J'écoute le petit Macron causer dans le poste. Il donne son premier grand meeting de campagne devant une salle pleine à craquer; je ne sais pas, cinq mille personnes ? Peut-être dix mille ? Peu importe, le pari semble gagné, il semble convaincre la foule des gens présents à Paris ce soir et sans doute bluffera-t-il plus d'un commentateur. Indiscutablement, le bonhomme est bon dans son genre.
Il me fait penser à ce gars que l'on croise dans la rue et dont on aimerait bien qu'il nous baise ( n'est-ce pas ce que font la quasi totalité des politiciens: nous baiser ? ) s'il n'avait pas encore le lait qui goutte au bout du nez. Un peu jeune, un peu trop jeune. Comme ce bon vin que l'on déguste en se disant, bon, très bon, mais pas assez mûr, regrettant de l'avoir débouché trop tôt, laissons le grandir et prendre de la bouteille...
Peu importe, pour l'instant, le quoi qu'il y a dans son panier de politicien en maturation, le gars, pas 40 ans, a tout compris du jeu, de la scénographie, de l'haranguage des foules. Il a du coffre, il sait galvaniser une foule de convaincus, à s'en faire péter les cordes vocales.
Le pupitre n'est pas au centre de la scène, il ne se tient pas debout, les bras tendu vers icelui, il s'appuie dessus, il tourne autour, il bouge, n'hésite pas à se saisir d'une bouteille d'eau, boire un coup et aussitôt disparaître derrière pour la reposer. Il sait causer, aucun doute: des envolées, des moments de lyrisme, des pauses, des appels pleins de douceur à ses supporters, des coups de gueule, des moments de tendresse, presque, parfois... Le mec est bon, indubitablement. Très bon. Aussi bon qu'habité par une énorme confiance en sa personne. Très bon mais, tout aussi indubitablement, trop jeune. Il faudra compter avec lui.
Il a parlé de tout et pas de rien, n'a épargné aucun de ses compétiteurs sans jamais les nommer, y compris la meute des socialistes qui, sans lui, se bousculent au portillon d'une primaire bordélique au possible.
Aucun doute, si le système ne le bouffe pas trop vite, s'il ne se laisse pas bouffer trop vite - et je le crois capable de résister - Macron s'est imposé ce soir. Il a tout osé, même une " #revolutionenmarche ". Ne lui reste plus qu'à mûrir. Cinq mois suffiront-ils ? J'en doute.
Folie passagère 3385.
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