jeudi 9 octobre 2014

Claude Bartolone, la peine de mort et la démocratie


Certains peuvent le déplorer mais nous vivons en démocratie. Ceci implique que c'est la voix du peuple, celle du plus grand nombre qui prévaut. C'est ainsi que le suffrage universel a quasiment force de loi, c'est pour cette même raison que sont élus les gens qui obtiennent lors d'une élection la majorité absolue ou relative des voix, c'est ainsi qu'un gouvernement obtient la confiance du parlement: C'est l'avis seul du plus grand nombre qui compte et qui l'emporte. C'est ainsi que notre système (devrait) fonctionne(r). 

Alors quand Claude Bartolone, président de l'Assemblée Nationale, parrain du 9-3 et éminence socialiste déclare sur une radio, non sans jeter un certain trouble parmi les animateurs: "Dans l’opinion, si vous voyez les positions dominantes, on rétablirait la peine de mort et on virerait tous les immigrés. Donc, soyons attentifs…", forcément, je bondis. pas tant pour la deuxième partie de sa phrase sur la peine de mort et sur les immigrés, encore que, mais bien pour le peu de considération qu'il semble accorder "aux positions dominantes".

Parce que que dit-il en fait ? Deux choses: la seconde c'est qu'il sous-entend que les Français seraient majoritairement pour la peine de mort (d'où le trouble des animateurs de France Inter, Patrick Cohen et Thomas Legrand) et la rémigration pour employer un mot à la mode - P'tains de Français ! - et la première, c'est que prendre en compte l'avis du plus grand nombre serait forcément pas bon, pire, rétrograde. Avouez que pour un grand démocrate comme Don Bartolone, ça fait plutôt désordre, non ? Typiquement socialiste !

Et maintenant intéressons-nous à la deuxième partie de sa déclaration. Admettons que les Français soient interrogés sur ces deux sujets: Pour ou contre le rétablissement de la peine de mort et pour ou contre une expulsion massive des immigrés. Et imaginons qu'à ces deux questions, ils répondent majoritairement oui... On fait quoi, on se la rejoue Lisbonne ou bien réalise-t-on la volonté du peuple ?

Selon Opinion Way, en 2011, 35% des Français étaient pour le retour de la peine de mort, 45% en 2012 et 50% en 2013. Selon un autre sondage, Ipsos de janvier 2014, 45% des Français, 64% des ouvriers et 60% des sympathisants UMp sont favorables au rétablissement de la peine de mort. Des chiffres qui permettent de supposer que si on leur demandait leur avis, et compte tenu du contexte de crise national et international, les Français pourraient bien se prononcer majoritairement (soit 50% +1 voix) pour le rétablissement de la peine de mort. Si tel était le cas, il dit quoi, il fait quoi Don Bartolone ? Il envoie paître les Français ?

Par cette simple petite phrase, Bartolone nous démontre que les positions dominantes de l'opinion n'ont pas à être prises en compte par les z'élites si d'aventure ces positions n'allaient pas dans le sens du vent souhaité par ces mêmes z'élites.

Au pire, si les opinions dominantes venaient à être trop "majoritaires", l'astuce sera de manipuler l'opinion. Ce qui n'est pas sans me rappeler ce fameux "débat" sur le mariage zinzin...

Folie passagère 2487.

D'accord, pas d'accord: atoilhonneur@voila.fr

23 commentaires:

  1. 50 % des voix plus une, pas 51 %.
    jard

    RépondreSupprimer
  2. On pourrait, en cas de référendum, condenser les deux questions en une : êtes-vous pour le rétablissement de la peine de mort pour les immigrés et leur fâcheuse descendance exclusivement ?

    Je suis sûr qu'on ferait un carton…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Didier Goux: Assurément ! De quoi ravir les amateurs de catapultes

      Supprimer
  3. Ah bah merci pour la photo. J'ai eu un haut-de-cœur. :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Pierre
      Moi, c'est celle en bas à gauche (bien sûr ! ) qui me donne la nausée...

      Supprimer
  4. Un vrai socialiste en effet...

    Et un socialiste de rigueur de l'austérité, il économise même les frais d'un referendum à jeter ensuite.

    Un républicain quoi...

    Vryko

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Vryko: Certes mais quel aveu de sa part ! au moins les choses sont claires !

      Supprimer
    2. Le pire, c'est qu'il ne voit même pas ça en forme d'aveu, juste l'expression de ses valeurs humaines supérieures pour le "Bien"..

      On est gouverné par des tarés, littéralement, des fous imbus de leur 'culture'.

      Et dans le genre 'gépagouverné', la MLP s'y met joyeusement elle aussi.

      Vryko

      Supprimer
    3. @Vryko: c'est bien cela qui m a interpellé: le fait qu il ne voit pas son aveu mais qu il insinue que les Français sont des odieux et que donc, il faut les avoir a l oeil dès qu ils transgresseront les règles établies par le camp du bien.

      Supprimer
  5. Bartolone est logique avec lui-même : pour lui, la démocratie n'est pas le peuple (qui est bête), mais ses représentants (les députés, qui sont intelligents). Lorsque la loi Taubira est passée, il a fait chasser de l'Assemblée nationale des protestataires avec banderoles, en clamant qu'il n'y avait pas de place à l'assemblée pour les antidémocrates !
    Bartolone, mauvais orateur, est d'un niveau intellectuel médiocre, inférieur en tout cas à ce qu'on est en droit d'attendre d'un président de l'A.N.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @anonyme: Bartolone est l exemple même du bon fonctionnement de l ascenseur social: Parti de pas grand chose, n ayant jamais travaillé en entreprise mais propriétaire dune maison évaluée à 2 millions d euros, il est aujourd'hui 4 ou 5eme dans l ordre protocolaire républicain alors l'avis du peuple , il s en cogne et n hésite pas à le dire.

      Supprimer
    2. @ Corto
      Et encore ! Il n'a pas eu l'impudeur, pour l'instant du moins, de prétexter qu'il ne ferait pas de référendum... par souci d'économie...
      Triste sire.

      Supprimer
  6. « l'astuce sera de manipuler l'opinion »
    Cette astuce n’est elle pas déjà usée jusqu’au trognon ?
    Le nombre croissant des facteurs d’insécurité lié aux flux migratoires que l’on continue d'imposer aux français sans qu’ils aient droit au chapitre, vont aider les manipulés, à rejoindre les opinions rebelles, pouvant déboucher en 2017, sur des votes douloureux...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @mireille: c'est bien ce qui me rassure un petit peu: le fait que le peuple se rendent enfin compte qu il est pris pour un con, le vote contestataire Fn ou l abstention semblent le prouver.

      Supprimer
  7. C'est l'intelligentsia de gauche qui dicte la loi, dans ce pays...et pour quoi ne dit on pas, alors,
    qu'ils sont des dictateurs?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Nouratin: Parce que dire et avouer qu ils sont des dictateurs reviendrait a dire que le système est daubé mais pire encore que les Français ont eux mêmes mis en place ces dictateurs.!

      Supprimer
  8. Toutes les dictatures méprisent le peuple et lorsqu'on regarde de près la dictature est de gauche , Bartolone en fait parti , lorsque la peine de mort a été abolie il n'y eu aucun référendum car le peuple n'en voulait pas , la guillotine fait peur mais le couteau pour égorger des djihadistes provoquent-il la même peur ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Claude Henri: non seulement pour abolition de la peine de mort, on a pas demandé l avis au peuple mais je suis certain qu on l aurait demandé, ils auraient refusé ( cf , je crois de mémoire, l affaire Patrick Henry a l époque ) et toute personne aujourd'hui qui aurait la prétention de remettre le sujet sur le tapis serait immédiatement "crucifié"par le camp du bien ou les biens pensants.. C'est exactement ce que fait là Bartolone.

      Supprimer
    2. @ Corto
      Parfaitement exact.
      A l'époque, Badinter (the badest), pas encore sinistre de l'injustice, avait doublement violé la loi dans cette affaire.
      1. En plaidant contre la peine de mort (cause générale) en lieu et place de la défense de son monstre indéfendable (cause particulière). Ce qui est rigoureusement interdit par la loi.
      2. En faisant pression sur les jurés. Ce qui est encore plus interdit.
      Vous ne serez pas étonné si je vous dis que pas 1 (parmi les "zélites", bien sûr !) n'a pipé mot. Au contraire, arrivé au pouvoir, Tonton s'est dépêché de le remercier en lui filant le gros maroquin (désormais taubiresque) et en a profité pour supprimer, en force, la peine de mort. Contre l'avis de la majorité de l'époque.
      Mais qu'avait-il donc à faire de l'avis de la population ? De ce menu fretin ?
      Aucun intérêt : il ne s'agit là que de sous-chiens honnêtes.

      Par curiosité, je suis allée vérifier sur Wikipédia : si on nous indique, à plusieurs reprises, le nombre de députés ayant voté la suppression de la peine de mort pour les criminels (et donc, comme largement confirmé depuis l'avènement de Mâm' Tampira, l'augmentation de la peine de mort pour les seules victimes), il n'est pas fait la moindre allusion à la position des Français. Normal : une bonne majorité y était opposée !...
      Bizarre ? Vous avez dit "bizarre" ? Comme c'est bizarre !!!

      Supprimer
  9. C'est vrai qu'ils sont considérablement lus intelligents que moi ,puisque on les a élus .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @balerofr: comme je me plais a l écrire au moins une fois par semaine: nous avions les élus que nous méritons !

      Supprimer

La modération des commentaires étant activée, leur parution peut prendre quelques temps.

TOUT COMMENTAIRE ANONYME SERA SUPPRIME

France, 2019.