mardi 12 juillet 2011

De la valeur du baccalauréat


Voila, voila, le Bac s'est fini, les résultats sont tombés et moi avec !

Faut dire, tout de même, que les résultats sont étonnants: 88% de réussite au Bac Général ( +1%), 82% pour le Bac Techno, 83% pour le Bac Pro et... 89% pour le Bac S. En gros, ça veut dire quoi ? Et bien que plus de 8 lycéens sur 10 sont bacheliers, et ce malgré les fuites en série scientifique. Fuites ( et exercice de probabilité annulé ) qui sont, l'on s'en doute, sans aucun effet sur une éventuelle tolérance de la part des correcteurs. Tous ceux qui ont eu leur Bac, l'ont mérité, nul n'oserait dire le contraire. Il y a des mentions Bien  et Très bien comme s'il en pleuvait.

Un Bac où l'on voit quelques élèves qui, grâce aux options, arrivent à obtenir une moyenne de 20/20 en ayant, par exemple, 18/20 en mathématiques. Des options coups de pouce qui se multiplient: langues anciennes, langues traditionnelles, Équitation & Hippologie, Arts, Pratiques sociales et culturelles ( ?), Arts culinaires...

Oui, les amis, près de 700 000 jeunes ont passé cette année le Bac et 85% d'entre eux l'ont obtenu.

Seulement voilà, pour avoir quelques fois recruté des débutants, pour fréquenter pas mal de jeunes, pour avoir autour de moi plusieurs récipiendaires, pour discuter avec eux, pour avoir échangé et refait le monde avec les mêmes, je me demande tout de même quelle valeur nous pouvons accorder au baccalauréat.

Que dire d'un examen dont le taux de réussite dépasse les 85% ? Pourquoi ne pas le refiler à tout le monde... Les 15% de recalés passeraient presque pour caution de qualité des reçus.
Que dire d'un examen pour lequel 15% des candidats sont incapables d'aligner 30 lignes sans faire de fautes d'orthographe ou de syntaxe ?

Un Bac trop facile à obtenir ? Un Bac qui est sans cesse remis en question mais jamais réellement rénové.

Il se trouve qu'hélas, le Bac reste encore le sésame pour les études supérieures, le passe quasi-obligé pour un emploi, le viatique pour les honneurs familiaux, le gage supposé d'un bon départ dans la vie... Un passage obligé dont s'enorgueillissent les papas et les mamans comblés.

Le Bac, la dernière frontière, avec le permis de conduire, à franchir pour gagner l'âge adulte.

Sauf que ce Bac là, c'est juste une impression, un sentiment, me semble bien moins compliqué à avoir qu'avant et que passent les années, le nombre de reçus augmente et pourtant le niveau de culture générale est globalement considéré comme de plus en plus moyen, pour ne pas dire catastrophique.

Le p'tit con des voisins me disait: " Ils me l'ont filé parce que je le vaux bien ".
" Je veux bien, ai-je rétorqué, mais il vaut quoi ton Bac ? ".

Il n'a pas su quoi répondre.... Moi, j'ai bien une idée, mais bon...

Folie passagère 742.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

15 commentaires:

  1. Le problème ce n'est pas tant le bac, mon cher Corto, c'est que la moitié des inscrits en première année de fac sont recalés en fin d'année et vont grossir le lot des...
    Finalement je ne sais pas le lot de quoi ils vont grossir !

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  2. @marianne: n'est ce pas lors des 3 années de lycée et plus particulièrement en Terminale que l'on se doit de préparer les lycéens à faire de bons étudiants; de futurs étudiants ayant suffisamment d'esprit critique et de clairvoyance pour choisir la bonne filière en fac ? et ne pas échouer pour ma moitie en fin de première année ?

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  3. il fût un temps où passer ne serais-ce que le certif faisait que l'on avait une orthographe sans fautes...bon, d'aaccord, je parle d'un temps que les moins de...la retraite du jour ne peuvent pas connaitre, mais je vois aussi un peu partout, que qui dit bac dit bien souvent méconnaissance de la grammaire, de la langue, de l'histoire, de la géographie, j'ai des jeunes autour de moi qui seraient bien en peine de donner un ordre chronologique de l'histoire de France et pas foutu de placer une sous-préfecture correctement....sans compter de savoir où se trouve une ville de province, alors, bon, c'est bien qu'ils soient si nombreux mais ils font quoi après ?

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  4. Continuons de taper sur ces jeunes bacheliers. C'est vrai quoi merde. Ce BAC c'est de la daube et ils n'ont aucune culture. On en fait quoi alors? On les jette ?
    Si dans le pourcentage de réussite, il se trouvait des jeunes méritants qui malgré un système éducatif qui n'en peut plus, ont sué sang et eau pour obtenir ce putain de diplôme, je trouve que ce n'est pas les encourager à persévérer de tenir de tels discours.

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  5. @boutfil: le degré d'exigence d'ier n est pas le meme aujourd'hui. On demande à un élève de terminale de savoir résoudre des problèmes d'intégrales alors que l'on ne lui a pas expliqué à quoi cela pouvait servir. Alors tu penses bien que les préfectures et la règle de 3...

    @pascalR: ola, doucement, où as tu vu que je tapais sur les jeunes bacheliers ? c'est sur le système éducatif que je tape nuance. Les bacheliers d'aujourd'hui ne sont san doute pas les lumières que l'on souhaiterait mais ce n'est en aucun cas leur faute. Ils subissent un systeme qui n'est plus ds le coup !

    Hier j entendais un bachelier a qui on demandait ce qu'il allait faire. Réponse : fac de sociologie. On lui avait expliqué juste auparavant que c'était la voie la plus bouchée en faculté ! ben tant pis, il fonce ! Ca te parait normal ? cohérent ?

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  6. Au Brevet des collèges, une année, on leur demandait de mettre des noms sur les mers et océans qui baignent la France (cétroduuuur)
    Et bien, j'ai vu Mer du Japon en lieu et place de la Mer du Nord. Tel que je vous le dis ^^.
    Et pour les principales villes de France, Berlin à la place de Paris. Voui ! Une bonne élève d'après son bulletin.
    Au certif, on n'aurait pas osé.

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  7. "Hier j entendais un bachelier a qui on demandait ce qu'il allait faire. Réponse : fac de sociologie"
    Il espère devenir expert consultant à la télé.

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  8. "Le" bac, ça n'existe pas : il y a "des" bac., qui n'ont pas la même valeur, en termes de débouchés (poursuites d'études ou vie professionnelle).
    Un bac L n'est pas un bac S, un bac général n'est pas un bac professionnel ni technologique.
    Un niveau de diplôme est une chose, mais la section (ou la filière) de ce diplôme est au moins aussi importante.
    Alors ça ne veut rien dire, "le" bac. Et évoquer la valeur "du" bac encore moins...

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  9. Si les Français tiennent tellement au bac (ou aux bacs) il sera impossible de le supprimer ?
    En revanche il faudrait que chaque université organise un examen d'entrée pour s'assurer que les élèves qui postulent sont bien du niveau des études qu'ils prétendent entreprendre.
    Il me semble que ce serait plus sain que de nourrir des illusions et finir par sélectionner par l'échec.

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  10. @carine: nous constatons effectivement et on peut se poser la question: la culture générale a-t-elle encore de l'importance ? :)

    @thierry: bien sur qu il y aplusieurs types de bac et alors, toi qui est prof, il me semble, ne constates tu pas une baisse du niveau des élèves ? Ne te semble-t-il pas que la "valeur" du bac diminue ? Des questions en ce qui me concerne car je ne ne fais que constater le faible niveau des lycéens que je rencontre. Et je ne dis pas que c'est de leur faute.

    @marianne: un examen d'entree en fac, mais vous n y pensez pas, imaginez la bronca des profs et du systeme éducatif qui considèrent justement que le Bac est le viatique pour la fac !

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  11. Mais n'oubliez pas, mon cher Corto, que beaucoup d'universités sont devenues AUTONOMES, ce qui veut dire que les patrons de ces universités-là feront exactement ce qu'ils voudront. Et s'il veulent instaurer des examens d'entrée, ils le feront.
    Ceux qui ne seraient pas contents auront tout le loisir d'aller se faire pendre ailleurs !

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  12. @marianne: A voir, c'est vrai puisqu'elles sont autonomes suite à une réforme conspuée au début et finalement parfaitement digérée même par la gauche

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  13. Ton article me rappelle pas mal de conversations avec quelques profs dépités par les exigences du ministère ou chargés de recrutement en entreprise.

    Il faut voir l'aspect laxiste des nouveaux barèmes de notation comme un atermoiement de la chute, de toute façon assurée. Ils doivent se dire que tant qu'ils s'accrochent aux études, ils ne sont pas comptabilisés ailleurs...

    Mais bon, le débat n'est pas nouveau. J'avais un vieux prof voilà une petite trentaine qui virait de son cours, avant parfois-même la fin du premier trimestre, les élèves n'arrivant pas avec le niveau exigé par le diplôme préparé ou inaptes aux études. Ça faisait peut-être du ménage mais au-moins la classe avançait et ses élèves étaient reconnus à leur juste valeur.

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  14. @ddier: et oui le débat n'est pas nouveau. Justement. Je n'ai pas d'éléments concrets bien sur, pas de satistiques mais une nette impression que le niveau baisse.
    Quant a ton exemple, imagine aujourd'hui, ton prof serait virer ds les 48h ou bien cloué au pilori par ses collègues syndicalistes

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  15. Corto,

    c'est surtout le niveau d'enseignement général qui baisse, pas vraiment les "spécialisations" qui, entre-nous soit dit, sont de toute façon loin de relever le niveau. On peut donc considérer que le niveau baisse dans son ensemble. C'est peut-être très bien pour rentabiliser l'investissement éducatif mais peut-être pas l'idéal pour l'épanouissement des générations futures. Enfin, c'est moi qui le dis, j'en sais trop rien.

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