La Norvège est riche. Son économie se porte bien. Le taux de chômage est au plus bas. Le pétrole coule à flot et ce n'est pas le gaz qui manque. D'un montant de 750 milliards d'euros, son fond souverain est le plus riche du monde. Son modèle social est une référence pour tous les gauchistes de la terre. Globalement, on va dire que tout va bien pour le parti travailliste et la gauche, au pouvoir depuis 8 ans.
Et pourtant, la gauche vient de se prendre une claque magistrale en perdant les élections au profit d'une coalition de droite composée de deux partis centristes, du parti de droite classique conservateur et d'un parti dit-populiste, une sorte de FN local. Le score est sans appel, la droite obtient 96 sièges au parlement sur 169. Le parti conservateur prend donc la tête de cette coalition et c'est une femme, Erna Solberg, qui prendra la tête du pays.
Alors, si tout allait pour le mieux dans un pays qui, rappelons le, ne fait pas partie de l'Union Européenne, comment expliquer cette déculottée électorale de la gauche ?
Et on a beau tourner le problème dans tous les sens, deux hypothèses et seulement deux semblent pouvoir apporter une réponse.
La gauche au pouvoir depuis trop longtemps aurait généré une certaine lassitude dans un électorat traditionnellement social-démocrate. Possible, mais pas suffisant. La deuxième hypothèse est plus délicate à évoquer. Il s'agirait du syndrome Anders Behring Breiwik. L'acte insensé de celui-ci, il y a tout juste deux ans, - zigouiller en une journée plus de 77 personnes dont 69 sur l'île d'Utoya, et en blesser 151 autres - aurait exacerbé dans les urnes un sentiment anti-immigration et anti-multiculturalisme, deux piliers traditionnels de la politique gauchiste en Norvège.
Alors, la question que personne là-bas, ou ici en France (sauf à ma connaissance le journal La Croix), n'ose poser est la suivante: La droite norvégienne doit elle tout ou partie de son succès électoral au problème identitaire (pour faire simple et rapide) que souleva Breiwik dans sa folie meurtrière ?
Folie passagère 1896.
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