mardi 30 décembre 2014

Déjà 6 SDF morts de froid... mais j'ai continué mon chemin


Hier, ils titraient: " Un premier SDF est mort de froid ". Aujourd'hui, de ce matin à cette fin d'après-midi, le décompte aussi morbide que médiatisé continue et une chaîne d'info de venir me le cracher aux oreilles: " Déjà 6 SDF morts de froid !" . Et l'autre journaleux d'ouvrir son édition en déclarant " Oui en 2014, on meurt encore de froid en France, notre invité, un ancien sans-abri, viendra témoigner... " Oui et alors, comme l'an dernier et comme l'année prochaine, il y en a qui meurent de froid... dans la rue. Comme en été. Comme au printemps. Comme en automne. Mais le reste de l'année, ça passe, on n'en parle pas. Là c'est différent, c'était Noël et demain c'est réveillon. Pleurez dans les chaumières, pleurez devant vos feux de cheminées qui ne seront finalement pas interdits, c'est bon, un peu de culpabilisation, vous verrez que sous peu, il y en aura un pour nous demander de nous repentir, voire de nous flageller. Et BFM de déclarer " Que peut-on faire ? que POUVEZ-VOUS faire ? ". Et puis quoi encore ?

Demain soir ou dans 15 jours, tout le monde s'en foutra de ces morts de la rue, on en reparlera peut-être si une nouvelle vague de froid arrive et puis c'est tout. Une autre actu chassera celle-là, les politocards se seront tous ou presque exprimés sur le sujet: tout est fait, les centres d'hébergements sont ouverts, des lits supplémentaires ont été installés, blablabla... Ça n'a pas loupé, voilà Marisol qui exprime sa solidarité et de nous assurer que oui, le gouvernement est mobilisé et pas que depuis hier, depuis déjà quelques semaines, on a anticipé; Solidarité ! crie-t-elle en nous assurant pour la quatrième fois en moins de deux minutes que le gouvernement est mobilisé et que des solutions d'hébergement ont été aménagées et seront pé-re-nni-sées, il y a urgence ! Oui monsieur pérennisées ! Alors, hein, vous voyez bien qu'on bosse...

Et vous savez quoi, l'année prochaine, si MST est encore là, ce qui n'est pas acquis, elle nous sortira le même discours, le même que l'on nous sort depuis des années: il y a des gens qui meurent de froid dans la rue mais le gouvernement est mo-bi-li-sé. Manquerait plus qu'il ne le soit pas !

Il y a seulement 3 ou 4 siècles, ils étaient des milliers à mourir de froid le long des chemins ou dans les forêts, aujourd'hui, ils ne sont plus "que" 400 alors hein... et demain, l'année prochaine, ils seront tout autant, un petit peu plus si la crise dure, un petit peu moins si la croissance revient, si les solutions d’hébergement dont on nous promet aujourd'hui la pérennisation auront bien été ... pérennisées..., mieux " si le lien social est renoué " qu'elle vient de dire la journaliste...

Les beaux jours reviendront, et dans la nature, sous un porche ou en rase campagne quelques autres SDF mourront de faim, de froid, d'hypothermie ou de dieu sait quoi d'autre... C'était ainsi, c'est ainsi et ce sera ainsi.

"Il n' y a pas de fatalité" a dit cet associatif au nom d'ancien premier ministre et accessoirement ancien maoïste; et bien si justement, il y a, en la matière, fatalité, il y a ceux qui accepteront qu'on les aide et ceux qui ne voudront pas. Il y a ceux que la maraude aura su convaincre de venir se mettre au chaud et ceux qu'elle n'aura pas vu.

Ce matin, j'étais coincé dans un embouteillage. Il faisait -2°. De ma voiture, j'ai vu un SDF couché par terre sur le trottoir,  vaguement emmitouflé dans un duvet cradingue. J'ai eu le temps de voir des dizaines de gens passer à coté, le contourner sans le voir ou en faisant semblant de ne pas le voir, pas un n'a bronché, pas un ne lui a parlé, pas un ne s'est arrêté pour lui donner 2 euros ou un sourire.

Et moi, j'ai continué mon chemin. Nous sommes ainsi.

Folie passagère 2590.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

25 commentaires:

  1. Bonjour, même les organisations caritatives telles qu'Emmaus sont vérolées :) Ma mère y est bénévole dans la Manche et il faut voir ce qu'il s'y passe....Les dons effectués sont loin de toujours profiter aux 'compagnons' qui sont d'ailleurs hors code du travail...;...Surtout les biens de valeur qui sont récupérés par des professionnels (genre antiquités).
    Emmaus c est un vrai business pour quelques uns.
    Alors ceux qui ont une vraie compassion, au sens bouddhique, pour les paumés et malheureux sont vraiment très rares.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @anonyme: mais Emmaus existe et heureusement malgré toutes ses imperfections, comme Les Restos.

      Supprimer
  2. Quand on vit dans des quartiers où on ne croise pas un seul SDF, on peut s'indigner comme savent le faire tous ces bien-pensants.
    Quand j'entendais Le Roux dire qu'il faut aller discuter avec les SDF, leur montrer de la compassion, ne pas les empêcher de venir (n'est-ce pas Valls ?), je me dis qu'il n'a pas du en voir souvent de près.
    Certains gardent dans la pauvreté et l'errance une certaine dignité et on les voit peu. Ils cachent leur misère. Certains travaillent ou sont étudiants et c'est bien ça qui est le plus désolant.
    Mais la plupart sont des épaves, saouls du matin au soir, ou avec des problèmes psychologiques graves, défoncés, agressifs, entourés de chiens qui font peur. Ceux qui ont le malheur de vivre ou de faire leurs courses dans les quartiers où ils se regroupent rêvent parfois de prendre un fusil et de tirer dans le tas pour pouvoir dormir au moins une nuit entière avant d'aller travailler.
    Alors, snif et c'est tout...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Gilly: Il a dit ça ce tartufe de première de Le Roux ? non mais c'est pas possible ! quelle brêle ! Pour le reste c'est hélas une partie de la réalité mais celle là, faut la taire, chut !

      Supprimer
    2. Il a tellement raison qu'il faut l'applaudir GILLY;

      Supprimer
  3. Snifffff pour faire comme tout le monde mais j'aimerais maintenant savoir combien de sans-papier sont logé à l’hôtel ?
    L'appel aux dons , les émissions sur les maladies , la pauvreté ,etc ,c'est tous les jours et à force cela devient tellemnt banal que nous ne voyons plus rien autour de nous .
    Perso , pas de jaloux plus rien à personne , j'aide des jeunes qui cherchent à se sortir de l'ornière de la pauvreté et ma contribution s'arrête là . Je ne *vois * plus rien d'autre .
    La Touraine ainsi que le reste des guignols du gvt je ne les écoute plus ,j'ai toujours eu en horreur le feuilleton " Amour , gloire et mocheté "

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Claude Henri: je ne te jetterai pas la pierre ! :)

      @fredi M: toute cette espèce d hypocrisie de " Noël " et de "grand froid " m exaspère

      Supprimer
  4. Permettez-moi mon cher Corto, de reproduire ici, ce que Mildred, que vous connaissez peut-être, a écrit sur le blog de Thierry Desjardins :

    "Ce qui me surprend c’est qu’avec toutes ces pleurnicheries sur les SDF, jamais au grand jamais, on ne nous raconte que des gens invitent un SDF à passer une nuit au chaud chez eux.
    Ma mère, elle, le faisait, au grand dam de la famille qui n’avait pas de mots assez durs pour fustiger ce comportement.
    Elle vivait dans un modeste trois pièces, et ce n’était pas rare qu’une de ses chambres ne soit occupée par un clochard – à cette époque on n’avait pas encore inventé le SDF – à qui elle avait fait prendre un bain, à qui elle avait lavé les vêtements et les avait mis à sécher sur un radiateur, à qui elle avait servi un bon dîner et mis à coucher dans un lit bien propre. Elle le relâchait le lendemain matin après un copieux petit déjeuner.
    Je n’ai jamais entendu ma mère faire de morale pour que les gens imitent son comportement. Il est vrai qu’elle était loin de susciter l’admiration puisque, au contraire, il lui fallait encourir les mises en garde et les sarcasmes en tout genre dont personne ne se privait de l’abreuver."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @marianne: allez savoir pourquoi mais pour connaitre un peu Mildred, le comportement de sa maman ne m étonne guère ! :)
      Que les Marisol, Le Roux et autres journaleux accueillent chez eux ces SDf sur le sort desquels ils voudraient que l on s attriste et après on en reparle

      Supprimer
  5. Pour le socialisme la misère c'est surtout un fonds de commerce, il est donc logique
    que les SDF aient commencé à se multiplier dans nos rues à partir de 1981. Avant il
    y avait des "clodos" tous plus ou moins volontaires, depuis l'appellation a changé en
    même temps que les réalités. Nous avons importé des tas de miséreux qui ont envahi
    les quartiers construits exprès pour les pauvres, ces derniers n'ont plus de place et la
    crise a fait le reste. La compassion du contribuable lambda s'exerce en conséquence de
    manière un peu théorique, il a l'impression de faire ce qu'il peut, ce sont les saligauds qui
    nous gouvernent qui utilisent le pognon en dépit du bon sens.
    Seulement voilà, le type qui crève dans la rue, tout ça ne le ressuscite pas...alors on
    fait quoi? Comme tout le monde, on passe...
    La vie n'est pas seulement dure, elle est compliquée, aussi, hélas!
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Nouratin: Un fonds de commerce et un argument électoral: justice sociale, a bas la pauvreté, salaud de riches etc, etc...

      Supprimer
  6. tonton flingueur31 déc. 2014, 00:15:00

    oui, ce décompte macabre est finalement assez obscène et les injonctions qui vont avec tout autant... manière d'essayer de nous culpabiliser tous un peu... vous voyez de quoi vous plaignez vous vous, vous avez un toit... que tous les "indignés" professionnels et "engagés" divers et variés, en général avec des comptes en suisse et résidence secondaire dans le lubéron ou a l'ile de ré ouvrent grand leurs portes ! et pour une fois mettent leurs actes en accord avec leurs grandes gueules! je me souviens du temps ou on nommait encore les sdf "clochard" on en voyait toute l'année sur les bouches de métro ou dans le métro meme sans que ca émeuve le moins du monde le beau linge parisien.. de gauche ou de droite, alors oui, désolé, c'est profondément triste, mais la grande majorité du peuple Français a déjà du mal a finir les fins de mois ,contrairement a nos belles ames professionnelles pour qui un smic représente le prix d'un déjeuner arrosé d'un grand vin... alors qu'ils agissent si ils veulent, mais en SILENCE !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Tonton: En silence... ça nous fera en plus des vacances !

      Supprimer
  7. Un soir prenant le métro vers 23 heures, je rentrais dans un wagon presque vide, 2 minutes une odeur insupportable me piqua le nez et les yeux, un clochard dormait dans un coin , personne n'était assis à côté. La station suivante je changeais de voiture, un voyageur sourit et me dit :" vous aussi, vous ne supportez pas", à toutes les stations la transhumance se faisait et cela me fit rire Une jeune péronnelle m' apostropha: " Vous n'avez pas honte de rire de la misère de cet homme"; la réponse fut immédiate:" Pourquoi, ne l'invitez vous dans votre chambre"; la demoiselle replongea son regard dans son journal "Le Monde"

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Grandpas: vécu la même scène, exactement la meme !

      Supprimer
  8. moi je crois tout simplement au cynisme de ces journalistes et politiques grassement payés par la république, incapables de montrer l 'exemple mais qui rassurent leur électorat bobo par quelques reportages et phrases mielleuses !!!
    depuis longtemps je constate dans ces villes socialistes la dérive de ces sans-logement et sans dents avec leurs chiens (qui les nourrit et ou est le risque sanitaire au passage?) ... comment se fait-il que ces élus qui se disent près du petit peuple laissent tant de gens sur le trottoir ? La ville de Rennes à gauche depuis longtemps en est un exemple ...
    Le socialisme en marche accentue la misère et la dépendance du peuple car c'est dans son intérêt ..

    plus de pauvres et de gens malheureux .... plus de socialisme !!!!

    ils ont tout intérêt à jouer les pleureuses !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Philz: et ils jouent les pleureuses merveilleusement bien.

      Supprimer
  9. La misère est partout, dans les faits mais aussi dans les esprits. Autrefois, les clochards étaient vus avec une certaine bienveillance. Dans ma ville, le plus célèbre avait son surnom et un bouquin à été écrit après son décès. La ville était en deuil
    Depuis, l'état d'esprit a changé et de deux ou trois clochards, ils sont passés à 10, 20 etc qui n'étaient plus du coin, ni même du pays, ni même quelquefois SDF puisque la Mercedes attendait quelques rues plus loin..
    Ne pas mettre tout le monde dans le meme sac, la vraie misère existe et est souvent invisible à nos coeurs échaudés par les opportunistes protégés d'un gouvernement et d'une bien-pensance de bon aloi, culpabilité en diable.
    Je combats la misère mais je combats aussi ces esprits étroits et cyniques qui nous rabachant à longueur de temps: " faites ce que je dis, pas ce que je fais"
    Que font tous ces pays africains si riches pour leur congénères ? Ils viennent en Europe et en France en particulier pour un motif de déstabilisation et en ça, ils sont manipulés comme nous le sommes par les politiques.
    Que faire ? Tout est dans cette question existentielle.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. pour l'Afrique et tous les pays très pauvres, il faut aider les populations localement et non les inciter à venir chez nous ...c'est simple sur le principe .. accueillir toute la misère du monde c'est aussi mettre sur la paille chez nous des gens qui se tiers-mondisent ! les politiques de gauche ont tout intérêt à accepter cela .. cela donne de l'eau à leurs moulins et cela ne libère pas ces peuples lointains contre la misère.. Bien au contraire ! pourtant le simple bon sens !

      tous ces nantis de gauche qui nous font la morale ne léveront pas le petit doigt. ils préfèrent l'opéra, l'art moderne les bons restos et un petit train de vie confortable leur permettant de refaire le monde en restant lâches, bien au propre dans leur confort

      le socialisme a la base est une idée généreuse.. pour cela il faut aussi faire comme les curés ... donner ce que l'on possède pour le plus pauvre.... Ce ni Hollande ni Valls qui montreront l'exemple c'est certain.. Bien au contraire... ils n'aiment pas ces curés !

      Supprimer
  10. Quant à Bruno Le Roux...
    C'est bien celui qui organise ce qui pourrait s'apparenter à un racket, en sommant les députés socialistes de verser du pognon à partir de leur réserve parlementaire à la Ligue de l'Enseignement pour "rester vigilant face au F Haine?"

    http://www.valeursactuelles.com/politique/exclusif-la-caisse-noire-anti-fn-du-ps-49892

    Mais pourquoi pas ne pas plutôt améliorer le fonctionnement des structures d'aide aux clochards? (et j'emmerde le politiquement correct du terme SDF)

    Popeye

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Popeye: et voila, c'est malin, tu évoques Le Roux et ma gastro repart de plus belle

      Supprimer
    2. Désolé.

      Bon rétablissement.

      Popeye

      Supprimer
  11. Rappelle-moi le nom de ce politicien qui avait promis qu'avec lui, il n'y aurait plus de SDF.
    Bob réveillon quand même.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Pangloss: tu poses des questions dont tu as la réponse ?
      Quant au réveillon, pour l instant c'est mal barré: Gastro !

      Supprimer
    2. @ Corto
      Quelle malchance !
      Pour un hédoniste comme vous, c'est vraiment pas de bol d'être privé de réveillon. Et en plus, de ne pas pouvoir cuisiner puis décrire vos recettes qui nous font saliver presqu'autant que vos savoureux billets. :-)

      Bon courage et bon rétablissement.

      Supprimer

La modération des commentaires étant activée, leur parution peut prendre quelques temps.

TOUT COMMENTAIRE ANONYME SERA SUPPRIME

France, 2019.