Je fais mien le texte ci-dessous, texte trouvé par hasard sur le site Flamberge et Belladone:
" Une devise s’est rappelée à mon souvenir il y a quelques mois, et j’ai décidé de la faire mienne : « Noblesse oblige. »
Je ne l’entends pas comme l’affirmation d’une caste (qui n’est pas la mienne) ni même comme la revendication de qualités morales (ça n’est pas à moi d’en juger) mais comme l’exigence d’être, à chaque instant, digne de ses talents, de son héritage et de son patrimoine.
Cela va du niveau génétique au niveau civilisationnel, en passant par l’éducation reçue. Les dons reçus de la Nature (et surtout de nos parents) nous obligent à prendre soin de nos corps et de nos esprits, à entretenir leurs capacités, à les mettre au service de nos communautés. Notre éducation ne nous donne en aucun cas le droit de mépriser ceux qui en ont reçu une moindre, mais nous oblige à la patience et à la pédagogie. La culture dans laquelle nous sommes nés et dont nous avons goûté les fruits nous oblige à en être digne, à la bien représenter auprès des étrangers, et d’abord en nous instruisant toujours plus, en cherchant à la connaître toujours davantage.
Cette exigence est applicable à chaque héritage, à chaque culture, et en premier lieu aux personnes qui prétendent les défendre. Le premier devoir de celui qui a conscience de ses ancêtres est d’en être digne avant de dénoncer, de revendiquer, de réclamer quoi que ce soit en leur nom. Nos (j’emploie cette forme pour que chacun puisse s’approprier l’interrogation, et parce que je ne condamne rien qui ne me concerne en premier lieu) ancêtres pleuraient-ils pour se faire entendre? Se livraient-ils aux olympiades de l’oppression? La culture dont nous nous réclamons tolérerait-elle la vie que nous menons et ce dont nous dépendons (des drogues aux aides sociales en passant par internet, le porno, la sur-consommation) ?
L’époque elle-même ne peut tout excuser : fils de nos ancêtres, nous sommes aussi fils de notre temps, tordus, avilis par lui, et, sous d’autres aspect, portés, propulsé par lui. Mais notre temps est aussi fils de nos actions, il fait ce que nous sommes autant que nous faisons ce qu’il est.
A chaque moment, nous sommes les ambassadeurs de notre culture, de notre pays, de notre région, de notre ville, de notre famille. Les discours de déresponsabilisation (rien n’est de ma faute, tout vient de la société, de mes parents, pauvre victime que je suis) nous enferme dans une minorité de larves : non, nous ne sommes pas que nous-même, nous sommes tous les groupes dont nous faisons partie, tout le temps. Quand nous allons au MacDo, quand nous jetons des détritus ailleurs que dans une poubelle, quand nous nous comportons comme des sous-hommes (ou des sous-femmes) avec nos partenaires sexuels, quand nous mendions, quand nous nous abrutissons, quand nous mentons, (1) nous le faisons au nom de notre famille, de notre civilisation, de notre race.
Avant de s’en réclamer à cor et à cri, regardons-nous dans un miroir : sommes-nous dignes des étendards que nous cherchons à brandir ? (je pense aux suprémacistes raciaux obèses, aux petits bourgeois replets qui se montent la tête sur leur glorieux haplogroupe, aux goujats infidèles et/ou violents qui s’étonnent de voir leur ex passer « dans le camp d’en face »).
Que cela ne nous empêche pas de nous amuser, de verser dans divers mauvais-goûts assumés, pourvu que même dans le plus extrême mauvais goût, dans le divertissement ou la provocation, nous ayons l’exigence du sens. La fantaisie n’est pas l’oubli de soi, mais s’oublier revient très souvent à se pisser dessus.
(1) : Ce à quoi l’on me répondra : nos ancêtres, même les plus glorieux, même les bâtisseurs de civilisations, n’étaient pas des saints. Ils ont menti, allègrement trompé épouses et maris, triché, spolié… Peut-être mais ils gagnaient des batailles, risquaient leur vie, accomplissaient de hauts faits, défendaient les arts… On a beau jeu de dire « oui mais le chevalier bidultruc courrait ribaude entre deux croisades » les fesses posées devant son ordi, quand le plus grand risque que l’on prend est de troller sur les réseaux sociaux et peut-être, un jour de grand engagement, coller quelques affiches."
D'accord pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr
Puisque ça VOUS arrange.
RépondreSupprimerTout cela est bel et bon mon cher Corto, le soucis est que dans quelques temps - pas bien lointains- la majorité de nos compatriotes ne comprendra absolument rien à un texte comme celui ci.Ils le liront (peut être) mais cela n'aura aucun sens étant donné l'abrutissement général de la populace (Merci les Hanouna et autres crétins de la même farine) Quel sursaut voulez vous qu'il y ait de la part d'un peuple qui est déjà condamné mais qui ne s'en est pas encore rendu compte...
RépondreSupprimerGfB: c'est effectivement le risque puisque tout est fait pour que les jeunes de demain soit le plus incultes possible. J'ai quelques espoirs avec le seul de l équipe Macron qui semble tenir la route , le ministre de l'EN, mais un espoir ténu
SupprimerLe sursaut pourrait-il venir de la jeunesse qui s'est réveillé lors de la manif pour tous... j y crois aussi, un peu
Huic superes tu qui superes successor honoris ;
RépondreSupprimerDegener es si degener a laude prioris.
Celui à qui tu survis, tu lui survis successeur de sa dignité;
Tu manques à ta lignée si tu manques à sa renommée.
C'est l'épitaphe du roi Louis VII (1137-1180) que j'ai fait mienne.
Le Nain
Le nain: je prends aussi !
SupprimerBonjour Corto,
RépondreSupprimerJe rapprocherai ton texte de la parabole des talents (Évangile selon Matthieu XXV, 14-30). Je m'y réfère souvent: qu'ai-je fait, qu'avons-nous fait de nos talents. Je connais les exigences que je m'applique. Je doute fortement quand je vois les "exigences " de notre société.
Merci pour ce billet.
Bon après-midi
H: le rapprochement avec la parabole des talents est bien vu et je regrette de ne pas y avoir pensé
Supprimer"Noblesse oblige, Chamborant autant" .... Même dans ce prestigieux régiment je ne suis pas certain qu'aujourd'hui le premier des "hussards bruns" croisé dans le quartier Estienne d'Oberhoffen soit capable de vous dire de quoi il en retourne de cette magnifique devise.
RépondreSupprimerScrogneugneu.
Un Dragon: je ne crois pas me tromper mais je crois que ce sont des membres de ce régiment que j'avais vu s'entraîner " infiltration " à Djibouti.
Supprimer" Oncque ne failli ! "
Bonjour, je passe souvent sur votre blog et me permets cette fois ce commentaire: je suis en train de lire la vie de Ste Jeanne d'Arc. Il est à remarquer que, si elle était intègre et pure, aucun des soldats de son escorte ne l'était: le livre dit que tous s'adonnaient aux "péchés habituels des soldats". Elle les exhortait à la confession mais comprenait qu'un homme est fait de la plus haute misère et de la plus haute vertu tout ensemble, comme d'ailleurs l'a si bien écrit Pascal deux siècles plus tard. J'écris cela par rapport à votre note 1). Du coup peut-être peut-on aller jusqu'à dire, dans la mesure où la chrétienté a forgé cet homme à la fois noble de son élan vers Dieu et vil de son péché, tout ensemble terrestre et porté vers l'exaltation, et pris et aimé comme tel par son Dieu, que non seulement noblesse oblige, mais chrétienté oblige? Et que, allant à l'encontre d'un certain discours païen, c'est bien l'absence de Dieu et de son espérance même qui avachit l'homme et le repousse vers la terre sans plus aucun élan céleste?
RépondreSupprimerMerci pour ce beau texte. Etre digne de ce que l'on a reçu en héritage est souvent bien difficile.
Unknown: normalement, je jette les commentaires "anonymes " mais là, j ai pas pu faire autrement que de le garder.
SupprimerEtre digne de son héritage n'a rien de difficile, il me semble, si on nous a inculqué la valeur de celui-ci
Pardon d'avoir publié comme anonyme. Je suis ODE.
RépondreSupprimerOde: bienvenue ici!
SupprimerJ'imagine, tout comme moi, que les aïeux de beaucoup d'entre-nous ne se sont point révélés être de parfaits gentilshommes. Ils n'ont pas risqué leur vie de leur plein gré, ni accompli de hauts faits et encore moins défendu les arts. Raison pour laquelle, lorsque "son" héritage se trouve être ce qu'il est, il convient de prendre le meilleur du meilleur en tant qu'ascendant, puis, de tenter de se hisser à son niveau afin de le transmettre à ses enfants.
RépondreSupprimerGéo
RépondreSupprimerNous ne pouvons vivre sans valeurs éthiques,sans la conscience des plans spirituels,ce sont ces plans subtils qui nous inculquent un élan créateur,même si les religions en ont trop souvent déformé le sens, souvent en croyant bien faire ou simplement par goût du pouvoir des chefs religieux ou d'une caste en place.
Créer,construire,c est le propre de l être humain,mais dans des rapports harmonieux qui valorisent ce que nous pourrions appeler "un champ de forces" propre à une civilisation,c est faire descendre,faire habiter l Esprit dans la matière au travers des formes que cette matière va revêtir.
Ce n est pas un hasard si,pour l occident,par exemple,les cathédrales ont une structure élaborée selon des rapports précis et équilibrés,comme dans toute vraie civilisation.
Et même dans l Art dit profane cette présence transparait.La personne qui a restauré un objet d Art,un meuble d Art,comprendra ce dont il est question parce que cet esprit transparait même par delà les éléments et la structure qui le composent.
Pour la Musique,c est du pareil au même,elle n est que la transcription en langage codé de formes émanées de plans subtils captés par le compositeur.
Prétendre que l Art d une civilisation,d'un peuple n existe pas n est que la preuve d une dégénerescence de l être et de sa perte totale de sa connection au Sacré qui nous relie aux grandes forces constitutives de l univers(ou des univers).
C est tout ce qui nous donne la joie de créer,l élan dynamique et enthousiaste vers la réalisation d une oeuvre,que celle-ci soit par le biais d'une forme matérielle ou non vers la réalisation de tout ce qui nous grandit et nous rappelle qui nous sommes.
La perte de cet élan vital se manifeste quand on réalise des créations dont les supports physiques deviennent anodins ou carrément vulgaires,sans âme,d une structure appauvrie,indigente,et qui ne témoigne que d un enfermement dans ce que la matière a de plus brut,la matière seule,les instincts basiques de l espèce humaine,sans la connection aux mondes dont le notre n est que le reflet,ce reflet qui se ternit et se brouille au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans l oubli des origines de notre plan physique.
C est aussi à partir de là que les valeurs éthiques dégénèrent et que vulgarité,passions primitives non orientées dans un but constructif et désespérance suicidaire,autodestructrice,s installent.
C est ici que les émissions et cérémonies débilitantes paraissent,que les rituels collectifs ne deviennent plus que singeries des anciens mystères et que les valeurs qui ont fondé une civilisation sont perdues,oubliées par les peuples,qui,égarés dans un désert de l esprit,ne voient plus que l instant présent et que l ombre dans la caverne.
Climat que des individus qui les dirigent se plaisent à encourager,promouvoir,pour garder les peuples endormis et du fait que ces individus ont eux-mêmes perdu la connection au Sacré et sont des égarés.
Et au lieu d avoir une célébration du Sacré au travers des grandes cérémonies ou d investiture,par exemple,nous avons des singeries grossières où un humain,entouré de symboles bancals,chûté au niveau du primate maladroit,ne fait que célébrer l illusion du pouvoir et l' autopromotion de ce qu'il est devenu,c est à dire rien du tout,et cela est le fait d une civilisation qui a perdu ses connections aux plans subtils dont elle n est que le reflet alors que ses membres s'en croient la source.