" Le mariage n'est pas le plaisir, c'est le sacrifice du plaisir, c'est l'étude de deux âmes qui pour toujours désormais auront à se contenter l'une de l'autre."Paul Claudel.
Karen, 22 ans, a donc épousé, ce jeudi 23 juin, Anthony. Je ne connais ni l'une, ni l'autre.
Leur enfant agé de 2 ans était présent à la cérémonie ainsi que toute la famille et les nombreux amis. La mairie était sans doute pleine et le maire a fait un joli discours. Le mariage de Karen et d'Anthony, célébré dans l'Aisne, est la concrétisation d'un projet de vie, une belle histoire d'amour qui dure depuis quelques années. Le journaliste ne nous l'a pas dit mais, c'est sûr, il devait y avoir beaucoup d'émotion; et comme lors de tout mariage, de la joie et quelques larmes. Moi, j'ai toujours été ému à chaque fois que j'ai assisté à un mariage, je touche du doigt un truc que je ne connaîtrai jamais.
C'est beau un mariage, à l'église comme à la mairie, chacun a mis ses plus beaux habits, chacun accroche à son visage les sourires de circonstance; le bonheur en une telle occasion se partage. D'autres envient les jeunes mariés, sourient et participent à la liesse; la joie n'est-elle pas communicative ? Un mariage, c'est un peu comme une pause dans la morosité, un peu de soleil malgré la grisaille, y a d'la joie et de la bonne humeur. Il y a de belles promesses et de l'engagement, c'est du solide, un mariage, c'est pour la vie, pour le meilleur et pour le pire. Et puisque les mariés sont heureux, pourquoi s'en priver, soyons heureux pour eux. D'ailleurs, c'est paraît-il si chouette, un mariage, que tout le monde devrait y avoir droit.
Il n'y a pas à tortiller: un mariage, c'est beau et cela laisse de merveilleux souvenirs à partager. En principe.
Oui, en principe, parce que si au mariage de Karen, tout le monde était présent, quelqu'un brillait par son absence. Anthony, le jeune marié, est décédé dans un accident de voiture en octobre 2009, il y aura bientôt 2 ans.
Karen a épousé un mort. Le petit garçon a vu sa maman, seule devant monsieur le maire, recevoir la " bénédiction " républicaine consacrant l'union d'une vivante et d'un mort. Etrange mariage.
Mon ouverture d'esprit est parfois mise à rude épreuve. Pas vous?
Folie passagère 720.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr
@Corto,
RépondreSupprimerAlors là, je ne m'attendais pas du tout à
cette chute ...mortelle ! J'avais bien remarqué
que la mariée était en noir mais le texte
semblait augurer du meilleur !
Ben finalement j'aimais mieux le texte précédent,
c'était nettement plus gay !Olive
@olive: ben oui, je sais bien, l'histoire est triste mais bien réelle et, meme si j'avais déja entendu parler de ce type de mariage, en lisant l'article du Parisien, j'ai encore une fois été interloqué par ce curieux mariage !
RépondreSupprimerEt c'est légal ça ?
RépondreSupprimerEt après, si elle veut se remarier, est-ce qu'elle peut divorcer ? Non, je dis ça parce-que
savoir qu'il y a une porte de sortie au mariage,
c'est quand même important. Bien que la dame
ne risque pas d'être beaucoup embêtée par
son népoux non ?
OLive
Vous ne nous dites rien, mon cher Corto, sur l'histoire de ce couple, de ces parents.
RépondreSupprimerIls avaient peut-être décidé de se marier avant l'accident. Le petit garçon a connu son papa pendant deux ans, puis il est mort. Je ne vois pas ce que ce mariage a de si choquant.
Il y a eu, par le passé de tels mariages entre une femme enceinte dont le fiancé était mort à la guerre mais dont l'état acceptait le mariage car il avait été expressément prévu par le fiancé.
En revanche, je suis toujours choquée quand une femme dont le compagnon est mort demande à être inséminée post-mortem avec le sperme de son compagnon ou de son mari. Parce que ce faisant on impose à cet enfant un père mort.
C'est ce que l'on appelle un mariage posthume. Le Code civil le prévoit depuis une loi du 31 décembre 1959 (article 171 du Code civil). Avec l'autorisation discrétionnaire du chef de l'Etat et en vue d'attendre certains effets limités du mariage (à l'origine la légitimation de l'enfant lorsque ce mécanisme existait, c'est à dire jusqu'à la réforme de juillet 2005), une personne vivante peut épouser une personne décédée.
RépondreSupprimerUne telle union suppose que le couple ait eu l'intention ferme de se marier, ait entrepris les formalités administratives obligatoires préalables au mariage. Surtout en cas de contentieux, les tribunaux vérifient que consentement des deux époux ait existé jusqu’à la mort du premier.
Un tel mariage n'entraîne aucun droit successoral ni matrimonial. J'ai dit plus haut qu'il avait perdu tout intérêt quant à la filiation. Que lui reste-t-il alors ?
Il lui reste des symboles : la fiancée-veuve peut porter le nom de son défunt mari, peut prétendre à l'obligation alimentaire familiale (art 206 C. civ.) à l'égard de ses beaux-parents, prétendre à des allocations telles l'allocation veuvage. Une valeur symbolique, une valeur morale, qui n'est pas nulle : statistiquement on dénombre une petite soixantaine de mariages posthume par an.
vous dites dans votre article que la personne a le droit a l'allocation veuvage, cela me semble bizarre car j'ai une amie qui a le meme cas deces de son ami le 21 decembre 2008, mariée le 11 decembre 2011 elle a fait une demande d'allocation qui lui est refuse car la demande intervient plus de 2 ans après le déces?
Supprimervous dites dans votre article que la personne a le droit a l'allocation veuvage, cela me semble bizarre car j'ai une amie qui a le meme cas deces de son ami le 21 decembre 2008, mariée le 11 decembre 2011 elle a fait une demande d'allocation qui lui est refuse car la demande intervient plus de 2 ans après le déces?
Supprimer@olive: bien sur que c'est légal sous condition d'autorisation expresse du seul president de la republique. Pour le reste, pas de divorce possible,comment divorcer d'un mort ?
RépondreSupprimer@marianne: les seuls détails que je connaisse c'est que le gamin a 2 ans et que le père est mort il y aura 2 ans en octobre.
Je sais qu'il y a des cas précedents qui m'interpelle tt autant. y compris ces histoires d'insémination post-mortem
Bien entendu c'est un mariage étrange à de nombreux égards (comment s'assurer de la permanence réelle du défunt jusqu'à l'ultime instant ?). En particulier l'étrangeté vient de ce qu'il est dissout sitôt célébré : le décès d'un des époux étant (avec le divorce) l'une des deux causes de fin du mariage... La dame pourra donc se remarier dès qu'elle le voudra, si elle le souhaite.
RépondreSupprimer@Tambour major: tant d'érudition me laisse pantois! merci pour tes éclaircissements qui n'enlèvent rien le coté bizaroide (pour ne pas dire autre chose..)de cette volonté de s'unir avec un mort.
RépondreSupprimer@tambour: nos com' se croisent. Oui très étrange ce type de mariage et tu en rajoute une couche si j ose dire avec cette histoire de dissolution immédiate.
RépondreSupprimerQuant aux "survivants" de ce mariage, je me demande bien comment cela peut cheminer psychologiquement
Ca confirme ce que je pensais : le mariage est devenu purement symbolique. Ca ne me choquerait pas, s'il s'agissait d'un mariage religieux (car après tout, l'âme d'un être aimé est censée être immortelle).
RépondreSupprimerMais quand le mariage civil devient symbolique, c'est qu'il faut vraiment passer à autre chose. Et je renouvelle mon souhait de voir cette vieille institution par un contrat d'union universel et laïque.
@ Corto : c'est un peu mon métier aussi ^^
RépondreSupprimer@Thierry : Attention, le mariage posthume est un cas de mariage très particulier. La règle est que l'on se marie vivant et que le mariage emporte tout un tas de conséquences institutionnelles assez puissantes : droits quant à la filiation (même s'ils restent minimes depuis 2005), droits successoraux, droits fiscaux, médicaux également (cf. toute la réglementation en matière de don d'organe ou de moelle osseuse) etc. Prendre l'exception pour en tirer une règle générale est une erreur.
Je ne sais pas...
RépondreSupprimerJ'ai aimé mon mariage. La gonzesse qui était avec moi, et le gosse (qui guele en ce moment) qui en est sorti.
Ton histoire est terrible. je n'ai pas d'avis.
Sinon que si cette histoire doit servir de prétexte à d'autres combats politiques, je vous laisse. Je ferme la porte, sors et vous souhaite une bonne fin de semaine...
(parce que sur les autres débats, je n'ai pas d'avis, donc je préfère vous laisser, et revenir plus tard)
@falconhill: il faudrait etre sacrément tordu pour aller essayer de soulever un débat politique de cette histoire. Je ne fais que donner mon sentiment sur cet étrange mariage dont j ai lu le compte rendu ds le >Parisien. Cela m a interpellé car dépassant mon entendement. ni plus. ni moins.
RépondreSupprimerbonne fin de soirée a toi et a ta famille :)
Mais dites moi, on n'en apprend des choses sur les blogs !
RépondreSupprimerVive les blogs !
Merci pour ce billet et aux commentateurs !
Surtout un, qui apparemment connait son sujet !
:)
...
:) :) :) :) juste une envie de mettre des sourires :) :) :) Allez, encore un ! :)
Vive les blogs !
D'un autre côté, quand on se prénomme Karen et Anthony, on n'a plus grand-chose à perdre…
RépondreSupprimer@gildan:Normal qu'on apprenne plein de choses ici, tu es sur un blog de qualité avec ds commentateurs de qualité :)
RépondreSupprimer@didier goux: Vous n'en loupez aucune, vous
Pourquoi "jamais"?
RépondreSupprimerBon, je sors.
@flavien: tu fais le malin ? :)
RépondreSupprimerOn ne peut pas épouser une personne du même sexe mais un mort oui. Et après on nous fait des grands discours sur la famille, l'équilibre des enfants...
RépondreSupprimerChristophe : le mariage a été institué (en très gros) pour protéger les lignages – et accessoirement les héritages. Par conséquent, il n'est pas forcément absurde de permettre à une femme d'épouser un mort, quand elle est enceinte du mort en question. Mais, là, évidemment, c'est une simple absurdité festive et modernœuse. Comme le mariage homo, du reste.
RépondreSupprimer@ Didier Goux : Dans ce cas là, elle n'était pas enceinte à la mort de son compagnon. Le petit garçon était déjà né. Donc la question de lignage et d'héritage existait déjà légalement.
RépondreSupprimerMaintenant je ne réouvrirai pas le débat sur le mariage homo mais si pour vous c'est juste pour faire la fête et pour être dans le coup, c'est une vision assez réductrice du mariage civil.
Un mariage qu'on peut dissoudre à n'importe quel moment et au nom du premier caprice venu est de toute façon nul et non avenu. Mais c'est pas grave : les psys s'occuperont des enfants. Plus tard…
RépondreSupprimer@ Didier Goux : c'est vrai le mieux est de rester célibataire et de ne pas avoir d'enfant. Que de souci tout ça en fait. Ah Mai 68, c'était la grande époque non ? LOL.
RépondreSupprimer@agence matrimoniale: merci pour le compliment ci dessous et bienvenue ici. par contre, no pub ici, donc j ai viré vos liens. prenez un psuedo ou un nom , mais pas un lien pub. merci.
RépondreSupprimerCordialement
Je kife sur ce genre de blog. Bravo. Vous avez un nouveau lecteur! Je vous ai mis dans mes favoris. En plus j'aime bien votre touche très personnelle et votre façon de présenter les trucs ! Cool, continuez!!!
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