" Effondrement moral de la société " qu'il a dit Cameron. J'ai l'impression que cela n'a pas plu à l'iconoclaste. Et sans doute a-t-il raison. Forcer le trait est souvent une pratique courante chez nos politiciens. Cependant, que s'est-il passé chez les Rosbeefs ? Des jeunes de tous bords et de toutes origines ont mis à feu et à sang ( 5 morts ) plusieurs villes britanniques.
Alors oui, la première chose à faire et à dire, c'est: Ces jeunes ont joué aux cons et ils sont impardonnables. Les difficultés sociales ne peuvent en aucun cas légitimer de pareils comportements. Donc 0 tolérance et pas d'impunité.
Après " effondrement moral de la société " ?
Que dire d'une société (où le multiculturalisme a été favorisé et plébiscité par les gauchos locaux ) qui produit des gamins de 11 à 25 ans capables de tels actes ? Que dire d'une société qui s'est enfermée volontairement dans les différents communautarismes aux dépens d'une communauté de valeurs ? Que dire d'une société qui n'offre rien de bien reluisant à sa jeunesse défavorisée ? Que dire d'une société qui depuis ces 15 dernières années a encouragé l'assistanat au lieu d'encourager la réussite et le travail ? Que dire d'une société (occidentale, moderne etc...) qui laisse ses gamines par milliers se faire "engrosser" ? Que dire de cette même société dans laquelle un puritanisme de façade règne en maître ? Que dire d'une société dont la police désarmée fait marrer tout le monde ? Que dire d'un peuple qui se repaît de tabloïds à scandales ? Que dire d'une société dans laquelle le droit héréditaire des pairs du royaume prime sur l'électorat populaire ? Que dire enfin d'une société où l'exemplarité, y compris au plus haut niveau, n'est plus une valeur cardinale ?
Alors effondrement moral, je ne sais pas trop, mais certainement un modèle de société où il y a tout à craindre et où, à mon avis, les émeutes de la semaine dernière ne sont qu'un avant-goût de ce qui peut se reproduire, en pire, à la moindre étincelle. Sauf à croire et à prouver, par le verbe et par le geste, que le droit et la morale ont encore force de loi.
Et pour un peu, nous les bouffeurs de grenouilles, on ferait bien de tendre l'oreille à ce que dit David Cameron, nous sommes loin, très loin d'être à l'abri !
Folie passagère 787.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Oh non au secours, à défaut de pouvoir changer la société par décret (Crozier), voilà que la morale est de retour, et avec elle, bientôt, qui se pressent aux portillons de tous bords, les directeurs de conscience autoproclamés. La chasse aux sorcières va pouvoir (re)commencer.
RépondreSupprimerPierre
@pierre: tout de suite les grands mots !
RépondreSupprimerCameron disait a propos des émeutiers "ces gens là ne savent plus faire la différence entre le bien et le mal ". Il a raison. Et si tu prends en exemple, tout en haut de l'échelle sociale, ce qui s'est passé dans le groupe de presse News of the World, c'est pareil. Tous les moyens sont bons. Alors retour de la morale, telle que tu la sous entend, non mais retour et réappropriation de certaines valeurs, pourquoi pas.
Votre billet est excellent, mon cher Corto !
RépondreSupprimerVous avez mis le doigt sur toutes les contradictions d'une société qui a été incapable de tenir sur ses valeurs.
Je crains qu'il en soit à peu près de même pour la société française.
@corto:
RépondreSupprimerJe veux dire que je me méfie de toute morale (="que dois-je faire?") si on ne se met pas d'abord d'accord sur les valeurs (="qu'est-ce qui est bon/bien?").
Je veux un monde moderne et libre pour tout le monde, pas un monde où ce que je dois faire m'est imposé par l'obscurantisme de la religion, du marché, ou du bon vieux temps d'avant la mondialisation. Je veux un monde politique, un vrai.
Sinon moi aussi, j'irai tout casser pour voler des télés dont je n'ai rien à foutre. Et là, on me verra exister ... à la télé ;-)
Pierre
@marianne: et encore, la liste n'est pas exhaustive.
RépondreSupprimer@pierre: en dehors de tous obscurantismes, je crois que la réponse à qu'est-ce qui est bon et bien est assez simple même si empreinte de naïveté: le respect de l'autre.
Pierre,
RépondreSupprimerVotre liberté s' arrête là où la mienne commence.
C'est cette société où tout est permis au nom des droits de l' homme qui a permis à de jeunes sauvageons de s'exprimer à coups de barre de ferre.
Je ne suis pas un obscurantiste mais un simple père de famille qui se demande si sa fille de 20 ans pourra encore se promener dans une grande ville sans se faire agresser par de joyeux sauvageons qui au nom de la modernité que vous désirez tant, se permettent ce que bon leurs semble.
@ grandpas
RépondreSupprimer... ainsi que cela s'est passé il y a quelques jours à Marseille où une jeune fille de 13 ans s'est fait violer en pleine rue par un trentenaire pendant que deux autres la tenaient !
@ grandpas (suite)
RépondreSupprimerJ'aurais dû terminer par : Vive la liberté et à bas la morale bourgeoise obscurantiste !
En voulant un monde politique, je veux un monde construit sur le contrat social (en France, on appelle ça le pacte républicain, si je ne me trompe). C'est-à-dire quelque chose qui est construit sur l'adhésion des citoyens. Et un contrat, une fois conclu, ça se respecte, on est bien d'accord. Je considère que c'est à cet enjeu-là que les politiques sont confrontés: mettre TOUS les citoyens d'accord sur des valeurs, bien plus qu'à mettre en oeuvre des recettes ou à se livrer à des incantations. On a vu ce que ça a donné, à gauche comme à droite. Et moi aussi je suis pour le respect des autres, la liberté des autres, la sécurité des rues de Marseille et d'ailleurs, et même le bonheur et le beau temps, figurez-vous ;-)
RépondreSupprimerPierre
@ Pierre
RépondreSupprimerEn somme vous finissez par revenir à de meilleurs sentiments plutôt que de vouloir tout casser et voler des télés ?
c'est un peu le concept de décadence qui resurgit à intervalles réguliers; il faudrait s'interroger si dans le mesure ou il y a des valeurs bafouées si elles le sont au regard de l'histoire du pays ou du sien (les raccourcis sont tentants)...voire également si la morale est un concept universel.
RépondreSupprimerle vol est-il condamnable au pays de Sherwood et de la City.Non à mon avis...mais la violence oui.Mais qui est réellement violent? la City?
tildou78
@ tildou78
RépondreSupprimerIl me semble que le B A BA d'une démocratie tient, en premier lieu au fait que les individus renoncent à la violence et la délèguent à l'Etat.
C'est donc l'Etat qui seul est habilité à user de la violence par son bras armé : la Justice.
Toutes les autres formes de violence relèvent de l'anarchie.
@ marianne ARNAUD
RépondreSupprimertu me renvoie donc à la notion de violence légitime que l'on délègue à l'Etat; le problème c'est quand on ne veut plus déléguer car celui-ci n'est plus "ressenti" comme légitime.(confrontation entre le légal et le légitime)
comment se faire entendre...par l'exercice du débat démocratique...un ptit tour et on repart.
Churchill ("la démocratie, le pire système à l'exception de tous les autres") est donc pertinent.
Le tout est donc qu'une fois élu, le représentant ait conscience qu'il n'a pas un blanc-seing.
comment se faire entendre lorsqu'on n'est pas représenté
(bien évidemment, la violence gratuite pour du vol de biens "marchands"n'est pas acceptable comme pourrait l'être celui pour des biens de première nécessité...mais souvent ceux qui sont en première ligne sont plus démonstratif)
tildou78
@ tildou78
RépondreSupprimerJe crois qu'il y a suffisamment d'occasions de voter dans nos démocraties, et donc de retoquer ceux qui, parmi ceux qui sont censés nous représenter, ne nous conviennent plus.
Le problème de la France c'est qu'elle a toujours été divisée en deux camps depuis la Révolution, et que le débat politique est plutôt une foire d'empoigne d'un camp sur l'autre.
@ tildou78
RépondreSupprimerEt il faudrait faire remarquer aussi qu'un des très gros défauts de la classe politique française tout entière, gauche et droite confondues, c'est qu'elle se préoccupe plus de ses intérêts propres que de l'intérêt général.
Ce qui à terme pourrait bien se traduire par une révolte du peuple contre ses élites auxquelles il ne ferait plus confiance.
C'est un billet intéressant, Corto, qui invite à réfléchir...
RépondreSupprimerPersonnellement, je trouve que c'est un peu facile de réduire la morale à un obscurantisme. Car la morale, c'est ce qui nous interdit de nous conduire comme des animaux.
C'est également facile d'excuser les émeutes de la semaine dernière en invoquant les financiers de la City. Même si certains d'entre eux se conduisent en effet comme des flibustiers.
En fait, c'est peut-être pour cela que le capitalisme est en crise: parce qu'on a oublié que le capitalisme avait à l'origine une dimension morale, comme l'a expliqué Max Weber dans ce bouquin admirable qu'est "L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme".
@frédéric: et bien vois tu, la morale, certains semblent avoir oublié de quoi il s'agissait et dès qu'on en parle, on se fait taper sur les doigts.
RépondreSupprimerSalut Corto, bien intéressant de billet !
RépondreSupprimerJe rajouterais quelque chose:
Il semble que ces émeutes marquent surtout une problème d'intégration des noirs caribéens qui ont été les principaux auteurs de ces troubles.
Dans l'Express de ce Mercredi, ils écrivent ce qu'en France personne n'aurait jamais osé écrire si cela s'était passé chez nous:
"Certes, à Manchester, ce sont des jeunes de toutes origines qui ont attaqué le centre-ville. Mais au départ, à Londres, même si les médias et la police ont pris soin de ne pas le souligner, il s'agissait bien d'une émeute ethnique. La mort, dans des circonstances qui restent à élucider, d'un jeune Anglo-Caribéen, Mark Duggan, poursuivi par la police, et les rumeurs qui se sont ensuivies ont enflammé des jeunes Antillais. Lesquels ont attaqué la police et pillé des commerces. Au tribunal de Westminster, quelques jours plus tard, le défilé des personnes interpellées confirmait la large appartenance des fauteurs de trouble à cette communauté.
Plus inquiétant encore, les témoignages égrenés par les médias ont laissé apparaître le racisme des casseurs. Ici, un jeune homme blond humilié et dépouillé de ses vêtements par un trio de jeunes Caribéens ; là, un étudiant malaisien à la mâchoire brisée...."
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/emeutes-au-royaume-uni-un-gout-de-cendres_1021027.html
Comme tu le dis, nous somme très loin d'être à l'abri, pour toutes les raisons que tu évoques et pour celle là également !
@nicolas007: je viens juste de valider ton com qui avait été rangé, je ne sais pourquoi, en spam ! j'ai lu cet article de l'express et ai été très étonné effectivement de ce que j y ai lu. Surtout venant de ce magazine qui est plutot du genre à défendre à tout crin la diversité.
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