jeudi 11 janvier 2018

Bravo Catherine, bravo les filles !



Un peu de franc-parler, une bonne claque au politiquement correct et deux baffes dans la tronche des ayatollahs du féminisme, voilà qui fait du bien !

Ci-dessous, la tribune du Monde dans laquelle un collectif de 100 femmes, dont Catherine Millet, Ingrid Caven et Catherine Deneuve, affirme son rejet d’un certain féminisme qui exprime une « haine des hommes ».


" Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste.

À la suite de l’affaire Weinstein, a eu lieu une légitime prise de conscience des violences sexuelles exercées sur les femmes, notamment dans le cadre professionnel où certains hommes abusent de leur pouvoir. Elle était nécessaire. Mais cette libération de la parole se retourne aujourd'hui en son contraire : on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices ! Or c'est là le propre du puritanisme que d’emprunter, au nom d’un prétendu bien général, les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d'éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l'emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie. De fait, #metoo a entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délation et de mise en accusation publique d’individus qui, sans qu’on leur laisse la possibilité ni de répondre ni de se défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels. Cette justice expéditive a déjà ses victimes, des hommes sanctionnés dans l’exercice de leur métier, contraints à la démission, etc., alors qu’ils n’ont eu pour seul tort que d’avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses « intimes » lors d'un dîner professionnel ou d’avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l'attirance n'était pas réciproque. Cette fièvre à envoyer les « porcs » à l’abattoir, loin d’aider les femmes à s’autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment, au nom d’une conception substantielle du bien et de la morale victorienne qui va avec, que les femmes sont des êtres « à part », des enfants à visage d'adulte, réclamant d’être protégées. En face, les hommes sont sommés de battre leur coulpe et de dénicher, au fin fond de leur conscience rétrospective, un « comportement déplacé » qu’ils auraient pu avoir voici dix, vingt, ou trente ans, et dont ils devraient se repentir. La confession publique, l’incursion de procureurs autoproclamés dans la sphère privée, voilà qui installe comme un climat de société totalitaire.

La vague purificatoire ne semble connaître aucune limite. Là, on censure un nu d’Egon Schiele sur une affiche ; ici, on appelle au retrait d’un tableau de Balthus d’un musée au motif qu’il serait une apologie de la pédophilie ; dans la confusion de l’homme et de l’œuvre, on demande l’interdiction de la rétrospective Roman Polanski à la Cinémathèque et on obtient le report de celle consacrée à Jean-Claude Brisseau. Une universitaire juge le film Blow Up de Michelangelo Antonioni « misogyne » et « inacceptable ». À la lumière de ce révisionnisme, John Ford (La Prisonnière du désert), et même Nicolas Poussin (L’Enlèvement des Sabines) n’en mènent pas large. Déjà, des éditeurs demandent à certaines d’entre nous de rendre nos personnages masculins moins « sexistes », de parler de sexualité et d’amour avec moins de démesure ou encore de faire en sorte que les « traumatismes subis par les personnages féminins » soient rendus plus évidents ! Au bord du ridicule, un projet de loi en Suède veut imposer un consentement explicitement notifié à tout candidat à un rapport sexuel ! Encore un effort et deux adultes qui auront envie de coucher ensemble devront au préalable cocher via une « Appli » de leur téléphone portable un document dans lequel les pratiques qu’ils acceptent et celles qu’ils refusent seront dûment listées. 

Ruwen Ogien défendait une liberté d'offenser indispensable à la création artistique. De la même manière, nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle. Nous sommes aujourd’hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle. Surtout, nous sommes conscientes que la personne humaine n’est pas monolithe : une femme peut, dans la même journée, diriger une équipe professionnelle et jouir d’être l’objet sexuel d’un homme, sans être une « salope » ni une vile complice du patriarcat. Elle peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle voire comme un non-événement. 

En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité. Nous pensons que la liberté de dire non à une proposition sexuelle ne va pas sans la liberté d’importuner. Et nous considérons qu’il faut savoir répondre à cette liberté d'importuner autrement qu’en s’enfermant dans le rôle de la proie. Pour celles d'entre nous qui ont choisi d'avoir des enfants, nous estimons qu’il est plus judicieux d’élever nos filles de sorte qu’elles soient suffisamment informées et conscientes pour pouvoir vivre pleinement leur vie sans se laisser intimider ni culpabiliser. Les accidents qui peuvent toucher le corps d'une femme n’atteignent pas nécessairement sa dignité et ne doivent pas, si durs soient-ils parfois, nécessairement faire d’elle une victime perpétuelle. Car nous ne sommes pas réductibles à notre corps. Notre liberté intérieure est inviolable. Et cette liberté que nous chérissons ne va pas sans risques ni sans responsabilités."

Note du taulier: Catherine Deneuve m'insupporte en temps normal, mais là, pour le coup, je dis bravo !


Catherine Deneuve à Monaco, en décembre 2017.
D'accord pas d'accord: atoilhonneur@yahoo.fr

20 commentaires:

  1. Merci pour le texte que je n'avais pas lu dans sa globalité. Comme je l'ai déjà dit, l'expression "liberté d'importuner" me dérange un peu car elle est connotée un peu lourdingue. Je lui préfère " liberté de faire la cour voire même de draguer" parce qu'elle suppose un consentement qui induit le respect de l'autre. Qui dit relation dit respect de la personne. Je respecte l'homme dans la mesure où il me respecte. Dire à une femme qu'elle est belle ( surtout si cela est vrai dans une échelle de valeurs étendue) n'est pas lui manquer de respect . Il y a eu jusqu'à présent un certain code de la séduction qui faisait de notre civilisation un pays éclairé où l'homme et la femme étaient complémentaires, ce qui ne veut pas dire que la femme était soumise, au contraire. Je me souviens d'un temps, dans le milieu hospitalier où les internes en médecine étaient souvent lourdauds. Eh ! bien, les infirmières qui n'en voulaient pas savaient très bien comment les remettre à leur place. Mais je conçois que quelques hommes soient plus que pénibles, insistent et menacent. Ceux-là, il faut les signaler et ne pas avoir peur de le faire.
    Les féministes ( celles qui se targuent d’être à l'avant-garde) font un mauvais travail, tout à l'opposé de la libération de la femme. La libération, c'est décider soi-même, pour soi-même, sans contraintes idéologiques mais dans son intimité ce qui est bien et ce qui l'est moins pour son épanouissement. Parce que je trouve que ces nouvelles dames patronnesses ne respirent pas l'épanouissement sexuel, plutôt la rancune, l’aigreur voire le mépris de l'homme.
    J'ajouterais que si un homme, un jour, ne m'avait pas soufflé à l'oreille qu'il m'aimait alors que je le considérais comme une simple relation amicale, j'aurais passé à côté du plus grand amour de ma vie !

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    1. IDEL: + 1 ! mais comme déjà dit, je pense que l'utilisation de " liberté d'importuner " a été employé exprès, pas de bonne tribune, sans un brin de provoc'. C'est marrant de voir comment les folledingues féministes (Caroline de Haas, entre autres ) sont tombés dans le panneau

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  2. Parfait Deneuve n'est pas ma tasse de thé mais la bravo.
    JJS

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  3. J'espère que vous voudrez bien, mon cher Corto, m'excuser de ne pas vouloir m'intéresser à cette polémique qui concerne des actrices, des journalistes et autres écrivaines (comme elles aiment à s'appeler elles-mêmes).
    Pendant qu'on parle de ces dames et de leurs états d'âme, on ne parle pas des femmes qui se trouvent à la rue parce que leur ex-mari refuse de payer leur prestation compensatoire.
    Or je loge une de ces femmes depuis avril 2017, depuis que la justice bien qu'ayant reconnu "la situation manifestement très obérée de la défenderesse" n'en a pas moins autorisé son expulsion par son bailleur social, sans qu'à ce jour aucune des plaintes qu'elle a déposées au commissariat contre son ex-mari - la première datant d'octobre 2015 - n'ait à ce jour été instruite par la justice.
    Alors laissons ces dames s'étriper par media interposés, puisque cela a l'air de les amuser ! Et quant à nous il ne nous reste qu'à constater les lacunes de notre administration en général, et de notre justice en particulier, dès qu'il s'agit vraiment de la défense des femmes les plus faibles de notre société.

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    1. marianne: cette polémique ne concerne pas uniquement ces VIP, tout le monde est concerné, même si je reconnais que le sujet n'est pas d'importance capitale. Tout le monde est concerné, hommes comme femmes, perso, pas envie de vivre à l'américaine où l'homme se sent obligé de laisser la porte de son bureau ouverte dès que l on reçoit une collaboratrice (ou inversement ça marche dans l autre sens), où l on a peur de prendre l'ascenseur seul avec une femme, etc... c'est exactement à ce genre de délire que ces ayatollahs du féminisme nous conduisent.

      Quant aux histoires de divorces qui finissent mal... chez moi, on connait aussi, un de mes frangins s'est retrouvé depossédé de tout par sa salope d'ex ( je ne vois pas d'autre mot)

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  4. Ah, quand même! Quelques idées raisonnables dans le climat ambiant fait de chasse aux sorcières (ou plutôt aux sorciers!) et de néo-puritanisme. J'ai déjà eu des mains au cul et des frotteurs dans le métro, c'est désagréable mais ce n'est pas un crime: une remarque bien sentie et 30 secondes après je n'y pense déjà plus.
    Comme toujours l'excès nuit en tout, et là on est en plain dedans.

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    1. Juliette: totalement dans l excès et aussi dans l'hypocrisie ( cf Oprah Winfrey )

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  5. C'est juste un peu de bon sens, la chose qui semble la moins partagée par les temps qui courent.

    Le Nain

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  6. Merci ami Corto de m'avoir donner le courage de lire cette tribune.
    Ayant vu initialement un crêpage de chignons entre femmes et "femmes" j'y ai trouvé des propos plein de bons sens. La phrase qui fait polémique contenant "... la liberté d'importuner ..." m'a cependant fait tiquer. Les femmes qui se targuent d'être moins lourdaudes que les hommes doivent savoir éconduire les importuns et comme chacun sait la liberté de l'un s'arrête là ou commence celle de l'autre et qu'une paire de gifles peut à tout moment être bienvenue.
    Bref cette polémique entre ces deux groupes est bienvenue mais je ne suis pas certain que l'on fasse autant de pub à la réaction des 100 qu'il y en a eu pour les adeptes du jeu de lancer de pourceaux.

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    1. Un Dragon: de rien !
      autant de pub ? et bien en tout cas depuis hier, ça a plutôt bien fonctionné !

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  7. Annie

    Du bon sens.
    Dommage que Brigitte Lahaye et Catherine Millet ont jugé utile de dire des c.......s.

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  8. La liberté d'importuner,ça marche dans les deux sens: oh oui! Importunez-moi,mesdames!

    Sinon,ce néo-féminisme puritain marche main dans la main-sans même qu'elles le réalisent,les connes!-avec les ayatollahs et les bigots qui veulent bâcher les femmes,ici,allonger des jupes,là;cacher un sein qu'on ne saurait plus voir sur une affichette...

    Vendémiaire.

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  9. Géo

    Pourquoi les féministes sont intellectuellement et affectivement sous-développés,du genre de celle qui prétendait que pour éviter le harcèlement sexuel des "migrants" contre les femmes il fallait élargir les trottoirs.(C. Haas)?

    Le vrai but d'une oligarchie mondialiste putride et ténébreuse est la destruction de la civilisation et son remplacement par une tyrannie obscurantiste où l Homme ne serait plus qu'un esclave à son service.

    Pour cela il convient de détruire la Foi,la famille,les nations,les genres,la jeunesse en la pervertissant,en l abrutissant,de nous empoisonner mais aussi de détruire toute possibilité d'harmonie entre hommes et femmes qui doivent pour cela devenir ennemis.

    Les chiennes serviles que sont les féministes sont donc subventionnées,médiatisées dans cet unique objectif.
    Elles sont choisies grâce à leur médiocrité,leur malhonnêteté congénitale,leur état névrotique résultant de personnalités déséquilibrées et fissurées.
    Les gens de valeur,les belles âmes,sont systématiquement relégués dans le silence en cette période d inversion des valeurs où l'illusion est reine.

    Tout cela est donc calculé aux plus hautes instances mondiales avec le soutien financier massif de quelques familles qui,disposant de la grande part de la richesse du monde par crimes et escroqueries permanents,pervertissent,contrôlent ces instances internationales mais aussi les gouvernements en plaçant leurs pions par le chantage de la Dette et des taux et prêts
    mais aussi jusque dans les conflits sociaux générés par les "féministes",c est à dire dans des domaines où on ne soupçonnerait pas leur présence.
    On ne peut comprendre à mon sens la promotion des névroses haineuses féministes et leur médiatisation sans tenir compte de l action de ces mains invisibles qui,dans l ombre,s activent à nous détruire.
    En cela le texte de madame Deneuve et autres vraies femmes,Elles,est une saine réaction contre cette dégénérescence méphitique de la pensée féministe employée à nuire.

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  10. A une collègue qui me disait,je vais te dénoncer à « balance ton porc »; je lui ai répond pour moi, c’est la porcherie entière et nous avons éclaté de rire.

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  11. Ce matin j'entendais a la radio une féministe dire que le patriarcat se sentais en danger.
    Elle a osée comparée ça au racisme anti blanc en disant que ça n'existait pas...
    Je suis FATIGUÉ de leurs conneries....

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  12. Une dernière chose.
    Tout ceci n'arriverais pas si il y avait encore une once de respect et d'éducation.
    On ne respecte plus rien...
    Qu'allons nous devenir ?

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  13. Ce texte est un véritable appeau à bécasses telles que C.De Haas, S.Royal, L.Rossignol.
    En lisant les réactions de ces dernières, je me suis dit que le texte avait visé juste.
    Concernant C.Deneuve, celle ci avait déjà attiré positivement mon attention quand elle avait défendu le métier d'agriculteur quand l'immense majorité des médias pratique l'agribashing.
    Chapeau madame Deneuve

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