Il y a deux jours, j'écrivais sur ce blog: " Au moins tout le monde s'accorde-t-il pour dire que ces prochaines présidentielle vont être un véritable bordel. Pas d'accord ! Vous verrez que tout va progressivement rentrer dans l'ordre et qu'une fois les primaires passées, nous aurons une configuration de l'élection présidentielle tout à fait classique. Non, pour moi, le bordel, le vrai, ce sera pour après, pour les législatives et je suis très surpris que nos médias ne s'intéressent pas plus aux différentes configurations que pourrait avoir notre future assemblée nationale... "
Maxime Tandonnet aborde lui aussi le sujet dans un billet intitulé: 2017, les vraies élections . Comment ne pas être d'accord avec ce qu'il écrit ?
" La politique du pays est en train de se transformer radicalement, de basculer dans un autre monde, au rythme des bouleversements de la société. Le modèle de la gouvernance française issu des années 1970 et renforcé dans les années 2000 est à bout de souffle. Jamais plus personne ne reviendra sur le discrédit de l’institution présidentielle telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui: l’hyperprésidence narcissique. Le naufrage de l’Elysée dans sa version actuelle est sans retour. Toute prétention à exercer le rôle de roitelet du pays est désormais vouée au ridicule. En effet, les Français ne sont pas aussi manipulables et naïfs que ne semblent le penser les leaders politiques. Ils savent, d’instinct, que l’idée d’un personnage tout puissant, surmédiatisé, tenant à lui seul les leviers du pays, entretenue par la classe politique et les médias, est une gigantesque imposture dans le monde moderne.
En 2017, le dernier masque de cette légende pourrait tomber. Il en sortira, quoi qu’il arrive l’élection d’un chef de l’Etat déjà usé jusqu’à la corde par son historique au pouvoir, cramé dès son installation à l’Elysée, ridiculisé par la tragédie des primaires, cible providentielle des médias, des corps intermédiaires (magistrats), de l’opinion publique. Privé d’une autorité stable et durable, il ne disposera plus jamais sans doute d’une véritable « majorité présidentielle » à l’Assemblée, à cause du tripartisme nouveau dans le pays, voire quadripartisme, de l’émergence des « frondeurs » de droite et de gauche et de la déliquescence du prestige présidentiel. Or comme chacun le sait, les pouvoirs personnels du chef de l’Etat sont réduits (celui de dissoudre l’Assemblée). Pour le reste, il ne décide rien tout seul, pas même le référendum et en l’absence de majorité présidentielle claire, sombre obligatoirement dans la paralysie et l’impuissance.
C’est pourquoi l’avenir du pays repose aujourd’hui sur l’élection de l’Assemblée nationale, les législatives, l’espoir, même ténu, d’une recomposition politique autour de majorités d’idées, constituées de députés sensibles à la notion de bien commun et d’intérêt national; et par-delà, l’émergence, d’un Premier ministre homme neuf, autoritaire, à la tête d’un gouvernement puissant et déterminé à réformer le pays. Un miracle? Peut-être, mais c’est le seul envisageable, tant la déconfiture présidentielle, à travers notamment les primaires, semble s’accélérer. Dans une période aussi troublée et incertaine, rien n’est pourtant écrit d’avance. Une crise majeure, sociale, politique, militaire, dans l’année qui vient, pourrait déboucher sur un tel scénario totalement inédit.
Dans ce contexte, le président de la République devra, non pas s’effacer, mais retrouver un rôle plus conforme à la lettre et à l’esprit des institutions autour du destin à long terme de la Nation, de la politique étrangère et de défense. Ceci est pour moi une évidence. Pourtant, infiniment rares sont les esprits qui commencent à le comprendre tant cette idée contraste avec la mythologie politique française. Ils existent, j’en ai rencontré. Les politiques, dans leur immense majorité, ne peuvent même pas l’imaginer. Le hochet élyséen les enivre. Quoi? L’apparence de la toute puissance, sans une once de responsabilité personnelle pendant cinq ou dix ans? Mais les faits et la loi des réalités, sont infiniment supérieurs à leurs fantasmes de toute puissance. "
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr
A chaque jour suffit sa peine. Tant de choses peuvent se passer d'ici là !
RépondreSupprimerMLP que l'on dit assurée d'être au 2ème tour peut complètement s'effondrer d'ici un an, la ligne du parti virant à l'extrême gauche n'étant pas de nature à rassurer les électeurs de droite.
En plus, elle se contredit voulant un jour interdire les manifs en état d'urgence pour s'indigner un mois plus tard que Savamieux le fasse. Elle soutient la CGT sans vraiment le dire comme le fait Mélenchon.
Tu parles d'un parti d'extrême droite ! Elle va faire comme Juppé au fur et à mesure que l'échéance approche et qu'elle devra se positionner.
Si on m'avait dit un jour que je vivrai assez vieille pour voir un président de gauche interdire une manifestation d'un syndicat qui a appelé expressément à voter pour lui, diable !, je ne l'aurais jamais cru !
Il y a des matins comme ça où on rigole doucement en se rappelant les valeurs" de la gauche et les donneurs de leçons.
A rapprocher de tous les tweets de Savamieux pendant sa campagne en 2012, un régal !
Le pouvoir leur monte au "Béré". A l'identique de 92, lorsque l'autoroute Paris – Lille, bloquée par une centaine camions fut dégagée à l'aide d'un char AMX.
SupprimerFrancis.
Oups ! C'était sans compter sur la navigation à vue du capitaine de pédalo !
Supprimer4 heures entre l'annonce de l'interdiction et celle de l'autorisation, les changements de cap sont de plus en plus rapides. Voilà un pédalo qui va capoter et sombrer sous les yeux ébahis de nos voisins.
Quand on pense que cet olibrius veut pendre des initiatives pour un nouveau traité européen selon le fayot Domenach.....
@Gilly et Francis: attention au hors-sujet, gardez en pour le prochain billet
SupprimerJe dois avouer, mon cher Corto, que le : "Jamais plus personne..." de la deuxième phrase de monsieur Tandonnet m'a posé un problème ! Que doit-on comprendre ? Que jamais, plus personne ne reviendra sur le discrédit de l'institution présidentielle ? Ou que, jamais plus, personne ne reviendra sur le discrédit..., ce qui est son exact contraire ?
RépondreSupprimerEt si vous ajoutez à cela que je n'ai même pas compris ce que voulait exactement dire : "revenir sur le discrédit", vous mesurerez à quel point je suis quelquefois inapte à comprendre ce que veulent dire même nos énarques les mieux intentionnées !
Personnellement, j'ai les mêmes interrogations que vous,concernant les écrits de M. Tandonnet...
Supprimer@marianne: quand vous ne voulez pas comprendre vous ne voulez pas, n'est-ce pas ?
SupprimerSi cette élection a lieu.
RépondreSupprimerMais je vois le mal partout.
@grandpas: elle aura lieu, reste a savoir quand vule bordel ambiant faudrait pas que hollande décide de dissoudre
SupprimerBonjour Corto,
RépondreSupprimerPour illustrer l'excellent billet de Maxime Tandonnet, j'ai trouvé ça: http://www.lexpress.fr/actualite/politique/lr/patrick-balkany-investi-pour-les-legislatives-malgre-ses-4-mises-en-examen_1805000.html ou encore, d'un ordre différent mais d'une même essence, la reculade de Manolito: http://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-direct-manifestation-interdite-loi-travail-syndicats-cgt-fo-cazeneuve-paris_1804932.html
Sinon, quelque soit le vainqueur de la bouffonnerie de l'année prochaine, ce sera d'entrée très difficile pour lui car, élu par défaut, sa majorité à la chambre, si jamais il en obtient une, sera faite de bric et de broc et ne résistera jamais aux chocs annoncés. Nous allons encore plus vers des moments difficiles. La course à l'abîme s'accélère.
Bon après-midi
@H: tout le problème sera là evidemment: savoir si celui qui aura été élu aura une majorité suffisamment solide. Le FN est en embuscade. Le FDG aussi.
SupprimerIl y a une analyse de ces élections dans le Figaro d'aujourd'hui qui est croquignolette. Mais je pense que les députés, sauf renouvellement massif, sont aussi dévalorisés que le président. Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires disait Montesquieu, et Dieu sait que des lois inutiles sont votées, écrite dans un charabia qui doit faire frémir Portalis dans sa tombe. Il faut tout raser, et rebâtir. Ce n'est pas pour demain la veille.
RépondreSupprimerLe Nain
@Le Nain: du renouvellement il va y en avoir, ça c'est certain d'une part parce que le PS devrait se prendre une sacrée baffe et d autre part parce que le FN mais aussi une gauche plus radicale type FDG devraient selon moi arriver en nombre
SupprimerJe persiste, Corto, il ne sert à rien de se mettre la rate au court-bouillon et d'envisager les pires scenari à un an des élections, les intentions de vote évoluant avec les prises de position obligées des uns et des autres à mesure que la campagne se déroulera.
RépondreSupprimerVous avez dit tripartisme ? Je n'y crois pas, le FN se fourvoie dans l'extrême-gauche avec son programme économique que Mélenchon pourrait reprendre à son compte.
Sur le social et le sociétal, le discours a également bien changé, le FN n'hésitant pas à draguer les communautés juives et musulmanes sans complexes et à modérer son discours sur tous les sujets qui lui avaient procuré un vote de contestation.
@Gilly: 1 an en politique c'est a la fois très long, plein de choses peuvent se produire mais c'est aussi très court. Les Républicains sont par ex entrain de boucler les investitures pour ces legislatives ( Balkany reconduit, une honte ! )
SupprimerBien sûr, entièrement d'accord sur le fond, avec ce billet, mais qui semble ignorer deux éléments importants :
RépondreSupprimer-la suppression de la catastrophique élection du président de la République au suffrage universel direct serait vécue, par les Français, comme une régression de la démocratie : c'est l'élection qui les mobilise le plus;
-accroître le rôle des partis politiques, au moment où l'ensemble de "la classe politique" fait l'objet d'un tel rejet, ne semble pas possible.
Il n'est pas toujours évident de faire rentrer la pâte dentifrice dans le tube.
Comme il dit, il faudrait un miracle...la laïcité républicaine
RépondreSupprimerétant fort mal équipée en ce domaine, je crains que toute façon
nous ne soyons vraiment foutus.
Amitiés.
Vous dites: "Députés sensibles à la notion de bien commun et d'intérêt national".
RépondreSupprimerPermettez-moi une moue dubitative; les institutions républicaines sont faites pour une oligarchie de partis et se moquent de l'intérêt général.
Il n'y a qu'à voir le mépris avec lequel on traite (ici et à l'étranger) de populistes (c'est visiblement un gros mot) ceux qui, justement se préoccupent du peuple.
Ah! Qu'il est con, le peuple! On peut lui vendre n'importe quoi, et toujours plus cher.
Néanmoins, j'apprécie votre optimisme mesuré.