jeudi 15 mai 2014

Quand Yann Galut tire à blanc...


Montebourg qui n'est jamais à une connerie près à fait avaler à Président la nécessité d'adopter par décret le fait que toute entreprise étrangère voulant investir en France dans un secteur stratégique devra obtenir, au préalable, l'autorisation du gouvernement français. Bref, le truc à faire fuir... tout investisseur étranger, le truc à faire échouer toute négociation commerciale qui, à ce niveau, requiert un minimum de confidentialité.

Arnaud est heureux: "C'est la fin du laisser-faire, c'est un choix de patriotisme". Marrant comment depuis quelques temps nos gauchistes de gouvernement se gargarisent avec ce mot: patriotisme; ce ne fut pas toujours le cas...

Mais, sur ce décret adopté en catimini et sans aucune discussion préalable ne serait-ce qu'avec la représentation nationale, j'ai quand même trouvé bien plus heureux que Montebourg: le député PS Yann Galut.

Quoi ? Vous ne connaissez pas Yann Galut ? C'est un bébé mitterrand élevé en politique aux jus mêlés de l'UNEF et de SOS Racisme dont il deviendra quelques années plus tard l'avocat (après avoir été secrétaire général de l'association). Un jeune député de pas cinquante ans dont on sait à l'écouter qu'il n'a qu'une envie: un jour devenir ministre. Il lui reste à peine trois ans pour le devenir. Un socialiste du même genre que Olivier Faure: arrogant, (trop) sûr de lui, dogmatique, un brin idéologue et persuadé de détenir la vérité; la sienne d'abord, celle de la Gauche Forte, ensuite. Et un atout maître: son talent de lèche-cul.

Ainsi, à l'annonce de la parution de ce décret, il a communiqué à la façon du gamin qui jouit pour la première fois; un cri: "Protéger et développer nos secteurs stratégiques. Une victoire de la politique sur la finance !" suivi de quelques râles satisfaits: "Le décret pris par Arnaud Montebourg et publié ce 14 Mai démontre la volonté de l’État de reprendre en main les logiques financières, et s’inscrivant en ce sens dans la volonté du Président de la République lors de son discours du Bourget.(...) En actualisant la liste des secteurs stratégiques par un élargissement à 5 nouveaux, ce décret entend à la fois garder la main sur les activités industrielles bénéficiant au bien commun, mais aussi donner un nouvel élan à notre politique d’intelligence économique. Je salue l’initiative du Ministre de l’Économie et apporte mon soutien à ces initiatives qui s’avèrent vitales pour protéger et développer l’industrie française."

Il fallait l'entendre se satisfaire de cette victoire obtenue de haute lutte... par décret, façon à triompher sans péril, on vainc sans gloire.

Le problème de ces gens-là c'est qu'ils n'ont jamais de près ou de loin été confrontés aux réalités économiques des entreprises. Comme si ce décret, restreignant toutes velléités d’investir pour des entreprises étrangères, pouvait être assimilé à une victoire. Faut-il que nos industries "stratégiques" soient bien faiblardes pour qu'on tente ainsi de les protéger, niant ainsi les réalités d'une économie mondialisée; que cela plaise ou non. Quel investisseur étranger sensé irait se frotter à ces socialistes de gouvernement qui n'ont pas su, depuis les primaires, tenir une seule de leurs prévisions économiques ? Pas une !

Non, mon petit gars, ce décret n'est absolument pas une victoire, tout juste un aveu d'échec: L'échec de notre industrie qui, hormis de rares secteurs, n'a pas été foutue depuis trente ou quarante ans d’asseoir son leadership.

Ce décret serait supposer "protéger nos entreprises" ? On ne protège que les faibles et dans la bataille économique mondiale, les faibles à qui l'on ne donne pas la possibilité d'atteindre une taille critique en les enserrant dans un carcan protectionniste finissent toujours par perdre.

Folie passagère 2282.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

34 commentaires:

  1. Avec les "grands Maitres Chanteurs" qui nous gouvernent, nos entreprises sont foutues !

    JPB

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    1. @JPB: non seulement elles risquent bien de l être mais en plus on empêche les complémentarités de s'exprimer et de se réaliser économiquement (GE-Alston). Ces gens qui nous gouvernent sont des idiots.

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    2. @ Corto
      Des idiots, oui. Mais aussi des nuisibles.

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  2. "mais aussi donner un nouvel élan à notre politique d’intelligence économique."
    PUTAIN MAIS QUELLE TËTE DE CON

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    1. @zen Aztec: je te la fais pas dire :), ah ça, ils sont forts pour faire de belles phrases dont on se demande parfois si ils en comprennent bien le sens. discours prémâché, phrases touts faites mais creuses, désespéramment creuses.

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  3. Ton petit dessin encart résume très bien la sitution des futurs entreprises , les mettre sous protectorat étatisme vont les mettre à l'abri des investisseurs étrangers et le risque à moyen terme c'est la clef sous le paillason . La bourse nous donnera la température de ce décret qui à mon sens va à l'encontre de la prospérité qui nous manque pour résorber le chômage .
    En 68 le slogan était " il est interdit d'interdire " avec ce gvt c'est " nous interdisons, point "

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    1. @Claude Henri: le protectionnisme d'Etat est une connerie dans le monde d'aujourd'hui. les seules grosses boites qui s en sortent sont celles qui ont une dimension mondiale, les mettre sous un étouffoir d Etat revient à les asphyxier à coup sur.

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    2. Un signal fort donné aux investisseurs étrangers... Ils mériteraient que GE jette l'éponge et que d'autres suivent, nous laissant à nos gargarismes à base de "patriotisme économique.

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    3. @mireille: Qu ils s en aillent, peut etre pas, mais qu il retire son offre oui, absolument ! Et puis faisons confiance à Montebourg, à chaque fois qu il se saisit d un dossier important, ça foire !

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    4. Comme d'habitude,il font exactement le contraire de ce qu'il faudrait faire.
      Pour sûr, ils auront fini de couler la France avant la fin des 3 interminables années restant à subir.

      Comme dirait Mauricette : l'avenir n'est pas serein.
      Il est plutôt consternant...

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    5. @Franzi: Comment veux tu qu ils fassent les choses correctement alors que et d une ils n ont plus aucun crédit, au propre comme au figuré, et d autre part, ils n ont aucune compétence en matière industrielle et en économie d entreprise. Cela commence à se voir sérieusement!

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  4. Ils m'étonneront toujours. Pour reprendre la phrase de Pagnol: "Je les vois serrant contre leur cœur les bornes du couillonnisme et courant à toute vitesse pour agrandir leur domaine".

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    1. @pangloss: pagnol ? Comme Marcel ? Il est génial ce gars là. Comment pouvait-il prévoir si longtemps à l avance des Galut et autres Montebourg ?

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  5. SOS Galut : un pur produit nuisible des officines du PS.

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    1. @Rlwdb: tout a fait ! la même école que les Désir, les Dray, les Julliard, les Colombani, Hamon ou bien encore, tiens, Laurence Rossignol nouvelle ministre de je ne sais plus quoi: UNEF, SOS racisme et autres couillonnades.

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  6. Avec des fonds de pension les sociétés françaises disposeraient plus aisément de capitaux paraît-il. Des investisseurs institutionnels sécuriseraient ainsi le capital des sociétés face aux OPA hostiles.
    Ensuite qu'il y ait une préférence nationale ou communautaire dans certains secteurs, l'évangile libéral ne l'interdit pas formellement: nous ne disposons pas des mêmes cartes en main que les USA ou les Emirats.

    Je crois que l'initiative de Montebourg n'est qu'un affichage pré-électoral.

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    1. @beret vert: Nous sommes bien d accord, je n ai rien contre la préférence nationale, bien au contraire mai dans le cas d'appels d offres ouverts. Mais tout passe au préalable par faire en sorte que nos entreprises soient compétitives, c'est sur ce point qu il faut les aider, pas de meilleure protection que la compétitivité.
      Quant à Montebourg, bien sur que c'est électoralistes et il ne fait que reprendre en partie une proposition de Sarko qui avait proposé quelque chose de similaire.

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    2. Alstom est bloqué dans son développement par une pénurie de cash-flow.
      Montebourg n'a pas le début d'un euro à proposer sauf à l'emprunter dans la prochaine adjudication de bons du Trésor, et Siemens à la fin ne viendra pas (là je m'aventure).

      Il ne m'étonnerait pas de voir Kron jeter le gant à Montebourg avec un "t'es si fort, vas-y !"
      J'ai ôté le "connard" probable de la phrase.

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    3. @catoneo: Kron ne jettera pas l affaire car en dehors des interêts économiques qu il défend il aura trop a cœur de planter Montebourg en allant au bout. Du moins je l espère.

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    4. J'ajoute, qu'en dehors de toute considération sur les propositions de Siemens ou de GE, je ne vois pas en quoi le rachat par Siemens serait moins "déFrancisant"

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    5. @mireille pas moins defrancisant mais européen, l honneur serait sauf !

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    6. @corto Protectionnisme interventionnisme : Si elle n'était bien plus intelligente et réfléchie, que Montebourg, Angela pourrait lui renvoyer sa comparaison avec Bismarck.

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  7. @corto
    il va falloir arrêter de mettre des têtes de cons comme ça sur ton blog ......j'ai encore vomi...

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    1. @Nofate: niak ! niak ! j en ai plein d autres en réserve

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  8. AVIS ! et personne pour relever l astuce du titre de ce billet avec une phrase de ce billet. je suis désespéré :) Tout fout le camp, même l'argot

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    1. marianne ARNAUD16 mai 2014, 08:25:00

      Voulez-vous dire, mon cher Corto, que ce n'est pas avec Galut qu'on risquera se sentir rempli de sperme au point de finir par pleurer des larmes de sperme blanches et épaisses qui nous sortiront des yeux et couleront sur les joues, ainsi qu'on a pu le voir dans le film : "L' Apollonide, souvenirs de la maison close", diffusé mercredi sur Arte ?

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    2. Je ne me souviens pas de cette scène...

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    3. Marianne, je comprends la remarque d'une tendre amie à mon sujet: " Tu es bien comme tous les hommes, la bîte entre les mains et les yeux plein de sperme", heureusement elle était d'une grande compréhension et s'occupa de remettre à niveau certain trop plein.

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    4. @marianne: c'est tout a fait cela ! mais dites moi, vous en regardez de drôles de films..

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  9. t'es marrant, tu fais dans l'intellectuel aussi !

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    1. @Boutfil: pas plus intellectuel que Montebourg ne le fait. Si ?

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  10. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous et avec la plupart des commentateurs. Et je vais expliquer pourquoi.

    D'abord et comme le dit Béret vert, en tant que libéral, l'intervention de l’État ne me choque pas par principe. Il est normal que le gouvernement Français protège certains secteurs stratégiques (on peut débattre sur ce qui est stratégique ou pas...). Tous les pays le font, les USA en premier lieu.

    Là ou vous vous tromper (à mon avis) ce n'est pas sur l’interventionnisme de l'Etat, qui peut être justifié, mais sur la compétence de cet État à intervenir.

    Pour faire court, il n'y a pas une seule personne au gouvernement, et ils sont extrêmement rare dans l'Etat, à avoir les compétences minimum requises pour décider d'une "politique industrielle" ou pour gérer un "état stratège".

    Nous avons à faire à des politiciens, professionnels de la profession, qui n'y connaissent rien à l'économie et à l'industrie, qui n'ont jamais créé d'emploi ou de société, dont la plupart n'ont même jamais travaillé dans le privé et dont le bilan économique et industriel de ces 30 dernieres années démontre qu'ils sont totalement incompétents.

    Et malgré cela, ils veulent quand même intervenir.

    Ce n'est pas l'intervention qui est le problème, c'est ceux qui interviennent.

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    1. @Skandal: mais grosso merdo c'est exactement ce que je dis. Ils sont incompétents pour intervenir ce "ils" étant au choix l'Etat ou l'actuelle équipe en place, ou les deux plus probablement. Je dis même qu ils n ont jamais, ces preneurs de décisions, vu de l intérieur et plus longtemps que le temps d'une visite, une entreprise.
      Après, qu ils interviennent soit, je ne suis pas spécialement contre, mais pas de cette façon, pas en se réclamant "du protectionisme patriotique", qu'ils interviennent en prenant les décisions qui favorisent au mieux la compétitivité des entreprises. Et là on en revient au problème: en sont ils capables ? A priori et deux ans après leur arrivée, non !

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  11. @skandal : "en tant que libéral, l'intervention de l’État ne me choque pas par principe.". Etrange introduction...
    Par définition, le libéralisme veut limiter le pouvoir de l'Etat. Le libéral ne peut qu'être choqué par l'interventionnisme sans limite évoqué ici.
    Quant au mot "compétence", je l'accepte dans le sens "connaître ses limites" mais pas du tout comme libéral, s'il signifie que l'Etat se considère comme le seul ayant la compétence pour agir.

    Amike

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