On en a parlé, mais pas trop: Atteint d’un spina bifida, un fœtus a été opéré dans le ventre de sa mère, au cours du cinquième mois de grossesse. Ce type d'opération se pratique depuis de nombreuses années aux USA, au Brésil ou encore en Suisse mais c'était une première en France. (On pourra peut-être d'ailleurs se poser la question de savoir pourquoi...)
Le 9 novembre, le bébé est né par césarienne et se porte, nous dit-on, à merveille.
"... Ici, la médecine nous montre un de ses plus beaux visages. Elle nous découvre sa créativité, son ingéniosité, sa douce folie, sa capacité à inventer sans cesse de nouvelles techniques pour soigner un homme. La curiosité du soignant, le désir de pratiquer son art pour le bien de son patient, pour lui permettre de vivre sa vie, peut-être d’une autre manière, mais pour qu’il puisse la vivre, l’a sans cesse incité à être plus innovant encore. Alors pour ce tout-petit, on a mis au point une technique insensée. On a interrompu médicalement une grossesse pour l’opérer et lui permettre de vivre sans handicap, ou avec un handicap bien moindre que celui qu’il aurait eu sans cette intervention. Et oui, cette grossesse a été interrompue puisque ce mot « interrompre » signifie que l’on reprendra ensuite l’activité interrompue. Ce qui a bien été fait pour ce fœtus. La grossesse a été interrompue, son déroulement a été entrecoupé, perturbé par la chirurgie. Ensuite tout a été fait pour que celle-ci se poursuive dans les meilleures conditions possibles, pour que l’enfant ne naisse pas prématurément – un des plus grands risques après ce type de chirurgie. N’est-ce pas là, dans cette situation bien précise, que l’on pourrait véritablement parler d’interruption médicale de grossesse, d’IMG ? Une interruption de grossesse dont la finalité serait la vie, au contraire de celle proposée le plus couramment, lorsqu’un diagnostic de spina bifida est fait chez un enfant. Habituellement c’est la mort que l’on propose comme traitement médical, comme interruption médicale de grossesse qui ne soigne pas grand-chose ou plutôt pas grand monde... " (Laurence Henry pour Boulevard Voltaire )
Viendra un jour dans dix ans, dans vingt ans, dans quarante ans, - La loi Veil aura 40 ans l'année prochaine -, ce qui n'est rien à l'échelle de l'homme, où la médecine avec son intelligence, son opiniâtreté, son besoin de repousser les limites, ses excès parfois aussi, viendra à soigner la quasi totalité des maladies prénatales. L'interruption volontaire de grossesse pour des raisons thérapeutiques deviendra l'exception, une rareté, l'expression d'une limite pas encore atteinte.
Alors, quand viendra ce jour, et puisque selon les progressistes de tous bords "l'avortement de confort" n'existe pas, comment pourra-t-on encore défendre l'IVG si ce n'est avec l'argument qui permit de le légaliser et qui figurait dans le texte initial de la loi Veil avant que les socialistes ne le suppriment en 2013: la situation de détresse. D'aucuns diront que c'est un juste retour des choses ou quand la science et la médecine s'accordent pour revenir à l'esprit initial de la loi. Comment, ce jour venu, imaginer une femme dire "qu'elle ne veut pas poursuivre sa grossesse..." ?
Voilà peut-être bien pourquoi on en a parlé mais pas trop. Cette première médicale (en France) est possiblement, et peut-être involontairement, la remise en cause de l'avortement lorsque celui-ci ne répond pas à une situation de détresse. Pourrait-on dès lors parler d'un "retour en arrière positif" ?
Ben merde alors, voilà qui en la matière serait aussi une sacrée première !
Folie passagère 2545.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Très peu de temps, en ce moment, pour commenter, mais alors là, je dis "BRAVO", et même, Bravissimo. Et MERCI.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'on en a très peu parlé. Comme de toutes les choses importantes.
Surtout si elles sont essentielles...
@Franzi: merci. Ces réflexions me sont venues tout de suite à l esprit quand j ai entendu parler de cette opération et suis pas loin de croire effectivement qu on en a relativement peu parlé à cause des conséquences que cela induira sur notre façon de "voir " l avortement.
SupprimerMoi aussi je dis bravo pour cette prouesse médicale et également pour votre article avec lequel je suis en complet accord.
RépondreSupprimerMalheureusement, je crains que nous ne soyons pas au bout des revendications.
J'ai lu il a quelques jours un article qui disait que dans une fac aux USA des étudiants manifestaient pour (tenez-vous bien) demander le droit à "l'avortement" postnatal !
Et pas seulement dans le cas d'une malformation ou d'une maladie grave. Non, mais par exemple, si c'est un garçon ou qu'on souhaitait une fille ou le contraire....
J'ai du mal à y croire ?...
@Michelle: merci, hélas, ce genre d informations n intéresse pas grand monde ou, pire, elles sont occultées car pouvant remettre en cause des tas d'avancées "progressistes".
SupprimerPour l avortement post-natal, non tu n as pas rêvé c'est bien une revendication qui traîne ci et la, je crois même en avoir fait un billet il y a quelques mois.
@ Corot
SupprimerJe confirme :-)
Avortement post-natal ?
RépondreSupprimerJe n'y crois pas.
On peut avoir un lien vers cette info.
Je serai à jeun avant de la lire.
@Un dragon: tu tapes sur google " avortement post natal " et tu auras autant de liens que tu veux, y compris venant de sites sérieux.
Supprimer@Un Dragon
Supprimer"Aussi épouvantable que cela soit, un nouveau concept est en train de se développer en Amérique. Des étudiants font des pétitions pour que soient autorisés les avortements du quatrième trimestre de la grossesse. Pourtant, la grossesse ne dure que trois trimestres. Formulation plus dulcifiante que « l’avortement post-natal » utilisé en Europe. En clair, il s’agit d’une revendication à l’infanticide durant les trois premiers mois suivant la naissance.
Pire encore, certains d’entre eux affirment que, jusqu’à cinq ans, l’enfant n’a pas conscience de lui-même et qu’il devrait être possible de le tuer. Telles étaient les théories de Voltaire, pour lequel détruire un nouveau-né n’était que « dérober une petite masse de chair aux misères de la vie » (Lettre du 31 décembre 1754). Mais ces théories avaient déjà été développées par les penseurs et les médecins comme Guillotin ou Marat pendant la Révolution française (voir les remarquables écrits du Pr Xavier Martin). C’est surtout un trait de plume sur 2 000 années de christianisme. Dans la Rome antique, le pater familias avait droit de vie et de mort sur ses enfants."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/11/avorter-au-4e-trimestre-de-la-grossesse.html
@Pourquoi pas et Un dragon: Voltaire aurait certainement un excellent porte parole de ces adeptes de l avortement post-natal ( formule plus élégante que: supprimer un chiard qui ne nous donne pas satisfaction, par exemple ), il me semble de mémoire qu il eut cinq enfants dont il se débarrassa illico ou presque en les collant dans des orphelinats, pas en pension, non, dans des orphelinats !
Supprimer@Corto74
SupprimerPour les enfants, vous devez confondre avec Rousseau
je dois dire que la j'ai du mal a comprendre, sérieusement, qu'est ce que peut etre un avortement postnatal ? un avortement est par définition pré natal non? des l'instant ou l'on parles de post natal ca signifie que le bébé est né et donc qu'il s'agit d'un etre humain ou j'aurais manqué quelque chose...? je n'imagines meme pas qu' il puissent y avoir des tordus pour meme oser "revendiquer" ce genre de saloperie, et tout ca au nom du progressisme j'imagines... remarquez beaucoup de gens oublient aujourdhui qu' a la belle époque des 70s toute une partie de la gauche " libertaire" militait ouvertement pour l' "ouverture " a la sexualité des touts petits.. n'est ce pas libé et dany...? curieusement ces gens ont des trous de mémoires de nos jours quand on leurs rappelle ces faits d'armes peu glorieux...encore une fois ,n'est ce pas dany ?...finalement Orwell et Huxley n'allaient pas assez loin dans leurs bouquins, c'est carrément le meilleur des mondes et 1984 mixés ensemble que ces tarés nous préparent...
RépondreSupprimer@Tonton flingueur: ce que nous appellerions un meurtre, un assassinat, d'autres appellent cela un avortement post natal, c'est, si j ose dire, moins choquant. Et oui, ils sont nombreux, même si ça reste encore confidentiel, a réclamer ce truc là.
Supprimer"J’ai remarqué que tous ceux qui sont pour l’avortement sont déjà nés…"
RépondreSupprimerRonald Reagan