Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy clôturera la Conférence Nationale du Handicap à Paris. Une bonne occasion de parler des handicapés pour une fois. C'est vrai que tant que l'on est pas concerné de près ou de loin par les personnes handicapés, à vrai dire, on s'en fout un peu. Non ? D'ailleurs, de cette conférence, qui était au courant qu'elle se tenait aujourd'hui, si peu de média en ont parlé. Tenez, qui sait qu'à Roland Garros, il y a aussi un tournoi de tennis pour ceusses qui sont en fauteuil.
On y pense lorsque faute de trouver une place de stationnement, on peste un peu de voir une place bleue libre. On y pense lorsque l'on croise un fauteuil roulant, on le laisse passer mais difficile de regarder dans les yeux celui qui l'occupe. On y pense lorsque l'on croise dans la rue 2 ou 3 trisomiques accompagnés, forcément accompagnés. On y pense quand, fais chier, il y en a un qui te pique la place aux caisses réservées dans les hypermarchés. On y pense lorsque l'on voit, enfin et de plus en plus, des plans inclinés à l'entrée des bâtiments officiels. On y pense lorsque le boss et le DRh se disent merde si j'en n'embauche pas plus, on va se prendre une prune. On y pense lorsque les parents d'élèves et le conseil de l'école se réunissent pour débattre de l'admission d'un élève pas comme les autres parmi les autres. On y pense quand ils nous cassent les couilles en envahissant une fois par an nos écrans télés avec leur téléthon.
Oui on y pense parfois mais pas bien souvent.
C'est vrai quoi, on n'est pas responsable du malheur des autres. Au cinéma, ils ne nous dérangent pas les handicapés, normal, à peine 20% des salles sont accessibles. Au restaurant, on ne les voit jamais, normal, ils se sentiraient plus gênés que les valides. A l'opéra, la Cigale ou l'Olympia, c'est cool, on n'en voit pas, normal, c'est pas accessible et un handicapé qui se bougerait au son des guitares, ça ferait désordre. Dans le métro, on s'étonne lorsque l'on en croise un, c'est si difficile. Oui, globalement, faut le dire, ils ne nous font pas trop chier les handicapés, on ne les voit pas beaucoup, c'est tellement compliqué pour eux de bouger, de sortir, d'aller faire les courses, de partir en vacances, d'aller au théâtre, à la piscine, au sauna ou à confesse.
Et pourtant... 800 000 personnes en France bénéficiaires de l'AAH sont quand même sous le seuil de pauvreté. En 2013, demain, 30 000 handicapés mentaux viellissants seront sans solution d'accueil. 51% des entreprises ne respectent pas la législation en matière d'embauche d'handicapés. Près de 15 000 enfants handicapés n'ont pas accès à une scolarisation adéquate. 2 millions de Français sont à mobilité réduite. 40% des handicapés aptes à bosser sont au chômage.
Oui, globalement en France, le handicap c'est énorme, mais tant qu'on est pas concerné... On s'en tamponne un peu, non ? Pourtant, nous sommes tous des handicapés en puissance ou en devenir (30% des handicapés moteurs le sont suite à un accident), éventuellement.
Moi, j'ai de la chance, j'en ai plus ou moins 3 en charge et j'en fréquente quelques uns et croyez-moi, c'est pas toujours simple mais vraiment gratifiant. Il faut juste un autre regard.
Folie passagère 699.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
joli et émouvant mon Corto, tiens, je t'envoi plein de gros bisous
RépondreSupprimer@boutfil: bisous a toi
RépondreSupprimerCorto, pour moi...un peu comme Maltesse, Juste!
RépondreSupprimerMa meilleure amie est handicapée à cause d'une longue maladie. C'est mon phare : son courage, sa détermination à refuser la chaise roulante, sa discrétion concernant ses souffrances tant morales que physiques, quelle leçon, Corto !
RépondreSupprimerBen oui, il faut connaître - et aimer - une de ces personnes handicapées pour penser souvent à leur sort à tous.
Gauchiste !
RépondreSupprimer(bobiyé)
En 1977,Patrick Segal,dans son livre "l'homme qui marchait dans sa tête",racontait qu'une patronne de restaurant,l'avait mis à la porte avec ses copains,comme lui paraplégiques.Leur présence plombait l'ambiance et gênait ses clients...
RépondreSupprimerJ'espère que cette anecdote ne serait plus possible en 2011.J'espère...
Merci pour cet article.
RépondreSupprimerJe l'ai repris en vous citant sur le blog : http://handiblog.over-blog.fr
@lika: oui et ce n'est pas chose facile d'aimer un handicapé. Bisous
RépondreSupprimer@nachu: c'est sûr, aujourd'hui un restaurateur ne se risquerait pas à refuser des handicapés. par contre, il arrive, parfois, qu'opportunément le restau soit complet ou réservé.
nicolas: merci
@jc rey: salut toi !
@hern: merci a toi. Ne pas oublier que quoi qu'en disent les associations (c'est un peu leur job de dire que rien ne va) des progrès énormes ont été fait sur les 10 dernières années
Bel article,
RépondreSupprimerIl reste cependant encore beaucoup à faire, surtout au plan des mentalités, ne serait ce que dans le monde professionnel ou il est parfois difficile et compliqué de faire passer son handicap même lorsqu'il est minime mais pesant au quotidien...
Par coïncidence j'ai regardé avant-hier la K7 "le scaphandre et le papillon"…. Saisissant sur le "regard" de l'autre !!!
RépondreSupprimer@francis: Saisissant en effet!
RépondreSupprimertu regardes encore des K7 vhs toi ? :)