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dimanche 27 octobre 2013

La révolte des bonnets rouges. Attention danger !

Le landernau médiatico-politique semble - ou fait semblant de l'être - surpris par ce qui se passe en Bretagne. Rien de surprenant, pourtant. 


Le 17 octobre dernier, Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, breton de souche, déclarait: "En quarante ans de vie politique, je n'ai jamais vu un tel climat en Bretagne ".

Alors pourquoi avoir attendu si longtemps pour réagir, et réagir aussi petitement: une ristourne de 50% sur l'éco-taxe et quelques 15 millions pour la Bretagne quand l'Etat gomme la dette de 3 milliards de la Côte d'Ivoire... 

Ils furent en Bretagne 56% à voter pour ce qui nous sert aujourd'hui de président. La fronde est donc à la hauteur d'une déception massive. Et l'on aurait bien tort de croire que seule la mise en place de l'éco-taxe est à l'origine de cette révolte, pour l'instant, locale. Elle n'est que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En 18 mois, ce vase s'est rempli de tout ce qui peut exciter et énerver les populations: la crise, l'augmentation massive des impôts, la concurrence étrangère, la réduction drastique du pouvoir d'achat, les plans de licenciements massifs, etc... le tout assorti des  incohérences gouvernementales, ses reculades, ses renoncements, son absence de cap et d'autorité. Pourquoi l'Etat ne reculerait-il pas sur l'éco-taxe en Bretagne puisqu'il cède aux caprices d'une gamine kosovare ? Pourquoi ne céderait-il pas aux Bretons puisqu'il recule ce matin sur la taxation des PEA et des PEL ? Pourquoi les Bretons ne feraient-ils pas entendre leur voix  puisqu'il suffit à quelques lobbies d'exiger d'être reçu par le président pour que celui-ci cède aux exigences de ces derniers?

La fronde des bonnets rouges n'est pas seulement la colère d'une poignée d'irréductibles désespérés; elle n'est que la générale de la révolte, en gestation, d'un peuple qui ne sait plus de quoi demain sera fait.

Attention danger !

Folie passagère 1965.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

vendredi 19 avril 2013

La séance de la honte; vraiment ?


Bon, okay, cela a été un peu le bordel à l'Assemblée Nationale hier soir  et cette nuit; derniers rounds du soi-disant débat en deuxième lecture du projet de loi Taubira. Falconhill et Autheuil, blogueurs de droite, en ont fait chacun un billet pour en rendre compte, quelques blogueurs de gauche en font, sourires en coin, la réclame. Les médias font tourner le truc en boucle. Logique.

Alors oui, en venir aux mains, ce n'est pas bien, surtout au sein de l'hémicycle, en ce lieu chargé d'histoire mais où les incidents de cette nuit ne sont que bien peu de choses comparativement à ce que l'on a pu voir autrefois. De quoi parle-t-on au juste ? 

Vers 0h45, des députés UMP, énervés, en sont venus aux mains avec la garde rapprochée de la Taubira. Ouaip ! Ce n'est pas correct, pas républicain; difficilement pardonnable pour des élus de la République, qui plus est s'ils sont de l'UMP; n'est-ce pas ? Je suis d'accord. Ceci dit, sans les excuser ni les approuver, je les comprends totalement. Parce que pour une fois, j'ai regardé tardivement la retransmission de ces pseudos débats sur LCP. J'y ai vu un hémicycle au 3/4 vide. J'y ai vu quelques députés de droite et de gauche - où donc étaient les autres ? - s'escrimer à défendre leurs positions ou les amendements déposés. J'y ai vu les députés UMP  LeFur, Gosselin, Dalloz et quelques autres monologuer puisque personne, en face, à gauche, ne daignaient répondre à leurs interrogations. J'ai vu avec quelle morgue Taubira et consorts ignoraient totalement les arguments des opposants à ce projet de loi. J'ai entendu comment, à chaque amendement déposé, les bancs du gouvernement ou ceux de la majorité répondaient " irrecevables ", " rejetés " ou " défavorables ", balayant d'un revers de manche, toute argumentation du camp d'en face. J'ai entendu le silence assourdissant de Taubira qui ne daignait même pas répondre aux questions de Jacob sur le fameux rapport du Conseil d'Etat qu'elle n'a pas voulu dévoiler. Oui, j'ai vu tout cela et j'ai entendu ces grands silences de la gauche qui sans nul doute jouait la montre, laissant la droite consommer son temps de parole, espérant ainsi précipiter la clôture des discussions. Hier soir, comme depuis des semaines, il n'y a eu aucun, absolument, aucun débat, mais une morgue incroyable de la gauche présente. Alors oui, et compte tenu de l'arrogance manifeste de la gauche présente hier à l'Assemblée, je comprends parfaitement leurs réactions courroucées. J'aurai sans doute réagi de la même façon. On peut me casser les couilles longtemps, on peut me snober,  on peut me regarder de haut, on peut m'ignorer mais vient un  moment où trop, c'est trop, j'ai envie d'en découdre. C'est ce qu'ont fait, hier, quelques députés de droite.

Et c'est exactement la même chose qui se passe à l'extérieur de la maison du peuple depuis des semaines. Nos médiacrates, nos gauchistes de salons, nos élus de la majorité, les Fourest, les Bergé, les Valls et Présiflan montent tour à tour au créneau pour dénoncer la radicalisation du mouvement d'opposition au mariage pour tous, en profitant, au passage, pour faire de classiques amalgames entres quelques gudards excités et les centaines de milliers d'opposants pacifiques.

Mais comment pourrait-il en être autrement ? Oui, comment ne pas comprendre qu'à force d'ignorer la foule des opposants, celle-ci commence à choper les nerfs ? Comment ne pas comprendre la colère grandissante d'un peuple que le pouvoir, depuis des semaines, ignore totalement ? Ce n'est pas une simple contestation qui gronde chaque jour un peu plus, c'est une véritable révolte en gestation; révolte chaque jour stimulée par le silence, l'arrogance et l'aveuglement du pouvoir en place.

J'ai vu aussi hier soir, vers 23h00,  comment 200 ou 300 jeunes, les " veilleurs ", chantaient aux Invalides tout à fait calmement et pacifiquement. J'ai vu 3 députés de droite ( Gosselin, Tian et Poisson ) venir discuter avec ces jeunes, tout aussi calmement, sans les haranguer  juste pour montrer qu'ils étaient aux côtés de cette jeunesse. J'ai vu comment tout ce monde là a été bousculé, molesté ou blessé par l'intervention des Valls' Bataillons. Oui, j'ai vu, lu et entendu comment depuis des semaines le gouvernement ( et les médias ) ont tenté de manipuler l'opinion en nous affirmant que ce projet de loi était égalité et liberté et qu'il y aurait, qu'il y avait, qu'il y a eu débats sur le sujet. Mon cul ! J'ai vu, lu et entendu comment la gauche bien pensante, celle qui a tous les pouvoirs, sauf celui de nous sortir de la mouise dans lequel le pays s'enfonce, a essayé de diaboliser le mouvement d'opposition, de monter en épingle les agissements de quelques " fachos ". J'ai vu comment, paradoxalement, cette gauche progressiste a, avec ce projet de loi, son arrogance et son jusqu’au boutisme, ravigoté une homophobie peut-être latente, à défaut d'être dissoute dans le vivre-ensemble.

Une séance de la honte nous dit-on ?  Absolument mais pas la dernière séance, celle de cette nuit, mais bien celle qui a commencé il y a douze mois lorsque cette socialie, revancharde, vérolée au plus haut niveau mais donneuse de leçons, caviardisée,  bien pensante, bien trop sûre d'elle-même, prête à tout  pour dissoudre l'individu dans un collectivisme d'un nouveau genre qui ne dit pas son nom, mortifère et arrogante s'est installée au Château. La séance de la honte a bel et bien commencée le 6 mai dernier lorsque cette gauche incompétente en matière de finances publiques ou de redressement productif a préféré jouer le sociétal plutôt que le social. La séance de la honte, elle a débuté lorsque Hollande a, dès le lendemain de son élection, menti à ses électeurs et aux Français, quand cette gauche met à bon compte sur la droite une radicalisation qu'elle n'a eu cesse de stimuler. La séance de la honte a commencé lorsque plutôt que d'agir sur la crise économique et sociale, si longtemps déniée, la gauche a préféré s'attaquer au mariage pour tous et en faire une priorité quitte à bousculer le calendrier législatif initialement prévu.

Alors, scusez-moi, msieurs, dames, quelques députés ont rué dans les brancards hier soir et l'on voudrait les pointer du doigt; ne se tromperait-on pas de cibles ?

Depuis un an, la gauche, supposée apaiser le pays, n'a eu de cesse d'attiser la colère du peuple d'en face, peuple bien moins minoritaire qu'on nous le présente. Cette gauche devra être tenu responsable de tous les désordres éventuels à venir; Hollande sera et responsable et coupable.

La séance de la honte ? dites-vous... attendez de voir la prochaine; celle qui s'annonce !

Folie passagère 1672.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

jeudi 14 février 2013

Indignez-vous ou taisons-nous !


Quand Papy Hessel écrivit son truc " Indignez-vous ! ", il fit un véritable carton: plus de 4 millions d'exemplaires vendus. Qu'y disait-il en substance ? Que l'indignation était le ferment de la résistance. Résistance à quoi ? A Israël, à Sarkozy, au capital, à la finance, les trucs habituels qui ne révoltaient plus personne... au grand dam de Papy.  Alors convaincus par Papy, on s'est indigné un peu partout dans le monde. Les Indign'ados ont monté des tentes sur les places et les parvis et puis, ils ont plié les gaules, dépités, résignés. Rien ne bougeait. Rien ne bouge et pourtant...

Aujourd'hui, et je ne parlerai que du cas de la France, rien, malgré les promesses de changement, n'a changé. Nous sommes au paroxysme de l'immobilisme, immobilisme que seule la manif du 13 janvier contre le mariage zinzin a quelques temps occulté. Oui, degré maximal d'immobilisme. Étonnant, non ? Pourquoi ? Comment cela est-il possible alors que nous avons toutes les raisons de nous indigner ? Toutes les raisons de lancer des pavés, de foutre le feu à Pôle Emploi, de taper au cul des casseroles, d'envoyer paître les huissiers de justice, de brûler les effigies des gens qui nous gouvernent, de faire la révolution, de bloquer Paris ou d'investir l'Assemblé Nationale et le Château, de brûler nos cartes d'électeurs, de squatter impunément, de refuser de payer plus...

Quelles raisons, me direz-vous ? Mais elles ne manquent pas, tenez, en  vrac:

En mai, après des mois de campagne démagogique, hollande, élu, ne cesse de nous mentir, de nous mener en bateau, de truquer les chiffres du chômage, de renier ses promesses, de nommer des gens à des postes sensibles alors qu'il avait promis de ne pas le faire, de trahir la confiance qu'ont mis en lui des milliers de gauchisses, de reculades en reniements, il a berné tout le monde, même ses amis et ses alliés. Ce ne sont pas de bonnes raisons de s'indigner ?

Nous vivons dans une démocratie ou 329 députés pétris d'égalitarisme imbécile votent une loi, prémisse à la marchandisation des corps, sans lever le moindre sourcil sur une manifestation jugée toute juste " consistante " qui rassemble 500 000 personnes à Paris, sur une pétition qui rassemble plus de 693 900 signatures, sur les avis défavorables d’absolument toutes les communautés religieuses du pays, sur la possibilité, devant un tel enjeu, d'envisager un referendum. N'est-ce pas suffisant pour s'indigner ?

Nous vivons dans une démocratie où le gouvernement ne propose rien d'autre que de fliquer un peu plus internet et les réseaux sociaux, ou ce même gouvernement se propose de limiter plus encore vos  paiements en espèces, de ficher tous les détenteurs de contrats d'assurance-vie, de continuer d'expulser sans ménagement ni solutions de relogement des Roms par dizaines, expulsions qu'il jugeait moins d'un an avant comme scandaleuses et dignes des HLPSDNH. Un pays gouverné par des gens qui ont tous les pouvoirs, qui " interdisent " d'aller assister à un match de foot en Corse, qui interdisent, quand cela les arrange, les manifestations qui dérangent. Un gouvernement qui part en guerre contre les islamistes du Mali tout en soutenant d'autres islamistes en Syrie ou en Palestine. Des ministres qui célèbrent le ramadan et ne bougent pas le petit doigt quand des pouffiasses dénudées profanent Notre Dame, des ministres qui partent en hiver au soleil alors que leur patron le leur a interdit, des ministres qui génèrent chaque jour des couacs en veux-tu en voila, des ministres qui ne proposent rien de mieux que d'éduquer les loups plutôt que de les tuer, des ministres bisounours qui considèrent que la détention est un frein à la réinsertion des délinquants, des ministres qui paralysés par le nombre sans cesse croissant de chômeurs allument chaque jour des contre-feux pour cacher la misère et le désespoir... Pas de quoi s'indigner ?

Nous vivons dans un pays dans lequel 3,3 millions de chômeurs se taisent, dans lequel 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, résignés, en silence. Un pays où nos gouvernants sont absolument incapables de résorber le chômage si ce n'est, les cons, en ponctionnant plus encore les entreprises ou les employeurs à domicile ( charges multipliées par 2 sur les emplois à domicile ) ou en inventant des contrats de génération tout justes bon à ne ré-enchanter aucun rêve... Pas de quoi s'indigner selon vous ?

Nous vivons dans une démocratie où tous les pouvoirs sont concentrés dans les mains de quelques élites consanguines totalement déconnectées du réel, où les médias, grassement subventionnées et/ou aux ordres, ne peuvent plus ou n'osent pas dire la vérité, où la politique est devenu un métier avec plan de carrière et points retraites, où le peuple n'a plus son mot à dire si ce n'est lorsqu'il pense à ne pas s'abstenir lors des élections, un pays où nos représentants s'engraissent sans avoir à se justifier ( IRFM), un pays où le décalage de traitement entre ses trop nombreux fonctionnaires et les salariés ne cesse de s'agrandir, un pays où les syndicats ne représentent guère plus qu'eux-mêmes, un pays sclérosé par les corporatismes. Nous sommes dans un pays de 64 millions d'habitants dont le gouvernement ne peut plus prendre la moindre décision importante sans avoir l'aval de l'Union et de ses 26 partenaires tous aussi dissemblables les uns que les autres, une démocratie qui à force de prêcher la laïcité en est devenue bêtement laïcarde, une démocratie où au nom d'une idéologie droitsdelhommiste et d'une lutte sans fin contre les discriminations certains mots deviennent imprononçables et l'Identité contestée chaque jour... Une démocratie où les débats se sont tellement radicalisés qu'il n'y a plus que clivages... Et il n'y aurait pas de quoi s'indigner ?

La liste n'est hélas pas exhaustive mais ce billet est déjà trop long pour que la plupart de ceux qui s'y plongeront trouvent le courage d'aller jusqu'au bout...

Et bien, non, apparemment, il n'y a pas de quoi s'indigner. Tout est calme, tout passe et tout va bien. N'aurions nous plus la force, le courage ou l'envie de nous indigner, de parler, de manifester, de crier notre ras le bol, de foutre le feu et de dresser des barricades ? Jusqu'à quand ?

Ce calme me désespère, il me saisit.

C'est cela, taisons-nous. ILS ne demandent que cela.

Folie passagère 1574.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

mardi 24 mai 2011

La révolte gronde


Mais que se passe-t-il donc ?  Les ferments d'une révolution sur le vieux continent seraient-il en train de poindre ? Les printemps arabes feraient-ils florès ? Le parfum du jasmin viendrait-il chatouiller les naseaux de notre jeunesse ?

Espagne, Portugal, Grèce, Roumanie, Angleterre, Italie... Des manifestations de plus en  plus impressionnantes secouent les capitales de ces différents pays. Les socialistes se prennent une déculottée en Espagne, les conservateurs une claque en Allemagne. Les droites et les gauches au pouvoirs ne voient même plus leurs brebis s'égarer. En France, cela démarrerait timidement par un Paris Del Sol, place de la Bastille où depuis quelques jours 2 à 3 cents jeunes se mobilisent contre tout et rien.

A plus ou moins grande échelle, partout les causes sont les mêmes: chômage (40% chez les moins de 25 ans en Espagne), pouvoir d'achat, absence de perspectives, ras le bol d'un capitalisme spoliateur, refus d'une rigueur pourtant nécessaire, sentiment d'abandon, corruption, suffisance affichée des oligarchies, perte des repères traditionnels, platitude des discours politiques, perte de confiance, prise de conscience des insuffisances étatiques, dépossession de souveraineté...

Il ne s'agirait même plus d'indignation, Hessel a un train de retard, mais plus simplement d'une profonde envie de changement, un folle envie de plus de justice. Le pain et les jeux ne suffiraient-ils plus à calmer les ardeurs de populations fatiguées et éreintées par une crise dont on ne semble pas voir le bout.

Les peuples grognent.  Aurait-on des raisons de s'inquiéter ?

Folie passagère 677.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

France, 2019.