samedi 25 octobre 2014

Seize millions cinq cent mille personnes. Au bas mot.


Regardez bien ce qui suit:

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Vous pouvez les compter. Je n'en ai mis que deux cent cinquante. Deux cent cinquante chômeurs. Pas un de plus. D'abord parce que je n'avais pas beaucoup de place pour en mettre plus et ensuite parce que si j'en avais mis d'autres, il eut fallu que j'aille jusqu'au bout, c'est à dire les mettre tous. C'est donc ce que vous voyez multiplié par quatorze mille deux cent quinze ( 14 215 ) qu'il m'eut fallu retranscrire ici, soit au total trois millions cinq cent cinquante quatre mille fois ( 3 554 000 ) le mot chômeur. Avouez que vous vous seriez lassé tant la chose eut été pénible, lassante, autant le dire, emmerdante à lire. Mais là encore, j'aurais été imparfait, incomplet puisque pour être à peu près juste, en plus de ces chômeurs de catégorie A, j'aurais du rajouter ceux des autres catégories, B, C et D. Et là, vous auriez arrêté depuis longtemps de lire puisque j'aurais du afficher en tout cinq millions quatre cent trente un mille cinq cents fois le mot "chômeur". Imaginez: 5 431 500 chômeurs ! 

Non mais imaginez, imaginez, 5 431 500 chômeurs... Oups ! j'allais oublier ceux qui pour une raison X ou Y ont été rayés des listes: Les radiés. Entre quarante mille et cinquante mille chaque mois. Auxquels je rajoute ceux qui pour une autre raison tout aussi X ou tout aussi Y ne s'inscrivent pas. Parce qu'ils en ont marre. Parce qu'ils ne veulent pas. Parce qu'ils ne savent pas. Il en existe des comme cela. J'en connais. Fut un temps, je l'ai fait. Et pour la "beauté" des chiffres, on fera fi des quelques dizaines de milliers de gusses qui attendent que cela passe, ceux qu'il faudrait mieux contrôler...

On fait l'addition ? Okay ? Et nous voilà rendu avec près de 5 500 000 personnes qui galèrent, qui rament, qui n'en peuvent plus mais, qui ne bouffent pas trop, qui ne jouent plus, qui ne rient plus, sauf peut-être pour donner le change. 5 500 000 personnes qui ne sont plus dans le jeu. Ou alors avec un putain de handicap. 5 500 000 personnes qui ne se sentent plus tout à fait utiles aux leurs, aux autres, à la société. 5 500 000 personnes qui ne savent plus sur qui compter pour s'en sortir: Sur elles-même, sur la société, sur Pôle Emploi, sur la solidarité, sur un coup de chance, un coup du sort, un coup de bol ?

5 500 000, ça vous la coupe ? Non mais attendez, je n'ai pas tout dit... Ces 5 500 000 numéros couchés sur les listings de Pôle ou de l'Insee, ils ont qui un mari, qui une femme, des enfants, des frères et des sœurs, un père, une mère, une communauté qui, autour d'eux, souffre de ne les voir pas autant rire qu'avant, de ne pas les savoir heureux, de devoir faire avec aussi; ces rabats joies sans boulot dont on aimerait aussi parfois nier l'existence. Alors, nom de Dieu, une bonne fois pour toutes, on fait les comptes ? On ose ? A chacun de ces 5 500 000 chômeurs, on rajoute quoi ? Soyons chiches, l'époque s'y prête, on rajoute deux personnes qui enragent en silence. A leurs côtés.

Et c'est 16 500 000 de personnes qui souffrent. Et cette putain de courbe qui ne s'inverse pas, toujours pas, ni aujourd'hui, ni ce mois-ci, ni même le mois prochain ou ceux qui suivent...

Ça fait peur.

" Soyons honnêtes, nous sommes en échec " qu'il a dit...

Folie passagère 2510.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr



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20 commentaires:

  1. Et cela ne s'ameliorera pas tant qu'il ne changeront pas de solution :-(

    je viens de revoir un debat assez incroyable de 1996. Chevenement/Attali/Veil/Garaud.A voir.

    http://youtu.be/2RvJHmYbECk

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  2. Froid dans le dos !
    Je me réveille avec tes chiffres, Corto et ils me plantent dans le coeur des souvenirs, pas si lointain:
    Il faut y être passé pour savoir... l'angoisse du lendemain... le "non-être"... Et j'ai mal à ma France.
    On est arrivé là, lentement, mais sûrement. Et ces nuls qui nous "gouvernent", nous précipitent au
    fond du gouffre : "héritage" martèlent-ils... Et maintenant ?

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    1. @Crisfi: bien sur qu ils font froid dans le dos même si je les dresse non pas pour faire peur ou pour pleurer dessus mais ça m énerve assez que chaque mois on nous parle de hausse du nombre de chômeurs, que cela devient banal, on s y habitue presque alors qu il y a tant de souffrance derrière que subissent certes les chômeurs mais aussi leur entourage que trop souvent on occulte. Cela prend une telle proportion que forcément, ça va péter, un jour . Quand ?
      Pour ce qui est de l héritage, il a bon dos. Deux ans et demi après avoir été élu le problème s aggrave et rien n a été fait sur le plan structurel pour que cela diminue.

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  3. Très beau billet, qui touche du doigt ce que doivent ressentir les chômeurs, trop souvent stigmatisés comme des parasites que se la coulent douce, alors que leur vie est un enfer...

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    1. @Sophie: Enfer peut etre le mot est-il un peu fort mais souffrance oui, ppur les chomeurs mais aussi pour les entourages.

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  4. "" Soyons honnêtes, nous sommes en échec " qu'il a dit..."C'est le mot honnête qui me gène,et sa franchise, étonnante pour un politique se casse brutalement la gueule

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    1. @zen aztec: Bah laissons lui le crédit d avoir parlé vrai pour une fois, même si comme toi son " soyons honnêtes" me fait doucement rigoler, lui Rebsamen qui a toujours , depuis 2,5 ans soutenu Hollande sans piper mot, le voilà qui a vu la vierge pour ainsi prendre conscience de leur échec !

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    2. échec mais ils n'en tirent strictement aucune conlusion de peur de faire monter Marine ou de faire ce qu'elle preconise, d'appraitre pour des cons que se sont plantes sur toute la ligne depuis 40 ans.

      Montrer de l'empathie ne leur coute rien, ne mange pas de pain et leur evite de changer de reference.Ils se sont lave le cerveau eux meme.

      Il faut changer de politiciens, ceux la ne peuvent pas se reformer

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    3. @Lowcarber: changer les politiciens ? ou changer les électeurs ? Quand on voit qu un Guérini ou un Balkany sont réélus on peut se poser la question

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    4. Il semble qu'un Balkany obtienne au moins la satisfaction de ses concitoyens, je crois me souvenir que Guérini enthousiasmait moins ses électeurs. Mieux vaut un décideur qui prend une com sur un marché qui satisfait tout le monde plutôt qu'un incompétent qui paie le même marché 200% plus cher sans rien y gagner. Ok c'est immoral, mais entre la peste et Ebola... CCLM

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    5. CCLM: Voici une drôle de façon de voir les choses mais ça tient la route.

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  5. C'est épouvantable en effet, quoique sur les cinq millions et demi, il y en a bien un bon million
    qui se satisfont de leur sort...et je n'exagère pas. Il faut toujours penser aux gens heureux, ça
    console...
    Amitiés.

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    1. @Nouratin: Bien sur que certains se satisfont de leur sort de chômeurs. 1 million ? Possible, peut être plus ou moins mais je suis certains que ceux-ci ont forcément quelqu un dans leur entourage qui ne s en satisfait pas.

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    2. @Nouratin, il existe des nuances entre "faire contre mauvaise fortune, bon coeur" Ne plus croire en rien et se satisfaire benoîtement de son sort. Dans tous les cas, il n'y a pas 1 million d'offres d'emploi. CCLM

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  6. marianne ARNAUD26 oct. 2014, 09:44:00

    C'est tout à fait effrayant, mon cher Corto !
    Mais Président cela ne l'effraie guère puisque hier, toute la journée, il a refusé de répondre sur son "échec", se contentant de vanter la réouverture au public du musée Picasso !

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    1. @Marrianne: Mais Président n'est pas étranger à la rédaction de ce billet. Je l ai vu hier inaugurer le musée Picasso juste après une page info sur le chomage et cette nouvelle hausse de septembre. Un tel décalage d'image entre un président qui passe son temps à inaugurer (dans la même semaine, la Fiac, le musée Arnault puis Picasso) et ces putains de chiffres du chômage qui ne cessent d augmenter. Presqu un manque de pudeur, un mépris de la situation dans lequel " 16 millions cinq cent mille personnes " vivent.

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  7. bonjour corto !

    terrifiant oui, on s'y est habitué petits % par petits %
    et on en est là
    et ce n'est pas à la veille de changer !

    j'étais ces 2 dernières semaines en déplacement (professionnel)
    l'occasion de voir de nouvelles gens, de nouveaux jeunes,
    après qques conversations, je re-re-confirme :
    en dessous de 30 ans, les jeunes sont conditionnes pour préférer l'américain au français
    (série télé , mcdo , cinéma ...)
    En dessous de 30 ans , on rêve exclusivement d'étranger (bagnole américaine ou allemande, moto japonaise)
    Au dessus de 45 ans on parle français ( super bagnole = alpine renault !!!)

    Nous avons perdu le code civilisationnel et ça ne s'inversera pas avec un nouveau président !

    cordialement

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    1. @Jmespe: Les jeunes rêvent de là où ils croient que tout est mieux en oubliant qu a la télé tout n'est qu illusion.

      Pour le chômagee, je me rappelle que l un de mes rapports d étude en BTS, il y a 30 ans, était déjà sur le chômage. Ma génération ne vit qu'avec, celle qui me suis idem. Alors, et c'est bien là le danger c'est de s y habituer, se contenter des chiffres qui sortent tous les mois, d'oublier toutes la souffrance ou les difficultés qui vont avec parce que même 16 millions de personnes, un jour ou l autre, elles vont se laisser aller pour de bon.

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France, 2019.