Mais qu'a donc de plus le Virtuel que le réel n'a pas ?
Cette sacrée toile me fait peur parfois. Internet est en train de nous vampiriser. Il est chronophage, dévorant, usant, fatigant, passionnant, présent, trop présent. Rien ne se fait aujourd'hui, à un degré ou un autre, sans internet. On échange, on vend, on achète, on s'informe et l'on déforme. On peut jouer sur la dernière PS et même tuer sur internet, en toute impunité, c'est safe. Tenez, j'ai même lu que l'on pouvait modifier la réalité via internet ou Iphone, cela s'appelle de la réalité augmentée !
On deal, on fait connaissance, on recrute et on vire, on se lie, on drague, on se cultive, on teste et l'on se teste. On n'écrit plus, on blogue, on tchatte, on "skype", on tweete, on "poke", on télécharge. En toute sécurité, ou presque, l'Autre ne nous fait plus peur puisque, sur facebook, je l'ai accepté comme ami.
Je me suis aperçu qu'aujourd'hui, ben oui ça peut arriver, je n'ai parlé réellement, in vivo, pour de vrai, face to face, à personne. Non à personne ! Et il est presque 17h00.
Non que je sois resté inactif, on ne l'est jamais sur le net. J'ai discuté avec tout plein de monde, j'ai acheté un pull et un T-shirt, lu les journaux, trouvé la recette de la confiture de figue et regardé les infos. J'ai même reçu du courrier: 11 lettres, pardon, 11 emails et trois fois plus d'invitation à "enlarge your penis " ou à " you want a true Rolex ? ". Tenez, là, j'écris aussi, présentement, pardon, je poste (j'ai en même temps, ou presque, envoyé un email à un copain). Et une fois le billet fini, je le publierai... sur le net, sur la toile, dans le vide. J'attendrai les premiers commentaires, j'y répondrai. Je balancerai un tweet sur Twitter pour annoncer au monde entier que je viens de publier un nouveau billet sur mon blog de chez Blogger, peut-être bien qu'on me retwittera puisque maintenant, j'ai mes 100 followers ( Obama en a plus de 9 millions, ça me laisse une marge de progression ). Il se peut, ça dépend des uns et des autres, que ce billet émerge au Wikio pour peu que l'on me le booste, ce billet. Peu d'espoir, je n'ai linké personne ce soir.
Oui, internet est un vampire à qui l'on s'offre consciemment ou pas tant il est séduisant, pratique et amusant.
Le copain à qui j'ai envoyé un email vient de me répondre par email, naturellement. Il est d'accord pour qu'on aille diner ce soir, se voir et discuter en vrai, mais pas avant 20h00, avant, il a un call sur Skype avec sa copine qui est à l'autre bout du monde.
Y en a un qui disait que le XXIème siècle serait spirituel ou ne serait pas, je crois surtout qu'il s'enfonce peu à peu dans le virtuel et que nous nous en rendons à peine compte. Peut-être bien que l'on s'en satisfait.
Faut faire gaffe !
Folie passagère 762.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Il est vrai qu'à un moment, on a besoin de se poser...Je partage complètement tes réflexions...Nous échangeons ce soir, mais je ne connais pas "réellement"... Je sais que nous ne sommes pas d'accord sur notre vision de la société, mais tout cela reste virtuel en effet...Personnellement, je préférerais que nous nous affrontions autour d'un zinc, en refaisant le monde...
RépondreSupprimerLe virtuel a en effet remplacé la "vraie vie" et c'est ce qui me terrifie actuellement...Le terme "d'amis" employé par les accros de Facebook s'oppose à la réalité de ma vie de tous les jours...J'ai des ami(e)s depuis longtemps...Pour moi, ils (elles) ont un nom; un visage, un lieu de vie que je peux visualiser...Je sais aussi qu'ils (elles) seront toujours là en cas de coups de blues...Un simple coup de fil suffit, quelque soit l'heure...
Je suis un blogueur débutant...Je voulais faire état de mes coups de gueule...Je suis content, car je dis ce que je pense et que mon blog suscite quelque intérêt. Il me permet aussi d'échanger comme je le fais ce soir...
Il est vrai que ce billet est complètement "atypique" par rapport à ta production habituelle...Tellement "atypique" que je suis le premier à réagir... Ils sont où les autres ? Ils sont virtuels ?
Je retourne la question. Mais qu'a-donc le réel que le virtuel n'a pas? :D
RépondreSupprimerCorto,
RépondreSupprimerJ'espère pour vous que vous pouvez mettre un
visage et de la chair, bref un peu de réel
autour des interventions de vos commentateurs.
Personnellement, si je n'avais pas eu cette
chance, je ne me serais jamais exprimée chez
vous. Parce-que voyez-vous, quelqu'un que
je connais et que j'aime bien m'a dit : " Corto
est gentil".
Oui je sais, c'est un peu bête comme motivation.
Et, quand il y a un an j'ai cru mourir de chagrin, je n'ai pas appelé un ami de fessebouque, mais cette amie que j'évoque
maintenant. Olive
@kalondour: Certes ce billet est atypique mais il m 'est venu comme ça d'un coup en me demnadant ce que nous faisions "avant" du temps passé aujourd'hui sur les claviers. Et je me disais que si on ne faisait pas gaffe, on se noierait peu à peu dans une dépersonnalisation complète des rapports humains, tout est fait pour aller ds ce sens, d'ailleurs.
RépondreSupprimerAlors heureusement, oui , merci, j'ai tt ce qu'il me faut comme "vrais" amis et tout et tout. Et rien ne vaut une bonne soirée entre amis ou en famille plutot qu'un surf-trip sur le net.
Au fur et a mesure que ton blog se developpera , u verras que dès que sors de ta ligne "editoriale" habituelle, les com' sont plus rares. Et en plus, la blogosphère en ce moment est calme, vacances obligent !
@didier: des tas de choses heureusement comme la chaleur et la richesse des rapports humains, mais force est de constater qu'il devient de plus en plus confortable et moins fatigant que de pianoter plutot que d'aller vers les autres. Pour faire simple.
@Olive: Encore heureux, d'ailleurs le blogage m'a permis de rencontrer pour de vrais une dizaine de blogueurs d'horizons très différents dont certains que je voie régulièrement.
Je suis souvent dans ton coin en ce moment, on aurait pu se voir IRL tiens !
RépondreSupprimerLe virtuel est un excellent relais du monde réel. Rien de plus, mais rien de moins.
RépondreSupprimerLe virtuel est un accélérateur d'envies, un multiplicateur de découvertes, un miroir aux alouettes, un mirage de proximité, un prestidigitateur d'impunité, un monde faussement aseptisé aussi...
La grande incomplétude du net est qu'il amenuise nos sens tout en attisant nos désirs : face à son écran point de saveur à goûter, d'odeur à humer, rien à caresser se ce n'est le plastique de son clavier. Tout n'est plus, dans le confort d'un fauteuil en cuir ou d'un chaise de bureau, que sons et images, offrant à nos sens qui nous trompent l'occasion de nous procurer une image plus distordue encore d'un monde que nous avons la fausse impression de connaître.
Ne méprisons pas le net, mais redonnons lui la valeur qui est la sienne : celle d'un succédané utile, comme le disque l'est à l'orchestre, la télévision au théâtre et les films pornos à une véritable partie de jambes en l'air :D
@el camino, avec plaisir, au mois d'Aout suis assez dispo.
RépondreSupprimer@Tambour major: J'aime bien ton com. mais attention, je ne critique pas le net, je dis juste comme toi finalement: ne pas lui donner plus de place qu'il n'en prend déjà, n'en faire qu'un succédané utile !
Moi, j'ai un collègue qui poke (je l'ai d'ailleurs surnommé Pokeman©, c'est tout con, mais à chaque fois que je le croise ou presque j'ai le générique en tête), et bien je puis te certifier que c'est tout ce qu'il y a de plus réel.
RépondreSupprimerOn n'y meurt pas pour de vrai.
RépondreSupprimer@suzanne: oh je le sais bien et heureusement sauf que, aujourd'hui, Le Coucou, que je lisais à chaque billet paru depuis bien longtemps, un ami virtuel en quelques sortes, est mort. Ton commentaire résonne donc ce soir particulièrement.
RépondreSupprimerCorto,
RépondreSupprimerLe web est plein de possibilités, si on se tourne vers lui ce n'est pas obligatoirement par fainéantise ou parce-que l'on a des inaptitudes sociales. En fait, c'est le réel qui déconne souvent.
Pour exemple, j'ai autant d'habitudes chez les commerçants locaux que dans le e-commerce. J'achète en local le plus souvent possible, parfois-même si c'est légèrement plus cher et s'il faut attendre que le commerçant soit lui-même servi. Mais voilà, il semblerait que les commerçants ne veuillent plus faire le moindre effort même pour satisfaire leurs bons clients. Au bout d'un moment ça gave et quand j'ai besoin, de plus en plus souvent, je commande directement sur le web sans-même essayer de voir si je trouve sur place...
En ce qui concerne ce monde virtuel qui se prétend social, tout dépend comment on l'aborde et ce qu'on en attend. Et là, chacun peut faire comme il l'entend. Je ne pense pas que cela isole plus les gens ni les coupe du réel, tout dépend de la personnalité de chacun. Pour moi ce monde dit "virtuel" est plutôt intellectuel. Ma vie réelle est actuellement largement remplie et il n'y a absolument pas de place pour glisser du virtuel dans mon réel. Réel qui est souvent naturellement plus compliqué à gérer car il ajoute des paramètres ne faisant pas partie de l'intellect.
Je pense réellement que la télévision ou le téléphone isolent beaucoup plus les gens que le web par tous ses aspects et n'apportent que peu au final. L'un par le fait qu'il arrive à isoler quelqu'un même s'il est largement entouré et l'autre parce-qu'il "détache" des gens déjà en lien direct ou est prétexte à allonger les distances entre les gens.
Mais bon, je ne suis pas né avec ces "machins" et il m'est facile de mettre chaque chose à sa place comme de les prendre à leur juste valeur. Ce qui n'est peut-être pas le cas des nouvelles générations qui baignent dedans depuis leur plus jeune âge.
@didier: je crois que dans ta conclusion , tu met le doigt où il faut :)
RépondreSupprimerLes plus jeunes générations que je fréquentes (cousins, freres, neveux etc...) sont aujourd'hui incapables de raisonner sans le web, hors du virtuel. Ce meme web que l'on réduit trop souvent à l'écran d'ordi. Ne pas oublier, les Iphone, les Ipad, console de jeux, Wifi etc...
Je me rappelle il y a 5 ou 6 ans j ai été invité à une convention SONY à Chigago où j ai eu l'occasion de discuter avec le n° 1 de l'époque. Je lui disais qu'il nous préparait un monde bien impersonnel. Il me repondit en substance: Non, nous apportons du confort et de la simplicité ds les rapports humains, plus besoin de se déplacer !
oui on se laisse emporter mais on peut se soigner.... j'ai passé 3 semaines de vacances sans télé et sans internet... véridique ! et c'était en France !
RépondreSupprimer@francis: c'était pas en France, mais en Corse, je crois, ceci expliquant peut-etre cela :)
RépondreSupprimer