samedi 14 janvier 2012

Perte du AAA et fiction à l'eau de Roses


La France a donc perdu son triple A... Et bien, ne paniquons pas, il nous en reste de 2 assortis d'un " + ", ce qui compte tenu des circonstances n'est tout de même pas si mal. De 20/20, nous sommes passés à 18/20. Les Américains en savent quelque chose, ce n'est pas la catastrophe sauf à vouloir en faire un évènement politique à visée uniquement anti-sarkozyste. Un de plus à peu de frais.

Depuis hier donc et l'annonce que " la bataille a été perdue ", la gauche, tout en rondeur pour les plus fins, brute de décoffrage pour les plus bas du front, ironisent et se font des gorges chaudes de cette dégradation. Bien.

Il est de bon ton de dire que c'est l'échec de la politique menée par Sarkozy et blablabla. Et bien, oui ! C'est la faute de Sarkozy, je le dis comme je le pense: la crise des subprimes, les crises de la dette, de la zone euro, de l'euro, de la Grèce, du Portugal et de la fonte des glaces: c'est la faute à Sarko ! C'est indubitable. Circulez, il n'y a rien à voir, il nous faut un coupable, ce sera donc lui.

Oui, tout de même, et je le pense sincèrement, il porte une part de responsabilité dans cette dégradation, il aurait pu faire plus et mieux pour nous éviter cette " humiliation ". A la différence d'un Cameron, sans doute Sarkozy n'a-t-il pas su, voulu, pu, ou  osé nous imposer un véritable plan de rigueur telle que la logique économique et les marchés l'attendaient. Ces 2 premiers plans de rigueur, il y en aura un troisième, étaient à n'en pas douter ultra trop light ! Par électoralisme, manque de courage, peur de " secouer " les Français, angélisme, un peu de tout cela. Il fallait frapper fort dès le 1er plan. Il semblerait cependant que quelques améliorations pointent, possible, trop tard ! Oui là est à mon sens, la véritable part de responsabilité de Sarko, n'avoir pas tapé assez fort dès le début 2010.

Pour le reste, s'il faut rechercher d'autres responsables, un de nos jeux préférés en politique, oui, j'en vois quelques autres: la gauche, la droite, nos élus, la classe politique. Nous-même, aussi, qui depuis 30 ans, tous ensemble, tous ensemble, et pas forcément avec les mêmes buts, nous sommes sentis si merveilleusement bien installés dans nos avantages et privilèges, si douillettement lovés dans le cocon d'un Etat protecteur et dispendieux, garant de nos retraites, de notre couverture sociale, de nos emplois pour certains. Oui, depuis 30 ans au moins, nous n'avons rien voulu voir venir. Au moindre accident de parcours, don't worry guy, l'Etat est là au service des citoyens et des calculs électoraux des différents courants politiques qui nous ont gouvernés. Comment avons-nous pu, par exemple, valider  le non - sens économique (et mathématique) des 35h payées 39 ? Comment avons-nous pu, collectivement, croire qu'à travailler de moins en moins, nous pourrions gagner plus et vivre mieux ? On nous a fait miroiter que la croissance viendrait à bout de nos difficultés et comblerait les déficits. Oui, c'est oublier que les moins de 35 ans ne savent même pas ce que c'est qu'un taux de croissance supérieur à 3%, si ce n'est chez nos voisins ou dans les pays émergents.

Oui, nous portons collectivement la responsabilité de nos piètres résultats économiques et de cette dégradation.

Alors maintenant, nous allons approcher à grand pas de l'élection présidentielle: 100 jours. Les uns feront stupidement de cette dégradation un argument de campagne, d'autres miseront sur le travail, l'Europe ou à l'inverse sur la démondialisation, d'autres encore joueront sur nos peurs et nos angoisses. C'est bien, ça fait causer au café du commerce. Autant pisser dans un violon. Les candidats, et sans doute pour la première fois depuis le début de la Vème République, ne vont pas pouvoir nous promettre tout et n'importe quoi. Ils se savent attendus sur la moindre vessie qu'il voudront nous faire prendre pour une lanterne.

Il n'y aura qu'un seul programme logiquement digne de notre interêt et de nos voix. Celui qui sera à même de nous garantir, le plus rapidement possible, un retour de la croissance. Une  croissance réelle et  non  assujettie aux artifices habituels d'un Etat dispendieux. Autant dire, à moins de se voiler la face, que toutes arguties et boniments nous promettant la pérennité du modèle social et économique actuels et des lendemains qui chantent ne seront que pure fiction; du genre fiction à l'eau de Roses.

Logiquement, disais-je, il n'y aura qu'un programme qui devrait logiquement gagner nos faveurs... C'est peut-être oublier un peu, aussi, que la logique est bien souvent une donnée incongrue dans l'isoloir. Nous verrons.

Folie passagère 1007.
D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

11 commentaires:

  1. Il est indiscutable, mon cher Corto, que depuis trente ans, ainsi que vous le dites, la France a été gérée en dehors du bon sens.
    Ne pas oublier que cela arrangeait bien les Allemands que ces Français-cigales leur achètent leurs bagnoles.
    Mais cette perte du triple A, juste au moment où Sarkozy a décidé de mettre en place la taxe Tobin, ce qui ne devrait certainement pas être du goût du groupe de Bilderberg, dont Hollande fait partie depuis 1996.
    D'ici qu'il ait été décidé qu'il fallait tout entreprendre pour remplacer ce Sarkozy qui n'est même pas franc-maçon, par un Hollande qui lui vient de passer son grand oral rue Cadet, devant les frères, il n'y qu'un pas...

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    1. @marianne: si seulement cela n avait arrangé que les allemands, mais nous en premier lieu.
      Hollande comme tous les hommes politiques ou candidats sérieux à la présidentielle passent son oral auprès des freres trois points. Le seul qui n y soit pas passé, c'est Mélenchon, normal, il est frère depuis des lustres. Quant a Sarko, il a été suivi de près par Bauer, ex-grand maitre du Grand Orient.

      A l'occasion si un "Front de gauche " passe par ici, faudra qu il m explique comment on peut etre "front de gauche " et Franc-mac

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  2. J'aimerais qu'on me dise ce que c'est que cette croissance après laquelle tout le monde court sans être capable d'en donner une définition claire.
    Pourquoi quantifier ce qui devrait être qualitatif?
    Les gouvernants successifs, c'est vrai, ont cru qu'on pouvait acheter la paix sociale et s'assurer un électorat en distribuant l'argent qu'ils empruntaient sans oser dire que nous étions les emprunteurs et donc les débiteurs. Nous avons financé la stabilité politique au bénéfice des politiques de tous bords en NOUS endettant et en avalant le bobard que notre pays "riche" inspirait confiance. Mais une grande part de notre richesse vient d'un patrimoine commun (amusons-nous: emprunterions-nous en hypothéquant le château de Versailles?), d'un climat, d'une géographie et du patrimoine des ménages qui ne peuvent vendre la bagnole ou la maison pour payer les dettes de l'Etat.
    Un plan de rigueur, touche au premier chef la consommation mais touchera bientôt les biens durables.

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    1. @pangloss: la croissance ne peut se mesurer effectivement que par ce qu'elle nous apporte sur les plan qualitatif et quantitatif. Seul ce deuxième aspect hélas peut contenter les marchés et nos portefeuilles.
      Pour le reste, nous sommes d accord

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  3. J'ai lu avec attention ce que tu as écrit.
    J'ai bientôt 50 balais, je n'ai pas l'impression t'avoir été engraissé pendant 30 ans.
    J'ai fait ce qu'on m'a dit de faire (j'ai bien travaillé à l'école, je suis allé sur le marché de l'emploi), j'ai connu le chomage (malgré mes diplomes) et surtout (c'est là où je veux en venir) j'ai connu la mise en place des 35 heures qui est (aux yeux de la Droite et des sarkozystes). Je travaillais dans une grosse société de service.
    Tu écris :"Comment avons-nous pu, par exemple, valider le non - sens économique (et mathématique) des 35h payées 39 ? Comment avons-nous pu, collectivement, croire qu'à travailler de moins en moins, nous pourrions gagner plus et vivre mieux ?"
    - il n'y a pas eu d'embauche. En clair le discours de mon employeur a été :"vous travaillez à faire 35 heures mais vous gardez la même charge de travail"/
    - Les 5 années qui ont suivi, ma plus forte augmentation de salaire a été de 0,75% brute. J'ai au moins 2 fois eu 0,2%.
    Les 35 heures n'ont que très peu coûté à ma boite (comme beaucoup d'autres du secteur tertiaire) car la plupart des boites ont choisi la version défensive des 35h en disant :"on avait l'intention de licencier" "avec la loi Aubry I, on ne licenciera pas".
    Alors tu vas me dire : "mais es-tu pour les 35 heures ?" Je te répondrai 100 fois oui. Avec mes horaires à la con : départ de chez moi à 6h40 retour à 19h45 au plus tôt, je pouvais voir mon fils un mercredi sur 2 dans la semaine.

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    1. @elmone: les 35h ne sont pas la cause de tous les maux, elles ne sont qu'emblématiques, symboliques d'une aberration qui voulait faire croire aux français qu on pouvait gagner plus et embaucher plus en travaillant moins. Absurde. Ceci dit, je ne crois pas en effet que ce soit ds le privé qu'elles aient eu les pires effets. Ca a été catastrophique surtout dans les milieux hospitaliers.
      Ds le privé, telles que j' ai connu leur arrivée, ça a été surtout catastrophique au niveau de l'ambiance et du relationnel: pas de pointeuses avant,un chronomètre après.
      De plus, 35h, 5 eme semaine de congés, c'était donner du temps libres supplémentaires aux gens pour du temps libres, encore fallait-il pouvoir le meubler et le financer ce temps libre.

      mais encore une fois, ces 35h sont surtout le symbole d une idéologie socialiste qui a voulu nous faire croire qu'il était possible de travailler moins en gagnant plus ou autant sans qu'on est à le payer d une façon ou d une autre.

      Le financement des retraites établi au lendemain de la guerre sans au fur et a mesure ds années prendre en compte l'évolution démographique, le vieillissement de la population, bref sans jamais ouvrir les yeux sur le financement de demain. Enorme qu il ait fallu attendre Sarko pour qu'il soit remis en cause. Tout en sachant aujourd'hui que ce qui a été fait ne suffira pas.

      Au nom de notre confort et de notre prise ne charge depuis 30 ans, on a nié les évidences, remplaçant notre aveuglement par l'asistannat et l 'etat providence: pompe à fric bienfaitrice et bras "armé " de la paix sociale

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  4. "qui est aux yeux de la droite cause de tous les maux" désolé de l'oubli en ligne 5

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  5. Tu parles des retraites ...
    Mais désormais, il n'ya plus que dans le secteur public que les gens travaillent jusque 60 ans.
    Dans le privé, les gens sont licenciés avant.

    ps pour moi, les 35 heures sont dans le sens de l'histoire. D'azilleurs ton discours aurit pu être tenu au moment où le front populaire a mis en place les 40 heures

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  6. @elmone: "il n'ya plus que dans le secteur public que les gens travaillent jusque 60 ans" Olà ! , elmone, j'ai du louper un épisode.

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  7. oui je pense qu'il aurait fallu plus de rigueur, plus vite, mais différemment aussi.... et en touchant aux fonctionnaires (comme PARTOUT) la France aurait été bloquée au moins un mois grâce à nos amis de la CGT et autres !!!

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  8. @francis: j espère que quand tu écris tu le fais à voix basse :) comment cela toucher aux fonctionnaires,tu veux mettre le feu à la République ?

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