Je confirme, c'est bien ramadan.

Je suis un privilégié, en quelque sorte. Là où j'habite, c'est beau, c'est campagne, c'est propret et surtout, c'est vert. Il y a beaucoup d'arbres, de la verdure partout et de jolis jardins. La "cité" dans laquelle je vis est composée d'une douzaine de villas sympathiques; chacune a un grand jardin et au moins 5 chambres. C'est dire qu'il y a aussi beaucoup d'enfants, des familles nombreuses et des loyers de la mort; on en aurait presque honte mais ici, ça ne respire pas la misère. Et tout le monde s'entend plutôt bien. Un peu comme à Wisteria Lane mais sans les coups en douce et les histoires de cul.

Il y a quelques temps, la maison du bas, juste à l'entrée de la résidence a été louée. C'est une des plus grandes. Elle est jolie mais proche de la route passante et de la voie férrée. Peu importe. Une famille nombreuse s'est installée, nous étions contents, on aime bien qu'il y ait du sang neuf... de nouvelles rencontres, de nouvelles amitiés, qui sait. Sauf que...

Ces nouveaux venus sont curieux, ils sont nombreux avec beaucoup d'enfants. Mais peu à peu, leur jardin ne ressemblait plus aux nôtres. Ils ont mis 2 grosses antennes paraboliques sur la pelouse. Enfin, quand je dis pelouse...herbes folles et laisser-aller devrais-je dire. Le linge sèche sur de grands fils à la vue de tous. Madame a de gros seins et Monsieur porte slips en ai-je conclu. Le comptage des grenouillères qui sèchent me fait dire que ce sont de bons clients questions allocs. La vue des poubelles exhibées me permettrait même de savoir ce qu'ils ont mangé hier et avant hier. Les couches-culottes s'amoncèlent et concurrencent le parfum des dahlias environnants.En fait et pour être honnête, selon nos critères et nos habitudes, il faut le dire, c'est un peu-beaucoup le souk chez ces gens d'en-bas. D'ailleurs, ma voisine me l'a dit: " ils sont bizarres, non ? ". Non, ai-je rétorqué, ils ne sont pas comme nous c'est tout. La preuve, ils ne sont pas venus se présenter, faire le tour du voisinage et dire bonjour. Enfin, peu importe, ils sont calmes et ne perturbent presque pas l'éco-système local.

Oui, et bien sauf que depuis 8 jours, chaque soir, nuit tombée et aux environs de vingt et une heure trente, je , nous, fermons les fenêtres. Le bruit. Le bruit de la fête qui commence. La rupture du jeûne, dit-on. La musique est bonne de là-bas. Il y a grillades, rires et chants. parfois, il y a des cris... de joie, suppose-t-on. C'est la fête. Tous les soirs. cela commence quand le calme d'ordinaire arrivait et cela finit quand enfin, j'ai réussi à m'endormir.

Je confirme, nous sommes bien en plein ramadan.

En écrivant ces lignes, j'ai peur, un peu: que va-t-on penser de mon ouverture sur autrui...

Folie passagère 778.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr