Alors, voyez-vous, le collègue Koltchack a écrit un excellent billet aujourd'hui avec un titre un peu provocateur: " Des sous ou on défonce tout ! ". Il y raconte l'histoire de ce directeur de théâtre parisien, un brin frappadingue, qui a voulu défoncer avec sa voiture l'une des entrées de l'Elysée pour attirer l'attention sur les problèmes financiers de son clapier et sur les difficultés qu'il y avait à obtenir des subventions pour la culture, le théâtre italien, et toussa... Koltchack aborde le problème de ces théâtreux et autres saltimbanques qui sont infoutus de créer et de produire sans être abreuvés de subventions publiques. Vous savez les gars comme Jean-Michel Ribes, par exemple, les ventripotents de la culture made in Socialie.
Mais revenons à notre gugusse. Il s'agit de Attilio Maggiulli, directeur de la Comédie italienne, petit théâtre de la rue de la Gaîté, dans le XIVe arrondissement de Paris. Le gars a donc tenté de pénétrer de force dans l'Elysée au volant de sa voiture en percutant la Grille du Coq. Le pauvre s'est même légèrement blessé pendant son opération commando, blessure qui lui a valu d'être conduit à l'hôpital. Il y avait, parait-il, dans sa voiture, une demie bouteille de White Spirit; indice laissant supposer qu'il avait peut-être l'intention de s'immoler dans la cour du Château (Sur Itélé, ils diront que sa voiture " était remplie de white spirit "; carrément !).
Enfin, bref, nous le voyons, l'acte n'est pas anodin et quoiqu'on en dise, il y a bien eu une tentative "d'agression" contre le palais présidentiel. On ne rigole plus dans ce pays, si tu crèves la dalle, même professionnellement, attaque l'Elysée avec ta bagnole et crie !
Koltchack termine son billet ainsi: "Je gage que cet illuminé ne goûtera pas aux rigueurs de la loi, car a contrario des manifestants de LMPT, du Printemps Français, des Bonnets Rouges, etc. il fait partie des socialement proches câlinés par la gauche socialiste. Il sera très certainement diagnostiqué comme "perturbé", et écopera d’un rappel à la loi. A moins qu’il ne soit frappé d’une obligation de soins, assorti de l’obligation de suivre un stage de citoyenneté. Mais je n’y crois guère, il a pour lui des circonstances atténuantes : gavé aux subventions depuis de trop nombreuses années, il était en état de manque. Il ne jouissait donc pas de toutes ses facultés. Ceci dit, cette nouvelle offre au moins l’avantage de nous montrer la précarité qui touche le monde de la culture. Ils ont tellement peu d’argent qu’ils ne peuvent même plus s’offrir un jerrican de super sans plomb 95 pour s’immoler." Excellent, non ?
Sauf que Koltchak s'est planté. Non sur le titre de son billet mais sur la suite à venir...
Nous apprenons ce soir que monsieur Maggiulli sera reçu la semaine prochaine au Ministère de la Culture. Si, si... Dans un communiqué dont seuls les hauts fonctionnaires ont le secret, il est dit que: "Ce rendez-vous n'était pas dû à son action, mais pour lui rappeler les règles et lui prodiguer des conseils utiles sur les démarches qu'il doit mener... "
Ainsi, mes amis, si vous êtes dans la panade, si vous avez des difficultés avec l'administration, l'impression de n'être pas entendu, si vous ne savez pas comment aller soutirer du pognon à l'Etat, faites comme Maggiulli: attaquez l'Elysée avec votre voiture (ou louez-en une) et une demie bouteille de White, et avec un peu de chance et si de préférence vous naviguez dans les sphères socialo-culturelles, vous serez enfin reçu par les plus hautes autorités.
J'invite donc tous les déçus et autres cocus du 6 mai, les sans-abris, les sans-papiers, les sans-emplois, les intermittents du spectacle, les bonnets rouge, bleu ou vert, les Sacrifiés, les Bretons, les sourds et les malentendants, les handicapés, les écrivains sans succès, les acteurs de série z, les divers non assimilés, les immigrés non naturalisés, les fachos brimés, les hétéros stigmatisés, les syndicalistes ne figurant pas sur une liste PS aux prochaines élections et tous les mécontents de France à attaquer - mais pas trop - toutes les grilles de nos palais nationaux. Puisque ça a marché avec Maggiulli, il n' y pas de raison que nous ne soyons pas tous reçus par les autorités compétentes à traiter les problèmes de tout un chacun !
Folie passagère 2066.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Décidément, la vie est plus facile quand on est dans le camp du Bien ! Pourquoi ne devenons-nous pas tous des gentils socialistes subventionnés, pour tous les droits des non blancs non hommes non homos non français non catholiques, etc etc ? Nous aurions tous les droits ! Il faudrait vraiment qu'un gusse type Soral fasse la même chose (exactement la même chose) histoire de voir de façon scientifique la différence de traitement, tant médiatique que policière.
RépondreSupprimer@Umadrab: voila qui serait intéressant, Soral en train de se faire la grille du Coq! Non mais imagines, ce serait ni plus ni moins qu un attentat terroriste visant à déstabiliser le pouvoir légitimement élu, la totalité des groupuscules nationalistes seraient dissous, la guillotine ressortie des musées, Robespierre-Valls-Peillon à la manoeuvre, la République en danger: Aux Armes citoyens !
SupprimerLe 6 mai était un jour nouveau: celui du 2 poids , 2 mesures institutionnalisés
Cité dans un blog, mais c'est le début de la gloire !
RépondreSupprimerMais le problème de M. Maggiulli est au fond le même pour une partie des théâtres. Leur programmation ne tient en aucune manière compte des goûts du public. Au lieu de diversifier leur offre, en proposant des pièces classiques, des comédies, du théâtre contemporain, etc., ils s'enferrent à proposer de la merde qui n'intéresse que les pseudo-intellos parisiens. Du coup l'argent public doit remplacer celui du public afin qu'ils puissent continuer à monter des pièces de merde, comme le CNC qui pique la thune des films qui cartonnent pour financer des bouses infâmes.
J'aime bien la comedia delle arte, mais pour autant je ne fréquente pas assidûment l'établissement du forcené parce que j'aime bien Shakespeare, Feydeau, Labiche, Courteline, Guitry, Molière, Racine, Corneille, etc. Le p'tit gars Attilio a cru qu'en occupant un créneau unique il ferait sa pelote et il s'est planté. Too bad, mais c'est la vie. Mais c'est tellement plus confortable de faire la manche, ça évite la douleur qu'on peut éprouver en faisant face à son échec. Un peu comme ces agriculteurs subventionnés qui ne voient pas pourquoi ils devraient produire mieux alors que la thune des subventions continue de tomber dans leurs poches. Du coup, ils continuent à faire de la merde.
c'est un super billet !
Supprimer"Molière, Racine, Corneille, etc..."
SupprimerVous pensez qu'ils n'étaient pas aidés?
Emily
Bien sûr qu'ils étaient aidés, mais leurs mécènes étaient des particuliers : financiers, aristocrates, voire le Roy, mais les subsides qui leur étaient alloués provenaient de leurs cassettes personnelles, pas de l'Etat. Si la nuance ne vous saute pas aux yeux...
SupprimerEt puis à l'époque il n'y avait pas d'art officiel au sens où il est entendu actuellement. En cela la république française ne vaut pas mieux que la Russie soviétique ou l'Allemagne nazie, qui promouvaient un art officiel. Il suffit de considérer tous les artistes subventionnés qui ne vivent que des commandes d'Etat et n'exposent pas ou peu à l'étranger.
C'est certes fait de manière moins brutale, mais regardez un peu quels sont les pièces subventionnées, quels sont les théâtres qui vivent d'argent public. Comparez ces derniers avec les salles non conventionnées qui ne comptent que sur leurs recettes pour vivre. Étonnant, quand on ne prend pas le public pour ce qu'il n'est pas, quand on lui propose des oeuvres de qualités dans des mises en scène supportables, le public suit.
La seule intervention de l'Etat qui soit valable en matière de culture ne devrait concerner QUE l'entretien de notre patrimoine. Le reste, c'est de la bouillie pour les chats. Et encore, cette bouillie les chats n'en veuelent pas.
@ Emily :
SupprimerConnaissez-vous la différence entre un théâtre privé et un théâtre subventionné ?
Dans le théâtre privé, les spectateurs connaissent le nom de tous les acteurs présents sur scène.
Dans le théâtre subventionné, les acteurs connaissent le nom de tous les spectateurs présents dans la salle.
Koltchak, j'ai trouvé votre billet parfait -même si je ne vous l'ai pas écrit. Faut avouer que placer un compliment après Michel Desgranges... Mais votre devinette ne peut souffrir davantage mon silence. Compliments appuyés, donc.
SupprimerDans votre invitation à "tous les déçus et autres cocus du 6 mai", mon cher Corto, vous avez oublié d'encourager à la révolte tous ceux sur qui pèse la menace d'une euthanasie prochaine.
RépondreSupprimerComme vous y allez chère Marianne. Fabius, Attali, et consorts figureraient sur la liste que je me ferais violence pour retarder quelque protestation que ce soit.
Supprimer@marianne: je suis impardonnable, oublier les pro-euthanasies et autres progressistes. Progrès / euthanasie, quelle contradiction flagrante !
Supprimer@Koltchack: ils y sont ! garanti et figurent dans le comité de soutien de l ADMD de Roméro, comme Hidalgo, comme Delanoe...
A la Lanterne les malfaisants !
RépondreSupprimer@Boutfil: et qu on les pende, par les pieds, qu'ils voient enfin ce que c'est de mettre un pays sans dessus dessous
SupprimerBon, moi je vais me terminer avec une demi bouteille de black and white
RépondreSupprimerencore une que les malfaisants n'auront pas!
@anonyme: itou !
SupprimerLe white spirit c'est pour repeindre la grille ! ça partait d'une bonne intention! On a le sens du dialogue chez nos bons dirigeants socialistes ! Qui ose en douter ? Surtout avec ceux qui haussent un peu le ton ! Je conseille à ce monsieur Maggiolli de délocaliser son théatre dans la bonne ville de Tulle et ainsi de profiter d'une pluie bienfaisante de subventions ...elle est pas bonne mon idée ? Arlequin , Colombine et Polichinelle au cœur de la Corrèze . Perchè no ? è un bel paese ! Margarita
RépondreSupprimer@Marguerite: Vous ne croyez pas si bien dire, les subventions pleuvent sur Tulle comme jamais depuis le 6 mai. D'après ce que j ai lu , plus de 20 millions d euros tout confondu
SupprimerDans la liste de convergence, je n'ai pas vu les éjaculateurs précoces ; on les oublie toujours !
RépondreSupprimerSinon, je recommande de mettre à côté de la demi-bouteille de white-spirit une bouteille entamée de White Rabbit pour les circonstances atténuantes et pour prévenir les éternuements de la GAV.
Au fait, les classiques étaient tous subventionnés, non ?
@catoneo: en langage progressiste, on ne dit pas convergence mais "coagulation", le GVT craint d ailleurs cette coagulation des mécontentements. Jour de Colère le 26 janvier sera le moyen de vérifier si celle-ci se fait.
SupprimerJe me demande pourquoi la culture doit être subventionnée si ce n'est pour fourguer de la merde et quand il s'agit de déjections les socialistes sont les plus aptes en tant que nuisibles coprophages.
RépondreSupprimerHors sujet mais amusant quand même, le chômage a augmenté mais selon notre cher président, nous sommes sur la bonne voie, je suis soulagé car qu'aurait été la situation de l'emploi si nous avions été sur l mauvaise voie.
M. Grandpas, si vous exigez une rentabilité immédiate de l'art, vous aurez TF1, cela vous suffit-il?
RépondreSupprimerPourquoi subventionner l'art?
Pour payer ses impôts tout citoyen normal se prive aussi de consommation culturelle, est-il anormal que l'état en redistribue une partie sous forme d'aide à la création? Existe-t-il un seul état dans le monde (autre que celui auquel vous aspirez peut-être) qui n'aide pas la création?
Ludovic
@Ludovic: que la culture soit aidée et subventionnée, je n ai rien contre si ce n'est qu en période de crise on aimerait avoir l assurance que ce pognon est bine utilisé et non pas toujours vers les mêmes officines, de gauche généralement, qui se goinfrent sur la bête. Va donc jeter un coup d œil a la programmation du Théâtre Italien de ce monsieur ou a celle du Théatre du Rond Point de Ribes, c'est affligeant, ils se font plaisir avant de chercher a savoir ce qui fera venir le public. Exactement comme avec le film La Marche , subventionné et un bide lamentable. D'autres exemples, à foison !
SupprimerSubventions, okay, mais a partir du moment ou c'est avec le pognon du contribuable, on est en droit d'exiger , en retour, un minimum de rentabilité
M Ludovic,
SupprimerJe n'exige aucunement que l'art soit rentable et un état qui subventionne l'art exigera une totale obéissance des artistes sous perfusion quelque soit la couleur politique de l' état mécène.
Je ne vois pourquoi avec mes impôts un soit disant artiste se permettrait de fabriquer ( le verbe créer est ici volontairement inusité); un objet comme pisse-christ et chiures du même acabit.
Durant ces dernières années, je suis souvent allé au théâtre et heureusement pour certaines pièces que la ville de ¨Paris les subventionne car pour certains il y avait plus d'acteurs que de spectateurs, une fois nous étions troi mon épouse comprise pour regarder une comique auto-proclamée, une autre fois je suis parti au bout de dix minutes, heureusement pour moi qu'il s'agissait d'invitation car payer trente ou quarante euros pour voir ces naufrages m'aurait fait hurler de colère.