Alors que les gauchiards se plaisent encore et toujours à vomir sur Sarkozy, cherchant ainsi à (se) convaincre de son impossible retour, l'article ci-dessous est sans aucun doute ce qui m'a été donné de mieux à lire sur l'ancien président et sur son éventuel retour. Cela fait rager de constater mon incapacité à faire aussi bien...
" (...) C'est l'histoire d'un type qui a tout
pour déplaire. Parce qu'il porte de grosses montres, fait broder ses
initiales sur ses chemises comme Patrick Abitbol dans La vérité si je mens, jogge
avec un tee-shirt NYPD et ne s'embarrasse pas d'exactitude syntaxique,
le vieil argent ne l'aime pas, le regarde de loin, mais "Sarko" leur
tord le bras et ils votent quand même pour lui.
Parce qu'ils ne le comprennent pas et parce que Libération leur
a dit que le bonhomme était infréquentable, les bobos essaient de le
prendre de haut, le rangeant vite fait bien fait dans l'extrême droite,
et continuent leurs courses au marché d'Aligre.
Parce qu'il les méprise, leur fait peur, les ridiculise, se moque
complètement de leur avis et leur boxe régulièrement dans les dents, les
cuistres qui font et défont les carrières dans les milieux
médiatico-culturels subventionnés le détestent et le taxent de fascisme,
au hasard, à court d'arguments.
Spontanément, j'ai plutôt de la sympathie pour quelqu'un qui a ce
genre d'ennemis. Travers d'aspirant avocat, sans doute : quand des
conglomérats se liguent contre quelqu'un, surtout s'ils se drapent
d'oripeaux de vertu, j'ai tendance à vouloir le défendre. Il n'y a de
pensée comme d'amour que lorsqu'il y a risque.
Le sarkozysme est l'alliance du colbertisme et du libéralisme
Ma conviction est que le sarkozysme existe bel et bien. C'est une
sorte de philosophie politique de l'action, l'alliance du colbertisme et
du libéralisme, l'idée que la France peut se battre dans la
mondialisation sans sacrifier la force de son État.
Mon autre conviction, c'est que la droite ne peut pas se passer de
son leader. Il ne me semble pas que la pensée notariale de M. Fillon ou
l'expertise du marketing dont fait preuve M. Copé suffiront à emporter
suffisamment d'enthousiasme pour battre M. Hollande, qui n'est pas le
moins habile.
Ma troisième conviction, c'est que les socialistes ont fait la
démonstration, en quelques mois à peine, de leur absolue nullité. D'une
part, leurs mesures qu'on croirait enseignées par un professeur sénile
de Nanterre sont en train d'étouffer le pays. D'autre part, ces mesures,
masquées par un lexique trompeur ("égalité", "justice", etc.), sont
clairement liberticides ; il ne se passe rien d'autre qu'une spoliation à
grande échelle.
Il m'arrive de rencontrer, probablement par masochisme, des
directeurs d'établissement public, des patrons de musée, des
responsables de diverses associations pour la jeunesse ou l'insertion,
des têtes de gondole du cinéma ou des élus aux mandats multiples. Tous
ces gens ont en commun de vivre de l'argent public, de l'argent des
pauvres. Aucun, parmi eux, ne s'en tourmente la conscience. Dépenser
allègrement les deniers des paysans pour organiser tel ou tel vernissage
inutile, où vient pérorer toujours le même aréopage d'arrivistes
arrivés, leur paraît être le cours normal des choses. Dans ce genre
d'événement où l'on croise Pierre Bergé ou Jean-Michel Ribes, Christophe
Girard ou Nicolas Demorand, Valérie Trierweiler et tous les Inrockuptibles réunis, c'est la gauche Nouvel Obs
dans ce qu'elle a de plus semblable aux anciennes élites de la RDA,
vautrée sur les banquettes du Lutetia, c'est-à-dire sur les ruines
confortables et fumantes d'une France qui s'est déjà effondrée. Elle
n'est qu'un symptôme, celui d'une dérive historique, d'un naufrage
administratif. "Le poisson pourrit toujours par la tête", disait Mao.
L'administration a renoncé depuis longtemps à mettre ses salariés au travail
Le pouvoir socialiste ne fera rien contre ça. C'est parce qu'il
n'anéantit pas les privilèges catégoriels qu'il ne peut qu'augmenter les
impôts. L'oligarchie étatique, c'est lui. A-t-on vu un quelconque début
de réforme des collectivités locales, plus impotentes que jamais ? Non.
A-t-on entendu qu'on allait aligner les conditions de travail des
salariés du public sur celles du privé ? Bien sûr que non, on est pour
l'égalité, mais pas jusque-là. Va-t-on cesser de perdre des milliards
dans la politique de la ville ? Vous n'y pensez pas. La liste est
longue, je m'en tiendrai à ces exemples.
Il suffit d'essayer d'obtenir quelque chose du secrétariat de mon
université, la Sorbonne, pour comprendre que l'administration a renoncé
depuis longtemps à mettre ses salariés au travail. La France est ce pays
étrange où une partie du peuple se crève à la tâche pour que l'autre
puisse continuer son interminable léthargie.
Peut-être faudra-t-il, dès lors, qu'un type à l'énergie communicative
vienne inverser le processus. J'avais crié son nom dans des salles
surchauffées au printemps 2007. Cinq années durant, je ne l'ai pas
regretté. J'ai continué de le soutenir contre tous, autant que possible,
peut-être par fidélité. Il est vrai qu'à ce que je dénonce, il n'a
guère touché autant qu'il eût fallu ; mais c'était la crise, et la
crise, c'est la nouvelle guerre : il faut parer au plus urgent. J'aimais
bien, moi, ce mec aux faux airs de Tony Montana, qui parlait
franchement, arborant régulièrement le teint de quelqu'un qui dort peu,
qui se bat, qui doute, qui avance. J'ai toujours trouvé bon signe qu'il
ait eu contre lui les journalistes, les syndicats, les militants de
l'Unef et une bonne partie des intermittents du spectacle. Qu'a-t-on lu
dans les récents ouvrages narrant les coulisses de son mandat ? Le
portrait d'un homme d'État obsédé par le maintien du rang de la France,
son redressement économique, son avenir. Je suis navré d'avoir à écrire
que le pays se portait mieux pendant les quatre années de crise qu'il a
eu à subir que depuis neuf mois. Aujourd'hui, tout est congelé : les
entreprises sont suspendues à l'instabilité fiscale. Et je dois bien
affirmer, aussi, qu'il est une jeunesse qui ne se reconnaît pas dans ce
que l'énarchie socialiste veut pour elle ; une jeunesse qui n'a pas
envie de travailler 32 heures par semaine, de prendre sa retraite le
plus tôt possible ou de faire payer son loyer par l'État. Il y a une
jeunesse qui a encore un appétit pour la conquête, un goût pour la
bataille et le sens de l'honneur. Les pensées vertueuses ne sauraient
lui suffire, elle se moque des voeux pieux égalitaristes et de
l'abdication intellectuelle de la gauche Pascale Clark. Cette
jeunesse-là est étouffée.
Le bouleversement dont la France a besoin demande du courage, de la
ténacité, un zeste d'autorité, le sens de l'État et la force de la
conviction. De Gaulle est mort, Sarkozy court encore. "
Charles Consigny pour Le Point, 8 mars 2013. ( à lire en intégralité ICI )
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Le sarkozysme est l'alliance du colbertisme et du libéralisme
RépondreSupprimerContradiction dans les termes, cette alliance n'existe pas, ou alors Consigny sait marier la carpe et le lapin, ce qui serait pour le coup le seul et unique "mariage pour tous".
Sarko m'avait gagné quand il a proclamé vouloir liquidé l'héritage de Mai 68, il m'a perdu (définitivement perdu) quand il a voulu placer son fiston dans le système.
Sarko, ce n'est pas plus qu'un Fillon (Juppé, Coppé, ...) en plus teigneux.
@waa: Il ne dit pas que cette alliance est réelle, juste une espèce de philosophie qui marierait les deux. mais peu importe
SupprimerComme vous dites, corto, une espèce de philosophie.
SupprimerOu une philosophie de l'espèce, on ne sait pas exactement.
L'action pour l'action, en gros.
Depuis les infirmières bulgares (et Khadafi à l'Elysée) jusqu'à la guerre de Libye (et Khadafi sous les bombes).
Cherchez la cohérence, la boucle est bouclée.
Citez moi une mesure libérale (c'est-à-dire génératrice de plus de liberté) prise sous son mandat ?
La loi Hadopi ?
La fin des 35 heures ?
Le Grenelle de l'environnement ?
La perte du triple A ?
Pensez-vous vraiment que la France a avancé dans la mondialisation sous Sarkozy ?
@waa: je crois que tu mélange un peu tout en cherchant à mettre de la cohérence là où il ne peut pas y en avoir.
SupprimerPermets moi de gte conseiller la lecture du livre, sans concession, de catherine Nay sur Sarko " l'Impetueux " c'est toujours ce que je conseille à ceux qui n ont pas compris ou pas voulu comprendre Sarko
Charles Consigny, c'est votre bogosse du week-end , mon cher Corto ?
RépondreSupprimerEt puis intelligent avec ça. Je pense tout comme lui.
J'avais espéré que Sarkozy soit élu. J'étais sûre qu'il aurait corrigé les erreurs de son premier mandat pendant le second.
J'avais deviné la catastrophe que ce serait d'élire Hollande. Mais c'est encore pire que ce que je pensais.
Merci de nous avoir fait découvrir cet article.
Demain j'achète Le Point.
vous trouvez sans doute plus "normal" que Hollande ait nommé son ex à la Banque publique d'investissement ?
SupprimerC'était une réponse à waa qui a été mal orientée.
SupprimerAvec mes excuses.
Je n'ai pas voté Hollande, il ne m'a donc pas "perdu" en faisant nommer Ségolène.
SupprimerToute la différence est là.
Cela dit, si vous préférer voter pour un filou de "droite" plutôt que pour une fripouille de "gauche", libre à vous.
Moi, j'aurai bien aimé avoir un vrai politique, pas un magouilleur, à la tête de l'état.
Pour une fois ...
@waa
SupprimerVite ! Un nom ?
Laissez-moi deviner : le "tribun" Jean-Luc Mélenchon !
@marianne: non seulement Consigny est charmant mais en plus il a l air brillant si je me fie à ce billet et ceux lus sur son blog. De quoi en faire avec gourmandise son quatre heure !
SupprimerTout comme vous mais je me sis qu au final, que l hollande ait gagné n est pas plus mal, nous allons pouvoir toucher du doigt l'incompétence élevé en art de gouvernance. Pauvre France en attendant.
@waa: Sarko a commis des erreurs, c'est certain, qui n en fait pas ? Le tout est de savoir grandir de ses erreurs et comme le dit marianne, un deuxième mandat aurait été la preuve de cette transformation.
Qu'entends tu par filou ? Un politique comme un autre ou un mec qui a triché avec la loi ? Dans le deuxième cas, je doute qu il soit inquiété un jour.
Cet article est un véritable délice à lire et permettra je l'espère une petite avancée dans la presse malgré qu'il soit juste un invité contre l'anti-sarkozysme primaire, la critique pour critiquer et toute l'armada mis en place contre l'ancien président.
RépondreSupprimerSous son mandat j'avais pris quelques initiative pour analyser (personnellement, bien que j'aurai préféré être publié dans un quotidien national...) ses conséquences et actions réelles de sa politique. Il s'avère que c'est souvent bien ficelé et que ça permettait de résoudre certains problèmes, même si tout n'était pas parfait bien sûr.
Découvrir cela m'avait à la fois enragé et dégoûté de voir une telle injustice et ça s'est pas arrangé avec les bêtises du nouveau président.
Au final je dirai qu'il manque un chaînon manquant : l'inventaire des années Sarkozy, qui pourrait à terme galvaniser l'opposition.
@Judex: Pour faire l inventaire des années Sarko, il faudrait avant tout qu il puisse être fait sereinement. Pour qu il soit porté, cet inventaire, il faudrait qu il soit relayé par les médias, autant dire que question sérénité, c'est foutu d avance.
SupprimerPour galvaniser l opinion, c'est ultra fastoche: que hollande et sa clique continuent leurs conneries et que les guignols de l UMp continuent a vouloir etre calife a la place du calife. Dès lors, ne reste plus que Sarko et.... une inconnue dans l'équation: les voix du FN
La droite n'a plus que lui? Elle est bien mal partie et bien loin d'être arrivée.
RépondreSupprimer@ Judex et Pangloss
SupprimerJe ne suis pas sûre du tout que Sarkozy sera en mesure de se présenter en 2017 et encore moins, qu'il serait élu s'il se présentait, pour toutes les raisons qu'apporte Judex.
Mais ce que je trouve de plus navrant pour notre pays, c'est la rapidité avec laquelle la plupart des politiciens de droite et de haut niveau - ceux qui lui devaient tout - ont tourné le dos à Sarkozy en croyant ramasser la mise, et pour ce faire, se sont livrés à une bataille d'égos qui est loin d'être terminée puisqu'en réalité, aucun n'a la dimension requise pour que les Français portent sans hésiter leur suffrage sur son nom.
Alors, oui, un article comme celui-ci fait du bien.
D'abord parce qu'il rend justice à l'ancien président et de plus il met la classe médiatico-politique en entier sur les dents.
Et ça c'est extrêmement jouissif !
@pangloss: actuellement, je confirme la droite n a que lui. Que lui capable d avoir les conditions requises pour être ( a nouveau ) chef de l etat. Qui d'autre a droite aujourd’hui hui ? qui ? personne. Alors les prochaines élections sont certes encore loin et d ici là nous pourrions voir l émergence d'un autre leader , possible, à voir.
SupprimerSi la situation économique et sociale continue de péricliter, les Français, comme d habitude se porteront sur l homme providentiel. Aujourd'hui, seul Sarko peut prétendre jouer ce rôle. Qui d'autre ?
@marianne: parfait !
SupprimerEntièrement d'accord avec Marianne... Je trouve cet article vraiment très bien fait...
RépondreSupprimerVu l'état de la France après seulement 10 mois de pouvoir socialiste, il est normal que les français commencent à se retourner vers Sarko vu effectivement le manque criant de leader à droite aujourd'hui...
Sarko a bien entendu fait des tas d'erreurs, n'en a pas assez fait etc... mais au moins il faisait!!!... Et c'est encore ce qui manque cruellement à la France aujourd'hui...
Titi
@Titi: tout le problème de la droite est là: cette absence de leader hormis Sarko, c'est bien ce qui gène une partie de son camp et la gauche qui craint, qu elle ose l avouer ou pas, le retour de celui-ci. Quel magnifique désaveu cela serait pour hollande
SupprimerTrès bon article mais ...
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai voté Sarkozy avec enthousiasme en 2007 (j'ai même réussi à faire voter mes enfants pour, quand mon mari en tenait pour Royal). Mais je me suis aperçue ensuite qu'en fait j'avais voté pour Gaino (celui qui lui faisait ses discours brillants sur la France, son rôle, sa souveraineté, ses valeurs) puisque les actes ne suivaient guère les discours. Je l'ai lâché quand il a imposé le traité de Lisbonne (pourtant j'y avais cru au mini-traité, stupide que je suis) en accord avec les socialos d'ailleurs, j'ai râlé quand il a réintégré l'OTAN et continué les pourparlers d'entrée dans l'UE de la Turquie alors même qu'il disait qu'il était contre, sans compter tout le reste: réforme justice, collectivités territoriales, Education Nationale, immigration, EPAD, bling-bling etc.
Donc je n'ai pas voté Sarkozy en 2012 ni Hollande (faut pas pousser); mon mari a voté Hollande, certains de mes enfants aussi. Certains diront que si Hollande est passé, c'est aussi de ma faute; je leur réponds que c'est d'abord de la faute de Sarkozy !
Inutile de répandre trop de cendre sur votre tête, nous savions tous déjà que ce sont aux électeurs de droite qui nous devons l'arrivée au pouvoir de la gauche.
SupprimerCe n'est ni la première fois, ni sans doute, hélas, la dernière.
@claribelle: les questions à se poser maintenant, c'est: Regrette tu ton choix de n avoir pas voté pour Sarko ? es-tu contente de ce qui se passe depuis 10 mois ? As-tu confiance pour les années qui viennent dans les guignols qui nous gouvernent aujourd'hui ?
SupprimerJe regretterai mon choix quand je serai sûre que Sarko comprendra pourquoi il a été battu et qu'il regrettera vraiment d'avoir fait ce qu'il a fait alors qu'il disait le contraire ou ce qu'il n'a pas fait alors qu'il nous le promettait. En effet, je crains que, s'il avait été réélu, il aurait été capable de continuer de gouverner à gauche puisque sa réélection lui aurait fait penser qu'on approuvait sa politique. Pour le moment, il se fait désirer (l'homme providentiel, tu parles) parce qu'il n'est pas sûr qu'on le désire vraiment (et il veut qu'on l'aime ... y compris à gauche !!!).
SupprimerQuant à Hollande, je n'ai aucune confiance en lui, ni en ses ministres, donc je ne pouvais guère être déçue mais j'admets qu'il fait encore pire que prévu (parce que eux se fichent qu'on les aime ... surtout à droite !).
De toutes façons, les deux étant soumis à l'U.E. et totalement européistes, le résultat sur l'économie, le chômage et l'immigration est le même. Il n'y a guère que sur les sujets de société qu'ils se différencient (et encore ! Sarkozy aurait pu nous pondre lui-même le mariage pour tous ou le vote des étrangers pour se faire aimer de la gauche puisqu'à un moment il a été pour). Alors entre la peste et le choléra...
A quoi peuvent bien servir les regrets après coup, mon cher Corto, quand on n'a pas eu la lucidité de mettre le bon bulletin dans l'urne, au moment du vote ?
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