Contrairement à ce que l'on pourrait penser, à Marseille, tout est limpide.
Souvenez-vous, en 2007, Guérini, le tout puissant patron de la fédération PS des Bouches du Rhone, apportait son soutien à Ségolène Royal pour la présidentielle; rebelote lors du tout aussi limpide - quant à son épilogue - Congrès de Reims.
Manque de chance, c'est Cheftaine Martine qui l'emporta.
Peu importe, le PS marseillais ne saurait se soucier de ce qu'il peut bien se passer au QG parisien du parti. Paris est loin et à Marseille, on ne fait pas de politique, on fait du business.
Les mois passent, tranquillou et levers de coude anisés, jusqu'au jour où Arnaud de Montebourg, le chevalier blanc, pond un rapport explosif sur les curieuses habitudes socialistes de Marseille. Le rapport est accablant pour Guérini et toute sa nébuleuse: menaces en tout genre, pressions sur les récalcitrants, élus socialistes terrorisés, collusion et corruption, le frère de Guérini en taule pour passation de marchés douteux, etc, etc, etc... rien que du très banal à Marseille; rien que de l'insupportable pour tous ceux qui tiennent encore aux valeurs de probité et de droiture... même en politique, ... même à Marseille.
Le rapport de Montebourg, accablant et sans concessions, est donc transmis à Solférino où comme chacun sait on ne saurait transiger avec l'honnêteté, même s'il s'agit de Marseille. Montebourg, avocat de formation, fin politique et fin connaisseur du PS, demande la mise sous tutelle de la fédération marseillaise. Il serait temps de faire table rase des us et coutumes locales; mettre de l'ordre.
Curieusement, par 26 voix sur 27, seule la voix de Montebourg manque, le conseil national du PS refusera avec bienveillance clémence cette mise sous tutelle et finalement, aucune mesure réellement concrète ne sera prise afin de veiller à ce que le PS marseillais se conduise en bon père de famille. Devant tant de gentillesse, Frêche, six pied sous terre, doit bien se marrer, lui qui vit les foudres martiniennes lui tomber sur le coin de la figure lors des régionales.
Dépité devant tant d'aveuglement solférinien, Montebourg, candidat aux Primaires socialistes déclara: " Je m'inquiète que le Parti Socialiste soit solidaire d'élus dont les liens avec le grand banditisme apparaissent. "
A Marseille, on sait ne pas être ingrat... Cette semaine, Jean-Noël Guérini, et donc toute la fédération locale du PS aux ordres, apportera son soutien indéfectible à Cheftaine Martine dans la course aux Primaires. Promettant de s'engager pleinement aux côtés de Martine, Guérini déclare: " J'ai vu le travail de Martine Aubry à la tête du parti. Elle est bosseuse, travaille ses dossiers sérieusement et demande aux responsables du parti de s'investir comme elle le fait. J'ai aussi découvert une femme d'une grande force de conviction. "
Quand je vous disais en guise d'introduction qu'à Marseille ou bien rue de Solférino tout était limpide, avouez que j'avais raison, non ?
L'histoire ne nous dit pas encore ce qu'en pensent La Madone du Chabichou, François le candidat "normal" ainsi que les autres prétendants à qui je cherche encore des surnoms... A suivre.
Folie passagère 734.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Je me demande, mon cher Corto, si Romain Pigenel ne va pas être bloqué sur ses grives et ses merles pendant encore un certain temps ?
RépondreSupprimerFinalement non, mon cher Corto, il est passé aux problèmes de mulot de madame Aubry !
RépondreSupprimerIl paraît quelle ne comprend rien aux réseaux sociaux !
En revanche elle sait bien de quel côté sa tartine est beurrée. Et à Marseille c'est pur beurre pour elle.
@marianne: excellent commentaire qui a eu au moins le mérité de me faire rire :)
RépondreSupprimerCette affaire Guérini pue de plus en plus et je crois qu on en reparlera. Pas de tutelle du PS,et comme par hasard soutien de Guérini a Aubry... Ca pue!
Et j'oubliai: silence radio sur tous les blogs de gauche que je peux connaitre
RépondreSupprimerfaut pas enfoncer des portes ouvertes, ça peut être dangereux et faire des courants d'air..les bandits marseillais, c'est pas d'hier et c'est comme les Corses, rien ne pourra les mettre au pas..dans le fond, je trouve ça assez réjouissant moi...ça donne une belle image assez croustillante de la vraie vie politique
RépondreSupprimer@boutfil: je pensais que coté PS on avait tt vu avec le Congrès de reims puis avec le cas Frêche lors des régionales, mais là on tient le pompon !
RépondreSupprimerCompromission, copinage, electoralisme, soutiens curieux...mais il me semble que rien ne se fait gratuitement surtout en politique. Ca coute combien à martine le soutien de Guérini ?
Tout ça n'est pas nouveau... Du temps de Deferre blah blah...
RépondreSupprimer( deux imparfaits du subjonctif? Declarât et L'emportât au lieu de deux passés simples de l'indicatif? Déclara et emporta ... Tsss la séduction de l'accent circonflexe, quand même, hein... ) sinon bien, le billet quand même ;-))
Ils sont consternants. Mais viendront quand même te donner des leçons de morale (tant pis s'ils bourrent les urnes chez eux...)
RépondreSupprimerCa doit être bien d'être de gauche des fois je me dis...
26 voix contre 27 au bureau national (et non au Conseil National) : c'est, sans doute, ça le plus consternant !
RépondreSupprimerMentions spéciales à :
Batho Delphine
Belkacem Najat
Bertinotti Dominique
Bouthi Malek
Dray Julien
Filipetti Aurélie
Guigou Elisabeth
Hammadi Razzy
Hamon Benoit
Hidalgo Anne
Hollande François
Lienemann Marie Noelle
Mennucci Patrick
Peillon Vincent
Je suppose que la majorité des ces "socialistes" n'étaient même pas présents à cette sinistre réunion du bureau national !
NB Merci pour l'info
@geargies: bien sur que tout cela n est pas nouveau. Meme la droite marseillaise n est pas nickel. Ceci dit faut avouer que la manip que je décris ci-dessus est tt de meme un peu grosse, non ?
RépondreSupprimerBon j'm'en vais corriger ces passés simples.
Merci !
@falconhill: tu noteras quand meme que le processus que je décris ds mon billet n a été relevé dans aucun des blogs de gauche que nous fréquentons toi et moi... Etrange :)
@didier: compte tenu que le bureau naional est acquis à Martine, quoi d'étonnant !
Et même pas le 1/4 de la moitié d'un désir de nettoyer la fédé marseillaise: ça en dit long sur les moeurs en politique. Un soutien precieux vaut-il sans doute plus.
Ce qui est consternant, c'est que pendant ce temps là, on ne fait pas de politique, c'est à dire qu'on ne débat pas sur les idées...Le PS à Marseille, ce n'est pas nouveau en effet...C'est le tendon d'Achille de ce parti, comme l'était la Corse pour la défunte UNR. Mais les "grands" partis de droite comme de gauche ont ils les moyens de faire le ménage, quand c'est le jeu de "je te tiens...tu me tiens..." qui règle tous les rapports au sein des partis ?
RépondreSupprimer@kalondour: tt le pb est là: je te tioens, tu me tiens... et pendant ce temps là, nous on compte les points mais le débat n avance pas.
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