Purée, ils étaient quasiment tous sur le pont ce week-end. A part la Madone, tous en Avignon: Cheftaine Martine, le candidat "normal", Jolie-Joly, La méluche, Manu. Les candidats primitifs en campagne ont préempté le Festival. De déclarations cul-cul en propositions con-con, la gauche a été s'approprier le in et le off. La culture, c'est nous !
Voilà le message que les leaders de gauche ont été délivrer en se rendant au festival d'Avignon, chacun de leur côté, en évitant soigneusement de se rencontrer, tout en croisant le fer par petites phrases balancées à la cantonade. Pas touche les potes, la culture c'est un truc de gauche. Discours séduisant, idées séductrices, la culture est gauche, la Socialie règne sur la culture. D'ailleurs, les cultureux tamponnés gauchos étaient tous là aussi pour s'afficher avec les ceusses de Solférino: Jacques Weber, Claude Ribbe, Christophe Honoré et consorts. Ne manquaient qu'Anémone et Josiane...
C'est bien connu, les arts de la rue, les musicos, le théâtre, la littérature, les jongleries, le street art, tous ces trucs là, ça appartient à la gauche. Depuis les fastueuses années 80 chères à Jack et à Tonton, la gauche a su s'ériger en gardien de la production et de l'animation de la culture. Elle est de tous les combats culturels, la gauche: des colonnes de Buren aux Fêtes de la Musique, de la défense des intermittents aux techno-parades, de la Très Grande Bibliothèque aux Nuits blanches, des journées du patrimoine à la défense de Polanski...
Oui, depuis des lustres, la gauche a réussi son OPA sur la culture. D'ailleurs, elle est si sûre de ses titres de propriété que point n'est besoin d'en débattre ou de proposer: pas un mot, pas une ligne dans le fameux projet 2012. La culture, un acquis "social ".
La faute à qui ? à la droite, bien sûr. De la même manière que la gauche n'ose s'aventurer sur le terrain de la sécurité ou de l'immigration, la droite n'a jamais su parler de culture. La droite a-t-elle peur de la culture ? Pourquoi aucun leader de droite n'est-il allé danser sur le pont ?
Voilà donc un enjeu intéressant (autant qu'électoraliste): Quel sera le programme "culture" des différents candidats à la présidentielle.
La culture n'appartient à personne puisqu'elle est à tout le monde. Et j'aimerai bien, sans trop y croire, que la droite se saisisse de la question.
Folie passagère 749.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
Je te rappelle que le premier en Avignon cette année fut Le Ministre actuel de la Culture !
RépondreSupprimer...
Tu ne lis pas mon blog musical ?
:)))
@gildan: mouarf, je me gausse, Frédéric Mitterrand est tout ce que l'on veut sauf un bon ministre de la culture, et sauf un mec de droite. FM, c'est un espèce de truc informe, mou, un machin qui va la où le vent le porte.
RépondreSupprimerFM, un homme de Gauche ???!!!!
RépondreSupprimerMouarf aussi !
Mais je reste d'accord avec toi, pour mou ... !
;)
Je viens d'écrire un long commentaire qui est parti dans un bug d'internet.
RépondreSupprimerJe disais, mon cher Corto, que vous aviez tout à fait raison, la droite se désintéresse de la culture, parce que comme m'avait dit un premier adjoint RPR, au maire d'une grande ville : "Ces gens-là ne voteront jamais pour nous !"
Il oubliait que "ces gens-là" avaient une famille, des amis, des connaissances etc, qui eux, auraient pu voter pour la droite.
Ils ont fini par perdre la mairie, et je ne serai pas surprise que cela se soit passé de manière identique partout où les mairies ont été perdues.
Il y a surtout que la gauche confond la culture et le “culturel”. La culture, elle, est naturellement “de droite” (avec tout ce que cette expression a de stupide et inadéquat), parce qu'elle prend en compte le poids de l'héritage, l'épaisseur des siècles, et surtout la RÉALITÉ – toutes choses que la gauche actuelle, la gauche “culturelle” n'est plus capable de faire et ne le souhaite même plus.
RépondreSupprimer@ Didier Goux
RépondreSupprimerCe que vous appelez "culture", il convient de ne même plus en parler. Elle est l'apanage d'une minorité de personnes dans la minorité.
Les personnes très cultivées elles se cachent ou on nous les cache ! Mystère !
Reste le culturel qui est mal en point aussi.
Il y aurait pourtant des remèdes.
Un de ceux-ci étant de subventionner le public, au lieu de subventionner les associations culturelles des copains des copains, comme le fait le parti socialiste.
Les gens auraient droit à des chèques-culture et libre à eux de les dépenser dans les structures de leur choix : cinéma, théâtre, musique etc.
Pourquoi la culture n'est pas un terrain prisé par la droite ? Eh bien, en matière de politique culturelle, on parle beaucoup de subventions et autres dépenses publiques à qui mieux mieux. Mais à droite, nombreux sont ceux qui considèrent que la création culturelle relève du secteur privé. Dès lors, forcément, ils préfèrent s'intéresser à autre chose.
RépondreSupprimer@marianne: sous-entendriez vous que la culture à la mode socialiste a des vertus électoralistes que la droite n'auraient pas su saisir?
RépondreSupprimer@didier goux: certes la culture à la mode "droite" prend en compte l'héritage et le passé. Est-ce pour autant que celle-ci doit laisser à la gauche le culturel et le ( attention, gros mot ) festif ?
@marianne: mais attention, ces associations à la con sont aussi subventionnées par la droite. 65% des subventions perçues par exemple par SOS Racisme proviennent des administrations publiques et des ministères en 2009. Je crois que l'argument de xerbias, ci avant est plus "juste" , la droite se désinteresserait de la culture considérant la chose comme étant du domaine privé ( famille, éducation, mecénat d'entreprise etc...) et donc l'initiative laissé a l'individu plutot qu'à "la société".
@xerbias: l'argument qui veut que la culture soit, pour la droite, du domaine du privé me parait judicieux, pertinent et m'avait échappé. Est-ce pour autant que la droite ne doit pas se saisir ( ou mieux se saisir ) de l'évènementiel, du culturel et du "festif "? La fête de la musique, par ex., si populaire aurait très bien pu etre "inventée " par la droite, non ?
Mais non, mon cher Corto, je ne sous-entend pas, j'affirme, que la droite a refusé de s'intéresser aux petites associations culturelles parce qu'elle n'y a pas vu d'intérêt électoral.
RépondreSupprimerEh bien, tant pis pour elle !
La droite, elle ne veut s'intéresser qu'aux énormes structures prestigieuses comme l'Opéra, le Louvre, Versailles.
Mais elle le fait mal aussi, parce que le patrimoine français est si vaste que l'état n'a pas assez d'argent et laisse des pans entiers de ce patrimoine à l'abandon.
Bah disons que la seule impudeur de la droite à œuvrer pour la culture ces dernières années aura été l'hadopi, pas étonnant que nous puissions douter de sa sensibilité à l'art...
RépondreSupprimerDans le réel et avec les vrais gens, il ne me semble pourtant pas rencontrer plus de personnes de gauche que de droite amateurs d'art.
corto74 > La fête de la musique fut la meilleure idée de Jack Lang : laisser les gens pousser la chansonnette dans la rue, ça ne coûte pas grand chose, et ça fait plaisir au plus grand nombre. Il fallait y penser.
RépondreSupprimerAprès, il faut savoir ce qu'on entend par événementiel. Si c'est par exemple donner des subventions au festival d'Arras pour payer le cachet de Coldplay, c'est plus discutable. Si c'est organiser les journées du patrimoine, il n'y a pas de problème, mais on sort du domaine de la création culturelle.
@marianne: l'état et le patrimoine, il fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il , càd, de moins en moins. Mais culture ne rime pas qu'avec patrimoine.
RépondreSupprimer@didier: a propos d'Hadopi, 470 000 avertissements envoyés et pas une sanction prises. Mais effectivement, côté culture, c'est la seule "mesure" mediatisée de l'<Etat. Autant dire pas grand chose pour faire parler en bien de politique culturelle
@xerbias: tt a fait d'accord avec toi.
mais sous ce terme de culture et de politique culturelle il y a tellement de choses qu'il serait bon que la droite politique nous explique son projet ( la gauche ne l a pas encore fait )
De toutes les façons, mon cher Corto, il n'y a pas de culture sans éducation à la culture.
RépondreSupprimerOr que fait l'Education dite nationale pour ouvrir les jeunes à la culture ?
J'avais des enfants qui étudiaient la musique.
C'était la course permanente entre le collège et le conservatoire. Le bâtons mis dans les roues quand il fallait rater une heure de cours pour aller passer un concours, les sarcasmes du genre : " Vous vous n'êtes bon qu'à trimballer votre bout de bois", à mon fils qui était violoniste, et ainsi de suite.
La culture en France, pour les enfants dont les parents tiennent à leur donner cette ouverture, c'est le parcours du combattant.
Pas étonnant que beaucoup abandonnent en chemin.
Marianne,
RépondreSupprimerfallait les envoyer faire du foot ou du rugby, ils auraient eu la bénédiction de tous et leurs absences pour obligations sportives n'auraient posé aucun problème... :D
dans mon quartier, la culture, c'est les mecs qui gueulent du rap en tapant sur de peau de machin dans l'impasse , derrière la cité, en picolant de la bière....
RépondreSupprimersinon, c'est le " 1O4" un cirque " culturel " mais surtout culturiste où culcul-la praline selon les grandes idées des directeurs....
c'est vrai que de donner une éducation musicale, littéraire, artistique aux gamins aujourd'hui, si on veux pas leur apprendre que la flûte, le rap, l'art dit contemporain, relève de la part des parents et grands parents d'un parcours héroîque.....
mais bien sûr, ici, c'est Bertrand et consorts, alors vous pensez !!!
@ Boutfil
RépondreSupprimerEt le parcours pour les enfants n'est pas moins héroïque.
Dans les conservatoires chaque prof va OBLIGER l'élève à jouer selon un style convenu sans lui laisser la moindre initiative.
Je me souviens d'une conversation avec un directeur à qui je demandais des explications parce que ma fille qui avait été déclarée apte à un concours avait été recalée.
"Que voulez-vous, m'avait-il dit, elle a joué son Beethoven avec un romantisme à la limite du mauvais goût !"
"Son Schumann, lui avais-je répondu."
"Ah oui, son Schumann ! Eh bien, c'était à la limite du mauvais goût !"
"Mais, lui avais-je rétorqué, si elle n'est pas romantique à seize ans, en jouant du Schumann, quand le sera-t-elle ?"
La vérité, c'est aussi que les élèves qui n'acceptent pas de singer leurs professeurs, et se permettent des recherches artistiques personnelles sont impitoyablement sacqués.
Je viens d'entendre, mon cher Corto, la mise sur le gril de Frédéric Mitterrand par Thierry Guerrier, sur Europe1.
RépondreSupprimerJe suppose que vous saurez nous mettre cette interview en ligne, ce qui ne devrait pas manquer de réjouir vos lecteurs.
Tiens ! J'avais loupé ce billet, moi... Comme je suis en lien (vive les liens !), je tiens à préciser que je suis un des premiers à avoir critiqué les déclarations de Martine Aubry à propos de la culture...
RépondreSupprimer@nicolas: Alors le billet suivant devrait te plaire !
RépondreSupprimerLa première responsable est la droite !
RépondreSupprimer@romain variae: même si je ne suis pas loin de penser comme toi ( pour une fois :) ), tu peux développer ?
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