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jeudi 12 juin 2014

La revanche des cocus ?


La gaucholalie est en émoi: Président a proposé que Jacques Toubon soit nommé Défenseur des Droits en remplacement de feu Dominique Baudis. Alors forcément, ça ne plaît pas aux gauchistes. Le gars a voté contre l'abolition de la peine de mort, contre la dépénalisation de l'homosexualité, contre le Pacs. Ouf, retiré de la vie politique, il n'a pas eu à se prononcer officiellement sur le mariage zinzin. Et voilà donc un affreux rétrograde-réactionnaire-passéiste proposé à l'une des plus belle gâche de la République.

La gauche de la gauche par la voie de Bachelay s'insurge, plusieurs députés socialistes sont en colère: Non seulement, Président choisit un mec qui n'est pas de gauche mais qui en plus n'a rien de "progressiste".  Comprenez leur colère ! Et quasiment pas un de ces outragés s'élever contre ce qui fait surtout la spécificité de cette nomination: Jacques Toubon est chiraquien, un vrai, un pur ! Hollande renvoie à nouveau l’ascenseur à ces quelques chiraquiens qui l'ont soutenu lors de la présidentielle, ces quelques demeurés qui, de la merde dans les yeux , appelèrent plus ou moins discrètement à voter Hollande ! Une ambassade par ci, par là ( Alger, Berlin, Rome) en guise de remerciements, un poste de Défenseur des Droits pour Toubon. C'est simple comme bonjour ! Et une nouvelle preuve, s'il en fallait encore, que Président est bien plus calculateur que socialiste dans l'âme. Président fait d'une pierre deux coups: remercier un "ami" et placer à des postes plus ou moins stratégiques des gens qui pourront l'aider d'ici quelques temps, ...  pour 2017.

Vous me direz, tous ces politichiens pratiquent de la sorte: renvoyer l'ascenseur, placer ses pions, créer des réseaux. C'est le jeu. Mais personnellement, si j'étais socialiste aujourd'hui - ce que le ciel et le bon sens m'ont permis d'éviter - j'aurai quand même sacrément la rage de voir mon champion se comporter de la sorte: Et nous, et nous !

Dupés par l'ennemi de la finance qui vire en cours de route social-libéral, qui bise et couvre de cadeaux fiscaux les chefs d'entreprise, qui courbe l'échine devant l'Europe et Merkel, qui matraque fiscalement les classes moyennes, qui fait voter la loi ANI, qui s'entoure de pourris et de cyniques, qui après avoir raillé l'ouverture à la Sarko nomme à des postes prestigieux des gens de droite, les socialistes ont de quoi être en colère après Président. Dès le début de son mandat, Président aura entubé ses électeurs dans les grandes largeurs. Et il continue.

Vous voulez que je vous dise, si Président n'arrive pas à la fin de son mandat, poussé à partir qu'il pourrait être par une défiance jusque là inconnue sous la cinquième République, ce n'est pas la droite qu'il faudra remercier tant celle-ci est actuellement inexistante mais bien les socialistes et tous les cocus qu'il aura laissé en chemin.

Ceci dit en passant, pour que Toubon soit effectivement nommé, il faudra qu'il obtienne la majorité des 3/5ème des deux commissions de validation des nominations. Qu'il soit rejeté et quel (nouveau) camouflet pour Président.

La revanche des cocus en somme !

Folie passagère 2325.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

lundi 28 octobre 2013

Du grand Charles au petit François


" Comment la Vème République, celle du Général de Gaulle, a-t-elle pu accoucher d'un François hollande ? "

J'ai vu passer cette question sur twitter et effectivement, on peut se poser la question de savoir comment on en est arrivé là...

Qu'on soit pro ou anti de Gaulle, puisque de nos jours il semblerait que seuls les avis tranchés soient de mise, personne n'oserait remettre en cause la stature du personnage. Qu'on soit pro, s'il en reste, ou anti hollande, force est de constater que celui-ci n'inspire pas le respect ni même l'autorité que devrait normalement lui conférer sont titre et sa fonction. J'en veux pour preuve, par exemple, les dernières Unes de nos journaux. Comment a-t-on pu passer d'Un destin face à l'Histoire à la Débâcle ou le Naufrage ? Comment a-t-on pu passer d'un "Je vous ai compris" à "elle pourra rentrer, seule" ?

En soixante ans, nous sommes passés de l'Homme d'Etat à l'homme des sondages, de la critique, de la caricature, des reculades et des couacs à répétition. Ce ne sont plus les projets d'avenir qui animent le débat politique, juste des polémiques successives. Alors certes, hollande impressionne par son absence de cap et d'autorité mais cela justifie-t-il cette défiance de plus en plus manifeste à l'égard de nos chefs de l'Etat successifs ?

Reprenez la liste: De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy puis hollande... N'avez-vous point l'impression que plus le temps passe et plus l'autorité de l'Etat, incarnée par le Président, s'est amoindrie?

La faute à qui, la faute à quoi ?


Ce qui frappe, peut-être me trompe-je, c'est que cette défiance semble s'être accrue avec la mise en place du quinquennat qui, de fait, a réduit considérablement le temps d'installation dans la fonction du nouveau venu. Ce dernier doit agir, tout de suite, et ce en admettant qu'il ait acquis de par son expérience antérieure la maîtrise des outils de gouvernance: l'appareil d'Etat, le corps des hauts fonctionnaires, la connaissance des réseaux, des rouages et des hiérarchies. Faute de quoi, son action sera limitée, sa volonté d'agir amenuisée. A peine élu, le président est maintenant obligé d'agir vite, en fait de réagir aux événements et à la réalité, tout en ayant en perspective sa réélection et donc, décevoir le moins possible son électorat. La confrontation immédiate au réel a fait voler en éclat le programme d'hollande.


Deuxième élément, la médiatisation (excessive?) de la vie politique a fait exploser les murs de la tour d'ivoire qui, de de Gaulle à Mitterrand, de moins en moins sous Chirac, protégeait tout en l'isolant nos présidents. Plus rien, ou presque, de ce que fait ou dit un président ne nous échappe. Le Roi est nu, lorsqu'il n'a pas la braguette ouverte, nous savons tout de lui et  ce que nous savons de lui permet de nous en amuser, de le critiquer, de façonner une image. Les médias ont fait de Sarkozy un supposé président des riches, les mêmes ont fait de hollande un capitaine de pédalo. On peut ne pas aimer le président des riches, on se moquera d'un marin d'eau douce. Qui plus est quand ce dernier perce lui-même le fond de la barque.


Troisième élément, concomitant du précédent, les nouvelles technologies et le développement fulgurant d'internet font que nous avons tous individuellement (le blogueur, par ex.) ou collectivement (les partis politiques), et pour peu que l'on s'en donne la peine, les moyens de tirer à vue sur le président et son équipe. La moindre parole et le moindre geste sont décortiqués, fast and fact checking , visionnés et diffusés. Le moindre écart n'est plus pardonnable. Lorsque hollande ouvrit la liberté de conscience aux maires pour mieux revenir dessus le lendemain, cela n'échappa à personne, amis, alliés ou ennemis. L'opacité dont bénéficiaient les présidents précédents, opacité créée par l'accession difficile à l'information, n'existe plus. Nous sommes en transparence et en réaction.


Quatrième élément; le parcours: C'est un mouvement de l'Histoire (et son courage, sa vision de la France,...) qui a sorti de Gaulle de l'anonymat et lui a permis de devenir un Homme d'Etat; il est entré dans l'histoire le 18 juin, il a fait un bout de notre histoire par la suite. Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac, à défaut d'avoir fait l'Histoire, ont tous eu un parcours politique qui s'inscrivait dans le mouvement historique. Ils étaient tous des produits d'Etat, des politiques ayant assumé de multiples responsabilités et endossé plusieurs fois les habits ministériels, des leaders de partis. Ils ne sont pas devenus présidents par hasard. Leur entrée au Château était l'aboutissement presque logique d'une longue carrière politique. Le raisonnement vaut pour Nicolas Sarkozy. Il ne tient pas pour hollande qui finalement n'est que l'enfant illégitime du Fouquet's et du Sofitel. Il ne doit pas son élection à sa carrière mais bien plus à un geste inapproprié de DSK et un arrêt inopportun de Sarko dans une brasserie huppée, un soir de victoire.


La "volatilité" et la modification de l'électorat pourraient être le cinquième élément nous ayant conduit à l'élection de hollande. Nous avons les élus que nous méritons et plus le temps passe, ne retenant rien du passé, nous votons pour des gens qui mentent comme des arracheurs de dents et qui font du clientélisme le moyen de leur réussite. Toute personne sensée ayant lu avec soin le projet socialiste ne pouvait que se marrer et normalement... voter pour quelqu'un d'autre. Incapable de juger par eux-mêmes, manipulés par les médias tout acquis à sa cause, 51% des électeurs (à peine 38% du corps électoral) ont voté pour hollande. La déception et les désillusions aussi brutales que rapides étaient prévisible. 51% des français ont voté pour quelqu'un qui, confronté à la réalité, irait droit dans le mur. Rajoutez à cela que l'on vote bientôt plus contre quelqu'un que pour quelqu'autre et vous avez fait le tour de ce qui a rendu l'élection d'hollande possible pour les uns, illégitimes pour les autres.

Il y a sans doute bien d'autres raisons qui nous ont amené là où nous en sommes et sans doute en trouverez-vous d'autres: l'endogamie du personnel politique, la captation du pouvoir par les mêmes personnes depuis 60 ans, les mêmes qui désignent héritiers ou successeurs, la lassitude et le tous pourris qui de nous dépités font les députés d'aujourd'hui, bien d'autres raisons, certes, mais parmi elles, il y en a deux, à mon avis, qui dominent toutes les autres et dont hollande est la meilleure illustration: l'incompétence et le fait de pas avoir su s'entourer des bonnes personnes.

Folie passagère 1966.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

dimanche 30 juin 2013

Sang neuf contre vieilles badernes...


Tiens, pour une fois, je vais soutenir une proposition de gauchistes, c'est dimanche.

Nos expensives députés travaillent actuellement un projet de loi sur le non cumul des mandats. L'un deux, le député PS de Saône-et-Loire, Philippe Baumel, a  fait adopter en commission amendement visant à limiter à 3 le nombre de mandats successifs. Autrement dit, un député ( ou un sénateur ) devrait rendre son écharpe au bout de 3 mandats et faire place nette pour une nouvelle tête. La solution idéale pour renouveler cette caste de privilégiés qui squattent indéfiniment les bancs des deux chambres. Le sang neuf, il n'y a que ça de vrai et cela nous éviterait d'assister au naufrage de quelques vieilles badernes comme, par exemple, Henri Emmanuelli qui lui, en est à son neuvième mandat ou à l'autosatisfaction de quelques autres comme Fillon qui se gargarisait il y a peu d'être parlementaire depuis... 1981.

Alors curieusement, on se demande bien pourquoi, cette proposition ne fait pas unanimité et l'opposition au projet, pour une fois, n'est pas partisane, elle est générationnelle. Les vieux parlementaires n'en veulent pas, les jeunes la soutiennent. L'argument des jeunes est simple: cette loi permettra le renouvellement de la classe politique et d'éradiquer les mauvaises habitudes ( constitution de patrimoines, ploutocratie, lobbying, cercles amicaux,...). Celui des vieux est plus étonnant mais pas totalement idiot. Ils pensent que c'est la longévité parlementaire qui permet l’émergence de véritables hommes d'état, mention faite par exemple de Mitterrand ( 8 fois député et 1 fois sénateur ), de Chirac ( 7 mandats de député et 1 mandat de député européen ) ou de Giscard ( 9 mandats de député et 1 mandat européen ); oui, pourquoi pas, à supposer que ces trois là furent de grands hommes d'Etat... Le contre exemple étant de Gaulle qui ne fut jamais parlementaire.

Nous pourrions regretter que notre système politique nous impose le fait que seul un parlementaire puisse devenir chef de l'Etat, mais c'est ainsi, hélas, peut-être.

Quant à moi, je répondrais que si 15 ans ne suffisent pas à un bonhomme pour émerger dans le paysage politique, c'est que le gars est nul, inodore et sans saveur. Il n'a donc pas sa place. Si quinze ans ne suffisent pas à un homme pour faire de grandes choses alors qu'il retourne à sa vie d'avant. Enfin, cette disposition permettrait aux parlementaires s'imaginant un grand destin national de se réaliser plus vite; bref, ils auraient, ces ambitieux, aucune autre alternative que de se sortir les doigts du cul (comme l'on dit si poétiquement au sein des armées) afin d'acquérir la stature nécessaire à la prise de hautes responsabilités.

Ceci dit, la fronde des anciens est si violente que les députés se sont donnés jusqu'à mardi prochain pour éventuellement trouver un consensus sur un amendement... déjà adopté. Autant dire que rien n'est fait. Les vieux s'accrochent à leurs fauteuils.

Et pendant que j'écris ces quelques lignes, ce blog dépasse le cap des 1 million de pages vues; nous y reviendrons.

Folie passagère 1779.
D'accord, pas d'accord: atoil'honneur@voila.fr

jeudi 15 décembre 2011

Chirac condamné, un sentiment de malaise et de dégoût.


Chirac déclaré coupable de "détournements de fonds publics" et "d'abus de confiance", il est condamné à deux ans de prison avec sursis. A peine 3 heures avant le verdict, on nous annonçait pourtant l'acquittement.

Je suivais en direct, via le journal Le Monde, le déroulé de cette séance au tribunal de Paris. Au fur et à mesure, un curieux sentiment de malaise m'a saisi. Etrange. 

Je n'ai jamais eu de sympathie particulière pour le président Chirac mais paradoxalement j'ai toujours apprécié l'homme. Allez savoir pourquoi. Mais de voir ainsi sa carrière d'homme politique et d'homme d'Etat couronnée d'un sinistre " 2 ans de prison avec sursis " me met mal à l'aise. Une sorte de dégoût devant tant d'acharnement et de lenteurs judiciaires et pourtant, la satisfaction de savoir que nul n'est au-dessus des lois est bien présente.

Et cependant; tout ça pour ça. La faute était-elle si grave pour qu'il ait fallu près de15 ans de procédures avant d'en  arriver-là ? La faute était-elle si petite pour qu'elle soit expiée d'un simple " 2 ans avec sursis " ?  Mesquineries de certains juges pour avoir poursuivi pendant tant d'année un ancien chef de l'Etat qui finalement n'a ni tué, ni fait violence ? Si ce n'est violence à la loi.

Sommes-nous si revanchards pour réclamer depuis si longtemps une peine contre un homme qui aura consacré quasiment toute sa vie à son pays ? 

Malaise à l'idée de l'exploitation politicienne prévisible qui sera faite de ce jugement ?

Voyez, la chose est confuse, à chaud, dès l'énoncé de la peine. Je devrais être satisfait qu'enfin, dans ce procès fleuve et onéreux, justice ait été rendue.

Et bien non, même pas. Rien qu'un sentiment de malaise, du dégoût. Difficile à exprimer, étrange.

Folie passagère 966.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

France, 2019.