Engagement français au Mali: une simple bataille, pas une guerre

Bon, et bien puisque 75% des Français approuvent l'intervention militaire décidée par hollande au Mali, il n'y a plus qu'à la fermer et laisser notre valeureux président mener sa guerre. S'il gagne, à lui la gloire et les lauriers, s'il perd, on n'aura plus qu'à se payer sa fiole et penser aux militaires morts ou blessés. Pour la France? Pour la liberté ?

Ah si seulement les choses étaient aussi simples...

Apparemment, c'est l'Union Sacrée en France sur le sujet, tout le monde ou peut s'en faut approuve. Soit.

Mais comment peut-on espérer gagner une guerre qui n'est pas gagnable ? Les islamistes du coin seront sans doute décimés, reculeront au nord Mali, iront se réfugier au Niger ou ailleurs et renaîtront de leurs cendres. Ce n'est pas une armée de pick-up Toyota que nous avons face à nous aujourd'hui là-bas. Ce sont des terroristes, des islamistes, des fanatiques que rien n'arrêtera tant ils sont convaincus, eux, leurs alliés, leurs enrôlés de force et autres convertis de la dernière heure que le djihad est la seule alternative contre l'Occident et, plus largement, contre les infidèles du monde entier. Ce fut l'Afghanistan hier, une guerre inachevée, c'est le Mali aujourd'hui. Au Mali, ce n'est en fait pas une guerre que la France est partie gagner, c'est juste une bataille qu'il s'agit de ne pas perdre.

Lorsque l'engagement sera total, pour un coût minimal estimé de 400 000 euros par jour, on nous annonce environ 10 000 hommes engagés sur le terrain pour aller déculotter les quelques 2 000 terroristes que l'on aurait vaguement dénombré. 2 000 gusses aguerris, entraînés, sans peurs ni contraintes politiques, ayant, eux, une parfaite connaissance du terrain. Qu'ils soient " détruits " comme l'a annoncé maladroitement, avec provocation et sans diplomatie aucune l'hollande, sera certainement une bonne chose. Ce ne seront que quelques cadavres dans une lutte sans merci que se livrent deux mondes: Un Islam conquérant et belliqueux soutenu financièrement, politiquement et militairement par de nombreux pays contre l'autre monde, celui des Infidèles.

Il fallait venir au secours d'une ancienne colonie française, le Mali, menacée qu'elle était de tomber aux mains de terroristes dont la charia la plus radicale semble être la seule loi. Okay, nous y sommes. Pour combien de temps ? Pour combien de morts ? Et après ?  Drôle de revers de l'histoire, les méchants colonisateurs d'hier appelés au secours des esclavagés d'hier... Quelle sera donc la prochaine ex-colonie à réclamer l'aide de nos forces armées ? Le Niger ? le Nigeria ? Le Tchad ?

Alors si consensus provisoire il y a en France, des voix puissantes commencent déjà à s'élever de par le monde pour critiquer l'engagement de la France. Des voix venant de pays... musulmans, de pays puissants où les Frères règnent en maîtres. On peut lire dans le quotidien algérien Liberté:

" L'intervention militaire française au Mali a été baptisée du nom de code “Serval”. Le serval est un petit félin africain qui a la particularité d'uriner trente fois par heure pour marquer son territoire. La France a ainsi décidé de faire l'impasse sur les résolutions onusiennes pour partir en guerre contre le terrorisme au Sahel. Toute seule, comme le serval, elle n'a pas résisté à la tentation épidermique de revenir dans son ancien pré carré pour montrer à tout le monde qu'elle est la seule à vraiment connaître les intérêts des Maliens, ses anciens colonisés. "

Il est à craindre que contrairement à la guerre en Libye, la France ne sortira pas grandie, dans le monde arabo-musulman, de son intervention au Mali. Il y a fort à parier que dès que les photos des premiers cadavres terroristes paraîtront, le ressentiment grandira en terre musulmane. On parie ?

Libérer le Mali sera une bonne chose, oui, mais à quel prix ?  Le Mali n'est qu'une petite bataille que nous gagnerons, peut-être, sur le terrain. Reste à savoir si nous gagnerons la guerre ... J'ai comme qui dirait des doutes.

Folie passagère 1535.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr