de campagne, même les plus folles ou les plus démagogiques, a demandé ces jours-ci à ce que dès l'été prochain, le mot " race " soit supprimé de notre constitution. Quant à Jean-Marc Ayrault, jamais en reste lorsqu'il s'agit d'animer les débats et de nous prouver qu'il existe, il relance le projet du droit de vote des étrangers.

C'est bien, nous le voyons, il y a des priorités prioritaires et de vrais sujets qui répondent à de réelles préoccupations de la population.

Pour le reste, on va faire le dos rond et attendre que la croissance revienne et que la courbe du chômage s'inverse, comme promis, d'ici la fin de cette année...

Folie passagère 1560.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

vendredi 16 mars 2012

Nous y sommes: Après la race, le sexe !

Après le " mademoiselle , la " race ". Après la " race ", le sexe... Modernoeud est en forme !

Non, ne rigolez pas tout de suite, allez jusqu'au bout de cette interview de Daniel Borrillo pour exploser de rire ou pour pleurer. Au choix !

" François Hollande propose de supprimer le mot «race» de la Constitution s’il était élu. À l’occasion de ce débat, j’aimerais me saisir de la question de l’utilisation juridique de catégories identificatoires pour proposer de supprimer aussi le mot «sexe» de tous les documents d’identité. En effet, l’assignation obligatoire à l’un de deux sexes est, pour moi, plus grave que le mot «race» car il s’agit d’une identification inscrite dans les actes de naissances et les documents d’identité. Depuis leur naissance, les individus sont juridiquement classés en deux sexes. Cette assignation semble si naturelle que son questionnement devient impensable. L’appartenance aux catégories «mâle» ou «femelle» s’impose à nous comme incontestable et détermine, de surcroit, certains droits et obligations spécifiques pour chaque groupe sexué. La fin du classement juridique des individus en fonction du sexe permettra de régler non seulement les discriminations envers les personnes transsexuelles et intersexes mais mettra un terme également à la prohibition du mariage entre personnes de même sexe et permettra la reconnaissance pleine de l’homoparentalité.

La catégorie sexe constitue une barrière pour l’égalité des personnes. Comme critérium d’État tendant à l’identification officielle des individus, le genre juridique alimente l’illusion naturaliste de l’existence de deux réalités sociales clairement distinctes. Or, la sociologie met de manifeste que la distinction entre les hommes et les femmes provient plutôt des constructions idéologiques et sociales que de caractéristiques invariables et naturelles. C’est dans les rapports historiques de dominations qui se sont forgés les caractères féminin et masculin de telle sorte que le sexe est le résultat de cette histoire et non pas dans l’expression spontanée d’une concordance avec la réalité biologique mâle/femelle. Les intersexes sont les premières victimes de cette logique binaire des genres. N’ayant pas un sexe clairement défini, ces personnes sont assignées d’office et prématurément à l’une ou l’autre des catégories. Concernant les personnes transidentitaires, la fin du mot sexe dans les documents de l’état civil permettrait d’éviter de les soumettre au processus de médicalisation souvent épuisant.

Dissoudre la sexuation juridique permettra d’affaiblir les stéréotypes sociaux liés à la féminité et à la masculinité. Aussi, lutter contre le sexisme et l’homophobie sans pour autant assigner obligatoirement les individus à un genre permettrait de mettre en place un politique antidiscriminatoire où la question de la sexuation ne renvoie plus nécessairement aux femmes mais à toutes les dissidences liés au sexe et aux sexualités. La cécité de genre en droit permettrait ainsi l’accomplissement du genre humain universel, c’est-à-dire, au-delà de la condition sexuée des individus."

Daniel Borrillo, pour Yagg. Daniel Borrillo est Maître de conférence à l'Université de Paris X Nanterre ( j'vous jure que c'est vrai !) et membre du Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux.

Folie passagère 1083.
 
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

France, 2019.