Il faut quand même être bizarrement calibré du carafon pour, en ayant un papa martiniquais et une maman alsacienne, prendre pour alias " Harlem " alors que ses géniteurs l'avait baptisé " Jean-Philippe ". Peut-être son teint mat lui permettait ainsi de faire illusion et de se faire passer pour un pauvre petit divers issu des colonies... Et puis avoir pour appellation Harlem, c'est tout de même vachement mieux que Jean-Philippe pour réussir une carrière sponsorisée par Tonton chez SOS Racisme. Non ?
Enfin, bref, maintenant Jean-Philippe est devenue grand. Au grand désespoir de ses parents communistes, il porte costume et cravate et est devenu socialiste, le premier d'entre eux ! La preuve que se revendiquer divers, même de façon usurpée, peut devenir un moyen comme un autre de prendre en marche l'ascenseur social. A condition toutefois d'avoir la tchatche et le parler creux. Et là, Harlem, ou Jean-Philippe, c'est égal, il est doué, très doué.
Il était hier sur le plateau de l'émission Mots Croisés, flanqué à sa gauche de Laurent du PCF et à sa droite de Dame Pécresse et de La Marine. Et il a parlé, Harlem, souvent pour ne rien dire, souvent pour répondre à côté de la plaque, encore plus souvent pour ne pas répondre aux questions qu'on lui posait. Parfois, il n'a pas peur des mots; ainsi lorsque, solennel, il déclare que " depuis l'arrivée de l'hollande, l'Europe a changé ". Parfois, il ne sait pas trouver ses mots; ainsi lorsqu'on lui demande d'expliquer comment fonctionne le fameux Crédit Impôt Compétitivité: pédalage, semoulage et cafouillage. Il ne se démonte pas, Harlem, alors il brode. Car il aime parler, trop. A tel point que par deux fois, Dame Pécresse devra le remettre sèchement à sa place.
Il y eut aussi ce grand moment de solitude pour Harlem lorsque la rusée Pécresse lui demanda de préciser de manière explicite les 10 milliards de réduction des dépenses publiques. Où le gouvernement sabrerait, de combien, poste par poste, compte par compte. Là, on a senti que c'était, comme pour le Crédit d'Impôt, trop complexe, diffcile pour Jean-Philippe. Mauvais élève ? Il donnait l'impression de ne pas avoir appris ses leçons. Triste pour un Premier Secrétaire.
Vous l'aurez compris, Jean-Philippe " Harlem " Désir a été pitoyable, hier. Petit, mauvais. A tel point que je me suis demandé si Yves Calvi, coquin, ne l'avait pas fait exprès: Confronter Désir à Pécresse et La Marine pour mieux souligner les faiblesses du bonhomme, le piéger en somme. La première maitrisait parfaitement ses dossiers et ses chiffres, la deuxième usait avec professionnalisme du porte-voix que lui apportait cette émission, Laurent enfourchait en bon communiste ses utopies et Harlem se vautrait.
En fin de compte, j'ai eu pitié des socialistes. Déjà qu'avec hollande, ils ont de quoi être déçu mais avec Désir, ils ont l’assurance de ne pas être pris au sérieux.
Folie passagère 1438.
