J'ai été voir il y a quelques jours Intouchables, ce film qu'ont vu 18 millions de Français. C'est drôle, très drôle et il me semble que je n'avais pas autant ri au ciné depuis Oss 117, Rio ne répond plus. On ne s'ennuie pas une minute. Si vous n'avez pas encore cédé à l'intouchable'mania, allez-y, vous ne le regretterez pas.
Bon ceci dit, c'est plein de bons sentiments. Le philosophe Philippe Némo en parlait chez Taddéï et n'avait pas tout à fait tort, c'est surtout plein de clichés habituels: les flics sont idiots, les riches sont blancs, les pauvres sont noirs... Les stéréotypes qui ne choquent plus personne tant nous nous y sommes fait. Et ce besoin dès qu'un film a du succès, qui plus est une comédie, de polémiquer. Les Cht'tis, c'était le décalage nord-sud, le rejet des idées toutes faites sur le nord et toussa. Intouchables n'échappe pas à la règle: la lutte des handicapés dans la jungle urbaine, le regard des autres, l'union de deux mondes en principe inconciliables et...toussa. Pourquoi pas...
Alors, on nous a dit à la télé, micro-trottoirs aidant, que ce film vu par près d'un Français sur 3 allait nous aider à mieux comprendre les handicapés, qu'il allait changer notre regard sur ces gens-là, bref qu'on allait faire un peu plus attention à eux maintenant. Chiche ou mon cul dès que l'effet sortie de salle se sera estompé ? Nous verrons.
Ce que j'ai vu hier et aujourd'hui, c'est que ma mairie a supprimé deux places de stationnement réservées aux handicapés, que pour en trouver une faut tourner un bon moment et que, généralement, elles sont occupées par des véhicules sans macaron GIG ou GIC. Et lorsque, histoire d'en avoir le cœur net, j'interroge en mairie, on me dit: " oui, on en a supprimé deux pour libérer de la place pour les véhicules "classiques " en attendant de revoir l'ensemble " ! Sic ! Et lorsque je demande à un flic de la Nationale, pas de la municipale -savent pas lire ceux-là -, si cela leur arrivait de verbaliser les voitures garées sans macaron sur des places réservées, il me répond " Non, je n'ai pas reçu de consignes particulières " ! re-sic !
Finalement, je me dis, mais dois-je généraliser, que les 18 millions de Français qui ont été voir Intouchables sont peut-être bien indécrottables. Va savoir ...
En attendant, connard, si tu prends la place réservée aux handicapés, tant qu'à faire, prends aussi leur handicap. Souviens-toi des intouchables !
Folie passagère 1004.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Cher Corto, puis-je dire que je m'amuse à lire ce que tu écris ? Je me suis fait l'observation, l'autre jour, en franchissant le périph pour aller dans un grand magasin de meubles à monter soi-même scandinave, du nombre considérable de places disponibles à l'entrée même du magasin alors que le reste du parking était bondé. Finalement, toutes ces places, vacantes, étaient... réservées aux GIC machin (je n'ai rien contre). Cela m'a laissé pensif (mais il n'en est rien sorti).
RépondreSupprimerB-à-t.
Al.
Bon, tout à fait d'accord pour les handicapés.
RépondreSupprimerEt pour les "issus des banlieues"? J'ai cru comprendre qu'ils étaient présentés sous un jour très sympathique (je n'ai pas vu le film).
Trop sympathique? C'est du moins l'opinion d'un critique américain entendue sur France-Culture. En gros, la France se fait avec plus d'un siècle et demi de retard le coup de l'Oncle Tom, le "bon noir", et se déculpabilise de ses sentiments mitigés, de ses inquiétudes ou même de sa peur en riant avec Omar Sy.
@al west: le pb du stationnement pour les handicapés n'est généralement pas sur le parkings des grandes surfaces, la loi leur impose, selon leur taille, un certain nombre de places réservées . C'est en ville que le problème se pose de façon pénible.
RépondreSupprimer@pangloss: trop sympathique, je ne sais. ce qui est sur c est que ds le film , les idiots, les "interressés", les coincés sont les blancs. Il suffit de voir le film pour s'en assurer. Meme le riche handicapé qui tombe sous le charme d'Omar est au début un brin... septique et puis le gentil "Tom" arrive et tout s'arrange
Comme toi, j'ai bien aimé ce film qui m'a fait rire. Sans arrière pensée intello. Sans me demander quel était le message. Exit Telerama.
RépondreSupprimerC'est dans la même veine que "la grande vadrouille" (le chef d'oeuvre), "la vie est un long fleuve tranquille", "les visiteurs", "le père Noël est une ordure"...Le contact improbable entre gens qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
Il y a des moments où je cesse de me poser des questions et où je mets les bons sentiments au placard: je me marre. un point c'est tout.
Et ça fait un bien fou.
Quant à la question du handicap, elle se pose, oui. Mais pas dans ce film.
ouais, ben au prix d'une place de ciné, moi je préfère donner la même somme aux handicapés directement..paralysés de france reçoit mon obole et je trouve ça plus utile, mais bon, je suis de mauvaise foi, c'est bien connu
RépondreSupprimerJe suis allée au ciné avec ma petite fille, on est allées voir le chat potté, c'est moins mièvre et franchement, le chat, il n'a pas de bons sentiments mielleux, ça fait du bien aussi de rire avec ça....
Je réagis juste à vos petites piques sur mes collègues. Il n'y a pas besoin de consignes particulières pour verbaliser et mettre en fourrière un type qui occupe une place PMR, cela fait partie du boulot. Il y a juste que n'importe quel corps constitué est à l'image de la société dont il émane, il présente généralement le même pourcentage de glandeurs et de bosseurs qu'elle.
RépondreSupprimerQuant aux municipaux, je vous trouve injuste. Ils partent avec un handicap : ils font ce que le maire leur demande de faire et ne font surtout pas ce qui leur est déconseillé, même si cela fait partie de leurs prérogatives. Beaucoup d'élus créent une police municipale par souci électoraliste mais ne veulent en aucune façon endosser leurs responsabilités lorsqu'il s'agit de passer à la phase travail réel. Ceci dit, ils sont généralement compétents et se révèlent de bon secours sur les interventions où ils viennent en renfort. J'en ai vu pas mal aller au charbon lors d'émeutes urbaines.
Je n'ai pas vu le film et je ne crois pas que j'irai le voir.
RépondreSupprimerJe suis comme Boutfil, j'ai mauvais esprit : ce qui fait rire tout le monde me laisse de glace. Et quand un film me fait rire (OSS 117 Rio ne répond plus) j'apprends par la presse que j'ai ri parce que j'étais une extrémiste raciste et tout, et tout.
Ce matin, mon cher Corto, j'ai entendu monsieur Romero qui a déclaré à la radio : "Un homo qui vote conservateur (traduire qui vote Sarkozy) c'est comme une dinde qui vote pour Noël !
Dans le studio ils ont bien ri. Moi pas. Et vous ?
@lo: "
RépondreSupprimerQuant à la question du handicap, elle se pose, oui. Mais pas dans ce film." Ben tout de même un peu, ça en est le sujet principal. Ceci dit, c'est surtout en reaction aux journalistes et autres bien-pensants qui me saoulent en disant que ce film va changer la vision des gens sur les handicapés... mon oeil !
@boutfil: il parait que le Chat Potté c'est super bien fait et très drôle. Même pour les grands
@koltchack: dont acte et sans rancune :)
@marianne: Roméro est très spécial. Je ne l'ai pas entendu mais il a déclaré la même chose hier soir sur twitter, je lui ai rétorqué que si on pouvait etre de droite et homo...il ne m a pas répondu. Sa tirade est motivée par la une de libération de ce matin, objet de mon prochain billet
En fait Corto, non. Pour moi, le sujet principal, c'est une fable où deux personnes de modes fermés l'un à l'autre se rencontrent en tout improbabilité. Je n'ai pas vu de message particulier de sensibilisation au sort des handicapés. Il se trouve qu'un des personnages principaux est un handicapé. Un autre est noir. Bon. Et alors? Si ça avait été une femme, on n'y aurait pas forcément vu un message féministe ou autre.
RépondreSupprimerEn fait, moi, ce qui m'agace un peu, c'est cette manie de vouloir voir des messages profonds partout.
Je n'en ai pas vu.
S'il y en avait eu un, je n'aurais pas ri. Ça m'aurait tout gâché.
J'aimerais bien voir aussi le Chat Potté, d'ailleurs. J'espère que là, on fiche la paix au public avec les bons sentiments.
Bise :)
@lo: "Je n'ai pas vu de message particulier de sensibilisation au sort des handicapés" je ne dis pas. Ce sont les éditocrates et autres commentateurs qui nous disen qu il y en a un. Sur France 2 , y vait tt un reportage qui voulait nous faire croire que grace a ce film les gens allaient considérer autrement les handicapés ! mon oeil, moi je dis qu ils les regarderont autrement...le temps que l'effet sortie de salle dure !
RépondreSupprimer