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mardi 3 septembre 2013

Réforme des rythmes scolaires: Les activités périscolaires à l'honneur.

(photo non retouchée prise à Denain aujourd'hui)
On ne parle que de cela puisque c'est la rentrée: la réforme des rythmes scolaires. C'est forcément bien, cette réforme, d'abord parce que c'est une réforme socialiste et progressiste et d'autre part, parce que les enfants, et bien ils vont passer un peu plus de temps à l'école. Donc moins chez eux, moins avec les parents et moins de temps livrés à eux-mêmes: L'école républicaine se charge de tout. Ou presque. C'est si important que, bien que devant logiquement m'en fiche, étant sans enfant, j'ai tout de même voulu voir de quoi il retournait. (Rien que cela devrait me valoir une médaille, tant le cheminement intellectuel et la dialectique des fabricants de la réforme sont tortueux.)

Bon en gros, il faut retenir que nos têtes blondes avaient moins de jours de classes que leurs camarades européens ( 144 pour, par ex., 190 jours en Finlande ou 208 en Allemagne ), avec la réforme, ils passeront à 180 jours. Les petits allemands bossent 15 à 20 h/semaine, on les grille en passant, avec la réforme, à 24 heures, et de 4 jours d'école, on passe à 5. Z'avez compris ? Non ? Je vais donc faire plus simple, avant, ils "travaillaient" 4 jours, maintenant, ce sera 5. Et entre 4 et 5, ce qui change, hormis le fait de passer plus de temps à l'école, c'est que le temps de cerveau disponible sera réparti entre horaires où la concentration est optimale et horaires où, faute de concentration optimale, les chiards auront droit à des activités péri-scolaires ou péri-éducatives ludiques, culturelles, festives et enrichissantes. Les dites activités, gratuites et parfois payantes, devant permettre aux enfants de s'épanouir au monde, aux autres, à la vie en société... à la République.

A vrai dire, c'est en entendant aux infos qu'une école de Paris allait fournir aux petiots, comme activité périmachin-chose, une initiation à la culture swahili que je me suis intéressé au truc. Une initiation à la culture swahili ! Quel intérêt pour un gamin de 7 ans ? Mais il y a tout aussi rigolo, ne serait-ce que dans les apellations:

- Atelier " filme ton école " à partir du CE2,

- Langue des signes française, à partir de 6 ans

- Atelier " Eveil corporel" ", à partir de 2/3 ans à l'école Turenne de Paris,
- Atelier " Kapla ", jeux en bois, pour les maternelles,
- Oralité + arts plastique = Découvrir les mythes et légendes (??),
- Découverte sensible (sic) de l'art moderne et contemporain, école Vaucanson,
- Comment vit-on en Asie, pour les 6/8 ans, école Hermel,
- Danse africaine ou Santé et développement durable, à partir de 5 ans, école poly. de la Goutte d'Or,
- Slam et musiques du monde,
- Motricité fine (?) ou biodiversité dans le règne animal, école Longchamps (16e Paris)

A tout cela, il faut rajouter les classiques: cuisine, sports, musique et musiques du monde, contes pour enfants, devenir citoyen,... C'est chouette, non? Un vrai bonheur et que d'épanouissement ! Il va sans dire que tout cela coûte un paquet de pognon mais peu importe, ce sont les collectivités, l'Etat, et donc vous, qui paieront.

Je me demande tout de même si on ne marche pas sur la tête. Fut un temps, pas si lointain, où les élèves allait à l'école, pareillement, 5 jours sur 7; jours pendant lesquels, éveillés ou pas, il vous fallait ingurgiter un programme copieux; 6 à 7 heures par jour. On apprenait à lire, à écrire, compter et à réfléchir. On nous y enseignait l'histoire, la géographie, l'algèbre, le Français etc... Il y avait 2 ou 3 heures de gymnastique par semaine, parfois une sortie à la piscine, parfois une visite de musée, quelques fois, une animation. Et c'était à peu près tout. Tout le reste, l'épanouissement extra-scolaire, était à la charge et au choix des parents. Il me semble que le niveau global était nettement supérieur à celui d'aujourd'hui lorsque l'on parvenait au collège puis au lycée. La discipline régnait et il n'était pas rare de se prendre une baffe quand on faisait le pitre. L'école de la République fonctionnait tout aussi bien et je n'ai pas souvenir que qui que ce soit ait été traumatisé par un tel régime. Les "bons" poursuivaient leur parcours, les "mauvais" allaient en apprentissage ou entraient  plus tôt dans la vie active. Mais par dessus tout, c'était aux parents d'assumer la responsabilité de l'éducation des enfants, l'école n'étant qu'une composante de cette éducation.

Au lieu de tout ça, l'école brillante de la République, et trop souvent pour le plus grand bonheur des parents, prend en charge vos enfants, de plus en plus tôt, les "éduque", les "épanouit", les "cultive" et les "façonne" au gré des idéologies dominantes du moment, au gré des lubies des ministres se succédant, en moyenne tous les deux ans depuis la création de la Vème république.

Et au final, cette impression prégnante et, semble-t-il largement partagée, que plus on "progresse" dans l'élaboration des programmes, dans la formation des profs ou dans la construction des programmes, plus le niveau des élèves, en sortie, régresse.

Ne serait-il pas temps de revenir aux fondamentaux plutôt que de se pignoler avec tous ces artifices progressistes qui, pour l'instant, n'ont pas fait leurs preuves. Loin s'en faut.

ADDENDUM:


Folie passagère 1883.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

France, 2019.