lundi 15 décembre 2014

UberPop: Quand l'Etat interdit ce que la justice autorise...


Les taxis, ce matin, avaient promis de mettre le bazar dans Paris au motif qu'une application sur smarphone permettait à des individus de se mettre en relation, les uns faisant office de taxis "clandestins", les autres de passagers cherchant une prestation de transport à petits prix.

Les taxis "légaux" avaient porté plainte contre Uber pour concurrence déloyale et en évoquant le caractère possiblement dangereux de ces mises en relation. Les avis sont partagés et chacun aura bien son opinion sur la question. Pour moi, tant que globalement les taxis classiques et licenciés seront aussi cons, je ne ferais plus appel à eux préférant les transports en commun ou le système des VTC; j'avais expliqué ma position ICI.

Toujours est-il que la justice française avait dans un jugement récent autorisé cette application UberPop. La justice que l 'on nous présente comme indépendante et souveraine avait donc statué: Elle avait validé et l'application et le système que dénonçaient à tort ou à raison les taxis légaux. Jugement fut rendu !

Et j'apprends que l'Etat, par la voix du porte-parole du ministère de l'Intérieur, vient d'annoncer que cette application serait " purement et simplement interdite " à partir du 1er janvier 2015. L'Etat plus fort que la Justice ?

Au nom de quoi le pouvoir socialiste français (qui aurait très bien pu faire appel de la décision, tout comme les organisations syndicales de taxis) peut-il prendre le contre-pied d'une décision de justice en interdisant ce que la dite justice indépendante a autorisé?

Je suis preneur de toutes explications pouvant éclairer ma lanterne.

Folie passagère 2572.
Le gouvernement interdira UberPOP au 1er janvier 2015
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

10 commentaires:

  1. @Fredi M: Oui sauf que dans le cas présent et jusquà nouvel ordre aucune loi n interdisait Uberpop et c'est bien parce qu il n y avait pas de loi que les taxis ont porté en justice l affaire. La justice sert aussi à "positionner" la société quand les textes de loi font défaut ou n existent pas.
    Quant au pb de la licence fort coûteuse, je rappelle que les premiers responsables de ce coût sont les taxis eux-mêmes.

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  2. Bonjour Corto,

    Le bateau prend eau de toute part (cf l'excellent billet de Jean-Marc Sylvestre: http://www.jeanmarc-sylvestre.com/2014/12/15/pendant-quon-se-demande-si-la-politique-est-encore-de-gauche-ou-deja-a-droite-les-marches-et-les-agences-de-notation-nous-degradent-...) alors quoi de plus normal qu'une petite agitation vite fait bien fait dans le Landerneau national. Agitation d'autant plus stupide que, le marché étant in fine le plus fort, la capitulation viendra tôt ou tard comme le rappelle très justement H16 dans on billet du jour: "En réalité, nous assistons aux soubresauts de combattants qui savent avoir déjà perdu. Petit-à-petit, les prix des licences, ou des médaillons comme à New-York ou Chicago, chute. Même en imaginant que ceux qui ont actuellement un taxi et la licence correspondante parviennent à faire interdire l’utilisation officielle d’Uber et ses concurrents directs, ce ne sera qu’un petit répit. D’une part, les particuliers trouveront toujours un moyen de s’organiser en dehors des contraintes administratives, parce que le jeu en vaut la chandelle. Et d’autre part, parce que, progressivement, les consommateurs se font à l’idée qu’ils peuvent avoir le même service pour beaucoup moins cher, les licences vont continuer à baisser. Jusqu’au moment où elles ne seront plus vendues, faute d’acheteurs : qui irait, maintenant, acheter (fort cher ou même bon marché) une licence de taxi alors que l’avenir est déjà visible et se passe très bien de ce colifichet administratif encombrant ?" (http://h16free.com/2014/12/15/35907-ce-quuberpop-montre-de-la-calcification-francaise).
    Mais dans un pays où le mot "connivence" se devrait d'être inscrit dans la devise du régime, il est malheureusement normal d'assister à ce genre de gesticulation mais, je reprends la conclusion d'H16, la réalité est que: "Bien évidemment, la réponse politique, qui consiste à trouver des compromis, à tenter — encore une fois — par tous les moyens de supprimer les messages douloureux que la réalité envoie de plus en plus massivement, cette réponse ne fera qu’accroître la déconnexion du réel, et au final, la frustration, puis, évidemment, la colère. On voit mal comment cela peut se terminer sur du velours…".
    Le jour où, dans ce pays, l'équilibre entre les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) qui fondent une vraie démocratie sera atteint (on en est très loin), sera un grand jour. Pour le moment, c'est la déliquesence qui prime.

    Bonne journée

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    1. @H: je n avais pas encore lu le billet de H16 mais effectivement cette histoire de taxis montre bien un système de monopole qui est au bout du bout et qui se retrouve confronté à la réalité d un monde de plus en plus concurrentiel. L'annonce du gvt, je crois que c'est bien plus simple que ne l écrit H16: chez moi, on dit pas de couilles, pas d embrouilles, l Etat, politiquement aux abois et au plus bas ds les sondages cherche a tous prix a étouffer dans l œuf toute amorce de trouble social. Et c'est ce qu il fait depuis le début de ce quinquennat: céder ou reculer dès que la colère pointe avec une corporation professionnelle.

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  3. Je me suis posé exactement la même question.
    Si c'est légal, au nom de quoi l'Etat pourrait l'interdire et ce, ai-je entendu, à partir de janvier.
    Pourquoi janvier et pas maintenant ? Un petit avenant à la loi Macron actuellement en discussion ? Un petit décret, vite fait bien fait, qui ne pourra aboutir qu'en janvier parce que tout le monde est en congé à partir de vendredi ?
    Les paris sont ouverts...

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    1. Ben non, c'est pas ça. J'ai eu la réponse ici: http://mobile.lemonde.fr/economie/article/2014/12/15/uberpop-sera-interdit-des-le-1er-janvier_4540468_3234.html
      Ce sera la mise en application de la loi Thévenoud (oui, oui, le député qui ...) !

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    2. @Claribelle: j ai vu en effet, ce sera interdit a partir du 1er janvier. mais je trouve quand même sidérant que l Etat pour eviter le bordel et se mettre a nouveau une corpo sur le dos se propose d interdire quelque chose sur lequel la justice s'est exprimée et a trouvé légal !

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  4. La justice pour la gauche c'est leur justice , les juges n'ont pas à prendre de décision sans leur accord ainsi en a décidé Taupe-ira et le GrosMou , ceci étant chez nous nous n'avons pas Uber mais des parking covoiturage qui sont de plus en plus pleins et cette histoire d'Uber nous laisse présager un vent nauséabond sur cette pratique .

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    1. @Claude herni, pas très loin de chez moi au rond point de la Croix verte, il y a aussi un parking de covoiturage où... tous les trajets se négocient :)

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  5. L'absence d'amabilité a des causes très objectives : la rentabilité !
    Si les taxis sont réglementés et donc une ressource limitée, leur disponibilité s'orientera donc vers les secteurs les plus rentables, à savoir le transport sanitaire ou à la réservation.
    La maraude ou le service ponctuel sont les premiers délaissés...

    Voila le vrai problème - semble-t-il - que l'état ne veut pas résoudre lui-même et empêche d'être résolu !

    Amike

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  6. Alors si l'état ou un conseil général est plus fort que la loi la Crêche elle va revenir à la place de la potiche
    Corto écrivez moi un joli conte de Noël merci

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