Non, ce billet ne sera pas drôle. Parce qu'il ne peut pas l'être. Parce qu'il y sera question de vie et de mort et qu'entre les deux, j'ai toujours eu une nette préférence pour la première, partant du principe que tant qu'il y a de la vie , il y a de l'espoir quand la mort rime avec le mot fin.
Demain, deux décisions importantes seront prises; l'une chez nous, l'autre, juste à côté chez nos voisins belges.
En France, demain, le Conseil d'Etat se réunira pour décider du sort de Vincent Lambert. Des juges administratifs décideront, ou non, de condamner à mort quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, qu'ils n'ont jamais entendu, encore moins rencontré. De Vincent Lambert, ils ne sauront que ce que les dossiers qui leur ont été transmis auront bien voulu leur apprendre: l'avis des médecins traitant et les désirs contradictoires d'une famille qui se déchire sur le sujet. Et aucun élément tangible ne permettra à ces juges d'évaluer le degré de volonté du principal intéressé d'en finir, ou pas. Vincent Lambert, d'après ce que l'on nous en dit, est en "état de conscience minimale" et rien ne permet, toujours d'après ce que l'on nous en dit, d'estimer son état de souffrance. Ce que l'on sait aussi, c'est qu'il y a toujours dans ses yeux un regard. Un regard qui ne dit pas oui et qui ne dit pas non à une fin de vie anticipée. Famille et médecins n'ayant pas réussi à se mettre d'accord, des juges, oui, des juges, décideront peut-être d'autoriser la mise à mort d'un être humain. La justice décidera... Désolé, tout cela m'insupporte.
La vie, toujours, la vie.
En Belgique, demain aussi, le parlement devrait adopter sans problème et une bonne fois pour toute la loi autorisant le recours à l'euthanasie sur les mineurs sans limite d'âge. Remplaçons le mot mineur par le mot enfant. Demain, la Belgique validera une loi autorisant l'euthanasie pour les enfants atteint de maladies incurables ou vivant des souffrances inapaisables. On nous dit que c'est une loi à portée humaniste et que cette loi prévoit que l euthanasie ne sera pratiquée qu'avec des mineurs enfants "capables de discernement" (sic) ! Est-on capable d'un réel discernement lorsque l'on est en état de souffrance inapaisable, lorsque l'on a dix ou douze ans. On nous dit que cela ne concernera, peut-être que dix ou vingt cas par an... Juste 10 ou 20, pas grave, une quantité négligeable... Ne peut-on pour 10 ou 20 cas se concentrer sur des soins palliatifs et l'accompagnement à la fin de vie ? Non, légaliser l'euthanasie pour les enfants, c'est mieux, c'est moins cher, c'est plus rapide, c'est plus humain! Fucking world ! Fut un temps où la simple évocation des pratiques eugénistes des nazis suffisait à nous horrifier; aujourd'hui, quelques 70 ans plus tard, les Belges - nous demain? - sont sur le point de les moderniser, de les "humaniser". Ne pensent-ils pas depuis quelques temps déjà à légiférer pour rendre possible l'euthanasie des personnes atteintes de maladies mentales ou de la maladie d’Alzheimer ? La Belgique demain, à quand la France ? Quoi ? Cela ne se fera jamais en France ? Vous verrez que dans cinq ou dix ans, nos progressistes diront ça se fait bien chez les Belges, c'est aussi ce qu'ils on dit pour le mariage pour tous... Demain, le parlement belge va adopter une loi à "portée limitée" qui autorisera la mise à mort médicalement assistée "d'une poignée d'enfants". Que de contradictions et d'inhumanité dans les mots choisis... Désolé à nouveau, cela m'est insupportable.
La vie, toujours la vie, avant tout.
Me faudra-t-il boire ce soir pour ne pas penser à demain ?
Folie passagère 2136.
D'accord, pas d'accord: atoillhonneur@voila.fr