Chère Najat, chère Karine,
Vous êtes extraordinaires toutes les deux et je n'ai pu résister à l'envie de vous écrire une petite bafouille, là, vite fait, ce soir, je la posterai dès demain matin en souhaitant qu'elle vous chauffe le cœur lorsque, ensemble, mais à distance, chacun de notre côté, nous boirons le café qui réveille.
Chère Najat,
Tout d'abord, je tenais à te dire que je t'avais admiré lorsque dimanche dernier, sur BFM, tu nous a parlé. Ta parole, c'est comme du petit lait, on le boit et pour un peu on en redemanderait. Quand tu parle, c'est beau. On sent que ton discours a été soigneusement préparé, que tu crois à ce que tu dis et que ta parole est vérité, forcément, tu es ministre, on a envie de te croire. Alors, tu vois, quand tu as évoqué la réforme des retraites, que tu nous a dit que c'était une bonne réforme, faite de consensus, de dialogue et de justice, j'y ai cru. Tu avais raison, d'ailleurs, cette réforme tout le monde l'a bien vécu, peu de manifestations, un succès pour la nouvelle équipe à laquelle tu appartiens. Oui, vraiment de la belle ouvrage. Dommage que je sois allergique au petit lait.
Toi aussi tu m'as épaté. D'abord, parce que je garde un excellent souvenir de cette interview que tu avais donné au journal La Provence, interview dans laquelle tu déclarais: " Effectivement, je suis l'un des députés les plus visibles. J'ai le sentiment surtout d'être extraordinairement influente dans l'équilibre croissance - austérité. Ma voix a fortement porté et le Président de la République l'a entendue. De même pour la loi bancaire. J'avoue que cette capacité à faire bouger les lignes dès la première année de mon élection a sans doute surpris... C'est aussi le fruit de ma motivation, de mon ambition et de mon énergie." On sentait dans tes propos d'alors toute la modestie et l'humilité qui siéent à une future femme d'Etat. Pour en revenir à ton émission avec Calvi, oui, j'ai trouvé que ton discours sur cette même réforme des retraites sonnait juste. Malgré l'odieux Delapierre du Front de gauche qui n'arrêtait pas de te critiquer, tu as gardé la tête froide et tu nous a dit, je cite de mémoire, que cette réforme était grande et belle, le fruit d'une large concertation et que cela changeait de celle qu'avait menée Sarkozy et Fillon. Cette réforme exprimait selon toi la solidarité, le partage et la justice avec les générations futures. Ça, c'est vachement gentil de penser aux générations futures, j'ai apprécié. On sentait que c'était tes tripes qui parlaient; les miennes vibraient, enfin, on allait prendre la mesure de la catastrophe qui s 'annonçait si tu n'avais pas fait, avec tes amis, cette réforme. Tu as été égale à toi-même, c'est à dire convaincante et pédante. Et puis, ce volet pénibilité et ce non report de l'age de départ à la retraite couplé avec un allongement de la durée de cotisation, chapeau, fallait oser, tu as osé.
Alors, toutes les deux, je tenais à vous faire part de ma haute considération et de tout mon soutien. Parce que quand j'ai appris que le Sénat, aujourd'hui, par 346 voix contre 0, avait rejeté tout en bloc votre juste et belle réforme des retraites, je me suis dit que vous étiez vraiment des incomprises, même chez vos amis. Balayez votre amertume, moi, je vous ai compris, vous êtes en fait archi-nulles mais vous ne le saviez pas encore. Pas dimanche pour toi Najat, ni toi Karine, Lundi. Aujourd'hui, vous savez.
Alors bisous, les filles, sachez que votre charisme, votre incapacité à être comprises de vos collègues sénateurs autant que votre nullité m'ont conquis et ça, ça n'a pas de prix.
Chère Marisol,
Toi, c'est pas pareil, t'es quand même une belle garce; excuse cette franchise, il n'y aura que toi et moi pour lire cette bafouille, mais avoue quand même que ce que tu as balancé sur twitter ce soir, ce n'était vraiment pas sympa pour Karine et Najat. Surtout Najat qui est ta collègue au gouvernement Elles se défoncent la couenne pour nous vendre le bout de gras et toi, ministresse, tout comme Najat, tu les casse en approuvant et en félicitant, en 140 caractères, le Sénat; je te cite: "Sans surprise, les sénateurs socialistes ont voté contre un texte dans lequel il ne restait rien : ni justice, ni financement. Merci à eux !". Faudra que tu m'explique ! Tes copines, elles me disent deux soirs de suite que cette réforme est juste et que son financement est assuré et toi, tu dis le contraire. C'est qui ka raison alors ? Encore une fois, on est perdu. Et ça, c'est encore moins sympa pour ton boss qui ne cesse de nous dire que le cap est tenu, que la solidarité gouvernementale est solide et que la justice est au cœur de son projet. Au fait Marisol, ta réforme, comment vas-tu la vendre maintenant aux députés ?
Tiens, pour la peine, je ne te fais même pas la bise, parce qu'en plus t'es moche dans ton cœur.
Folie passagère 1981.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr