Ci-dessous et même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qui y est écrit, à lire, la tribune de Jacques Sapir publiée par le Figaro décrivant pourquoi la décision de Tsipras marque le retour de la démocratie dans l'espace européen. Que ceux qui le souhaitent et peuvent prennent le temps, auparavant, de lire l'article de Jean Quatremer en lien ici : " Aux racines de la crise grecque ". L'engouement tout naturel que suscite la décision de Tsipras d'organiser un référendum ne doit pas occulter les responsabilités du peuple grec dans son ensemble pour cette crise dont on ne voit pas la fin...
" Un spectre hante l'Europe:
Alexis Tsipras, dans un geste que l'on peut qualifier de «gaullien», a décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l'oppose aux créanciers de la Grèce. Il a pris cette décision devant ce qu'il faut bien appeler les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec la «Troïka», soit la BCE, la Commission Européenne et le FMI. Ce faisant, il a délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la «Troïka» voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste a provoqué une réaction de l'Eurogroupe d'une extrême gravité. On le mesure au communiqué publié le samedi qui, dans une note de bas de page, confirme l'expulsion de fait de la Grèce hors de l'Eurogroupe. Nous sommes ici en présence d'un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l'après-midi. Ce qui se joue désormais n'est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C'est la question de l'Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.
La déclaration d'Alexis Tsipras:
Le texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d'Etat grecque est un exemple de probité démocratique. Devant le comportement de ses interlocuteurs, et en particulier ce qu'il appelle un ultimatum, le Premier ministre grec en appelle à la souveraineté du peuple. Le texte, de ce point de vue, est extrêmement clair:
«Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l'UE et sape la relance de la société et de l'économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l'humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l'obsession du FMI pour une politique d'extrême austérité. (…) Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J'ai proposé au conseil des ministres l'organisation d'un référendum, et cette proposition a été adoptée à l'unanimité» .
Ce texte court, empli de gravité et de détermination, entrera vraisemblablement dans l'Histoire comme l'une des déclarations qui font honneur à la démocratie. Ce texte dit aussi la colère, froide et déterminée, qui imprègne son auteur. Et c'est peut-être là l'échec principal de l'Eurogroupe et des institutions européennes: avoir transformé un partisan de l'Europe en un adversaire résolu des institutions européennes.
Les enseignements de la déclaration d'Alexis Tsipras:
Il convient de lire attentivement ce texte, qui n'est pas que de circonstances. En effet, on peut retirer de cette courte déclaration trois points importants.
Le premier est que le désaccord entre le gouvernement grec et ses partenaires a été d'emblée politique. La BCE et la Commission Européenne n'ont eu de cesse que de rechercher une capitulation du gouvernement grec, ce que Tsipras appelle «l'humiliation de tout un peuple». Ce que cherche l'Union européenne, par le biais de l'Eurogroupe, c'est de cautériser le précédent ouvert par l'élection de janvier 2015 en Grèce. Il s'agit de faire la démonstration non seulement en Grèce, mais ce qui est en fait bien plus important en Espagne, en Italie et en France, qu'on ne peut «sortir du cadre de l'austérité» tel qu'il a été organisé par les traités comme l'avait affirmé dès l'élection du 25 janvier Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne.
Le deuxième point important de cette déclaration est que, pour la première fois un dirigeant légalement élu et en fonction déclare que les institutions européennes font des propositions qui, dans leur fond comme dans leur forme «violent absolument les acquis européens». C'est une accusation très grave. Elle revient à dire que les institutions européennes qui sont censées être des garants de la démocratie agissent au contraire de celle-ci. Elle revient aussi à dire que ces mêmes institutions, dont la légitimité n'existe que par délégation de la légitimité des Etats membres ont des comportements qui violent la légitimité et la souveraineté de l'un des dits Etats membres. Cela revient donc à dire que les institutions de l'UE se sont constituées en Tyrannus ab exercitio soit en un pouvoir qui, tout en étant issu de procédures légitimes, se conduit néanmoins en Tyran. Cela revient à contester radicalement toute légitimité aux instances de l'Union européenne.
Le troisième point se déduit des deux premiers. Il est contenu dans la partie du texte qui dit: «Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec». Il place désormais les enjeux non plus au niveau de la dette mais à celui des principes, de la démocratie comme de la souveraineté nationale. Et c'est en cela que l'on peut parler d'un véritable «moment gaullien» chez Alexis Tsipras. Il a osé poser la question de l'austérité et du référendum, et a reçu un soutien unanime, y compris des membres de l'ANEL, le petit parti souverainiste allié à SYRIZA. Il s'est ainsi réellement hissé à la stature d'un dirigeant historique de son pays.
Le coup de force de l'Eurogroupe:
La réaction de l'Eurogroupe ne s'est pas faite attendre. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après avoir qualifié de nouvelle «triste» (sad) ce référendum , a demandé au Ministre grec, M. Yanis Varoufakis, de quitter la salle de réunion. Ce faisant, il a confirmé les options et les méthodes antidémocratiques qui ont cours aujourd'hui au sein de l'Union européenne. Au-delà des mots, il y a les faits, et ces derniers sont d'une extrême gravité. Dans un acte qui conjugue l'illégalité la plus criante avec la volonté d'imposer ses vues à un Etat souverain, l'Eurogroupe a décidé de tenir une réunion en l'absence d'un représentant de l'Etat grec. De fait, l'Eurogroupe a donc décidé d'exclure la Grèce de l'Euro. Ceci constitue à l'évidence un abus de pouvoir. Et il faut ici rappeler plusieurs points qui ne sont pas sans conséquences tant juridiquement que politiquement.
1. Aucune procédure permettant d'exclure un pays de l'Union Economique et Monétaire (non réel de la «zone Euro») n'existe actuellement. S'il peut y avoir une séparation, elle ne peut avoir lieu que d'un commun accord et à l'amiable.
2. L'Eurogroupe n'a pas d'existence légale. Ce n'est qu'un «club» qui opère sous couvert de la Commission Européenne et du Conseil européen. Cela signifie que si l'Eurogroupe a commis un acte illégal - et il semble bien qu'il en soit ainsi - la responsabilité en incombe à ces deux institutions. Le gouvernement grec serait donc fondé d'attaquer la Commission et le Conseil à la fois devant la Cour Européenne de Justice mais aussi devant la Cour Internationale siégeant à La Haye. En effet, l'Union européenne est à la base une organisation internationale. On le constate par exemple dans le statut, et les exemptions fiscales, des fonctionnaires européens. Or, la règle dans toute organisation internationale est celle de l'unanimité. Le traité de Lisbonne a bien prévu des mécanismes de majorité qualifiée, mais ces mécanismes ne s'appliquent pas à l'Euro ni aux questions des relations fondamentales entre les Etats.
3. Le coup de force, car il faut l'appeler par son nom, que vient de faire l'Eurogroupe ne concerne pas seulement la Grèce. D'autres pays membres de l'Union européenne, et l'on pense au Royaume-Uni ou à l'Autriche, pourraient eux-aussi attaquer devant la justice tant européenne qu'internationale la décision de fait prise par l'Eurogroupe. En effet, l'Union européenne repose sur des règles de droit qui s'appliquent à tous. Toute décision de violer ces règles contre un pays particulier constitue une menace pour l'ensemble des membres de l'Union européenne.
4.Il faut donc ici être clair. La décision prise par l'Eurogroupe pourrait bien signifier, à terme, la mort de l'Union européenne. Soit les dirigeants européens, mesurant l'abus de pouvoir qui vient d'être commis, se décident à l'annuler soit, s'ils persévèrent dans cette direction ils doivent s'attendre à une insurrection des peuples mais aussi des gouvernants de certains Etats contre l'Union européenne. On voit ainsi mal comment des Etats qui ont juste recouvré leur souveraineté, comme la Hongrie, la République Tchèque ou la Slovaquie, vont accepter de telles pratiques.
Ceci révèle au grand jour la nature fondamentalement antidémocratique des institutions de l'UE et le fait que cette dernière soit en train de se constituer en Tyrannie. Le silence des principaux responsables tant du PS que de l'ex-UMP (rebaptisée «Les Républicains») en dit long sur l'embarras d'une partie de la classe politique française. On le comprend, sans l'excuser.
Le spectre de la démocratie dans les couloirs de Bruxelles:
En France donc, on ressent très distinctement le malaise que provoque l'initiative d'Alexis Tsipras. Que ce soit au Parti Socialistes ou chez les «Républicains», on ne peut ouvertement s'opposer à une telle décision sans contredire immédiatement et brutalement tous les discours qui ont été tenu sur la démocratie. Mais, en réalité, le référendum grec fait planer le spectre d'un autre référendum, celui de 2005 sur le projet de traité constitutionnel en Europe. La manière dont la classe politique française, dans sa large majorité, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par les Aubry, Bayrou, Juppé et autres Fillon, avait été désavouée par la victoire du «Non», mais avait fait passer en contrebande à peu de choses près le même texte lors du Traité de Lisbonne qui fut ratifié par le Congrès à Versailles, est l'un des épisodes les plus honteux et les plus infamants de la vie politique française.
On ne peut, et on ne doit, préjuger du résultat de ce référendum. Mais on doit souligner qu'il représente le retour de la démocratie dans un espace européen dont elle était absente. Il est probable que les partis d'opposition, que ce soit Nouvelle Démocratie ainsi que le Parti de centre-gauche La Rivière (To Potami) protestent et cherchent à empêcher par divers recours légaux ce référendum d'avoir lieu. Ces réactions sont exemplaires des comportements antidémocratiques qui s'épanouissent aujourd'hui en Europe. Ils apportent de l'eau au moulin d'Alexis Tsipras. On sent comment les acteurs européistes de ce drame sont aujourd'hui terrorisés par le spectre de la démocratie.
Alexis Tsipras ne doit ainsi pas s'attendre à un quelconque soutien de la part de François Hollande, n'en déplaise à Mélenchon. Notre Président est renvoyé sans ménagement à sa propre médiocrité. Il ne doit pas s'attendre au moindre merci d'Angela Merkel dont la politique est la véritable cause de cette crise. Mais il peut s'attendre au soutien de tous ceux qui, en Europe, se battent pour la démocratie et la souveraineté."
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
UE anti-démocratique: d'accord.
RépondreSupprimerLe référendum: excellente idée! Puisque de toute façon, la Grèce ne remboursera pas les emprunts qu'elle a contractés, autant revenir au fondement de la démocratie. Il serait quznd même intelligent de ne pas verser encore l'argent des contribuables des autres pays dans ce tonneau des Danaïdes.
Enfin, je n'aime pas la démagogie de Tsipras quand il dit "Leur but est l'humiliation de tout un peuple".
Bonne journée.
@pangloss: n'est-ce pas de la démagogie que d organiser en moins de 7 jours un référendum sans même que le peuple, à 6 jours du dit scrutin, ne sache présisemment à quelle question il aura à répondre.
SupprimerAlors moi, je dis bravo pour ce retour à la démocratie, c'est bon, mais ce referendum ne résoudra en aucun cas les pbs de la Grèce si ce n'est a donner plus de légitimité à Tsipras si d'aventure le non l emportait.
C'est tout de meme une histoire assez folle.
RépondreSupprimervoir des eurocrates (Allemands) manacer de bouter la greece en dehors du systeme d'echange target !! pour une nation qui importe de la nourriture, c'est l'equivalent d'un blocus, une declaration de guerre, c'est ce que les US essaye de faire a l'Iran !!!
incroyable
c'est une situation folle ou un pays qui s'obstine a avoir des excedent commerciaux avec ses partenaires la zone euros, s'etonne que ces meme partenaire doivent d'endetter pour combler leur deficites commerciaux (car pas de transfers d'investissement) !!
on marche sur la tete
L'euro va apporter la guerre
En personne ne peut forcer legalement la grece a sortir de l'euro ni a sortir du systeme d'echange target2, il n'y a aucun mechanisme le permettant sauf a declancher l'equivalent d'un blocus maritime, donc declaration de guerre.
RépondreSupprimerLes eurocrates en charge sont des cons irresponsables
Et voir que les banques privees s'en sont foutu plein les poches en prennant des risques et que ces risques/pertent ont ete socialises par transfer integral de cette dette foireuse a l'ECB et autres banques nationales ( ce dernier point etant l'antithese de l'euro en passant)
RépondreSupprimerUn scandale
tout ce delire pour sauver les banques allemandes (surtout) et francaises
@Lowcarber: tout ce que tu raconte est vrai et incroyable. Mais il faut bien qu on en finisse avecla Grèce: Doit-on continuer à la financer à perte comme on le fait depuis des années, au détriment de nos économies, ou doit-on la mettre devant ses responsabilités ?
Supprimeril n'y aurait aucun probleme si les balances commerciales intra-euro devaient rester equilibrees entres elles :
Supprimerpour chaques BMW achete par des grecs, les allemands doivent investir la meme sommes dans l'economie Grec (soit investir dans les ports ou payer les retraites des grecs, au choix)
Valable pour la grece comme pour le reste de l'eurozone.Sinon la fin de l'euro sera tres douloureuse ( pour info comme le rappel Balboa, la dette francaise a augmente de 56Milliards d'euro rien qu'au premier trimestre !! )
Corto, je salue ton initiative, (d'autant que j'ai compris que tu ne partages pas l'intégralité de ces propos) : c'est le fait d'un très grand blogueur, si tu me le permets... Et cela rend les débats sur ton site enrichissants.
RépondreSupprimerJe partage largement ce qu' 'écrivent Lowcarber et Pangloss. Et ne supporte pas les accusations visant "le peuple grec". Par ailleurs, je suis sidéré de voir que la Troïka
prêche encore pour plus d'austérité sans songer un instant à imposer la participation des grandes richesses (armateurs et popes...) Bonne journée.
@Gridou: ce qui me gene dans le texte de Sapir c'est la quasi omission des responsabilités incombant aux Grecs. Quand mon frère qui vit la bas depuis des années me dit que pendant 10 ans il n a pas payé d impôt sans être jamais contrôle ni sanctionné et qu aujourd'hui, il gueule parce qu il sent qu il va avoir à passer à la casserole, je me marre ... jaune. Tout le pays, d'en haut ou d en bas, et de toutes tendances confondues , a vécu dans l 'incivisme, la débrouille,l arnaque, et la corruption depuis des années... et puis un beau jour, ils ont voul entrer dans l euro, alors ils ont maquillé les comptes de la nation ( aidé par certaines grandes banques et l aveuglement des élites européennes ) et ont été acceptés: ça n a tenu que a peine 5 ans avant que le monde veuille bien ouvrir les yeux sur le merdier grec.
SupprimerTu ne supportes pas les accusations visant le peuple grec , dis-tu. Soit. Trouves tu , par exemple, normal qu en pleine déconfiture, et faute d avoir entrepris à temps les réformes, les Grecs n aient que 6% de TVA quand toi et les autres peuples européens en paient 20 % ?
L'église va enfin commencer à payer des impôts et les riches grecs sont eux aussi ponctionnés,de plus en plus, qui plus est depuis l arrivée de tsipras et encore une fois, il n y a pas assez de riches pour "sauver " le pays .
et puis c'est tout de meme pas la tres grosse merde, les restos sont encore plein et les grecs sont encore en moyen plus riche que les allemands ( par patrimoine, immobilier surtout).
Supprimerpar contre exactement meme merdier va forcement arriver au Portugal, a l'espagne et a l'italie, c'est inevitable, comme la france ils s'epuise a utiliser la monnaie allemande, inadapte qui detruit leur economie.
@ Corto. Je te suis pour partie, il faut bien se rendre à des évidences économiques !; )
SupprimerCe que je veux dire par rapport au "peuple" est bien qu' 'il ne faut s' en prendre qu'à ses dirigeants. Je ne suis pas certain que le peuple français soit, lui, suffisamment vertueux pour "virer" des dirigeants qui lui permettraient de ne pas payer d'impôts... Et le montant de notre propre dette n'empeche pas, semble t il, grand monde de dormir en France... Par ailleurs, quand je vois les efforts déjà réalisés par les classes moyennes et les classes défavorisées en Grèce, je dis Stop! Peuvent elles faire davantage sans mettre ce pays à feu et à sang? Ce qui n'exclut, biensûr , pas des remises en ordre d'abus manifestes...
Le drame général tient au commencement du financement des dettes des états via les marchés privés...
Et ces derniers se sortent généralement mieux de ce genre de crises que les simples citoyens, on l'a vu récemment...
Sur ce, merci à nouveau de ce debat de fond!
Incivisme débrouille et corruption
SupprimerLe portrait de la vronze en somme
On en est un peu au même point
Sauf qu'on est plus endettés et que ça va faire encore plus mal à la monnaie u-fuck ( pardon, unique)
Merci Corto, article trés clair
RépondreSupprimeranne
Bonjour Corto,
RépondreSupprimerPar rapport à votre "ligne éditoriale" habituelle, la reproduction in-extenso de cet article m'étonne... Mais ce n'est pas grave, vous êtes chez vous!
N'en avez-vous pas assez des références à l' "humiliation d'un peuple" ou "la fierté du peuple grec"?
Si on veut garder sa fierté, on ne vit pas à crédit, c'est pourtant simple! Aujourd'hui, le gouvernement grec demande non seulement de renégocier la dette passée (après tout ce qui a déjà été annulé) mais il faudrait continuer à financer! Et ma fierté de contribuable français, on en fait quoi?
Ensuite, estimez-vous vraiment que la démocratie a quelque chose à voir avec des affaires de dettes? Et si les grecs votent pour le beurre ou l'argent du beurre (comme ils le font depuis si longtemps), faudra-t-il que les créanciers renoncent à leur créance? Est-ce sérieux?
Après, je suis comme tout le monde, j'ai du mal à imaginer une sortie de crise acceptable par toutes les parties.
Bonne journée.
@pulcino: cet article est très intéressant sur la question de la démocratie et la manière dont elle vit d ans l union Européenne, n'ais je pas mis cependant, en introduction, que je n étais pas d accord avec tout ce qui était écrit par Sapir ?
SupprimerComme toi, j en ai un peu marre de ces références: le peuple Grec, que je connais un peu et où j ai été, du misérable au plus puissant, ont vécu pendant des années dans la gabegie, la corruption et tous ces vilains défauts, Ils ont compté sur l Europe et mon/ton/notre pognon pour sortir de la mouise et n ont pas été trop regardant sur ces banques qui leur ont prêté de l argent ni sur les gens qu ils portaient au pouvoir, et il faudrait continuer à les aider ? à fonds perdus ? Ben merde !
Le jour où je verrais la totalité des Grecs imposables, personnes et entreprises, brandir leur quitus d'impôt, laors là oui, peut etre que je consentirais à ce qu on les aide a nouveau.
Quant au réferendum, il m interesse car c'est une bonne manière de faire la nique aux eurocrates, mais a part cela...
Je suis plutôt Sapir que Quatremer, mon cher Corto.
RépondreSupprimerEn effet, lorsque Quatremer écrit : "Aux racines de la crise grecque", il ne dit pas tout.
Car comme le demande Renaud Girard dans Le Figaro : "Qui a accordé un diplôme de bonne gestion économique et comptable indispensable à l'entrée dans ce club de l'Eurogroupe ?" Réponse : la Commission européenne alors que la Grèce a fourni des comptes falsifiés.
"Pourquoi les hauts-fonctionnaires de la Commission ne s'en-t-ils pas aperçus ? " Réponse : "Par paresse, par incompétence, pour répondre à une pression politique du Conseil européen ?" Sans doute un peu des trois, ou si on préfère, les trois à la fois.
"Pourquoi les banques d'affaires qui ont aidé le gouvernement grec à présenter des comptes maquillés, n'ont-elles jamais été inquiétées, voire interdites d'exercice sur le territoire de l'Union européenne ?" Tiens, oui, pourquoi ?
Pourquoi la Banque centrale européenne dont "le gigantesque gratte-ciel de Francfort regorge d'experts" n'a pas donné l'alerte sur la baisse de compétitivité des entreprises grecques entre 2001 et 2009 et "sur un endettement en train de devenir fou", le gouverneur Jean-Claude Trichet passant son temps à brandir un hypothétique retour à l'inflation "au lieu d'exiger les mesures d'assainissement contre la Grèce ?"
"Le FMI avait compris dès le début 2010 que le montant de la dette grecque (325 milliards d'euros d'aujourd'hui) n'était pas supportable par ce petit pays". Mais on ne lui a pas proposé de bénéficier d'une réduction importante de ses dettes car l'Allemagne - qui pourtant avait bénéficié d'une mesure semblable, au lendemain de la guerre - s'y opposa.
L'EU est cette fois au pied du mur, là où les peuples l'attendent depuis 2005, depuis qu'elle a honteusement fait fi de la volonté populaire lors d'un référendum de sinistre mémoire qui ne lui a jamais été pardonné !
@marianne: l'UE est au pied du mur, tout comme la Grèce, non ? Sauf que l UE est bien plus puissante que la Grèce, non ?
SupprimerIl y a deux aspects, le côté " sympa " de ce referendum (mais qui ne doit en aucun cas etre assimilé à une espèce de revanche que nous, nous aurions à prendre sur 2005) et le problème de la dette et de l'économie grecque. Ne mélangeons pas les deux.
L’historique que vous avancez est assez juste, pas complètement, mais il ne doit pas occulter la responsabilité première du peuple grec et de dirigeants successifs et encore une fois suis complètement en phase avec Gilly ci dessous.
Je ne changerai pas d'avis.
RépondreSupprimerJe suis pour le referendum mais lorsqu'il est utilisé à bon escient et pas pour dédouaner un gouvernement de ses responsabilités alors qu'il s'est fait élire sur des mensonges et des promesses qu'il savait ne pas pouvoir tenir.
Le referendum, il a été fait lors des élections : si vous votez pour nous, on fera plier la zone euro et on ne remboursera pas la dette mais nous continuerons à réclamer des aides et à nous endetter sur le dos des européens.
Décider d'un referendum à 3 jours de la date butoir, c'est se moquer de tous les européens, de tous ceux qui payent des impôts pour rembourser les emprunts qui ont payé LEUR dette et qui vont encore payer pendant des années
.
Il y a un très bon papier sur Le Point qui détaille la composition du gouvernement grec actuel, ce qu'ils ont déjà fait (des dettes) et ce qu'ils se proposent de faire (des dettes).
http://www.lepoint.fr/economie/grece-les-meilleurs-ennemis-de-tsipras-sont-dans-son-gouvernement-29-06-2015-1940672_28.php
Je ne crois pas à la sincérité de ce referendum. Comment imaginer, comme le dit une députée européenne, que ce pays composé de 200 îles peut organiser un referendum en 6 jours alors qu'il est incapable de créer un cadastre ?
@Gilly: +1 !
SupprimerPourquoi les hauts-fonctionnaires de la Commission
RépondreSupprimerPourquoi la Banque centrale européenne
Peut-être par respect de la souveraineté grecque,avec l'espoir que la prospérité permettrait aux grecs de réformer leur administration et leur économie. Et que se sont les grecs qui n'ont pas respecté l'aide des européens.
Blablabla... Etat souverain... Ultimatum... Extrême gravité....
RépondreSupprimerOulà, je suis super étonné de l'élan de soutien vis-à-vis de la Grèce, de la part des Français, toutes tendances politiques confondues.
Déjà je ne vois pas en quoi respecter les traités serait un ultimatum inacceptable. Je ne vois pas d'autre part en quoi l'élection d'un gouvernement x ou y dégage un pays des obligations qu'il a lui-même souscrites. Je ne comprends pas qu'on ne rembourse pas ses dettes. Les Grecs n'ont pas eu un pistolet sur la tempe pour entrer dans l'Union et faire des dettes. Historiquement c'est un peuple qui ne rembourse jamais. Et bien voilà, ils vont apprendre ce qu'il en coûte de trahir les traités.
A un moment donné, le socialisme s'arrêt quand manque l'argent des autres. Ce moment cruel est arrivé, et rien que pour l'intérêt de l'expérience et ses vertus pédagogiques, je souhaite que nous ne cédions pas. Sans parler de l'aléa moral qui s'en suivrait.
Je suis juste d'accord avec l'idée du référendum, car sur un sujet d'une telle gravité, il est bon que le peuple dans son ensemble prenne ses responsabilité. Mais après il va falloir assumer.
Et je trouve la vertu de l'exemple excellente pour les petits camarades : Portugal, Espagne, Italie, et même nous. Surtout pour nous.
@marianne ARNAUD30
RépondreSupprimerJuste une petite rectification historique : au sortir de la guerre, l'Allemagne, en ruine, était sous commandement allié. Ce sont les Américains qui ont imposé que cette dernière ne s'engage pas dans un processus de remboursement de dommages-intérêts de guerre, et non de dettes comme la Grèce, afin de ne pas revenir à la situation de 1930. Les Américains avaient d'autres projets pour l'Allemagne. Ceci dit, non-officiellement, l'Allemagne a payé à certains pays, comme Israël, des dédommagements de guerre...Le 1er octobre 2010, on fêtait au Bundestag le dernier versement des dédommagements de la guerre 1914-1918 à la France, anniversaire dont on a peu parlé en France et pour cause.
Où est passé le pognon en France ? En Israël, on sait à peu près, mais en France ?
Ceci dit, concernant la Grèce, à menteur, menteur et demi. Eurogroupe est comme le boa qui a voulu engloutir le boeuf et dont l'estomac va exploser. La Grèce est économiquement incapable d'honorer la charge des dettes européennes, et ce depuis toujours, elle l'a toujours su et les experts aussi.
Avec l'Europe de l'Euro, on nous a promis la paix, la croissance, la liberté et les droits de l'Homme : on a la guerre, la misère, la restriction de la liberté et la déréglementation des droits tout azimut.
Exactement ce que voulaient les sbires du Nouvel Ordre Mondial. Mettre l'Europe à feu et à sac, pour ensuite venir imposer des nouvelles règles...probablement dans le but de sauver les "libertés individuelles", les "droits de l'homme" et toussa, qui' diront.
CQFD !
Je plussoie!
SupprimerGéo
Supprimer@ le canasson
Je suis d accord.
Je souligne aussi:
"Les sbires du Nouvel Ordre Mondial"
@le canasson: " Avec l'Europe de l'Euro, on nous a promis la paix, la croissance, la liberté et les droits de l'Homme : on a la guerre, la misère, la restriction de la liberté et la déréglementation des droits tout azimut. " On la paix , non ? c'est déjà pas mal. :)
SupprimerNous avons eu la paix (et encore pas chez tout le monde - Yougoslavie - Ukraine) parce que c'était rentable au niveau de la croissance folle. Rien d'autre.
SupprimerNous aurons la guerre si ça rapporte plus que la paix...quitte à foutre l'Europe à feu et à sang.
Avec le Deutsch Mark et le Franc, nous n'avons pas eu la guerre en Europe.
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/BASU/50879
RépondreSupprimer"Quand l'austérité tue". A tous ceux qui voudraient plus d'austérité, aujourd'hui pour les Grecs - demain pour qui - toujours pour d'excellentes raisons, je recommande vivement la lecture de cet article du Monde diplomatique
@marianne: je ne sais pas si l austérité est la solution, ce que je sais c'est qu augmenter les fonctionnaires de 126% en 8 ans, c'est de la gabegie et de l électoralisme. Quant au Portugal, par exemple, soumis lui aussi à un sacré régime d austérité, la production repart, le chômage commence a diminuer et pour la deuxième fois consécutive ils remboursent par anticipation le pognon que le FMI lui a prêté. J'aurai pu aussi parler de l Espagne, ou de l Irlande.
Supprimer@marianeArnaud : merci de cette citation. C'est très clair! Et quand je vois le tollé qu' 'a soulevé en France la seule idée de remonter d'un point la tva, je comprends que les grecs soient réticents devant les injonctions de la Troïka en la matière .. Un citron trop pressé
RépondreSupprimerpeut il encore fournir du jus?
Géo
RépondreSupprimerBonsoir
Je crois entendre les rires fuser du Kremlin!!!
Géo
RépondreSupprimerA qui ont bénéficié les marchés de dépenses considérables de la Gréce,en matiere d armement,pour prévenir le risque turc?(une obsession grecque en raison du passé collectif.)
En Gréce,construire un logement est intéressant dans la mesure où il manque un petit quelque chose qui le fait considerer inachevé,ce qui permet de ne pas payer d impot sur le bati.On peut laisser des balcons inachevés,ou autre chose...
Les commerçants adorent le numéraire,plus qu ailleurs semble t il!
Merci d'avoir mis ce texte en ligne.
RépondreSupprimerJe suis assez d'accord avec Pangloss, ce référendum n'a rien de gaullien, c'est une pantalonnade de dernière minute qui ne peut tromper personne. Il a au moins l'avantage de donner au peuple grec la possibilité de désavouer Syriza...ou de chuter avec lui hors de l'euro.
Oui , bon ... Moi je vois surtout la faillite - à grande échelle - d ' un système démocrassouille , qui arrive à son
RépondreSupprimerachèvement .
L ' heure semble venue pour l ' occident de changer de paradigme , puisqu ' on peut tous constater ou tout cela nous a
mené .
Reste à savoir comment va s ' effectuer ce changement : dans la sérénité ou dans le sang ? J ' ai ma petite idée et celle-ci
me fait froid dans le dos , surtout pour mes enfants ...
Alors on va me dire : as tu la solution ? Hélas non , je ne suis pas assez intelligent pour ça . Par contre l ' Homme a
jusqu ' à présent su se débrouiller pour survivre , donc ...
Jérôme