Il y a quelques années, je bossais pour un grand groupe de distribution ayant des magasins dans une dizaine de pays européens, 70 en France et entre 5 et 12 dans les autres pays. Au total, nous avions, de mémoire, plus de 120 très gros bouclards et quelques 500 supermarchés. Chaque pays travaillait de manière indépendante avec sa propre centrale d'achats, ses chefs de rayons, sa politique commerciale, sa manière de négocier et jusqu'à l'avènement de l'euro, dans sa propre monnaie. Au siège, nous décidâmes que cette manière de faire était stupide, il y avait certainement des coucougnettes en or à se faire en regroupant tout cela.
Il fut donc décidé que sur toutes les familles de produits n'ayant pas de spécificités locales ou nationales, les achats et la politique commerciale seraient du ressort de négociateurs internationaux; je fus l'un d'entre eux. Les acheteurs nationaux seraient désormais chargés, après avoir donné leur consentement, d'appliquer les choix décidés par " l'international ", ils gardaient néanmoins la charge des achats locaux. Il était par contre interdit aux négociateurs internationaux d'intervenir sur des produits spécifiques à un pays.
Le groupe étant français, la langue internationale retenue entre nous pour travailler fut donc le Français.
Ainsi, sur les familles de produits dont je m'occupais, je fis le recensement des besoins de chaque pays et ne m’intéressais qu'aux produits rigoureusement commun à tous. Ainsi en était-il, par exemple, des piles électriques, des ampoules, des tournevis ou des perceuses à percussion. Dans tous les pays, les besoins des consommateurs était le même et les produits identiques puisqu'il n'y avait pas de spécifiés techniques ou réglementaires particulières à un pays sur ces marchés. Les fournisseurs étaient internationaux, hélas pas français, et se régalaient en vendant à chaque centrale nationale leurs produits aux prix qu'ils le souhaitaient. Je découvris ainsi, en fouillant, que certains de ces fournisseurs pouvaient vendre à nos magasins italiens les mêmes produits qu'ils fourguaient 40% plus chers à nos magasins espagnols quand les français achetaient 10% moins cher que les polonais.
Nous nous mîmes donc à négocier au global des volumes et des prix d'achats déshabillés de toutes les remises, rabais et ristournes possibles et inimaginables afin d'avoir la certitude d'obtenir le meilleur prix d'achat. Nous négociâmes aussi la politique commerciale et les promotions puisque sur ces produits la saisonnalité et les pics de vente étaient sensiblement les mêmes partout. Là où auparavant plus d'une dizaine de fournisseurs étaient référencés et s'engraissaient dans certains pays au détriment des autres, nous n'en gardâmes que 3. En échange, ceux-ci n'avaient plus qu'un interlocuteur, une garantie de volumes achetés, l'assurance d'être dans la totalité de nos magasins, un déploiement rapide de leurs nouveautés, une force de frappe disséminée sur quasiment tout le continent, une porte d'entrée sur nos magasins extra-européens et la certitude que si ils déconnaient, ils seraient immédiatement sanctionnés par un déréférencement partiel, temporaire ou définitif.
La chose ne fut pas facile à mettre en place, chaque pays, que ce soient les collègues ou les fournisseurs, virent d'un assez mauvais œil qu'une entité " supérieure " vienne empiéter sur leurs plate-bandes et leurs parfois curieuses habitudes d'achat ou de vente ( C'est en Pologne et en Italie que nous découvrirons les choses les plus étonnantes, si vous voyez ce que je veux dire... ) mais petit à petit, tout le monde finit par y trouver son compte et les acheteurs nationaux furent bien obligés de se rendre compte que d'acheter groupés valait nettement mieux qu'isolé. Quant à nous, internationaux, n'avions pas d'autre choix que de fourguer à nos collègues nationaux nettement mieux que ce qu'ils avaient avant.
Nous poussâmes même le bouchon suffisamment loin en décidant que chaque année, les nationaux auraient à évaluer la performance et la pertinence des choix opérés par l'international et vice-versa; promotion, primes et salaires dépendaient donc d'une mutuelle satisfaction. Le groupe vit, sur les familles de produits concernés, ses marges nettes augmenter de plus de 10%, les actionnaires furent très satisfaits, les équipes locales virent leur rentabilité multipliée par deux sur certaines lignes, quant à mon salaire, tout compris, il augmenta de 30% en 3 ans. Et d'après ce que je sais, le truc fonctionne encore, a été étendue aux pays du groupe hors Europe et n'est plus remis en cause par qui que ce soit. Cette union européenne servit même de " modèle " à d'autres groupes.
Et pourquoi le truc fonctionne-t-il si bien ? Parce que nous avons fait exactement ce que nous avions promis de faire, pas plus, pas moins et réalisé ce que l'UE, Bruxelles et nos dirigeants politiques n'ont pas su faire: Déterminer un " tronc commun " et s'y tenir, un périmètre d'activité bien précis et des règles strictes pour chaque entité, la mise en place d'un management partagé et une évaluation régulière des résultats... Au bout du bout et histoire de titiller Lebuchard Courroucé, que du bonheur et du pognon pour tous.
Folie passagère 3216.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr
@Corto Cette gentille métaphore décrit à peu près ce que l'UE a fait avec toutes les dérives qu'une gestion comptable peut faire sur 28 pays aux économies très différentes pour ne relever que cet aspect des choses. Et à la fin, il n'y a pas " de pognon pour tout le monde." Et puis c'est bien dommage mais les gens ne se contentent pas de vivre dans un hypermarché.
RépondreSupprimerEt pour être logique jusqu'au bout du bout, l'immigration massive est parfaitement
compatible avec l'idéologie du profit. Nina
Plus un à Nina !
Supprimer@Nina: l Europe n a rien fait de ce que je décris dans mon billet ne serait-ce qu'en intégrant des pays qui n avaient rien à voir ensemble,ne serait-ce parce qu elle se permet de ne même plus rendre des comptes, ne serait-ce que parce qu elle n a pas su intéresser ces " clients "
SupprimerJe ne serais pas étonné que l'UE aie justement échouée parce qu'elle a été construite comme ça : comme une centrale d'achat.
RépondreSupprimerL'UE n'est qu'un gros bousin économique qui à cru la doxa libérale : avec la prospérité arrive la paix.
Hors c'est l'inverse : c'est la paix qui permet la prospérité.
Le tronc commun, c'est la race blanche, les valeurs humanistes (ce qui exclue toute immigration musulmane qui est à l'opposé de ces valeurs) et les nations.
L'Europe s'est construite sur la négation de ce tronc commun, en pensant que faire des gens de consommateurs repus suffirait.
Manque de bol, l'Euro, monnaie contre nature (on ne fait pas de monnaie commune entre des pays de compétitivité différente, sans union fiscale, politique et militaire), à tout saccagé, alors qu'il était censé "forcer" les choses.
"c'est la paix qui permet la prospérité."
SupprimerC'est beau, mais assez faux. S'il y a eu le miracle des trente glorieuses, c'est parce qu'il a fallu reconstruire tout ce qui avait été détruit durant la seconde guerre mondiale. On a visiblement vite oublié que la reconstruction de l'Allemagne s'est achevée au début des années 80. Il a fallu moderniser les pays, créer de nouvelles infrastructures routières, ferroviaires, développer l'aviation civile, etc. Tout cela a pu donner du travail à tout le monde, créer une illusion de richesses sans fin à produire, mais la vérité est là, sans la guerre, tout cela n'aurait jamais eu lieu. Je ne dis pas que ces progrès ne seraient pas nés, mais très certainement sur un temps plus long. La guerre est un accélérateur économique et technologique incroyable, ce qui ne sous-entend pas qu'elle est souhaitable, c'est juste une réalité.
@Yoananda: ce qui est important dans mon billet ce n'est pas tant l aspect économique de la démarche mais bien comment elle a été entreprise et réussie/ Ds mon histoire, des gens ont vu que quelque chose pouvait etre entrepris pour améliorer la performance de l'ensemble mais dès le départ , nous avions pigé que pour que cela fonctionne il fallait en permanence que chacun puisse bénéficier de manière concréte ( primes, salaires, interessement, marge...) du " bousin " et que tout le monde ait régulièrement des comptes a rendre. Autrement dit exactement ce qui na jamais ete fait au niveau de Bruxelles
Supprimer@Koltchack: + 1!
@Koltchack :
Supprimervous marquez un point.
@Corto74
justement, j'avais bien compris, et ce que je dis c'est que l'Europe ne s'est construite QUE comme ça : une recherche de performance économique, en subordonnant tout le reste à cette recherche.
Vous pensez peut-être qu'elle ne l'a pas fait, mais c'est précisément la seule chose qu'elle fait : pondre du "commun" pour améliorer l'économie (l'Euro n'étant pas autre chose que ça) à travers des normes notamment, mais aussi des lois.
L'idée bruxelloise c'est précisément ce que vous dites : tout le monde devrait en bénéficier, et bien sûr, il y aura des résistances au début (à cause du clientélisme et des avantages acquis), exactement comme vos vendeurs qui gonflaient les prix dans certains pays.
Votre parallèle est encore plus pertinent que vous ne le pensez. Sauf que je le redis, vous pensez que c'est ce que l'Europe n'a pas fait, je vous le redis, c'est exactement ce qu'elle a fait.
L'Europe à totalement oublié, et même nié l'IDENTITE ! (= race blanche, culture chrétienne).
Pour moi c'est gros comme le nez au milieu du visage.
En tout cas, vous mettez le doigt la ou ça fait mal, même si on en a un interprétation inverse.
J'aimerais également rappeler que c'est au nom de la paix européenne que les nations de la dite union, dont la France qui n'a pas laissé sa place, qu'à la fin des années 90 nous avons pu assister au bombardement, sous la bannière de L’OTAN, de nos frères Serbes. La France, enfin ses dirigeants, a préféré la servilité face à l'Oncle Sam et trahir ceux qui étaient nos amis depuis bien longtemps, s'étant battus à nos côtés. Et pour quel résultat ? La création de deux enclaves musulmanes en plein cœur de notre continent chrétien. Enclaves qui aujourd'hui servent d'étape entre les pays de l'UE et les territoires sous contrôle de l'Etat Islamique, dans lesquelles il existent aujourd'hui des villages occupés par des djihadistes qui n'ont pas peur d'arborer au fronton de chaque maison le drapeau du califat. Tout ça pour complaire aux ricains qui n'en peuvent plus de sucer les saoudiens et autres roitelets ridicules qui détiennent les clefs de l'or noir.
SupprimerIl faudrait peut être ajouter à cela la qualité des produits vendus, leur fiabilité, le sérieux du service après-vente, la facilité de le contacter. Les entreprises françaises ont fait leur réputation mondiale là-dessus mais nous avons abandonné ce principe pour faire comme les chinois ; or, nous ne sommes pas chinois.
RépondreSupprimerMa sœur habite Paris et va chaque année aux soldes Hermès. Elle m'a dit récemment que les chinoises et les japonaises dorment la nuit sur place devant le magasin pour espérer avoir les meilleures pièces.
Pourquoi tant d'efforts ? Parce que c'est « du Hermès » et c'est la qualité française, celle d'autrefois. Pour retrouver notre prospérité, il n'y a pas quatre chemins. Il faut simplement retrouver celui des grands entrepreneurs qui ont créé les fleurons de notre économie et qui ont exalté la qualité de ce qui était fabriqué en France.
Si cela vient de France cela doit être bien fabriqué, d'une technique irréprochable et en plus, cela doit être beau. C'est notre seule chance de survie. Il suffit pour cela de renouer avec notre grande tradition. La France du futur est celle d'avant 1914.
"Si cela vient de France cela doit être bien fabriqué, d'une technique irréprochable et en plus, cela doit être beau. C'est notre seule chance de survie. Il suffit pour cela de renouer avec notre grande tradition. La France du futur est celle d'avant 1914."
SupprimerJe ne serais pas aussi catégorique mais il est certain que tous les freins que nous avons créés envers nos artisans, PME et PMI, avec nos seuils sociaux et notre législation sur l'apprentissage, notre fiscalité, notre droit du travail... réussissent à foutre en l'air un "avantage compétitif stratégique" comme aurait dû l'apprendre Montebourg à l'INSEAD.
Droopyx
@Ribus & Droopyx: pour avoir beaucoup voyagé et particulièrement en Chine, la présence des enseignes françaises est partout. Et en Chine, les boutiques les plus courrues sont... celles des enseignes françaises vendant des produits estampillés France mais fabriqués en réalité partout dans le monde. La qualité, n'importe qui peut la fabriquer y compris les chinois, suffit de le vouloir , de s en donner les moyens et de respecter certains standards de qualité. Sais tu par exemple que la quasi totalité de l'électro portatif vendu en Europe, de bonne qualité s'entend, est fabriqué en Chine ?
SupprimerLe problème de nos PME , PMI et d une mnière générale de notre industrie est plutot liée a ce que dit Droopyx
C'est exactement ce qu'il faut transposer à l'Europe.
RépondreSupprimerEncore 10 mois pour convaincre que c'est La solution.
@Gilly: Y a du boulot, pas sur que 10 mois suffisent
SupprimerOn a jamais vu une grande entreprise voter pour un certain Adolf Hitler. Les Européistes croient naïvement que les passions humaines sont terminées.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord: décider et s'en tenir là, alors que je n'entends chez les "Européistes" que "toujours plus d'intégration". Et sur ce plan là, intégration aussi avec tous les pays du monde pendant qu'on y est, la tendance existe sur le plan commercial, et ainsi, que devient la spécificité Européenne alors?
RépondreSupprimer@GKC: les spécificités européennes sont un obstacle à tout ceux qui ont interêt à voir un ordre mondial centralisé, des gens du type Attali, Soros et cie.
SupprimerGéo
RépondreSupprimerBonsoir Corto
C est effectivement la meilleure formule je le pense aussi:
Éliminer toutes les pratiques combinardes que des fournisseurs mettent en place en jouant sur les différences nationales et,donc,pour celà,supprimer le manque de communication entre les divers pays concernés et y substituer une unification des principes d achats sur la base de règles déontologiques strictes,concernant exclusivement les fournitures de besoins communs à tout le monde,ce qui permet à chaque pays de garder ses productions spécifiques.
Et,chose importante,offrir au niveau de chaque pays la capacité de juger de la valeur de ce qui est fait.
Les affaires dans le respect du client.
Tout l'inverse est fait actuellement.
Le Tafta et collatéraux négociés en secret entre UE,Canada,USA,au seul bénéfice de lobbies puissants,sans demander l avis des peuples ni même des députés des États concernés.
On prend des décisions favorisant des cartels malfaisants en leur laissant leur capacité de nuisance par la seule optique du profit et de l impérialisme économique,sans demander l avis des principaux concernés:les peuples d Europe...et d ailleurs.
Et en détruisant leurs spécificités.
Je reviens à l'idée que déjà les pays européens doivent s unir en fonction de PIB et de racines très specifiques,quitte à former plusieurs entités en Europe même.
Et l organisme qui superviserait ces alliances aurait droit de regard uniquement sur les spécificités communes à chaque Etat-membre et devrait être au service des interets communs à tous,et non pas se comporter en tyran et destructeur des nations.
@Géo: le tronc commun donc ou les secteurs sur lesquels tout le monde a à y gagner. Airbus est pour moi, le meilleur exemple de ce que l UE peut faire de bien
Supprimer@ Marianne Arnaud
RépondreSupprimerVous avez écrit sur le précédent billet de Corto :
"Parmi tous vos commentateurs, je n'ai trouvé que Gilly et Marguerite qui, comme vous, ont l'air de regretter le succès du Brexit !"
Avec cynisme, je ne regrette pas le succès du Brexit.
C'est un formidable coup de pied aux fesses des zélites qui sonne le glas d'une UE technocratique que les Européens rejettent en bloc. Il fallait un électrochoc, c'est fait.
Mais il n'empêche que c'est un beau gâchis aux conséquences inestimables.
Quatre nations unies depuis plus de trois siècles (cinq cents ans pour trois d'entre elles) forment le Royaume Uni.
En frères, ses enfants ont combattu les ennemis du royaume, de Napoléon à Hitler. Ensemble, ils ont fait de leur pays la 5ème puissance mondiale, riche d'un héritage commun culturel et scientifique.
Aujourd'hui, on assiste à la désintégration de cette union et c'est dramatique.
Pour assurer sa réélection, Cameron a joué à l'apprenti sorcier et par ambition personnelle, Johnson a versé de l'huile sur le feu.
Résultat de la partie de poker-menteur : l'Ecosse et l'Irlande du Nord veulent quitter le Royaume Uni pour intégrer l'UE. Voyez-vous où je veux en venir ?
Je ne raconte pas cela par affection particulière pour les Britishes mais parce que je pense à notre pays, la France et aux conséquences identiques qu'aurait un referendum chez nous, voulu par des démagogues qui se glorifient de patriotisme mais n'hésiteraient pas une seconde à risquer l'unité de notre nation pour satisfaire leurs ambitions personnelles.
Hollande a organisé de grandes régions puissantes, capables en cas de désunion, de traiter directement avec Bruxelles, tout comme le souhaitent les deux nations britanniques. Que feraient les régions les plus riches en cas de "non" à l'Europe ? Ceux qui voteraient le Franxit ont-ils seulement pensé à cela ?
Moi je n'accepterai jamais que l'unité de mon pays disparaisse ainsi parce qu'on aura joué avec le feu pour se faire élire, parce qu'on est incapable de proposer une autre solution pour satisfaire les peuples européens dans leur quête de souveraineté dans une grande entité économique.
Non, jamais je ne saurai me résoudre à cela.
Géo
Supprimer@Gilly
Mais les indépendantistes écossais,après le référendum rejetant la sécession,avaient déjà déclaré qu'ils n en resteraient pas là, indépendamment du Brexit.
En outre,l'Angleterre peut refuser un nouveau referendum.
Irlandais:leurs indépendantistes ont déjà soutenu les Allemands contre l Angleterre.
Et pas que celà.
Il y a un contentieux tres ancien et profond entre ces peuples dont le Brexit n est que prétexte à raviver.
En outre,l affaiblissement de l l Angleterre,tête de pont,avec l Allemagne,des USA en Europe,est il si grave pour nous?
Effectivement, je ne pensais pas au risque d'éclatement. Mais ce n'est pas l'Écosse qui m'inquiète (Elle a une histoire et une identité propre ) , c'est plutôt l'Irlande, qui a une histoire récente plus douloureuse.
Supprimer@Géo
SupprimerFallait-il raviver les tensions pour satisfaire des ambitions personnelles ? Proposer des solutions pour refondre l'Europe, qui tiennent compte de la souveraineté des peuples, n'aurait-il pas été plus constructif et rassembleur ?
Géo
Supprimer@Gilly
Oui,mais le problème,à mon sens,est que les dirigeants actuels de l U.E. n accepteront jamais de remettre en cause leur version de l Europe et ils sont déjà à menacer les pays qui voudraient suivre l exemple anglais.
De même Obama avait il menacé les Anglais avant le vote en leur disant qu ils seraient les derniers servis en tous domaines si le Brexit avait lieu.
Ces gens suivent une feuille de route pour leur construction européenne à eux et je suis persuadé qu ils s obstineront à la satisfaire en dépit des aspirations populaires.C est en cela que l U.E. est inréformable.
Ils ne voudront jamais admettre leur échec il faudra qu une catastrophe les chasse
Je ne crois malheureusement pas me tromper.
Quant à l Écosse,ce fut un royaume qui a soutenu des guerres fréquentes contre les Anglais pour le rester et a échoué.De Wallace et Robert Bruce aux Orange.Beaucoup de villages écossais furent vidés par la conscription pour servir l Empire ou par l exil forcé.Même chez les jeunes,il y a une rancoeur toujours présente.
En Irlande:oppression,famine,home rule,exil en masse...
Les tensions sont toujours là.
@Gilly: "Moi je n'accepterai jamais que l'unité de mon pays disparaisse " et pourtant c'est exactement ce qui est entrain de se faire avec les super-régions créées, Combien de régions aujourd'hui ? Par rapport a hier ? 11 , c'est exactement le nombre qui permet de faire rentrer la France dans le schéma statistique mis en place par Bruxelles il y a quelques années. Des régions fortes et puissantes, c'est un état central affaibli. Rares sont ceux qui en ont parlé où vu le coup venir. Un gars comme Bertrand ou une nana comme Pécresse ( ouf ils sont de " droite " ) sont devenus des gens aussi puissants qu un chef d'Etat ou que le président d'un länder allemand.
SupprimerQant à Cameron, avec le recul, deux jours, il a effectivement joué avec le feu et s'est brulé. Si le RU éclate, ce qui est fort possible, il en portera l entière responsabilité.
Je doute que dans un tel groupe un patron régional aurait pu recommander un acheteur du calibre Moscovici et un administrateur type H.Désir au niveau national ou pire international.
RépondreSupprimerAu simple vu du C.V. des 2 impétrants et compte tenu de leurs réussites préalables, les 3 auraient été virés et en 1er le manager qui aurait osé les recommander.
En France, et hélas sans doute dans d'autres pays, l’Europe sert de structure d'outplacement et de reclassement. Pas étonnant que l'image et les résultats soient catastrophiques et que cette accumulation d'exemples du principe de Peter, promus à leur niveau d'incompétence +1 ne produise pas grand chose d'efficace ou d'utile. Déjà ils n'y arrivaient pas dans leur propre pays, alors pour 28...
On notera quelques grands messages (tragi-)comiques :
.le nombre de réunions d'urgence et de déclarations de même. Aucun dirigeant n'avait donc envisagé le succès du Brexit. Je croyais que la base du management et de la stratégie (et encore plus pour un pays) consistait à étudier toutes les hypothèses et à préparer des plans. Visiblement ce n'est pas le cas en Europe, ni en Allemagne ou en France... Cela donne vraiment confiance dans nos capacités d'anticipation (il y a combien ambassadeurs inemployés au Quai ?).
.Que JM Ayrault se permet de dire que D.Cameron devrait démissionner plus vite que le planning qu'il a annoncé. Rien que cet avis doit conforter beaucoup d'Anglais dans leur volonté de quitter ce truc où un ex-premier ministre qui a tout foiré dans un pays à la traîne se permet de donner des leçons au chef de leur gouvernement qui, lui, assume politiquement, ce que n'a pas su faire le sus-dit viré-recasé. Il me semblait pourtant que l'Angleterre est un pays souverain et que ce n'est pas à la France de lui donner des leçons de démocratie intérieure. Que B.H.L. le fasse, à la rigueur, c'est son apostolat et habitude (qui fait rigoler tout le monde). Que ce soit le ministre des Affaires Étrangères de la France...
Avec B. El Hassad c'était déjà anormal, avec D. Cameron nous passons les bornes de l'outrecuidance et de l'ingérence à la française. Que ferions nous si Merkel, Obama, Poutine, Rienzi, XiJinping, etc... nous recommandaient de virer Savamieux 1er ou Vals (on a beau être d'accord avec leur constat, on le prendrait plutôt mal).
. Que Jonathan Hill, commissaire Anglais, a très rapidement annoncé sa démission "Puisque nous passons à une nouvelle phase, je ne crois pas qu'il soit bien de continuer en qualité de commissaire britannique comme s'il ne s'était rien passé". Dans le même cas de figure notre Mosko national aurait déclaré "j'assumerai mon mandat jusqu'au bout pour l'idée de l'Europe que je me fais...).
.Qu'on nous montre à longueur de JT de pauvres anglais qui se disent désolés, qu'ils ne connaissaient pas les chiffres réels, que s'ils avaient su etc. etc. Ben oui ! Vous avez voté en fonction des politiques éditoriales de vos médias, comme le font sans doute tous les citoyens de tous les pays. Toujours vérifier (ou au moins lire des avis contraires... Depuis que j'ai adopté ce principe, je ne suis plus tenté de voter Besancenot ou Mélenchon (Merci Corto et H16 et beaucoup d'autres !)
Droopyx
+1 J-J S
Supprimer@Droopyx: perso, je me fous de ce Brexit et le vois plus comme une opportunité pour nos dirigeants de se ressaisir ( le rêve est encore permis ). par contre, je crois effectivement que les " petites gens " qui ont voté pour ont été bien mal informés et parfaitement bien manipulés, ils portent donc eux aussi une responsabilité d'un éclatement éventuel du RU.
SupprimerPour nos dirigeants, apparemment, personne n avait prévu le résultat, c'est dire à qui on a affaire. Moi, dans le business, a chaque fois que je présentais un projet, et nous avions obligation d'en présenter au moins un par an, cela faisait partie de nos procédures que de présenter en même temps un plan B sinon jamais le A n 'était validé par la direction qui partait du principe que jamais rien n est acquis d avance et que les meilleurs business plan étaient ceux qui prévoyaient aussi un échec éventuel. Il semblerait que nos dirigeants actuels ne fonctionnent pas ainsi tout imbus qu'ils sont de leur suffisance et certitudes, ils ont juste oublié, une nouvelle fois, que les peuples peuvent parfois ne pas penser comme eux
"Hollande a organisé de grandes régions puissantes, capables en cas de désunion, de traiter directement avec Bruxelles"
RépondreSupprimerIl n'a rien organisé du tout! Il a construit et imposé un bidule calculé sur des statistiques électorales et a réussi à créer de nouveaux statuts d'élus pour que les copains soient contents.
Cette réforme ne sera une vraie réforme que le jour où il sera prouvé que nous avons économisé quelques prélèvements.
Droopyx
Bien sûr, dans mon esprit, "organisation" est synonyme de "bidouille" a des fins électorales quand il s'agit de ce qui nous sert de président. Mais le résultat est là : de grandes régions qui pourraient avoir des velléités de sécession. Notre pays n'a-t-i pas besoin plutôt d'apaisement ?
Supprimer@Gilly et Droopyx: Pour les grandes régions voir ma réponse plus haut, ces grandes régions n ont rien à voir, selon moi , avec un simple calcul électoral
SupprimerL'union fait la force, c'est évident.
RépondreSupprimerMaintenant, il y avait des traités prévoyant une convergence des économies, traités dont beaucoup de pays se sont abstenus de respecter, l'Allemagne et la France en premier, il faut le dire. L'Allemagne avait la réunification à géré, il est vrai, et elle est rentrée dans les clous depuis.
Par manque de courage politique, des pays ont refusé de faire les réformes nécessaires et se retrouvent en décalage total avec ceux qui sont demeurés "vertueux". En plus, ils mettent leurs difficultés sur le dos de Bruxelles ou de l'Allemagne pour pallier leur manque de courage politique. Il est vrai que mettre des normes sur la courbure du concombre et sur l'interdiction du mot Konfitüre en Autriche est stupide.
L'UE va éclater parce que les dirigeants sont nuls, qu'ils ne voient pas plus loin que la prochaine élection. C'est comme ça, nous n'y pouvons rien. Maintenant, il va falloir reb^tir. Avec qui ? Comment ? Le débat est ouvert, il faut repartir de zéro.
Le Nain
@Le Nain: avec qui ? comment ? en combien de temps ? Je ne sais pas trop mais certainement pas avec un Juncker, un Hollande, un Moscovici ou un Désir
SupprimerBien sûr, une saine et bonne gestion respectueuse des consommateurs est essentielle. Mais il faut plus que ça à l'Europe: il faut qu'elle reconnaisse ses valeurs communes comme ses particularismes (au lieu d'admettre la diversité exotique et de refuser celle qu'on possède!!!), qu'elle fasse la promotion de sa culture auprès de ses propres citoyens, qu'elle connaisse son Histoire et l'assume, qu'elle soit fière de ses coutumes et de son mode de vie (au lieu de valoriser "l'ethnique" au détriment du régional) et surtout qu'elle enseigne le tout à ses enfants en les rendant fiers d'être Européens au lieu de leur inculquer, dès l'école, je ne sais quelle culpabilité. Bon, je m'arrête ici. Mais je suis certain que tu saisis.
RépondreSupprimer@pangloss: je saisis parfaitement :)
SupprimerUne organisation (volonté) économique ne peut se comparer à une structure politique. C'est la raison pour laquelle le libéralisme marche à tous les coups et le planisme et même le simple interventionnisme, JAMAIS ! Un politicard n'est pas un commerçant, un politicard est un rentier qui vit sur le dos commerçant et au fil du temps cela ne marche plus.
RépondreSupprimerHomo Orcus
Homo Orcus - complément sur mon dernier commentaire
RépondreSupprimer"Le commerce unit les hommes ; tout ce qui les unit les coalise ; le commerce est donc nuisible à l’autorité." Napoléon, et en plus bien tout centraliser sur Paris pour être sûr de tout maîtriser... sinon plus
@Homo Orcus: tout centraliser à Paris, ce n'est pas vraiment le cheemin addopté avec les grandes régions, bien au contraire ( voir une de mes réponses plus haut à Gilly )
Supprimerça y est on réfléchi déjà à comment faire revoter les british,une pétition et en cours,on oppose les jeunes ouverts à la modernité, aux vieux racistes reac,les jours qui viennent vont êtres rigolos
RépondreSupprimerGéo
Supprimer@zen aztec
Ce qui montre que les dirigeants de l U.E. sont furieux et incapables de s adapter ni de discuter et ils s obstineront,avec leurs patrons aux USA,à refuser les verdicts populaires.
@Zen Aztec: la fameuse pétition que j ai pu, moi Français habitant en région parisienne, signer deux fois, j aurais même pu une troisième fois, voir une quatrième, mais j ai eu la flemme
SupprimerL'Europe que j'appelle de mes vœux, mon cher Corto, ne saurait avoir pour modèle ce qui prévaut dans les supermarchés, puisque je pense que l'Europe ne pourra répondre à sa promesse que si elle a une dimension culturelle avant les dimensions économique et politique qui doivent découler de notre socle culturel commun.
RépondreSupprimerOr la dimension culturelle a été négligée à tel point qu'on a formé des peuples dénués de tout culture et même de toute moralité, il n'est que de regarder les programmes de la télévision pour s'en rendre compte où la part du crime, de la violence et de la pornographie, est devenue prépondérante.
@marianne: mon exemple ne sert qu a amener la conclusion du billet. Nous sommes farpaitement d'accord !
Supprimer"Hollande a organisé de grandes régions puissantes..." Hihi...
RépondreSupprimer@Corto: Cela me fait penser à ITIL. C'est un ensemble de bonnes pratiques de management qui est né chez les Anglais (années Thatcher), pour justement gagner sur les coûts de gestion notamment des Administrations. Mais contrairement à Nous, ils ne se sont pas sentis obligés de casser et refaire l'organisation historique du pays pour bien faire comprendre au bon peuple-usager à qui il devrait les éventuels gains ... restants (càd non gagnés en priorité par les hauts administrants).
Amike
Une fois de plus les Anglais nous ont mis une bonne secousse ! Et du coup on ne parle plus du chômage qui a encore progressé ou de la CGT !
RépondreSupprimerJipé
Demain les têtes pensantes vont se réunir à Berlin avec John Kerry qui s'invite au brain storming de la dernière chance . Il va falloir vérouiller les traités pour empêcher les velléités de référendum d'autres pays membres. Parce-qu'il ne saurait y avoir de chois démocratique contre les traités comme le dit Junker.
RépondreSupprimerLe réel envoie une grande claque à tout ce beau monde déconnecté. En priorité, on pourrait renvoyer Mr Junker et le remplacer par quelqu'un de plus représentatif de la grande institution qu'est la commission. Nina
@Nina: Kerry a Berlin demain, tiens donc... et que vient-il y faire si ce n'est défendre ses interêt.Hallucinant que Merkel et Hollande accepte sa présence
SupprimerCe matin, je n'entends pas dire que Kerry sera présent à Berlin. J'ai dû rêver
Supprimerou j'ai mal compris. Nina
Géo
SupprimerKerry à Berlin ou non,Obama et ses maîtres ne peuvent accepter ce qui se passe en Angleterre.
Une colonie qui veut faire sécession,c est inadmissible tout de même!
Le seul machin européen où les anglais des intérêts, c'était l'€uromillion.
RépondreSupprimerSinon, ils avaient gardé leur monnaie et continuer de rouler à gauche.
Il faudra un petit moment pour que les anglais sortent officiellement de l'UE.
Pour la qualité des produits, dans les années 50 voire 60,les japonais construisaient des véhicules " bonux" de nos , ils produisent d' excellentes automobiles, je n'évoque même pas la moto.
Il y a quelques années, un directeur commercial d'un grand constructeur automobile répondait à un journaliste que craignait il; sa réponse fut lapidaire: " ces constructeurs là"; en montrant des automobiles chinoises.
Tout était dit.
@Grandpas: il y a belle lurette que je ne roule plus que Allemand ou asiatique
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